Passion Parfums

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Les Éternels de Balmain

Quand est sortie la collection Les Éternels de Balmain, j’avoue que j’étais circonspect. Je dois dire que je ne me suis pas précipité pour aller les découvrir et, pour être honnête jusqu’au bout, je ne les ai découverts que parce que j’ai eu le kit d’échantillons entre les mains. Depuis, j’ai fait des recherches et j’ai découvert que les créations ont étés réalisées, sous la direction artistique d’Olivier Rousteing, par Maurice Roucel, Shyamala Maisondieu, Quentin Bisch, Dominique Ropion et Calice Becker. Certains parfums portent le nom de références disparues de la maison et d’autres se veulent des créations à part entière. Pour moi, il est un peu difficile de s’y retrouver mais j’ai essayé sur les huit fragrances, d’en choisir quatre que je trouve significatives du style de la collection. Je remercie chaleureusement Jeremy de m’avoir prêté le kit de doses d’essai et permis d’écrire mon article.

 

J’ai commencé, bien évidemment par « Vent Vert » car j’étais un grand fan de la première version créée par Germaine Cellier et qui a bercé mon enfance. Sa fraîcheur incisive manque un peu sur le marché et j’attendais beaucoup de la re-création de ce parfum par Shyamala Maisondieu et Calice Becker. La marque décrit ainsi la démarche artistique : « Vent Vert a un lien direct avec la nature. Dans son flacon vert émeraude translucide, ce parfum exaltant insuffle une nouvelle vie au vert classique pionnier créé par Pierre Balmain en 1947. Réinventé pour une nouvelle ère, le parfum vert emblématique incarne le respect de la nature dans un voyage intemporel à travers le passé, le présent et le futur. Une association de vert de mandarine aérien et de jasmin sensuel en pleine floraison ». L’envolée de mandarine verte renforcée d’un peu d’essence de galbanum m’a laissé sur ma faim et je l’ai laissé évoluer vers des notes de figue et de jasmin puis un fond de muscs blancs. Mon avis est un peu mitigé. En effet, je l’ai trouvé un peu « déjà senti » même si assez joli. Par contre, si je voulais retrouver l’esprit « Vent Vert », force m’est de constater que je commençais ma découverte par une déception. Cette réalisation tient plus de « Ninfeo Mio » de Goutal que du travail de Germaine Cellier réalisé en 1947. Je suis donc un peu frustré par ce que j’ai ressenti comme un manque d’inventivité même si, je le dis, le parfum est agréable et facile à porter.

 

Vent Vert Pierre Balmain parfum - un nouveau parfum pour homme et femme 2024

 

 

 

« Rouge s’inspire du lien profond qu’entretiennent Pierre Balmain et Olivier Rousteing avec l’attrait de la célébrité et du succès. Dans son flacon rouge passion, le parfum rayonne d’un amour addictif, qui rappelle l’heure magique de Los Angeles, où le ciel n’est même pas la limite. Un bouquet floral fruité électrisant flirtant avec des boisés rayonnants ». C’est le best-seller de la collection et, pour une fois, je dirai vraiment que c’est mon coup de coeur. Il s’agit évidemment de « Rouge » composé par Quentin Bisch. C’est un floral enveloppant et chaleureux, puissant et peut-être un peu « grosse machine » mais vraiment, il m’a plu. Je l’ai posé sur peau et il matche très bien avec ma carnation de blond. Le départ de lys et de magnolia nos emmène sur des notes abricotées d’osmanthus et florales solaire d’ylang-ylang puis le fond, légèrement boisé se fait très élégant et suffisamment discret pour garder ce bouquet floral, légèrement fruité, sur la peau. Vraiment, je comprends le succès de « Rouge ». Il est très réussi, peut-être pas aussi surprenant que ce à quoi je m’attendais mais, vraiment, il fonctionne super bien sur ma peau. Je l’aime bien. Je pourrais tout à fait le porter. C’est un floral qui pourrait apporter un peu de soleil en hiver.

 

Rouge Pierre Balmain parfum - un nouveau parfum pour homme et femme 2024

 

 

Je ne connaissais pas « Ébène » original et je me suis laissé porter par la création de Maurice Roucel qui en reprend le thème. « Ébène est la reprise du parfum d'inspiration africaine de Pierre Balmain de 1983, envisagé à travers le prisme de la découverte par Olivier Rousteing de ses origines. Dans son flacon marron foncé très brillant rappelant l'ébène, ce parfum intemporel inaugure l'ère de la découverte de soi et un voyage pour révéler notre origine universelle. L’huile précieuse de myrrhe s’enroule autour des racines éternelles d’un ébène pour ancrer le parfum dans son essence et sa permanence ». Sur le papier, ce parfum « ethnique » et boisé n’avait pas grand chose pour me plaire et pourtant, il fait partie de ma sélection car je le trouve net, efficace et réussi même s’il m’éloigne un peu de mes goûts habituels. Très franchement, le départ de géranium ne m’a pas séduit mais, plus tard, quand s’y mêlent les notes de bois d’ébène, de feuille de tabac, de cèdre de l’Atlas et surtout de myrrhe, j’avoue qu’il me plait. Le côté un peu encens s’en va sur ma peau et il reste cette facette bois et myrrhe qui va très bien s’arrondir et se faire un peu « confortable ». J’ai bien aimé « Ébène », sombre et un peu sauvage. Virtuose, Maurice Roucel invente là un parfum intéressant et très addictif. Je ne pourrais pas forcément le porter mais j’ai bien aimé l’essayer.

Ébène Pierre Balmain parfum - un nouveau parfum pour homme et femme 2024

 

 

 

J’ai fait l’impasse sur les recréations de « Ivoire » et « Carbone » qui ne m’ont pas vraiment provoqué d’émotion et j’ai choisi, pour clore ma sélection, « Bleu Infini » créé par Quentin Bisch non pas pour son originalité mais pour le côté incontournable et dans l’air du temps : « Bleu Infini transporte vers des cieux sans fin, des mers infinies et leur appel à vous libérer. Dans son flacon bleu méditerranéen translucide, le parfum s’inspire de la Villa Balmain, le refuge moderniste de Pierre Balmain sur l’île d’Elbe. La terre rencontre la mer quand la chaleur du maquis, l'absolu de ciste, embrasse le lichen salé ». C’est un boisé un peu « moussu » et iodé assez loin de mes goûts mais que je trouve, si ce n’est un peu synthétique, très bien réalisé avec des notes de ciste absolu, de lichen salé, de baies roses, de sauge sclarée et de mousse de chêne qui viennent enrichir l’akigalawood ou patchouli fractionné si cher au parfumeur. Ce parfum m’est apparu comme une variante autour du thème déjà réalisé par Quentin Bisch de « Ganymède » ou de « Bois Impérial » et je pense que, s’il n’est pas encore le best, il va vraiment trouver son public. Il est redoutablement efficace et suffisamment consensuel pour avoir retenu mon attention et pour que j’ai envie d’en parler mais il n’est absolument pas pour moi. En tout cas, il porte bien son nom et son flacon et il est à découvrir.

 

Bleu Infini Pierre Balmain parfum - un nouveau parfum pour homme et femme  2024

 

 

 

Globalement, j’ai trouvé la collection initiée par Olivier Rousteing très consensuelle ce qui ne veut pas dire qu’elle n’est pas réussie. Je pense que la plupart des parfums sont réalisés avec talent et s’inscrivent dans une tradition des collections privées de marques de mode qui tend à se généraliser. Il y a, on ne va pas se mentir, un côté « grosse machine » avec des compositions faites pour être aimées et non pas pour surprendre mais pourquoi pas finalement… En tout cas, j’ai été content de les découvrir. Le prix est très élevé et je ne sais pas si j’aime suffisamment pour franchir le cap d’un achat mais la collection n’est pas inintéressante. Ne serait-ce que pour ma culture olfactive et pour enrichir ma bibliothèque, j’ai été content de le faire.

 



09/01/2025
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