Passion Parfums

 

Parmi les iconiques de la parfumerie alternative, il en est au moins un dont j’ai déjà parlé au début de ce blog mais sur lequel il est, à mon sens, indispensable de revenir car son succès ne se dément pas années après années et il est devenu un incontournable. J’avais donc envie de consacrer un nouvel article à « Bal d’Afrique » créé en 2009 par Jérôme Épinette pour Byredo. Pour moi, ce parfum, à partager est à la fois androgyne et parfaitement facile à porter ce qui fait, je pense, son succès. C’est un peu le « Aventus » de la marque. Il a permis à Byredo d’avoir une plus large diffusion, de se faire connaitre d’un public plus nombreux et il a ses adepte et ses inconditionnels. Je dois dire que, si je n’adhère pas toujours à l’univers de la marque, je pourrais tout à fait m’approprier « Bal d’Afrique ». C’est un parfum, incontournable dont l’inspiration m’échappe parfois un peu. Ben Gorham, le fondateur de la marque en parle ainsi : « Bal d'Afrique est l'un de mes premiers parfums. Au moment de sa formulation, j'étais obsédé par la traduction des souvenirs en odeurs. Je me sentais aussi assez confiant pour inclure une composante imaginaire. Mon père a vécu et voyagé en Afrique pendant environ 10 à 15 ans. Je lisais ses journaux intimes ; la façon dont il voyageait sur les navires de fret, faisait des rencontres... Pour moi, c'était le fantasme d'arriver en Afrique à travers les mots de quelqu'un d'autre. Bal d'Afrique reflète cela ; c'est un voyage imaginaire ainsi qu'une célébration complète de la façon dont je vois la culture africaine et son influence ». Pour moi, c’est une promenade dans des bois absolument oniriques avant toute chose et je dois dire qu’on se laisse séduire facilement par l’élégance discrète d’une fragrance contemporaine et parfaitement universelle.

 

Jérôme Épinette

« Empreint d’une beauté féerique, Bal d'Afrique est une déclaration d’amour de Ben Gorham au continent africain. Une célébration de la portée et l'influence de l'Afrique à travers le temps, en particulier la façon dont ses myriades de cultures ont façonné la danse, l'art et la musique, l'idée d'un événement imaginaire ». Dès l’envolée, on est un peu interpellé par une bergamote très douce associée à une rose indienne pleine de singularité et de légèreté ainsi qu’à des notes de buchu, issu d’un arbuste au feuillage persistant appelé agathosma betulina. J’avoue ne pas connaitre cette matière première et je ne peux identifier la note qui contribue au versant un peu mystérieux de la composition de Jérôme Épinette. Le coeur, floral oscille entre des notes de cyclamen et de violette et le parfum se pose sur un très beau bois de cèdre marocain associé à un vétiver travaillé en légèreté mais de manière racinaire. « Bal d’Afrique » est moins ethnique que d’autres parfums dont l’inspiration est ce continent si « exotique », qui recèle des secrets. Il est plus tendre, plus doux, plus gentiment enveloppant ce qui ne l’empêche nullement d’être singulier et d’avoir sa propre personnalité. En tout cas, pour moi, ce parfum est iconique de par son succès bien sûr mais aussi son caractère. Il est vraiment mon préféré de la marque.