Les iconiques : "Blenheim Bouquet" et "N°89"
J’ai toujours eu une prédilection pour la parfumerie classique à l’anglaise. Bien sûr, j’aime les marques contemporaines telles Jo Malone ou encore Beaufort mais je suis un fidèle de Penhaligon’s et de Floris. Je trouve que les deux marques se répondent comme un écho l’une à l’autre. C’est aussi le cas de certaines créations qui, sans se ressembler, me donnent à penser que l’on peut choisir l’une, puis l’autre, puis l’une, puis l’autre et ainsi de suite. Elles sont toutes deux iconiques et cela ne date pas d’hier. Je les ai portées toutes les deux et je peux en parler à mon aise. La première est « Blenheim Bouquet » et la seconde « N°89 ». Ce sont deux eaux de toilettes très vintage voire même historiques. Je dois dire que j’ai eu autant de plaisir à porter l’une que l’autre et que j’en aurai toujours au moins une dans ma « collection » parfumée.
Honneur au plus ancien. Je commencerai donc par « Blenheim Bouquet » créé par Walter Penhaligon’s en 1902. Vous vous rendez compte, il a déjà 121 ans ! Et bien, il ne les fait pas. Je trouve qu’il a conservé à la fois son intemporalité et son élégance. Il est peut-être le classique que j’arrive à porter le plus régulièrement. Le temps n’a absolument aucune prise sur lui. La marque le décrit ainsi : « Blenheim Bouquet, parfum de 1902 signé par Walter Penhaligon, tire son nom du Blenheim Palace en Angleterre. Walter Penhaligon crée Blenheim Bouquet pour le 9ème duc de Marlborough avec des notes de citron, d'épices et de bois comme un hommage aux meilleurs gin britannique. Cette fragrance réalisée il y a plus de cent ans reste incontournable : elle marie les notes fraiches de citron et de basilic à la lavande, qui lui apporte une légèreté aromatique. Une pincée de poivre noir agrémente les notes de cèdre. Une parfaite harmonie entre senteurs d'agrumes et d'épices sur un fond boisé, propre d'un parfum qui est à la fois un grand classique et une fragrance novatrice. "Blenheim Bouquet est parfumé aux agrumes et aux épices que j'aime sentir avec un mouchoir et conserver dans mon armoire !", tout ce qu'il fallait pour combler Sir Winston Churchill, Premier ministre du Royaume-Uni de 1940 à 1945, qui adopta lui-même la fragrance ». Je le trouve vraiment bien équilibré avec ses notes en tête de basilic, de bergamote, de cardamome, de citron, de mandarine et de lavande qui donnent déjà une idée du chic qu’il va développer en arrivant sur un coeur presque croquant d’angélique adouci par la cannelle, rehaussé par la coriandre et rendu plus floral par une très belle note de freesia. Le fond est typique de l’accord chypré avec des notes de patchouli et de mousse arrondis par les muscs blancs et le. Bois de santal. Pour moi, « Blenheim Bouquet » est la quintessence de la parfumerie à l’anglaise et je crois que tous les parfumeurs ont étés influencés par ce chypre à la fois hespéridé, épicé et aromatique. Plutôt destiné aux hommes, je le trouve tout à fait magnifique sur une peau féminine. En tout cas, il vieillit très bien alors longue vie à « Blenheim Bouquet » !
Le « N°89 » a été lancé par la maison Floris en 1951 et je le trouve peut-être plus inspirés des grands parfums à la française que « Blenheim Bouquet » ce qui ne l’empêche pas d’être une parfaite réussite. Il a d’ailleurs été mon premier coup de coeur dans cette très belle marque que j’affectionne particulièrement. « L’orange et la bergamote mélangées avec la lavande et le néroli donnent à N° 89 son aspect classique d’eau de cologne. Réchauffé par une touche épicée de noix de muscade, le cœur floral est souligné par un accord boisé dominant de bois de santal, bois de cèdre et vétiver dans cette fragrance emblématique des gentlemen anglais ». Alors vous me direz qu’il est très différent de « Blenheim Bouquet » et que, pourtant, je l’aime quand même. Il évoque parfois « Jicky » de Guerlain à ceux qui ont connu les anciennes versions avant cette horrible reformulation qui l’a massacré ces dernières années. Pour moi qui n’ait pas connu cette époque, il est surtout le chic londonien tel qu’on se l’imagine et même tel qu’il est. Ayant passé pas mal de temps dans la capitale britannique, je peux en parler facilement. Il s’ouvre avec des notes de bergamote et de lavande associées au néroli, à l’orange, au petit grain, épicés par la noix de muscade et rendu poudré et aérien par une profusion d’aldéhydes. Le coeur est résolument floral avec le géranium, la rose et l’ylang-ylang. Le fond de cèdre, de mousse de chêne, de santal de vétiver et de muscs est vraiment étonnant car le parfum a presque une toute fin vanillée. Je le trouve d’une élégance absolue et il est sans doute plus facile à porter que le précédent. Il a eu aussi ses adeptes, notamment l’écrivain Ian Fleming qui imagina James Bond. En tout cas, je l’ai énormément porté et il est bien possible que l’envie me revienne. C’est un parfum complet et complexe.
Vous l’aurez compris, ces deux iconiques sont, pour moi, un peu indissociables et j’avais envie de les mettre en parallèle dans le même article afin de me tester moi-même sur celui que je préfère. J’ai fait chou blanc car je les aime autant l’un que l’autre.
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