Les Mirages, une subdivision des Olactories de Prada
Dans ses Olfactstories, créées par Daniela Roche Andrier, Prada propose une sous-collection, Les Mirages. J’ai eu l’occasion d’en découvrir la plupart et j’ai trouvé intéressant de faire une petite revue car j’ai trouvé les fragrances assez différentes des Olfastories que je connaissais déjà. C’est une collection un peu plus en clair obscur, assez contrastée, sur les sept créations, j’en ai retenu quatre car il fallait bien faire un choix et je vais tenter de faire une description la plus précise possible de mes impressions car il est vrai que, olfactivement, j’ai trouvé que ces Mirages sortaient tout de même un peu des sentiers battus. Je dois dire que je ne suis pas spécialement un adepte des collections privées que je trouve, à quelques exceptions près, un peu surévaluées, mais il est vrai que, parfois, on peut avoir de bonnes surprises.
« Un amalgame de sensations. La découverte de cultures multiples à travers la convergence. Un ralenti dans l’atmosphère palpable et la lumière qui s’infiltre dans une chaleur dansante. Soleil au Zenith associe en toute innocence la douceur de l’ylang-ylang et celle de la pêche traversées par des essences sophistiquées de bois de santal structurées autour d’une base sombre et profonde de vanille, de noix de muscade, de cannelle, de piment et de cumin ». Il me semble que je connaissais déjà « Soleil au Zénith » lancé en 2017, il faudrait que je reprenne mon article plus généraliste sur la collection des Olfactstories écrit il y a plus d’un an, mais je m’y suis penché en premier. C’est un parfum très linéaire et je ne saurais dire si j’ai identifié vraiment une évolution. Je trouve qu’il s’ouvre sur des notes de fruits jaunes pour aller vers un coeur d’ylang-ylang lacté par le bois de santal puis des notes d’épices en fond ce qui est plutôt étonnant. J’ai identifié la noix de muscade et le cumin que j’aime bien en parfumerie mais aussi la cannelle et la vanille. La marque parle de piment mais je ne l’ai pas vraiment senti. Globalement, j’ai trouvé ce parfum plutôt que vraiment solaire, un peu entre ombre et lumière. Sur le papier, il avait tout pour me plaire et pourtant, ce n’est pas celui qui a le plus retenu mon attention. Je l’ai trouvé agréable mais je n’ai pas été complètement séduit et je ne saurais dire pourquoi. C’est sans doute l’un des mystères du ressenti olfactif.
« Il fait chaud, chaud et sec. Les souvenirs se mélangent et se brouillent, poussés par des senteurs portées à travers des terres arides par des villes pleines d’arômes : le bois de cèdre sucré du Texas, le ciste boisé d’Andalousie et le patchouli d’Indonésie tourbillonnent autour d’une note d’ambre chaude et lumineuse. Midnight Train évoque la chaleur poussiéreuse, la ruée impalpable du vent dans le sable. » Lancé en 2017, « Midnight Train » est le parfum ambré par excellence. Si je trouve que c’est un très beau travail entre vanille et résine avec des notes de patchouli et de bois de cèdre, je l’ai trouvé, une fois encore très linéaire et presque un peu trop synthétique. Il m’a semblé très classique et j’ai identifié, une dualité entre accord ambre et patchouli. Je dois dire qu’il m’a un peu évoqué les cuirs ambrés que j’avais pu sentir cette année et il y en a eu plusieurs. Globalement, je le trouve très agréable mais je dois dire qu’il ne m’a pas forcément surpris. Il est assez facile à aborder et à porter mais il me semblerait plus à sa place dans une collection moins onéreuse. Androgyne et globalement bien réussi, il est probablement la valeur sûre parmi les mirages car il mettra tous les amateurs de ce genre de fragrance d’accord. Pour ma part, je pourrais facilement le porter mais je pense que j’arriverai à m’en lasser.
« Une lueur imperceptible dans les ténèbres. Tout comme l’atmosphère lourde et pesante qui s’installe juste avant qu’un violent orage éclate dans le ciel, Dark Light imprègne la conscience. Les éléments de culture et d’adoration qui le composent sont plus anciens que la mémoire elle-même : le musc, la vanille de Madagascar, la myrrhe, l’angélique, et l’aura profondément complexe de la gomme d’opoponax. Transposant la chaleur de l’ambre aux côtés de la fraîcheur des aldéhydes, Dark Light définit le rêve oriental tout autant qu’il le défie, regorgeant de résines anciennes et d’élixirs inestimables, et déconstruit le mythe de l’exotisme ». Également lancé en 2017, « Dark Light » est également un ambré mais il est beaucoup plus résineux car l’accord est associé à une vanille très aromatique et surtout à des notes de myrrhe et d’aldéhydes qui prennent beaucoup de place. Il me semble aussi avoir identifié un côté cuir un peu plus musqué. La note d’angélique présente dès l’envolée demeure persistante tout au long de l’évolution du parfum et lui confère quelque chose d’un peu « croquant » et je dois dire que, globalement, je l’ai préféré à « Midnight Train » et que je l’ai trouvé un peu moins convenu voire même un peu plus clivant même si je les rapprocherais assez facilement. Il y a quelque chose d’assez attractif dans ce parfum et, encore une fois, je le trouve assez facile d’abord même s’il est moins évident que les deux précédents. Il fait partie des deux que j’ai préféré.
« Une note solitaire sur le voile du désert. L’appel lointain d’un rendez-vous empreint d’élégance. Au crépuscule, la nuit enveloppe une terre encore imprégnée de soleil et magnifie les derniers instants du jour. Le Rayon de miel, le cuir et le safran scintillent tels des étoiles, précieux souvenirs d’un après-midi de délices avant la fraîcheur de la nuit ». Curieusement c’est « Desert Serenade » créé en 2018 que j’ai préféré. Je dis curieusement car en en découvrant les notes, je me suis dit que, sur le papier, il était peut-être celui qui était le plus éloigné de mes goûts avec un côté cuir et miel voire même cire d’abeille très prononcé après des notes cumin et safran et un fond un peu muscs blancs. Pourtant, c’est indéniablement mon coup de coeur. Je le trouve plus complexe, « plus niche » si j’ose dire, que les précédents. De là à dire que je mettrai 255 euros pour 100 ml je n’en suis pas certain mais il m’a bien plu et je l’ai essayé sur la peau de manière très précise. Indéniablement, il m’a semblé être une belle réussite car il sort quand même de ma zone de confort et pourtant il a un côté très addictif. Je suis revenu à l’endroit de mon bras où il avait été vaporisé plusieurs fois. Encore une fois, il a un côté assez linéaire et évolue peu. J’ai beaucoup aimé ce parfum tout de même et il demeure mon préféré de la collection.
Si, globalement, j’ai bien aimé les Mirages, je trouve que c’est une collection un peu surévaluée comme les Olfactories en général. Je trouve que Daniela Roche Andrier abuse un peu des molécules de synthèse et, pour moi, il leur manque un je-ne-sais-quoi de naturel et de facetté. C’est une collection très onéreuse et j’aurais souhaité des parfums plus évolutifs, plus « dans l’émotion » mais ce n’est que mon ressenti, il n’en demeure pas moins que, à l’instar des autres que j’avais pu découvrir l’an dernier, le travail de création est « impeccable »… Peut-être un peu trop…
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