Passion Parfums

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Les parfums d'auteurs que je porte (ou que j'ai porté) le plus

Parmi les messages privés que je reçois, une proposition d’article revient très souvent, celle de développer un sujet sur les fragrances que j’ai le plus porté depuis que je m’intéresse à la parfumerie alternative. Je trouvais le sujet intéressant mais pas très facile à quantifier. Ceci dit, je peux essayer de vous parler de ceux qui revenaient ou reviennent le plus souvent. Je dirai qu’il y en en a pas mal mais peut-être me faut-il commencer par remonter le temps.

 

 

Annick Goutal

 

 
 

 

 

 

 

Je dis toujours que « Datura Noir » de Serge Lutens est mon premier parfum d’auteur mais ce n’est pas tout à fait vrai. En effet, alors que j’étais encore un « guerlinophile » convaincu (« Héritage », « Après l’Ondée », « Mitsouko », « Vétiver » et surtout « Habit Rouge »), j’avais déjà des goûts un peu audacieux aussi, alors que mon père était un farouche utilisateur de « L’Eau d’Hadrien » d’Annick Goutal, j’ai opté pour « Sables » que la créatrice a inventé avec Isabelle Doyen. L’overdose d’immortelle et d’épices rend ce tout premier oriental de la marque, lancé en 1985 tout à fait unique. Addictif, presque sulfureux, il est l’archétype de ce que je dis souvent : les parfums d’auteurs ne sont pas faits pour plaire à tout le monde. J’ai porté « Sables » sporadiquement durant de très nombreuses années jusqu’à ce qu’une des reformulation me déçoive un peu. Je l’ai petit à petit abandonné même si le travail autour de l’immortelle me plait toujours autant (j’ai opté alors pour des créations plus légères et plus rafraichissantes comme « Ubiquité » de Stéphanie Poulage que je porte également énormément) et que je recherche souvent cette note dans d’autres créations.

 

Datura Noir Serge Lutens parfum - un parfum pour homme et femme 2001

 

 

 

Si j’ai très tôt porté « Datura Noir » de Serge Lutens, je ne dirai pas qu’il fait partie de mes parfums récurrents même si je le retrouve aujourd’hui avec plaisir lorsque je remets mon nez dedans. Le second qui me vient à l’esprit et que je rachète flacon après flacon est « Cuir de Russie » de L.T. Piver. Unique, ce travail autour de l’accord bouleau et mousse de chêne conjugué avec des notes d’agrumes peut avoir quelque chose d’un peu désuet mais, en dépit de son originalité, il est très facile à porter en toute circonstance et je l’utilise beaucoup, au coeur de l’hiver, dans les écharpes ou les pulls chauds. J’aime beaucoup les cuirés mais, pendant très longtemps, « Cuir de Russie » a été le seul de cette famille olfactive que j’ai porté souvent et tout le temps. C’est le genre de fragrance que, même si je la laisse tomber le temps d’une année, je retrouve toujours avec le même plaisir. Il a sans doute été reformulé mais je sais que mon grand-père que je n’ai pas connu le portait car j’ai souvenir d’un flacon vide dans la salle de bain de l’appartement de ma grand-mère. Pour moi, il est un incontournable de mon dressing parfumé.

 

Cuir de Russie L.T. Piver Cologne - un parfum pour homme 1939

 

 

Dans le style suranné, j’ai également une certaine facilité à mettre, en automne et au printemps, « Narcisse Noir » de Caron. Si je porte également volontiers « Pour un Homme », j’ai, pour ce parfum créé en 1911 par Ernest Daltroff, un véritable attachement. Il a été mon premier fleuri mais je crois qu’il sera peut-être aussi, si la marque ne décide pas de l’arrêter, le dernier car il me semble qu’il me suivra toujours. Je suis parfaitement incapable de ne plus le porter. Comme « Cuir de Russie », je peux le délaisser un temps mais je le retrouve comme on rentre à la maison après un voyage. Je ressens aussi cela pour « Ylang Ylang Nosy Be » de Perris Monte Carlo qui est, sans doute, celui que je porte le plus souvent et le plus régulièrement. Cette invitation au voyage m’a toujours fait penser aux « Marquises » de Jacques Brel et à « la pluie traversière » qui vient alourdir les pétales des fleurs. N’étant pas un grand voyageur, cette évasion olfactive m’est quasiment indispensable. Si j’aime tous les parfums de la marque, celui-ci est vraiment mon préféré. Je me le suis complètement approprié. Il est, sans aucun doute, mon « fleuri récurrent » avec, cette année, « En Passant » créé par Olivia Giacobetti pour les éditions Frédéric Malle.

 

Ylang Ylang Nosy Be Extrait Perris Monte Carlo parfum - un parfum pour  homme et femme 2015

 

 

Pour finir, je dirai que, parmi les parfums que je porte le plus, il y a ceux que j’appelle les « hors-norme ». Je citerai bien évidemment les trois Beaufort London (« Fathom V », « Coeur de Noir » et « Tonnerre ») qui ne ressemblent à rien d’autre et dont je suis complètement dingue, « Roaring Radcliff » créé par Daphné Bugey pour Penhaligon’s que je porte depuis peu mais qui va me suivre un moment et également, « Noir Épices » créé par Michel Roudnitska pour les éditions Frédéric Malle. J’aime les parfums presque étranges, singuliers et qui sortent de l’ordinaire. Je suis tout à fait attiré par ces jus que je connais depuis moins longtemps mais qui deviendront récurrents. Il y en a certainement d’autres mais, volontairement, je ne suis pas allé ouvrir mon placard à parfums pour ne me fier qu’à mes impressions.

 

Fathom V BeauFort London parfum - un parfum pour homme et femme 2016

 

Dans la même question, on me demande de citer ce que je considère comme le plus beaux parfum du marché, celui qui est à la fois le plus aboutit et le plus créatif. Pour moi, c’est probablement « Le Parfum de Thérèse » d’Edmond Roudnitska sorti quarante ans après sa création aux éditions de parfum Frédéric Malle. Je peine un peu à l’apprivoiser mais il me subjugue complètement. Je pense que j’y viendrai un jour. J’en ai eu de plus hors-norme après tout. Je dirai qu’il est ex-aequo avec « Bandit » créé par Germaine Cellier pour Robert Piguet. Parfois aussi ceux qui ont disparu et qui me manquent ou vont me manquer. Je citerai bien évidemment « Mon Parfum Chéri » créé par Camille Goutal et Isabelle Doyen pour Annick Goutal mais aussi « Mahon Leather » de Floris London, « Farnesiana » de Caron et, bien évidemment, « Violaceum » et « Glacialis Terra » créés par Daphné Bugey pour la collection Natura Fabularis de l’Artisan Parfumeur.

 

Je pense avoir fait un peu le tour de la question mais ça reste superficiel. Il y a sans aucun doute d’autres créations que je porte beaucoup, que j’ai porté souvent, que je considère comme des chefs d’oeuvre de la parfumerie ou encore dont je déplore l’arrêt. Il faudrait écrire plusieurs articles…

 



19/08/2020
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