Passion Parfums

Parmi les actrices de l’âge d’or d’Hollywood, il est une qui est totalement « hors-concours », plus brillante, plus fragile, plus charismatique, plus légendaire que toutes les autres, Norma Jean Baker Mortenson alias Marilyn Monroe est au-delà d’une comédienne. C’est une femme dont on connait le prénom et l’image partout dans le monde près de 60 ans après sa disparition. Mythe, réalité ? Entre souffrance, talent et beauté irradiante, elle demeure une légende. J’ai vu nombre de films avec cette immense star. On l’associe, bien évidemment au « N°5 » de Chanel après la remarque faite à un journaliste qui lui demandait ce qu’elle portait pour dormir mais Marilyn le portait-elle vraiment ? Avait-elle d’autres envies ? Entre Hollywood et l’Actor Studio, celle qui est, encore aujourd’hui l’un des personnages les plus iconiques de l’histoire du cinéma et de l’histoire tout court.

Notes biographiques :

Norma Jean Baker est née le 1er juin 1926 à Los Angeles d’une mère souffrant de problèmes psychiatrique dont, toute sa vie, elle aura peur d’hériter. Après une une enfance difficile, un mariage précoce qui ne durera pas avec James Dougherty, un voisin de cinq ans son ainé, elle se destine au mannequinat et est repérée par différents producteurs et agents dont Johnny Hyde qui la confie à une comédienne et coach, Natasha Lytess, qui la première remarquera le potentiel comique et dramatique de la jeune fille. Très vite, elle se transforme en prenant pour modèle la jeune comédienne des années trente Jean Harlow et devient la blonde platine la plus célèbre de la fin des années 40. Elle participe à plusieurs films comme « Quand la Ville Dort » de John Huston ou encore « All About Eve » de Joseph L. Mankiewicz en 1950 aux côtés de Bette Davis, Ann Baxter et George Sanders. Après un passage à l’université de Californie où elle étudie la littérature, elle enchaîne les projets au cinéma. Elle tourne dans plusieurs films dont « Le Démon s’éveille la nuit » de Fritz Lang aux côtés de Barbara Stanwyck pour la RKO. Parallèlement, elle épouse la légende du baseball Joe Di Maggio. Repérée par Daryl Zanuck puis par les patrons de la Fox, elle signe un contrat et explose avec « Comment épouser un millionnaire » puis « Les hommes préfèrent les blondes ». Elle joue, elle chante et elle danse. On la considère comme la ravissante blonde rigolote et incendiaire mais le succès ne lui suffit pas. Elle devient difficile sur les tournages. Lorsqu’elle tourne le western « La rivière sans retour », ses problèmes de relations avec le réalisateur Otto Preminger mettent le film en péril. Quelques années plus tard, après son divorce d’avec Joe Di Maggio, elle s’installe à New York et entre à l’Actor Studio où elle est prise en affection par Lee et Paula Strasberg. Elle fait la rencontre du dramaturge Arthur Miller qu’elle épouse mais le mariage est un fiasco. Marilyn continue à tourner mais ses retards et son état dépressif est de plus en plus difficile à supporter pour le studio et ses partenaires. Alors que leur mariage bat de l’aile, Arthur Miller lui écrit un rôle très dramatique dans le film « The misfits » où elle a pour partenaire Montgomery Clift, Clark Gable et Thelma Ritter mais le public ne suit pas. Le couple se sépare et Marilyn achète une maison à Brentwood où elle ne s’installera jamais vraiment. Après un début de tournage houleux et difficile du film de George Cukor « Something got to give », elle meurt d’une overdose de nambutal, un puissant barbiturique. Son corps est retrouvé au matin du 5 août 1962 mais sa relation avec la famille Kennedy et les circonstances étranges de sa mort et de ce qui a suivi alimentent de nombreuses rumeurs. Marilyn Monroe quitte donc la scène a 36 ans mais la légende continue de perdurer.

Marilyn et le parfum :

À un journaliste qui lui demandait ce qu’elle portait pour dormir, celle qu’on considère comme la femme la plus sexy du monde répond « seulement quelques gouttes de N°5 de Chanel ». Elle pose avec un flacon du célèbre parfum français qu’elle a, apparemment, énormément porté et auquel elle a redonné ses lettres de noblesse de l’autre côté de l’Atlantique dans les années 50. Sa réflexion et les photos qui ont suivi font exploser les ventes. Toutes les femmes voudraient être Marilyn et tous les hommes voudraient qu’elles le soient comme le mentionne Joe Di Maggio un peu agacé dans une interview. Mais l’actrice aimait aussi d’autres parfums. J’ai découvert, il y a peu, qu’elle portait « Sortilège », créé par Paul Vacher en 1936 pour Le Galion et dont elle est devenue l’égérie au début des années 50. Cela me donne l’occasion de revenir sur ce parfum qui a été reformulé et relancé par la parfumeuse Marie Duchène en 2014. À l’origine, ce parfum s’ouvrait sur une note très présente d’aldéhydes qui enveloppait des fleurs comme le lilas, l’ylang ylang ou le muguet avant de se poudrer avec un coeur de mimosa, d’iris, de rose de Turquie et de jasmin légèrement cuiré par une note de narcisse. Le fond était construit autour du vétiver, de l’ambre et du bois de santal. Marie Duchène en a reproduit la formule quasiment à l’identique. Je l’ai senti et, s’il est un peu daté, je pense que c’est tout de même l’une des belles réinterprétations des jus mythiques et historiques de la marque. J’imagine tout à fait Marilyn avec ce parfum, quintessence d’une féminité un peu fixée dans une époque où le glamour était le maître mot. En tout cas, que ce soit le « N°5 » ou « Sortilège », nous restons dans un esprit abstrait, stylisé et tout à fait élégant de cette partie du XXème siècle. Marilyn intemporelle, s’avérait ainsi être une jeune femme de son époque.

Si Marilyn est restée une icône du cinéma de l’âge d’or d’Hollywood, elle n’est pas que cela et à la femme torturée et malheureuse, perdue entre séduction et talent, a fait place l’une des plus incroyables légendes de tous les temps. Sa silhouette et sa démarche identifiable entre mille et les très nombreuses photos qui sont arrivées jusqu’à nous le prouvent. Marilyn Monroe était incroyable, immense et absolument inoubliable.