Passion Parfums

Parmi les collections que je n’avais pas encore exploré chez Histoire de Parfums, il y a Les Trois Ors. Voilà qui est chose faite. La marque décrit ainsi le postulat de départ : « Un phrasé olfactif qui rend hommage aux plus beaux vers de l’Occident et célèbre la prose la plus pure de l’Orient. Les Trois Ors, Symboles de l’Éternité, de la Sagesse et de l’Amour. Trois poèmes olfactifs lovés au cœur de la chaleur de l’or, mystérieux et sensuels, recueil énigmatique où se dévoilent des trésors de vie ». J’ai donc senti et essayé ces trois parfums luxueux et étonnants. La marque nous emmène dans un univers que je ne connaissais pas mais j’en comprends très bien l’inspiration. Ce n’est pas toujours le cas avec Histoires de Parfums, parfois, même si j’apprécie les fragrances, j’ai un peu de mal à faire le lien avec ce qu’en dit la maison. Avec Les Trois Ors, ça me semble un peu plus évident. Alors allons-y, plongeons nous dans ce métal précieux interprété olfactivement.

« L’Or se mélange au Cuivre, métal dédié à Vénus, déesse de la beauté, de la séduction... Au creux du poignet un long baiser sans fin d’Ambre épicé, de Café et de Safran. L’amour naît au coeur d’une Rose enlacée de Patchouli, puis s’abandonne aux délices d’un Oud enivrant. Toute la présence d’une Rose chaleureuse et profonde renforcée par le Oud, pour évoquer un amour sans faille » tels sont les mots employés par la marque pour décrire « Fidelis » qui figure l’or rose. Créé en 2015 par Julien Rasquinet, ce parfum est à mi-chemin entre un ambré et un chypre floral très délicat et intéressant. Je n’aime pas tellement le départ de café du Guatemala, de cardamome, de safran et de cumin mais il faut dire qu’il y a une note qui me dérange toujours un peu. Le coeur, construit avec un absolu de rose opulent acidulé par une note de framboise que je n’aime pas forcément d’habitude mais qui, dans ce cas précis, ne me dérange pas du tout. Le parfum, après de longues minutes, se pose sur un fond patchouli, ambroxan et oud qui lui donne sa facette vraiment orientale. « Fidelis » me déroute un peu. C’est une rose oud et ambré mais avec une construction presque chyprée ce qui n’est pas forcément courant. Je ne pourrais pas le porter mais je reconnais volontiers son originalité.

 

« Attribut par excellence des dieux et de leur immortalité, symbole de richesse, l’Or jaune se dévoile dans une épopée olfactive digne de l’Odyssée. La Cardamome, après avoir subit les assauts d’une lame de fond d’Ambre Gris, accoste sur une plage de Cannelle. Vient ensuite, au cœur d’une dense forêt de Bois de Gaïac, un lit d’Œillets dévoilant les arômes subtils du Safran et de la Vanille. Entre le lumineux relief de l’Œillet et l’exaltation des Épices, un voyage digne des plus grandes épopées antiques dédié à tous ceux qui ont soif d’aventure et d’inconnu », tel est « Veni » qui figure l’or jaune. Lancé en 2012, ce parfum est sans doute le plus complexe de la trilogie et je comprends qu’il ait inauguré la collection. Après une envolée de cardamome, de cannelle étonnamment verte avec la présence de galbanum et aromatique, avec une note chaude de lavande, le coeur d’oeillet revêt un côté brillant et un peu désuet mais est vite contrebalancé par le safran et le bois de gaïac. Puis vient le fond, très chypré de mousse de chêne et de patchouli, un peu arrondi par des notes de caramel, de vanille, d’ambre gris, de benjoin et de musc tonkin. « Veni » est sans doute le parfum que je préfère dans la trilogie mais je le trouve à la fois trop opulent et doté d’un sillage trop envahissant pour moi. Il se développe très bien sur ma peau mais ce n’est pas réellement un coup de coeur. Je le trouve un peu trop dense et un peu trop vanillé. Il n’en demeure pas moins très joli et bien réalisé.

 

« Attribut par excellence des dieux et de leur immortalité, symbole de richesse, l’Or jaune se dévoile dans une épopée olfactive digne de l’Odyssée. La Cardamome, après avoir subit les assauts d’une lame de fond d’Ambre Gris, accoste sur une plage de Cannelle. Vient ensuite, au cœur d’une dense forêt de Bois de Gaïac, un lit d’Œillets dévoilant les arômes subtils du Safran et de la Vanille. Entre le lumineux relief de l’Œillet et l’exaltation des Épices, un voyage digne des plus grandes épopées antiques dédié à tous ceux qui ont soif d’aventure et d’inconnu ». « Rosam », Créé en 2011 par Gérald Ghislain est supposé figurer l’or blanc et il est le parfum le plus linéaire de cette trilogie. Construit autour d’une rose, il s’ouvre sur une tonalité de pétales froissés et de citrus, puis un absolu rehaussé de safran et d’encens pour se poser sur un fond de santal, de oud et de patchouli arrondi par un accord ambré. Je trouve « Rosam » un peu linéaire mais il est vraiment opulent comme les deux autres. Je dois dire que c’est une belle rose un peu minérale et spirituelle. Je trouve que c’est un parfum froid avec des accents un peu métalliques qui sont parfaitement dans le thème. Je note aussi un côté presque spirituel ce qui n’est pas le cas pour les deux autres. Il est faussement simpliste. Là encore, ce n’est pas un coup de coeur mais je trouve l’idée et la réalisation très intéressante. Je ne pourrais pas le porter car la note d’encens est un peu omniprésente mais je reconnais que l’idée est très intéressante.

 

Aucun des Trois Ors ne correspond à mes goûts mais je dois bien admettre que le travail des parfumeurs sort des sentiers battus. Ce sont des parfums à essayer absolument sur peau car ils sont parfois un peu déroutant sur touche. Ils se font plus harmonieux au contact de l’épiderme. J’aime beaucoup l’idée de rapprocher le parfum de l’or et cela m’a passionné de découvrir cette trilogie.