Passion Parfums

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Mad et Len, en noir et anthracite

Mad et Len Logo

 

C’est avec un certain plaisir que j’ai découvert, au hasard de mes petites quêtes parfumées, une marque française qui soigne autant ses jus que son packaging. Il s’agit de Mad et Len créé en 2007 par Sandra Fuzier et Alexandre Piffaut et qui ont voulu réinventer le style des apothicaires du début du XXème siècle en proposant des parfums pour soi mais aussi des pots pourris « rechargeables » et de très belles bougies dans un packaging noir, sobre et chic. J’ai bien aimé le concept mais je vais me concentrer sur quatre des créations « pour soi » que j’ai pu essayer. Je dois dire que je suis vraiment très surpris par l’évolution de ces parfums. Alors coup de coeur ou simple curiosité, je ne pourrais le dire mais je vous emmène dans l’univers noir sur noir de Mad et Len.

 

Mad et Len Handmade Candles, Home Scents And Pot Pourri | The Garnered

Alexandre Piffaut, créateur des fragrances

 

 

 

« Le choc entre les fragrances et les couleurs crée un indescriptible, un inattendu parfum dans lequel réapparait l'arôme brut du crayon de craie usé par le charpentier ». Sorti en 2010, « Graphite » existe aussi en version pot pourris et je dois dire qu’il coche toutes les cases pour moi. L’ouverture me fait penser à de l’encre et du papier soutenu par le côté propre et poudré des muscs blancs. Le coeur est résolument camphré et très baumé, relevé d’essence de pin et le fond est un cuir de Russie plutôt habituel. « Graphite » est, de ceux que j’ai découvert, le plus classique. Il a un côté résineux et j’ai déjà senti ce genre de fragrances sur certains de mes amis mais, il faut le dire, je trouve que le parfum est bien réalisé et les amoureux de boisés résineux et un peu aromatiques seront, je le pense, facilement attirés par cette fragrance très contemporaine et profonde. Pour ma part, il me fait un peu trop sortir de mes goûts habituels et je ne suis pas certain que je pourrais le porter mais je reconnais qu’il s’agit d’une composition intéressante, complexe, presque minérale. Je l’ai trouvé très intéressante et à découvrir absolument.

Graphite Mad et Len parfum - un parfum pour homme et femme

Mon deuxième choix, totalement arbitraire, est « Sous Les Confettis » sorti en 2024 car je trouve qu’il nous fait « traverser le fleuve » entre l’univers très sombre du premier et celui, beaucoup plus joyeux du second. « Échos de carnaval, dans l’ombre de la nuit. Là, l’incertitude en pure joie se métamorphose, séduite. Dans ce rêve, plus de frontières, juste une lumière à effleurer. Déferlante de confettis, en un arc-en-ciel de couleurs, embrasé. L’air vibre d’une essence en fête, sous un murmure de douceur, encensé. Chaleur du benjoin, échos des résines, rythmique boisée, Tissant le rêve et le réel, dans un éclat de souffles colorés ». Entre Papier d’Arménie et notes gourmande, cette composition est, il faut bien le dire, vraiment « festive ». L’inspiration en est limpide, surtout à l’envolée, avec des notes suaves et presque caramélisés. En évoluant, le parfum se fait un peu moins rond mais beaucoup plus baumé ce qui n’est pas déplaisant, bien au-contraire. Pour moi, avec cette création, la marque rentre un peu dans l’air du temps sans pour autant fuir ce qui fait son identité. Je ne suis pas très attiré par le départ de « Sous Les Confettis » mais j’aime bien son évolution sur ma peau. Peut-être qu’il n’est pas exactement un coup de coeur mais je le trouve original et plaisant, ce qui n’est pas si mal.

Sous les Confettis Mad et Len pour homme et femme

 

 

J’avais envie de parler de « la » rose de la collection qui a pour nom « Apocalipstick » et qui est sortie en 2020. « Rose Néon sur du macadam,Incision de rose, de lavande et de Camphre sur de l'asphalte chaud ». Très oxydés, les pétales de roses se parent d’un accent métallique pour évoluer vers un parfum vraiment très clivant, voire parfois dérangeant. On parle de rose, d’asphalte… L’univers est sombre et la lavande vient, curieusement, avec ses accents aromatiques, rendre le parfum assez métallique. Je suis très impressionné par le parti-pris des parfumeurs pour sortir, sur le marché, une fragrance difficile, que ce soit dans ses notes de têtes ou tout au long de son évolution. Il y a une vraie démarche artistique, très intéressante mais, ne nous leurrons pas, « Apocalipstick » est un parfum surprenant, presque « importable » pour la plupart des nez. Je ne pense pas qu’il constitue une vente importante mais je sens beaucoup de créations et il a réussi à me dérouter complètement. Franchement, il est difficile mais j’aime l’idée qu’il ne soit pas le parfum de tout le monde. C’est une rose urbaine, plus que contemporaine, très sombre et le côté aromatique se confond avec le style métallique du parfum. Il est à sentir absolument.

 

Apocalypstick Mad et Len pour homme et femme

 

Parce qu’il fallait faire un choix, j’ai opté pour « Paname » lancé en 2010 mais il est probable que je parlerai, à l’avenir, d’autres essais que j’ai pu faire pendant cette session redécouverte. Je trouvais ce parfum vraiment emblématique du style de la marque et, je dois le dire, je l’aime bien. « Cachemire et noeud papillon, l'homme dans la foule, le flâneur passionné, chez lui sur les boulevards et dans les cafés, porte un air étrange de Paris, Paname ». C’est un cuir doux, presque suède, très aromatique, un rien soyeux. Je trouve que les parfumeurs se sont vraiment penché sur ce qui fait le charme des cafés parisiens et que nous n’avons pas ailleurs. Le parfum est comme certains établissements, « dans son jus », sans aucun jeu de mot. Le côté vraiment contemporain se cache derrière des notes parfois désuètes. Je le trouve très agréable à porter. Il m’évoque le chic parisien avec un petit côté un peu sulfureux voire subversif quand même. « Paname », est un peu comme son nom, élégant et gouailleur. En tout cas, il m’a bien plu.

 

Paname Mad et Len pour homme et femme

 

 

Depuis 2007, Alexandre Piffaut et Sandra Fuzier ont lancé nombre de fragrances dont certaines ont étés discontinuées. J’ai vu qu’il y avait eu un cuir de Russie dont la pyramide olfactive m’intriguait. Pour l’heure, elle propose 12 eaux de parfums, ce qui n’est déjà pas si mal. Je trouve que la marque est extrêmement segmentante. Beaucoup de parfums pourront rebuter ou fasciner. Voilà ce que j’appelle de la parfumerie d’auteurs. En tout cas, c’est un retour que je suis content de faire. J’ai même pu découvrir la nouveauté, « Humus », dont je vous parlerai dans mon article sur les sorties découvertes en juillet et en août de cette année. J’ai préféré consacrer cette revue à d’autres parfums pour pouvoir vous proposer une sélection un peu plus large. Je ne sais pas si j’ai vraiment eu un coup de coeur mais je me suis fait plaisir à découvrir cette collection, un peu dark, très originale et bien vue. J’avais déjà senti quelques parfums mais là, j’ai pu tout redécouvrir d’un coup et j’ai trouvé que la marque, bien que confidentielle, était vraiment un univers à part dans lequel se plonger.

 

 

 



28/07/2025
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