Marc-Antoine Barrois, deux créations et un peu plus
Quentin Bisch et Marc-Antoine Barrois, un binôme pour deux parfums
Le succès des deux parfums lancés par le couturier Marc-Antoine Barrois et créés par Quentin Bisch remportent un tel succès auprès des perfumistas que j’ai décidé de remettre mon nez dedans car j’étais, je dois le dire, un peu passé à côté. J’avais un peu évoqué « Ganymède » lorsqu’il a, il y a quelques mois, remporté le FIFI Award du meilleur parfum d’auteur d’une marque indépendante et je l’avais trouvé très intéressant mais j’ai pensé qu’une vraie revue, un peu plus détaillée, de mes impressions qui regroupent vraiment les deux créations pourrait être intéressante à réaliser. Je suis donc allé, très récemment, en parfumerie, les re-sentir et il est vrai que j’ai été beaucoup plus attiré que la première fois. Je vous emmène donc dans cet univers parfumé très luxueux et stylisé :
« B683 » a été lancé en 2016 et il est présenté par la marque comme un boisé épicé. Les quelques mots de Marc-Antoine Barrois sur son site : « Les notes de cette eau de parfum sont, en tête : le safran, le poivre noir, le piment et la noix de muscade, en cœur : la feuille de violette, le musc, l’absolu de ciste, la teinture de vanille de Moheli et l’ambre, en fond le bois de santal, le patchouli, l’ambroxan et la mousse de chêne ». Pour moi, il serait plutôt un oriental aux accents cuirés avec un départ épicé de safran, de poivre noir, de noix de muscade et de piment, un coeur poudré de feuilles de violette associée au musc, au ciste labdanum qui lui donne vraiment cette facette cuirée et à la vanille. Le fond, construit autour du patchouli et de l’ambroxan est soutenu par la mousse de chêne. Sur ma peau, « B683 » se développe vraiment d’une manière très moderne, comme un cuir épicé et complètement contemporain. Sa tenue est tout à fait correcte et son sillage modéré. J’étais complètement passé à côté et je ne l’avais pas vraiment remarqué lorsque l’on me l’a fait sentir la première fois. Je pense qu’il faut impérativement l’essayer sur la peau pour voir si l’osmose se fait. Je l’ai redécouvert avec plaisir même si je ne sais pas s’il est pour moi. C’est un classic chic à essayer. Je pense qu’il est très consensuel tout en gardant une certaine identité et je comprends son succès. Cette année, Marc-Antoine Barrois a décidé de le sortir en concentration extrait avec une formule légèrement différente car elle y intègre le oud. Je ne l’ai pas senti mais, du coup, je suis curieux.
« Composé par le parfumeur Quentin Bisch, Ganymede reprend les notes cuirées-daim qui avaient fait de B683 un beau classique. Mais cette fois, elles s’émancipent des codes traditionnels pour nous emporter ailleurs, vers une élégance lumineuse et fluide. Elles s’assouplissent, gagnent en légèreté et douceur tactile au contact de la violette tandis que la mandarine apporte sa vivacité pleine et acidulée. C’est elle qui donne le ton et la verticalité de la fragrance dès l’envolée et face à elle, l’immortelle vient en contre-point relever l’accord de ses facettes tantôt minérales tantôt salées. Toute la composition joue sur les contrastes et les oppositions. Les notes se répondent dans un dialogue permanent pour dessiner une nouvelle carte olfactive sur la peau, sur le revers d’une veste de cachemire ou là, près de la boutonnière, juste au creux du poignet. S’il fallait une image, ce serait celle des quatre points cardinaux : au nord, nous aurions la vivacité zestée de la mandarine à laquelle répond au sud la fleur d’immortelle et, pour souligner la trame olfactive, la densité des notes cuirées-daim à l’ouest s’équilibre par la délicatesse florale de la violette à l’est. Quatre points pour une échappée en parfum vers un nouvel imaginaire et d’autres codes de l’élégance » tels sont les mots de Marc-Antoine Barros sur son site pour décrire « Ganymède » qui a été lancé en 2019 et que j’ai vraiment découvert lorsqu’il a reçu le FIFI Award. À l’époque, j’ai trouvé que c’était amplement mérité car vraiment Quentin Bisch est sorti des sentiers battus pour inventer ce parfum facetté qui après l’envolée constituée d’un absolu de mandarine, une très belle variété italienne et de safran, nous emmène sur un coeur de violette d’absolu d’osmanthus qui oscille entre notes abricotées et cuirées, pour se poser sur un fond d’akigalawood, qui s’avère être un dérivé du patchouli et d’un absolu d’immortelle. Vraiment « Ganymède » ne ressemble à rien d’autre et je pourrais, sans aucun problème, me l’approprier. C’est une très belle création, singulière, dotée d’une vraie personnalité. Moins facile d’accès que « B683 », il s’adresse, c’est vrai, plutôt à des amateurs mais il n’est pas si difficile à porter. C’est une belle réussite.
J’ai été très content de redécouvrir ces deux créations. Je me suis dit que, parfois, je ne fais pas assez attention à ce qu’on me présente en parfumerie car quel plaisir de découvrir le travail d’un. Quentin Bisch, « en liberté », pour un créateur de mode audacieux qui est sur un fil entre élégance et audace. J’aime beaucoup « Ganymède », vraiment c’est une pépite.
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