Passion Parfums

C’est avec les parfums sortis pour la maison de couture d’Azzedine Alaïa en 2015 que j’ai découvert le travail de Marie Salamagne qui est vraiment, pour moi, l’une des jeunes parfumeuses à suivre à l’instar de Daphné Bugey et Juliette Karagueuzoglou dont je vous ai déjà parlé, qui est à suivre. Outre ses créations pour Atelier des Ors que l’on aime ou pas. Elle a inventé, ces dernières années, seule ou en collaboration, des jus magnifiques, à découvrir, à essayer, en mot à porter. J’ai voulu revenir sur ces oeuvres étonnantes, opulentes parfois mais toujours d’une écriture épurée. J’aime décidément beaucoup le travail de Marie Salamagne et j’avais envie, depuis plusieurs mois de lui consacrer un article complet. J’ai choisi cinq créations dans le circuit sélectif autant que dans des marques plus confidentielles, qui m’ont vraiment beaucoup plu mais il m’en reste plein d’autres à découvrir.

Un féminin cuiré dans le circuit sélectif, voilà qui était audacieux. Le parfum s’appelle tout simplement « Alaïa » et existe (ou existait) en eau de parfum et en extrait. Marie Salamagne l’a créé en 2015 et je l’ai aimé dès que je l’ai découvert. L’envolée est très épicée et assez étonnante, avec un côté presque « chimique » mais très vite le coeur de rose, de pivoine et de freesia va « l’assouplir » et nous emmené tout simplement sur un fond cuir et violette vraiment très élégant. Même s’il est vendu au rayon féminin des parfumeries, je dois dire que je le trouve tout à fait portable pour un homme. Il me plait depuis longtemps et il est probable que je m’y pencherai un jour. Je ne sais pas si on le trouve toujours facilement où s’il n’est désormais vendu que dans les boutiques parisiennes Azzedine Alaïa mais je l’ai vu dans la vitrine lorsque je suis passé devant il y a peu. J’ai toujours aimé ce parfum atypique et pourtant, je pense, facile à s’approprier.

Je ne suis pas très attiré par l’univers un peu bling bling de la maison Atelier des Ors mais il faut bien reconnaitre que, malgré un prix que je trouve très élevé, certains parfums sont vraiment très réussis. C’est le cas pour « Rouge Sarây », créé par Marie Salamagne et lancé en 2020. C’est un oriental opulent et un peu déroutant qui s’ouvre sur des notes de prune (encore !) de cannelle et de jasmin, pour évoluer sur le coeur amandé d’un héliotrope sucré par des notes de datte et fixé par un patchouli un peu terreux pour se terminer sur un fond baumé et vanillé. Il est vraiment intéressant même si, sur ma peau, il prend un peu trop de place parfois. Il faut y aller avec parcimonie. Je le trouve vraiment incroyable. C’est l’un des rares orientaux vanillés que je trouve vraiment très modernes. Je trouve que Marie Salamagne a très bien su, avec délicatesse, renouveler et même dépoussiérer le genre en créant une fragrance hors-norme et très attirante.

 

 

Créé en 2015, « Mimosa & Cardamom », est devenu un must de la collection permanente de Jo Malone London. Marie Salamagne a imaginé un parfum à l’écriture très très épurée mettant en valeur trois notes dominantes, la cardamome et son côté épicé et presque vert, le mimosa poudré et un peu amandé et la fève tonka un peu plus opulente et presque vanillée. Ainsi est né sans aucun doute l’un des plus beau parfums de la marque sortis ces dernières années. Au début, j’étais un peu dubitatif sur son succès car il est vraiment très étonnant mais finalement, à force de l’essayer et donc de le porter, je suis tombé sous le charme de son apparente simplicité et de son élégance transparente à l’anglaise. C’est un merveilleux parfum et, vraiment, j’espère que la marque ne le supprimera pas car j’aimerai bien en profiter encore. Pour ma part, il fait partie des incontournables chez Jo Malone London.

 

 

 

Même si je le trouve un peu trop gourmand à mon goût, je suis bien obligé de constater que « By the Fireplace », créé par Marie Salamagne pour la collection Réplica de Maison Martin Margiela mérite son succès. Après une envolée épicée de clou de girofle et de poivre rose, il évolue sur un coeur de châtaigne, de gaïac et de baies de genièvre puis sur un fond soutenu par le cashmeran mais surtout très vanillé. À mi-chemin entre boisé épicé et oriental, ce parfum est un vrai « coin de cheminée l’hiver ». Je dois dire que je me serais passé de la note de vanille qui est, sur moi, un peu trop présente et qui, par le fait, « sucre » la fragrance un peu trop pour que je la trouve tout à fait à mon goût mais j’ai beaucoup aimé le découvrir et je suis certain qu’il doit très bien aller sur quelqu’un qui aime ce genre de jus très réconfortants et enveloppant. En un mot, très « cashemeran ».

Je ne reviendrai pas sur « Rose Milano », que Marie Salamagne a créé avec Daphné Bugey ni sur « Aura » de Mugler que j’aime beaucoup mais dont j’ai déjà parlé mais j’avais envie de parler de « Dirty Trick » que Marie Salamagne a créé en 2017 pour la collection privée de Viktor & Rolf et que j’ai découvert il y a quelques mois complètement par hasard au détour de soldes au Printemps Haussmann. La marque parle d’un accord encre, iris et daim mais je trouve finalement ce parfum très oriental, amandé, complètement original. Le fond de cèdre lui confère une certaine fraîcheur boisée. Je ne saurai le décrire. Il faut le sentir. Il est d’une grande singularité et je pense que la parfumeuse s’est bien amusée en le créant.

Ah ça, Marie Salamagne a du talent, de l’ingéniosité et de l’inventivité. À mon avis, elle n’en n’a pas fini de me surprendre. Je suis vraiment séduit par son travail qui, bien souvent, fait tomber certaines barrières. Je suis complètement fan de plusieurs de ses créations. Ma préférence va, vous l’aurez compris à « Rose Milano » et « Mimosa «& Cardamom » mais je vais aller sentir, dès que possibles d’autres jus qu’elle a inventé.