Passion Parfums

 

 

 

« Le parfum comme Art de Vivre. Un hommage à la puissance émotionnelle du parfum, à sa formidable capacité à déclencher des souvenirs passés et également à forger des souvenirs futurs »… La nouvelle collection de Atelier des Ors compte, à ce jour, deux parfums qui ont étés, comme toujours, composés par Marie Salamagne et elle porte le nom évocateur de Memory Lane, littéralement La Voie de la Mémoire. Tout un programme ! J’ai pu vraiment essayer et même porter ces deux créations et je vais essayer de vous en parler de mon mieux, de vous transmettre mes émotions, mes impressions à chaud. En tout cas, tout comme pour Les Frivolités, je suis assez attiré par l’univers en général et par la démarche artistique mais aurai-je un coup de coeur ? Vous le saurez dans ma conclusion.

« Villa Primerose » s’ouvre sur des notes de poivre rose très piquant à peine adoucies par la cardamome et la poire. L’envolée est fraîche, vivifiante, un peu intrigante et le coeur de rose légèrement poudrée par l’iris et la graine d’ambrette est très fin et, si j’ose dire, efficace. Il y a quelque chose de très réussi dans l’équilibre entre les facettes piquantes et les autres, plus poudrées qui se renforcent avec un fond de cuir et de muscs blancs parsemé de traces d’ambre gris pour un côté encore plus facetté. La marque en décrit ainsi l’inspiration : « Villa Primerose est un hommage aux origines de la parfumerie et à l’élégance comme art de vivre. Aux origines de la parfumerie, les plus belles fleurs ont été utilisées pour parfumer les gants de cuir portés à l’époque par les aristocrates. Atelier Des Ors réinterprète ce mariage Rose-Cuir et fait de ce contraste de senteurs une ligne créative qui les subliment l’un et l’autre. Dans cette opposition de notes se crée une dualité singulière, entre délicatesse et puissance, masculin et féminin, passé et présent. Un jeu de matières où la rose ne sera plus là pour masquer mais pour révéler le cuir. Une rose-cuir réinventée ». Il s’agit-là d’une interprétation de la rose cuirée très poivrée que je trouve vraiment équilibrée. Marie Salamagne a voulu travailler sur les deux matières emblématiques du pays de Grasse, le cuir, vestige de l’époque des tanneurs et la rose centifolia, une variété très étonnante, très singulière, qui ne ressemble à rien d’autre. Pour moi, « Villa Primerose » est tout en légèreté et en élégance mais, ne nous y trompons pas. C’est un parfum de caractère, très identifiable pour un certain classicisme mais aussi pour quelques petites pointes d’originalité qui lui donne sa véritable identité.

 

 

 

« Blue Madeleine rend hommage à la puissance émotionnelle de la mémoire olfactive. Intimement liée aux émotions, la mémoire olfactive a cette capacité à raviver des souvenirs profondément enfouis avec une vivacité intense. Une simple inhalation d'une odeur familière peut vous transporter instantanément vers un moment précis de votre passé, évoquant des sensations, des émotions et des expériences longtemps oubliées. Le parfum, comme le plus puissant de tous les souvenirs, vient réveiller la mémoire olfactive qui nous fait soudainement et intensément revivre ces instants ». J’attendais beaucoup de « Blue Madeleine » car c’est un parfum qui tourne autour de matières premières que j’aime déjà l’envolée avec cette cannelle bienfaisante rafraîchie par le poivre rose et la bergamote et qui nous emmène sur un coeur de thé au lait parsemé de pétales de rose qui est, à mon sens, du plus bel effet. Le fond de santal associé au baume du Pérou et à un accord praliné lui confère quelque chose de doux mais attention, les notes de bois de cade, presque fumées, très sèches, équilibrent le parfum que je trouve, sur peau, bien plus intéressant que sur touche. Marie Salamagne décrit ainsi son inspiration : « L’expression olfactive du souvenir d’un afternoon tea à la Villa, mêlant madeleine, épices et thé noir » et je dois dire que je comprends tout à fait ce qu’elle veut dire. Adepte du tea time à l’anglaise depuis toujours, la petite note de lait qui se répand dans la tasse de thé noir, sombre, presque dark et l’adoucit d’un coup me donne envie. Pour moi, ce thé noir associé à une madeleine à peine sortie du four, c’est plutôt le matin mais on a les référence que l’on a. J’ai beaucoup aimé « Blue Madeleine » malheureusement, sa tenue sur ma peau est un peu limitée. C’est une chose qui m’arrive quelque fois. En revanche, il fait le porter et le laisser vivre. Un achat à l’aveugle est proscrit absolument.

 

 

 

Deux parfums, deux univers, composent le duo Memory Lane. Le premier est classique, très tranché et particulièrement chic alors que le second, entre force et douceur, nous enveloppe de quelque chose de familier sans l’être vraiment. Très honnêtement, même si j’apprécie « Villa Primerose », ma préférence va immanquablement à « Blue Madeleine » peut-être parce qu’il me rappelle des choses, peut-être parce qu’il me plait tout simplement sans arrière pensée. Les deux parfums sont réussi mais mon coeur subjectif penche du côté du bleu…