Passion Parfums

« A point nommé, à poings fermés. Pour la cerner, pensez au cuir de Russie tanné sur l’écorce de bouleau. A lui ajoutez-y des notes animalisées suffisamment marquantes, capables de laisser en nous l’image soufflante d’un œil au beurre noir, pour trente six chandelles ! » tels sont les mots de Serge Lutens pour décrire « Boxeuses » lancé en 2010 et créé par Christopher Sheldrake. Ce parfum a été, pour moi, d’emblée, un coup de coeur. C’est certes un cuir mais avec un twist prune et bois de réglisse. Dès sa sortie, j’ai adoré ce parfum et j’ai regretté qu’il ne soit disponible qu’en flacon de table et donc, uniquement Salon du Palais Royal. Contrairement à Monsieur Lutens, je ne suis pas tellement adepte de cette manière de se parfumer en promenant le verre du cabochon sur ma peau. Je suis très basique et je préfère le spray. En outre, les flacons de table de Serge Lutens sont très compliqués à transporter et je dois dire que j’avais transvasé le jus dans un vaporisateur afin que ce soit plus pratique. À-mi chemin entre un chypré prune à la manière de « Mon Parfum Chéri » d’Annick Goutal et un cuir de Russie étrangement fruité, ce parfum atypique a été, pour moi, une découverte il y a une dizaine d’année et une redécouverte il y a quelques mois grâce à Marion de la chaîne YouTube Des Paons Danse Cent Heures que je remercie de l’avoir remis en lumière. Pour être précis, il me restait un fond de flacon, environs 20 ml et je l’ai porté avec délice jusqu’à épuisement des stock comme on dit.

Christopher Sheldrake

Curieusement, « Boxeuse » est, comme souvent les autres créations de Christopher Sheldrake pour la marque, un parfum assez linéaire, sans notes de tête mais avec un coeur et un fond à la fois liquoreux dans lequel on identifie très largement l’accord cuir de Russie. Il m’est difficile de le décrire. Certes, il est dans la lignée de « Féminité du Bois » mais version cuir et percutant. Quand j’ai eu l’occasion de le reporter, je me suis fait très plaisir. Je crois que, décidément, la note de prune, qu’elle soit fraîche ou, comme c’est le cas en l’occurrence, plus ronde et confite, me plait beaucoup en parfumerie. Je lui trouve aussi une facette très épicée. Il est difficile de savoir quel est le secret du parfumeur car la marque ne communique pas sur les notes mais il me semble qu’il y a quelque chose comme une effluve de cumin ou de muscade. J’ai vraiment un éternel coup de coeur pour ce parfum qui m’a semblé discontinué à mon dernier passage au salon du Palais Royal mais qui est toujours finalement disponible sur le site. Le prix a considérablement monté mais j’aime beaucoup « Boxeuse » et peut-être que s’il croise ma route à nouveau, je me laisserai tenter. En écrivant, je sens le flacon presque vide et je me dis qu’il va me manquer.