Mes parfums préférés de Daphné Bugey
Je l’ai dit souvent mais j’aime vraiment beaucoup le travail de Daphné Bugey et souvent il me correspond vraiment bien. Évidemment, je suis complètement conquis par la collection La Botanique de l’Artisan Parfumeur mais elle a créé nombre d’autres parfums que je porte et que j’aime. Je lui avais déjà consacré un article au début de ce blog mais, depuis, d’autres parfums sont venus s’ajouter et je me suis dit qu’une petite mise à jour pourrait être sympa. J’ai sélectionné six parfums composés par Daphné Bugey, toute seule ou en collaboration, et que j’aime particulièrement porter. Qu’ils soient singuliers ou plus classiques, je les trouve toujours extrêmement réussis. En tout cas, je vous emmène, plus que jamais dans mes goûts olfactifs et dans un univers qui semble, bien souvent fait pour moi. En tout cas, je le dis et le redis, je me tiens très près des sorties inventées par Daphné Bugey car, bien souvent, je suis et reste sous le charme.
Daphné Bugey a créé trois parfums qui sont parmi mes favoris dans collection des Portraits de Penhaligon’s. Bien évidemment, j’ai énormément porté « Roaring Radcliff » qui a, hélas, été arrêté mais j’aime tout autant « Much Ado About The Duke » qui a été mon premier coup de coeur et, également, « The Revenge of Lady Blanche », créé en 2016 et que je considère comme l’un des plus beaux parfums de la décennie et je pèse mes mots. « Lady Blanche, au charme dangereux, manie sa beauté comme une arme. La victime ? Son pauvre mari inconscient. Frais mais épicé. Floral et boisé. Bon sang ! Cette eau de parfum est criminellement bonne ». Décidé, ombrageux, poudré, féminin, un peu masculin, cuiré, tel est ce jus absolument complexe et d’un chic absolu. Il s’ouvre avec l’amertume de la jonquille associée à des botes de bergamote et fleurs blanches puis, un coeur d’iris cuiré par le narcisse fait son apparition et il est soutenu par le santal et les muscs. Vraiment, je suis complètement fan de ce parfum et je pourrais tout à fait le porter. Pour moi, il est très abouti, très élégant et complètement singulier. Merveille des merveilles de la parfumerie. Il est la quintessence de « l’effet waouh » qui me donne envie de continuer à me passionner. Lorsque je l’ai découvert, il y a déjà quelques années, j’ai été vraiment addict et je le suis encore à chaque fois que je mets mon nez dessus.
L’un des parfums qui me vient à l’esprit doit toujours exister mais, pour le marché français, il semble avoir complètement disparu à part sur quelques sites internet. Il s’agit de « Peau de Pierre » issu d’une collaboration avec le designer Philippe Starck en 2016. Je dois dire que j’avais été complètement séduit dès que je l’avais senti. Il est vraiment très atypique. « Peau de Pierre est un parfum masculin qui dévoile au coeur la part féminine de l’homme. Il est cette membrane, symbole de cette permanente ambiguïté et à travers laquelle passent nos différences et notre personnalité ». Je parle souvent de ce parfum dont il me reste un flacon et que je porte finalement assez peu, comme si je voulais le préserver. Il est relativement linéaire et très atypique et je suis bien en peine d’en décrire la pyramide olfactive tant elle est étonnante. Je dirai qu’il n’y a pas vraiment de note de tête mais qu’on rentre très vite dans un accord à la fois minéral, boisé et fumé avec une certaine fraîcheur et comme une effluve de réglisse. Je le trouve d’une rare élégance. Il est considéré comme un masculin mais je dois bien dire que, pour moi, il est tout à fait susceptible de plaire à des femmes. Résolument contemporain, il semble (et je le porte en écrivant) être devenu intemporel. J’aime vraiment beaucoup ce parfum. Je regrette que la marque soit aussi « volatile » et qu’il soit devenu presque mission impossible à trouver.
« Celui-ci est sombre. Une obscurité accueillante, chaude et addictive, comme si les sous-bois humides de l'été, leurs graines et leurs résines, étaient saupoudrés de couches de muscs et adoucis de gouttes de vanille. Le parfum évoque l'odeur de la peau chaude et du bois résineux. Les notes du parfumeur parlent d'absolue de fleur d'oranger, du cèdre d'atlas unique, des résines de styrax, d’absolue de fèves de tonka et des muscs... Nous parlons de Tonka 25 ». Quand la fève tonka réussit à me surprendre par ses aspects cuirés, ronds et addictifs, je me dis que, travaillée en majeur, je pourrais la porter et cela a été le cas de « Tonka 25 » créé par Daphné Bugey en 2018. Il est assez onéreux, et si je l’ai aimé dès sa sortie, j’ai mis un long moment à me décider car il y avait plusieurs parfums de la marque qui me plaisaient et il fallait choisir. Je ne le regrette pas. J’adore « Tonka 25 » que je trouve d’une finesse et d’une originalité hors-norme. La tonka est entourée de muscs blancs, de notes de cèdres et de fleur d’oranger, légèrement vanillée et surtout travaillée en « binôme » avec le côté très cuir du styrax. Il en résulte un parfum qui ne ressemble à rien d’autre. Un cuir rond, gourmand et particulièrement inspiré. Attention, « Tonka 25 » n’est absolument pas le parfum de tout le monde. Il est clivant et vraiment très « subversif ». Pour moi, c’est vraiment cela la parfumerie de niche. J’ai adoré le porter au plus froid de l’hiver et ce n’est pas fini.
« Ayant quitté sa maison en Argentine à un très jeune âge, Sebastián vit maintenant à Rome, mais les doux souvenirs de sa bien-aimée Buenos Aires ne cessent de chuchoter de doux mots de nostalgie, comme les mélodies nostalgiques d'un tango ». Depuis très longtemps, j’ai envie de « Don’t Cry or Me » créé par Daphné Bugey pour Altaia en 2015. Je l’ai découvert il y a quelques années chez Théodora à Genève et je regrette de ne l’avoir pas acheté. J’ai adoré ce parfum vraiment. La parfumeure le décrit ainsi : « Je me suis inspirée de l'atmosphère d'une nuit d'été, mêlant les nuances fraîches et joyeuses du thé au jasmin au bois de cachemire enveloppant et intense ». Il s’ouvre avec une envolée de fleur de cerisier et de thé au jasmin puis nous arrivons sur un coeur d’héliotrope et d’ambre reconstituée d’une manière végétale puis se pose sur un fond de bois de Cachemire et de graine d’ambrette. Original, singulier et très élégant, ce parfum à la fois complexe, et extrêmement lisible. J’aime son côté tout en finesse et en transparence malgré une tenue et une force un peu cachée. Je dois dire que je n’ai jamais oublié ce parfum même si je l’ai senti il y a déjà longtemps. Il me plairait vraiment beaucoup. Je finirai par y venir, c’est certain. J’ai aimé toute la collection Altaia et je regrette qu’on ne puisse pas trouver ces parfums en France. Je crois que c’est une exclusivité Théodora mais on doit pouvoir les acheter en ligne ce que je ne fais jamais.
Daphné Bugey travaille merveilleusement la rose. J’ai en tête bien évidemment « Arcana Rosa » créé en 2016 pour La Botanique, la collection de L’Artisan Parfumeur, plus récemment « Rosa Carnivora » pour Dries Van Noten dont j’ai parlé dans les nouveautés de cette année et sans doute aussi le très beau « Loubidoo » qu’elle a composé pour Christian Louboutin mais, pour moi, la rose la plus délicate que je porte et que Daphné Bugey a composé avec Marie Salamagne est, sans aucun doute, « Rose Milano », sorti en 2020 dans la collection Armani Privé et qui a été réellement, pour moi un coup de coeur. C’est une rose Chyprée extrêmement classique avec un départ de poire, de citron et de bergamote, un coeur de rose et de jasmin et un fond mousse de chêne et patchouli mais elle est merveilleusement réalisée. « Découvrez le parfum d’Armani/ Privé, Rose Milano, mêlant la délicatesse de la rose de Damas et des notes telluriennes de chypre. Rose Milano est un parfum haute couture imaginé par Giorgio Armani en hommage à Milan, la capitale de la mode dans laquelle il a élu domicile pour créer ses collections de prêt-à-porter. Avec ce parfum signature, il a souhaité encapsuler sa vision de l’élégance milanaise, à la fois brute et raffinée ». Je pense que ce parfum est « ma » rose de prédilection tant il correspond à ce que je recherchais. Je l’ai un peu moins porté cet été mais je pense qu’il peut s’adapter à toute l’année et je l’aime vraiment beaucoup. J’avais envie d’en parler encore tellement il me séduit.
J’ai parlé des deux dernières créations de Daphné Bugey pour L’Artisan Parfumeur qui sont sorties cette année. Tout d’abord, bien sûr « Abyssae 33» dans la collection Botanique, qui est un coup de coeur absolu puis « Soleil de Provence » qui vient de sortir dans celle des paysage et qui est un des plus beaux mimosas que j’ai pu sentir. Je ne vais pas revenir dessus mais je ne me voyais pas terminer cette revue sans évoquer l’un des parfums de La Botanique. Je dois dire que le choix est difficile. J’ai quand même porté « Violaceum 2 », « Glacialis Terra 18 » qui, hélas, n’existent plus mais je suis aussi très accro à « Obscuration 25 » et j’aime les autres mais je pense que mon favoris est quand même « Venenum 32 » qui est vraiment celui qui m’accompagne le plus régulièrement l’hiver. Il est doux, profond et réconfortant sans avoir un sillage délirant. « La sensation de danger est aussi douce qu’enveloppante. Ce venin-là met l’eau à la bouche ». C’est un thé tchaï, épicé et un peu lacté avec des notes de blé et une formule à la fois courte et complexe qui vient se poser sur sa pierre angulaire, un bois de santal vraiment très addictif et dont le côté un peu crémeux est contrebalancé par les notes un peu pep’s du coeur. On commence avec une note presque pain grillé et on finit avec des épices et un thé noir profond. Ce parfum est, pour moi, vraiment une merveille absolue. « Venenum 32 » est peut-être l’un de mes parfums préférés de tous les temps, du moins je le croyais avant de découvrir « Abyssae » qui pourrait presque le détrôner.
J’aime tellement le travail de Daphné Bugey, la délicatesse de sa signature, que ça valait bien un nouvel article. Il y a plein d’autres parfums qui me plaisent mais il fallait faire un choix. Il est déjà plus large que d’habitude. Je pense que c’est une parfumeure qui figure parmi ceux dont j’aime la presque totalité du travail et c’est rare. En tout cas, j’attends toujours le prochain… Et je suis émerveillé à chaque fois.
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