Passion Parfums

J’ai pas mal porté de parfums à dominante d’iris et c’est une note que j’aime particulièrement. Lorsque l’on me demande celui que je préfère, j’ai beaucoup de mal à me décider. Je pourrais citer « Après l’Ondée » de Guerlain car il y est associé à la violette d’une manière très délicate comme c’est également le cas dans « Iris de Nuit » de James Heeley mais je pourrais aussi avoir en tête le très beau « Bois d’Iris » créé par Jean-Claude Ellena pour The Different Company que j’ai énormément porté ou « Equistrius » de Marc-Antoine Corticchiato pour Parfum d’Empire et évidemment « Cuir Cendré » imaginé par Julien Rasquinet pour Naomi Goodsir que je me suis approprié depuis quelques mois. J’aime aussi beaucoup le finesse de « She Was an Anomaly » sorti chez État Libre d’Orange ou la force de « La Pausa » dans la collection des Exclusifs de Chanel. Je pourrais également citer évidemment « Heure Exquise » d’Annick Goutal et son côté ultra poudré. Le chois est large et j’en oublie sûrement pourtant il en est un qui, depuis sa sortie a été et demeure un vrai coup de coeur. Il s’agit de « Iris Prima » inventé par Alberto Morillas pour Penhaligon’s.

« Un partenariat unique entre La National Ballet de Londres et Penhaligon’s. La bergamote ouvre la danse tout en transparence. Sa fraîcheur hespéridée imite l’envol de la ballerine sous le feu des projecteurs. Le côté pétillant du poivre rose résonne comme les petits pas d'une ballerine sur ses pointes. Aussitôt, l’absolu d’iris entre en scène, libérant avec charisme sa signature poudrée puis commence un sensuel pas de deux avec le jasmin Sambac. En fond d’intimes notes de cuir musqué symbolisant les chaussons de danse, puis de légères touches de bois de santal et benjoin qui rappellent l'âme des anciens théâtres. » tels sont les mots de la maison pour définir cette fragrance qui, lorsqu’elle est sortie, en 2013, a été, pour moi, un énorme coup de coeur. Je l’avais découvert en me promenant à Paris au BHV Marais, je l’ai essayé un jour et acquis le lendemain ce qui m’arrive très rarement. En général, je mets très longtemps à choisir un nouveau parfum mais parfois c’est comme une fulgurance, comme une évidence et tel a été le cas pour « Iris Prima ».

Atypique, élégant et complètement addictif, ce parfum démarre avec une envolée légèrement épicée de baies roses rehaussant une délicate bergamote pour aller sur un coeur d’absolu d’iris et de jasmin sambac très délicat et rond. Le fond est un cuir doux, profond élégant à l’anglaise. En général, je ne suis pas très attiré par l’univers olfactif d’Alberto Morillas mais ce parfum-ci (ainsi que « Le Baiser du Dragon » de Cartier et « Byzance » de Rochas) est sans aucun doute celui, dans sa déjà longue et brillante carrière, pour lequel mon attrait a été le plus immédiat et le plus durable. Le seul reproche que je pourrais faire à « Iris Prima » est sa tenue un peu limitée. J’avoue, de ce fait, que je lui ai été un peu infidèle durant longtemps, le retrouvant de temps en temps et l’abandonnant souvent pour d’autres parfums mettant cette note en valeur. Cependant, depuis quelques mois, je le retrouve avec un immense plaisir et je me dis qu’il est peut-être l’iris commercialisé en parfumerie (et dont le prix même élevé reste envisageable car je suis fou de « L’Iris de Fath » mais je ne pourrais pas me l’offrir) que je préfère. Pour moi, il est probablement l’un des parfums les plus élégants qu’il m’ait été donné de porter et, si je sais qu’il est un peu rupture de stock actuellement sur le site de la marque, j’espère qu’il va vite revenir. En tout cas, dans nos parfumeries lyonnaises, il est assez facile à trouver… heureusement !