Passion Parfums

« Mythologique depuis la nuit des temps, la louve conserve ici un mystère se teintant d’une amertume amandée. Recluse au sommet de son château de neige, singulière, blanche, elle demeure une énigme » tel est la description que Serge Lutens fait de « Louve » qui demeure, encore aujourd’hui l’une des créations de Christopher Sheldrake pour la marque que je préfère. C’est un cocon, enveloppant, réconfortant, presque étrange et énigmatique puisque la marque ne communique pas sur les notes et qu’il me faut les imaginer. Lancé en 2007, ce parfum est tout d’abord sorti en 50 ml dans la collection Haute Concentration très vite réservées au salon du Palais Royal après une brève incursion dans les parfumeries indépendantes. Aujourd’hui, il doit rester encore quelques flacons de table et la nouvelle édition est un 100 ml dans la série Gratte-Ciel, ce qui rend ce parfum difficilement abordable et je le regrette.

 

Christopher Sheldrake

Mais parlons du jus… « Aux matins frêles des lacs de neige, Aux matins froids aux reflets grêges, Aux soleils, frissons de l’hiver, Je suis la louve solitaire » chantait Barbara sur l’album « La Louve » (ça ne s’invente pas) et la création de Christopher Sheldrake, bien que très mystérieuse, a un côté double, parfois déroutante, parfois réconfortante, c’est un travail autour de la note d’amande imaginé d’une manière très facetté. Je ne sais pas si le côté « Colle Cléopâtre » (pour ceux qui l’ont connue) est créé par un lait d’amande amère ou, plus simplement par un fort dosage de fleur d’héliotrope mais le parfum se à la fois floral, ambré, résineux voire même un peu fruité. Comme toutes les créations de la marque, il est assez linéaire et on décèle tout de suite ce qu’il va provoquer comme impression. J’aime beaucoup la dualité de la rondeur de l’amande avec un petit côté poudré qui pourrait être conféré par l’héliotrope.

J’ai porté « Louve » dès sa sortie mais je n’ai pu, malheureusement en profiter que le temps d’un flacon car ensuite, il a été réservé à la boutique du Palais Royal et je ne le trouvais plus chez moi à Lyon. Il y a quelques années, j’ai eu la chance de tomber sur un 50 ml de la collection originale un peu oublié et je l’ai acquis. Je suis heureux aujourd’hui de pouvoir porter à nouveau cette fragrance que je trouve à la fois singulière et particulièrement agréable. Il fait partie, sans doute de mes quatre ou cinq parfums signature et on peut l’identifier tout de suite. Sa tenue et son sillage sont excellents et vraiment, j’espère pouvoir en retrouver à un prix accessible lorsque j’aurai fini le flacon car il est au moins dans mon top 10.

Le flacon Gratte Ciel de "Louve"

J’aime « Louve », je l’ai toujours aimé. Il a ce petit côté unique que l’on cherche dans un parfum de niche. Il peut déranger, j’en ai conscience, c’est pour cela que je l’utilise avec parcimonie lorsque je le porte. J’aime particulièrement le sentir sur mon écharpe un ou deux jours après l’avoir porté. Je trouve qu’il est vraiment très beau. C’est coup de coeur.