Passion Parfums

Sur le papier, il avait tout pour ne pas me plaire. Je n’aime pas tellement la tubéreuse et pas vraiment les notes boisées. En plus, je trouve les premières notes assez désagréables. Seulement voilà, je me suis entêté et, à force d’en entendre parler, j’ai eu envie d’essayer « Nuit de Bakélite » créé par Isabelle Doyen et lancé en 2017 par Naomi Goodsir. En fait, bien m’en a pris. Je suis tombé sous le charme de cette fragrance très atypique. Narcotique, fantômatique, elle ne ressemble à rien d’autre cette tubéreuse et c’est ça aussi la diversité de la parfumerie et particulièrement lorsqu’elle est réalisée sans objectif et sans brief. « Nuit de Bakélite » ne plaira pas à tout le monde mais force m’est de constater que ce parfum m’a séduit et que je ne m’en lasse pas.

 

 

Sur le site de la marque, il est présenté de la manière suivante : « Une fleur nocturne, la tubéreuse. Verte, obsessive & addictive. Absolu de Tubéreuse, Galbanum, Labdanum, Angélique, fleur d’Immortelle, notes boisées & styrax. Un souffle racinaire, captivant. Un focus sur le petit pédoncule qui relie la fleur à la tige, le bruit du latex lorsque plusieurs tiges de tubéreuses s’enchevêtrent, la majesté sauvage des tubéreuses perses ». Je trouve que la dualité entre l’immortelle et la tubéreuse est absolument inédite et les notes presque « croquantes » d’angélique enrichi du styrax lui donne quelque chose de vraiment unique. Attention, si vous le découvrez, « Nuit de Bakélite » va immanquablement vous dérouter. Ceci dit, il faut l’essayer sur la peau car son développement est vraiment incroyable. Je suis particulièrement content d’aller vers l’automne car je vais le porter à nouveau.

FIFI Award du meilleur parfum de niche en 2018

Pour moi, « Nuit de Bakélite » est une promenade dans un univers rêvé, un peu sombre comme un sous-bois mais avec des puits de lumière ça et là. L’univers d’Isabelle Doyen à qui nous devons de nombreuses merveilles (particulièrement chez Annick Goutal) se fait unique, intense et, même si les deux fragrances ne se ressemblent pas, je retrouve l’audace de « L’Eau du Fier » disparu il y a quelques années. Que dire d’autre ? C’est un parfum unique, et sa concentration est très suffisante. Il est un peu cher à l’achat mais je crois que je vais mettre un certain temps à terminer mon premier flacon car deux voire trois pressions suffisent amplement pour durer toute la journée. Le sillage est important et il ne faut pas avoir la main lourde. Je le sens dans mon armoire flacon fermé. C’est dire !

« Nuit de Bakélite » a rejoint le cercle de mes préférences alors que je ne pensais jamais ni pouvoir porter de tubéreuse, ni pouvoir m’approprier un parfum avec des notes de tête pareilles. Comme quoi, faire un choix, c’est essayer, vivre avec et prendre des risques. Je suis complètement envoûté par ce parfum. Il est vraiment incroyable.