Passion Parfums

Je n’aime pas vraiment la note de vanille ou plutôt, devrais-je préciser, j’ai horreur du côté gourmand de la vanilline de synthèse en parfumerie. En revanche, j’ai découvert que la note naturelle, finalement, me plait. Qu’elle soit travaillée de manière épicée comme dans « Fleur Cachée » d’Anatole Lebreton ou encore plus salée ou iodée comme dans « Couleur Vanille » créé par Aliénor Massenet pour L’Artisan Parfumer ou encore dans « Vanilla Vibes » de Juliette Has a Gun, je pourrais tout à fait la porter. Je dois dire qu’à ce jour, le parfum mettant en majeur cette effluve que je préfère est, contre toute attente, « Vanille de Tahiti » de Perris Monte Carlo. À l’aube de la sortie d’une nouveauté hespéridée dans la marque, j’ai remis mon nez dans ce parfum que je n’avais pas porté depuis longtemps et, avec la relative baisse des températures, je dois dire que je me suis fait plaisir. Basée sur des matières premières naturelles absolument magnifiques et renforcée par des notes empruntées à la chimie qui restent discrètes et délicates, cette création de Gian Luca Perris est, pour moi, vraiment la vanille de ma vie je pense. Plusieurs d’entre-vous la mettent en parallèle avec celle de Mona di Orio première version qui reste une référence de la parfumerie d’auteur mais, à ma grande honte, je dois dire que je ne l’ai jamais vraiment sentie. Je ne connais que celle qui est en vente actuellement et qui est déjà atypique et très belle. Attention, je ne dis pas que les deux parfums se ressemblent mais seulement que la qualité de la vanille et la finesse du travail se rapprochent. La marque en décrit ainsi l’inspiration et le processus de fabrication : « Lorsque nous avons décidé de créer un parfum à la Vanille unique et contemporain, nous ne pouvions que choisir cette variété. Car elle est unique également sur le plan botanique. En effet, le fruit mûrit directement sur la plante sans le processus de transformation induit par l'homme et développe spontanément ses notes chaudes, exotiques et sucrées. Nous avons adopté un procédé d'extraction innovant et moderne, appelé CO2 super critique, qui assure une pureté maximale et préserve toutes les facettes aromatiques. Vanille de Tahiti est la poésie de l'exotisme, de cette inquiétude qui nous fait rêver d'endroits paradisiaques où vivre heureux. Puissante et enivrante, aux notes crémeuses et sobrement sucrées, elle s'enrichit de notes fleuries d'Ylang Ylang et de Champaca, de facettes ambrées et musquées sur un fond boisé de Santal ».

« Lorsque Paul Gauguin a fui la France en quête d’un paradis terrestre en Polynésie française, il a sans nul doute trouvé, au-delà des couleurs éclatantes, cette orchidée aux longues gousses. Sombres, grasses, délicatement parfumées... » [notes de voyage]. Encore une fois, comme souvent avec les création de Gian Luca Perris et, par extension, de la marque, ce parfum est une invitation au voyage. Il s’ouvre sur un absolu d’ylang-ylang absolument magnifique, tout en finesse et en évitant le côté trop rond de cette fleur exotique puis le coeur, légèrement boisé et poudré d’absolu de champaca nous emmène sur un fond de vanille un peu aromatique et musqué rehaussé d’ambre et boisé, soutenu par le bois de santal. Je comprends que la marque cite Paul Gauguin car, si « Vanille de Tahiti » était une couleur, elle serait un « ocre rouge » tempéré par un bleu violet, exactement comme dans les tableaux du peintre. Je dois dire que j’avais eu, et je vous en avais fait part, un vrai coup de coeur pour ce parfum à sa sortie en 2020. Je l’avais découvert en même temps que les très beaux « Lavande Romaine » et « Mimosa Tanneron » créés par Jean-Claude Ellena pour la collection de Grasse mais je dois dire que « Vanille de Tahiti » avait été un coup de coeur dans ces trois nouveautés même si cela n’enlève rien à la qualité et à la beauté des deux autres qui sont quand même exceptionnels. Pour autant, « Vanille de Tahiti » que je pensais n’aimer que moyennement, a été mon préféré et ça s’est complètement confirmé. J’adore ce parfum. Il est extraordinaire sur ma peau. Quand je le porte, je me sens vraiment très à l’aise. J’aime le côté floral aromatique de la vanille telle qu’elle est travaillée. Je m’imagine sans doute en Polynésie, entre les fleurs d’ylang-ylang et les notes de vanilles qui s’exprimeraient dans l’air ambiant. De plus, c’est un parfum profond tout en restant discret. En tout cas, j’en suis vraiment très fan et, à chaque fois que je décide de le porter à nouveau, je me fais vraiment plaisir.