Passion Parfums

Il est sans doute celui de mes parfums qu’il m’a fallu apprivoiser. Fumé, pas forcément facile à porter, je l’ai souvent senti sans oser franchir le pas et pourtant, il y a quelques mois, j’ai fait le saut de l’ange, prenant le risque qu’il reste dans le placard. Cette création est bien évidemment issue de la collection originale de la maison anglaise Beaufort et il s’agit de « Vi et Armis » dont j’ai déjà pas mal parlé mais auquel je n’avais pas vraiment consacré un article entier. Avant tout, il faut que je raconte mon histoire avec ce parfum. C’était il y a quelques années et nous étions à Paris. Je souhaitais découvrir une marque distribuée chez Sens Unique et je suis parti à la découverte de la boutique. Nous avons étés accueillis par Victoria et, il faut le dire, le courant est passé tout de suite. Une certaine complicité s’est installée et elle a cerné mon goût pour les parfums atypiques voire clivant et j’ai laissé tombé la marque que je voulais découvrir pour explorer Beaufort. Victoria nous les a tous fait sentir. Nous étions deux et nous étions d’accord : notre coup de coeur était « Fathom V » même si nous étions impressionnés par le travail de Julie Marlowe et Julie Dunkley dans son ensemble. Le parfum que nous trouvions le plus difficile à aborder était « Vi et Armis » créé en 2016. Très franchement, pour ma part, je le trouvais vraiment extravagant. Créé par Julie Marlowe, je l’ai trouvé très étonnant avec son départ de brandy, de notes marines, de bergamote, de pamplemousse, de gingembre de citron et de citron vert enrobés d’un accord poudre à canon et cyprès pis son coeur de bois blonds et ses notes de fond de sapin baumier, de bouleau, de ciste et de cèdre. Le parfum a un côté presque cannabis dans les premières notes puis il y a quelque chose d’un thé fumé et boisé pour finir franchement cuiré. Il est vraiment étrange et, en même temps, je trouve qu’il a quelque chose d’assez addictif.

La marque le décrit ainsi : « L’étincelle vespérale de l’Angleterre et des baisers aux agrumes… 1805 – L’année au cours de laquelle Nelson a gagné à la fois la Bataille de Trafalgar et perdu la vie. L’année au cours de laquelle Sir Francis Beaufort a introduit son ‘Échelle de Force des Vents’. Le parfum imagine des moments au sein même de la bataille de Trafalgar. Des accords de fumée, de poudre à canon, de sang et de brandy associés avec des embruns marins et une note d’agrumes pénétrante : le parfum est singulièrement audacieux dans sa composition et cependant ultimement raffiné, provoquant et unique. La parfumeure Julie Marlowe a créé Vi et Armis - une composition audacieuse sans compromis, mais au final élégante, provocante et remarquable - une vraie histoire dans une bouteille » et je comprends parfaitement l’inspiration et le story telling. Pour la petite histoire, nous étions dans la boutique en même temps qu’un très jeune homme au look pour le moins classique, le style étudiant très sage et dont c’était le parfum ! Ça m’a intrigué et, pendant longtemps, je l’ai essayé sur ma peau sans vraiment oser le porter puis, durant l’été 2022, alors qu’il était complètement incongru pour la saison, j’ai franchi le pas. Je ne l’ai pas porté tout de suite mais, alors que nous avions des journées froides, il m’a accompagné et j’ai adoré son évolution sur ma peau. Je ne regrette absolument pas mon achat. En fait, je crois que j’aime presque tous les parfums de la marque y compris les plus difficiles. Je dois être très sensible au travail de Julie Dunkley et Julie Marlowe tout simplement.