Mes Tops Fragonard
Plusieurs d’entre-vous me demandent régulièrement de leur parler de la maison grassoise et ancestrale Fragonard mais j’avoue qu’il m’a fallu trouver un biais pour l’aborder tant les collections sont importantes. Très prisées des touristes mais aussi de pas mal d’inconditionnels, cette maison dont la plus ancienne création encore distribuée remonte à 1928 présente plusieurs avantages : tout d’abord, les prix sont très attractifs malgré le fait que la maison se soit entourés de parfumeurs de renoms tels Daniela (Roche) Andrier, Celine Ellena, Sonia Constant, Jean Guichard, Nathalie Gracia-Cetto, Vanina Muracciole et Carine Bouin, ensuite les tenues en eau de parfum et en extrait sont excellente, les créations sont simples mais généralement bien réussies et les packagings sont ravissants ce qui permet d’offrir des tas de produits parfumés de bonne qualité et extrêmement bien présentés à son entourage. Les boites et flacons sont toujours spectaculaires et réjouissants. Les créations sont réparties dans dix collections à ce jour. J’ai eu envie d’en explorer plusieurs et de parler de mon préféré dans celles que je connais. J’ai donc sélectionné sept parfums qui sont mes tops dans la marque dont le catalogue est vraiment très étendu. Nous avons, à Lyon, un point de vente. À Paris et dans le sud, nombreuses sont les boutiques en nom propres. Fragonard propose également la visite d’un musée près de l’Opéra de Paris. Je dois dire que je me suis plongé, ces dernières années, avec plaisir dans plusieurs créations de la maison et je vais essayer de vous en parler de mon mieux.
Dans la collection Les Boisés, j’ai porté pendant longtemps « Patchouli » dont je n’ai pas pu trouver « l’année de naissance » mais qui m’a ravi et qui m’a attiré nombre de compliments. Décrit ainsi par la marque, « La distillation des feuilles de patchouli nous livre un parfum boisé agrémenté en tête d'orange amère, de gingembre et de petit grain du Paraguay. Il révèle un coeur parfumé de rose, relevé de carvi soutenu de musc et de fève de tonka » est bien moins simple qu’il n’y parait. Son départ de petitgrain, de gingembre et d’orange amère donne tout de suite envie d’en sentir plus et nous amène sur un coeur de patchouli bien évidemment relevé par la graine de carvi et légèrement poudré par la rose puis le parfum est soutenu par du bois de cèdre et des muscs et arrondi délicatement par la fève tonka. Il en résulte une eau de toilette à la fois dense et capiteuse dont la tenue est absolument impeccable et qui distille ses notes de patchouli tout au long des heures où nous le portons. Je me souviens que, lorsque j’ai porté « Patchouli », tout le monde, sans exception et y compris les copains passionnés de parfums qui l’ont senti, m’en a fait des compliments. Pour moi, c’est vraiment un incontournable, peut-être plus encore que la fleur d’oranger qui est le best de la marque. Il n’est ni trop terreux ni trop sucré, c’est un bel équilibre.

J’ai eu un gros coup de coeur pour la collection Les Jardins de Fragonard débutée en 2013 qui mettent en avant deux notes dans un flacon décoré et très coloré. En 2018, j’avais beaucoup aimé la sortie de « Grenade Pivoine » qui figure un peu un jardin persan. Ce floral fruité est d’une belle délicatesse. La marque le décrit ainsi : « Fruitée en tête de grenade et de poire, fleurie en coeur de pivoine et d'absolue de rose, boisée de cèdre et de chêne en fond : l'eau de parfum Grenade Pivoine invite à l’évasion ». L’envolée est résolument fruitée avec des notes de poire, de bergamote bien sûr mais aussi la facette un peu acidulée de la grenade, le coeur de pivoine est renforcé par un très bel absolu de rose et le parfum est soutenu par des notes discrète de chêne et de cèdre. Sur ma peau, je l’avais trouvé d’une belle longévité mais surtout j’avais beaucoup aimé cette évolution très pivoine, entre rondeur et fraîcheur. Là encore, je trouve qu’il y a quelque chose de joli et de tendre avec un équilibre parfait. Je trouve que, s’il est un peu féminin, il est tout à fait portable pour un homme et j’aime beaucoup son petit côté addictif.
Lancé en 2006 dans la collection des Pochons, « Diamant » existe en eau de toilette, en eau de parfum et en extrait et je trouve que c’est l’un des plus jolis féminins de la maison. En tout cas, il me plait beaucoup et je suis toujours très content de le sentir et le re-sentir. En eau de toilette, la marque le décrit ainsi : « Eclatant d'un éblouissant mystère, Diamant laisse un sillage brillant de convoitise. Fruité de mandarine et d'orange en tête, voluptueux de rose, jasmin et prune en coeur, il repose sur un fond vanillé de patchouli, de musc et de caramel » et en parfum, il présente de légères différences : « Eclatant d'un éblouissant mystère, Diamant laisse un sillage brillant de convoitise. Fruitée de mandarine et d'orange en tête, voluptueux de rose, jasmin et prune en coeur, il repose sur un fond vanillé de patchouli, de musc et de caramel. Découvrez le nouvel écrin de ce pur joyau féminin… ». Pour ma part, je trouve les deux versions fort élégantes et agréables à sentir même si ce n’est pas une création d’une très grande originalité. Dans les deux versions, il s’ouvre sur des notes de mandarine, d’orange mais aussi de poivre, son coeur de jasmin, de prune confite et de rose est particulièrement joli et le parfum est, en quelque sorte « orientalisée » par un fond de patchouli, de vanille, de musc mais aussi de caramel (dont on parle mais que je ne sens pas forcément). C’est ce qu’on pourrait appeler un floriental. Je l’aime bien. Il est vraiment très joli et j’ai pu le sentir porté en eau de toilette, sa tenue semble assez suffisante.
Créé en 2009 par Sonia Constant que l’on ne présente plus sur ce blog, « Étoile » existe également en eau de toilette, en eau de parfum et en extrait et fait partie de la collection des classiques féminins. « Protectrice, l'étoile de Digne était portée par les provençales comme un talisman, c'est aujourd'hui une fragrance enchanteresse…bergamote, citron, pomme, gingembre, gardénia, muguet, jasmin, bois de cèdre, ambre, musc » c’est en extrait que je préfère cette création que je trouve vraiment comme une explosion de fleurs et de notes dont l’association peut sembler curieuse. Une envolée de bergamote, de citron, de pomme et de gingembre, un coeur de gardénia, de muguet et de jasmin pour finir sur un fond ambré et bois de cèdre avec des notes musquées donnent un parfum simple mais tout à fait élégant. Je trouve qu’il soutient parfaitement la comparaison avec des créations plus onéreuses pour d’autres marques. Je trouve que « Étoile » préfigure bien le style de Sonia Constant telle qu’on le retrouvera dans ses créations pour Tom Ford, Les Liquides Imaginaires mais aussi sa propre marque Ella K. Pour moi, c’est un très joli petit plaisir à découvrir et redécouvrir.
Lancée en 2017, la collection Tout Ce Que J’Aime est résolument inventée pour être « la niche » de Fragonard avec pour postulat de mettre en avant une matière première. J’avais craqué pour « Mon Poivre » mais aussi « Mon Lys » tous deux créés par Céline Ellena Nezen dont j’aime beaucoup le travail (il n’y a pas de hasard) et qui sont, pour mon goût, ex-aequo. J’ai eu beaucoup de mal à les départager mais je connaissais mieux « Mon Poivre » que j’ai pas mal porté en 2020 et, en attendant de m’approprier un jour « Mon Lys », il m’était plus logique de le choisir. La marque le décrit ainsi : « Une eau de parfum racée et originale grâce aux essences naturelles de poivre noir, de bois de cèdre et de feuilles de patchouli. Dans son flacon aux lignes épurées et élégantes, le vaporisateur de l'eau de parfum Mon Poivre de la gamme TOUT CE QUE J'AIME diffuse une brume de gouttes ultra-fines pour mieux doser et exhaler sa senteur ». Avec un départ ultra frais et épicé de baies roses et de cédrat, l’essence naturelle de poivre noir est, au coeur, conjugué avec de l’angélique et le côté légèrement poudré de la violette pour se poser sur un fond d’essence de cèdre et de feuilles de patchouli ainsi que des muscs blancs propres et poudrés. La marque le décrit comme un masculin mais, pour moi, il peut séduire des femmes dynamiques et pleines d’énergie qui veulent quelque chose qui leur ressemble. Un petit bémol toutefois, sa tenue est assez limitée. Je l’ai un peu regretté tant je l’ai aimé.
Plusieurs créations de la collection Les Classiques Masculins sont très prisées de la clientèle de la maison mais j’ai choisi la très sage « Eau de Hongrie » crée en 1979 car, classique parmi les classiques, elle m’est apparue comme la plus réussie. Une envolée de bergamote, de lavandin et de melon d’eau, un coeur de muguet, de galbanum et de jasmin sur un fond de ciste, de cèdre et d’ambre, cette « Eau de Hongrie » est décrite ainsi par la marque : « L’eau de Hongrie est une formule du XIVè siècle qui accorde de doux accents de bergamote et de jasmin, sur un fond chaleureux d’ambre et de ciste. Authentique et intemporelle, son élégante sobriété ne peut que séduire ». Ce boisé ambré est certes très classique, un rien consensuel mais je lui trouve quelque chose de chic et de facile à porter à la fois. Je n’ai pas été tellement séduit par cette collection et ce parfum fait exception à la règle car je me dis que je pourrais parfaitement me l’approprier. J’ai beaucoup aimé le redécouvrir il y a quelques années lorsque la collection est arrivée à Lyon. Je trouve que c’est un bon compromis et une alternative très qualitative à nombre de masculins que l’on trouve dans le circuit sélectif.
La collection Les Fleurs du Parfumeur est née en 2020 et c’est un an plus tard qu’est lancé « Beau de Provence » ainsi décrit par la marque : « Sur une note de tête acidulée de pamplemousse, associée à un irrésistible duo figuier-bergamote, cette eau de toilette offre un coeur rafraîchi de menthe aromatisé de basilic et fleuri d'ylang-ylang. Le fond déploie des notes nomades de cèdre d'Atlas, de patchouli indonésien, de santal et de vétiver de Java ». Si je trouve que toute la collection est jolie, j’ai eu un petit coup de coeur pour cette création-ci. Après une envolée de fleur de figuier, de pamplemousse et de bergamote le coeur est construit autour de l’ylang-ylang rehaussé de notes de menthe et de basilic. Le fond de cèdre, de patchouli et de santal entoure un vétiver bien présent pour constituer un parfum énergisant et très bien réalisé. De toutes les créations que j’ai sélectionné, « Beau de Provence » est sans doute la plus singulière. Je l’ai découvert il y a quelques mois et je l’ai beaucoup aimé ce parfum. Il a quelque chose d’intemporel et de très androgyne, juste comme j’aime. Il est impeccable et addictif. J’espère qu’il rencontrera un grand succès.
Voilà, ainsi s’achève ce tout petit tour d’une maison prolifique et iconique de la ville de Grasse, capitale du parfum. Mes choix sont parfaitement arbitraires et je suis très heureux d’avoir attrapé Fragonard par un angle car je voulais vous en parler depuis longtemps. J’insiste aussi sur la belle qualité des parfums d’ambiance (particulièrement des diffuseurs), les bougies et aussi les lignes de soin car la crème hydratante à la gelée royale est non seulement de très bonne qualité mais dotée d’un parfum, certes fugace, mais très agréable lorsque l’on l’utilise au coeur de l’hiver. Si vous avez un point de vente près de chez vous, allez découvrir la marque ou, si vous passez par Grasse comme je l’ai fait il y a plusieurs années, n’hésitez pas à aller visiter l’usine de fabrication et le musée. Vous passerez un moment passionnant.
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