Passion Parfums

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Mon premier parfum dans les marques que je préfère (2nde partie)

Après les marques un peu confidentielles affiliées à des groupes ou pionnières de la parfumerie d’auteurs, j’ai eu, il y a une quinzaine d’années, un engouement pour des maisons indépendantes, plus clivantes peut-être mais surtout plus « niche » si j’ose dire et je suis fidèles à certaines depuis déjà quelques années. Il y a eu, bien évidemment un déclic, un parfum, qui m’a donné envie de me plonger dans leur univers. J’en ai sélectionné cinq qui sont parmi mes préférées et dont je porte ou j’ai porté plusieurs créations. Au départ, il y a un coup de coeur, un vrai, pour une création qui va me tenter et me provoquer une émotion allez, je vous emmène du côté lumineux de la force même si certains jus sont assez dark.

 

La première marque qui a été, pour moi, une révélation est sans aucun doute The Different Company car j’ai découvert cet univers créé par Jean-Claude et Céline Ellena en 2002 je pense, en me promenant sur les Champs Élysées. À l’époque, la marque était distribuée dans un Marionnaud et il n’y avait que quelques créations disponibles. Je dois dire que mon engouement pour « Bois d’Iris », composé par Jean-Claude Ellena en 2000 a été un énorme coup de coeur. « Je suis tracé dans les collines toscanes. C'est en ces terres de douceur et de sécheresse rocailleuse que s'épanouit l'Iris Pallida, le Fastueux, autour duquel mon parfumeur a construit ma surprenante architecture florale et boisée. Je suis un parfum d'exception, ma richesse et ma vérité olfactive tiennent à ma très grande concentration en racines d'Iris naturel, que beaucoup ont cherché à imiter sans jamais y parvenir. Alors associé à un Cèdre limpide et moderne, et à un Vétiver craquant, mon Iris se fait élégant et vibrant. Je suis le fruit d'un savoir-faire complexe qui demande de la patience. Mon sillage n'en est que plus unique, et revêt des facettes poudrées et sensuelles soutenues par un bouquet de Géranium et Narcisse. Je suis Bois d’Iris ». Il était à la fois facile d’accès et, en même temps, il s’éloignait de ce que je connaissais. À l’époque, je n’avais pas du tout de connaissances et je n’avais jamais entendu parler du parfumeur ni de sa signature que je qualifierai « d’aquarelle », toute en finesse et en transparence mais, très vite, je me suis dit que ça me plaisait et j’ai eu envie de porter « Bois d’Iris ». À la fois unique et facile à porter, ce parfum faussement épuré, plein d’émotion, a su me séduire et il m’a ouvert la porte à d’autres parfums de la marque que je porte aujourd’hui comme « De Bachmakov » dont j’ai énormément porté et « Sublime Balkiss » qui m’accompagne beaucoup en ce moment et qui ont été créés par Céline Ellena. Pour ce qui est de « Bois d’Iris », il m’a fait mettre le pied dans la marque mais il a été supprimé aujourd’hui. On peut encore en trouver quelques flacons de 50 ml et je pense que j’y viendrai car il me manque beaucoup.

 

Bois d'Iris The Different Company parfum - un parfum pour homme et femme  2000

 

 

Une autre maison m’a vraiment fait aimer la parfumerie d’auteur et il s’agit bien évidemment de Perris Monte Carlo, créé par Gian Luca Perris en 2012. C’est suite à une rencontre très amicale avec le fondateur de la maison que j’ai commencé à vraiment aimer la démarche de mise en valeur d’une matière première au sein d’une composition empreinte de naturalisme et d’une espèce de fausse simplicité. Le mot qui me vient tout de suite est « naturaliste » et pourtant chaque création révèle sur la peau une certaine complexité. Mon premier coup de coeur a été, il faut bien le rappeler, « Ylang-Ylang Nosy Be » que je porte depuis très longtemps dans sa version extrait comme dans sa concentration eau de parfum. Les deux sont assez différentes et je trouve que c’est une vraie invitation au voyage : « Situé au plus profond des tropiques malgaches, le Patchouli Nosy Be est l’équilibre parfait entre tradition et révolution. Ce parfum est le mariage parfait entre les notes florales et boisées, chacune se superposant parfaitement pour créer ce rêve aromatique ». Je ne sais pas pourquoi mais il m’évoque peut-être encore plus la Polynésie et les îles Marquises chantées par Jacques Brel. Quand je le sens, j’ai l’impression de palper les pétales des fleurs d’ylang-ylang alourdies par la pluie. Pour moi, ce parfum simple sans être simpliste avec son envolée de citron, son coeur d’ylang-ylang, de patchouli et de santal et son fond de vanille naturelle et musquée est vraiment exotique, profond et fascinant. Je dois dire que je le porte beaucoup encore aujourd’hui même si cette année, j’avais plus opté pour « Absolu d’Osmanthe ». Depuis ma découvertes, j’ai porté plein de parfums de la marque et je pense que je les aime tous de manière égale mais je crois que celui-ci demeure mon favori.

 

 

 

Ylang Ylang Nosy Be Extrait Perris Monte Carlo parfum - un parfum pour  homme et femme 2015

 

 

 

Il y a vraiment des merveilles chez Parfum d’Empire, la marque fondée par le parfumeur Marc-Antoine Corticchiato en 2003 et c’est une marque qui a fait partie des premières que j’ai pu découvrir à Lyon. J’ai eu très rapidement un goût pour les créations baroques qu’elle proposait et, en 2015, avec « Tabac Tabou », je trouve qu’elle a atteint vraiment un âge d’or. Pour moi, la révélation s’est faite à ce moment-là mais, curieusement, ce n’est pas la fragrance que j’ai décidé de porter lorsque je l’ai découverte car, si elle a été un véritable choc olfactif, elle ne correspondait pas à ce que je cherchait à ce moment-là. J’ai opté pour « Ambre Russe » lancé en 2003 et je crois, je l’ai déjà dit, il est vraiment mon « parfum bonne humeur ». Je le trouve parfaitement réjouissant et j’aime toujours le porter même si j’ai eu d’autres envies dans la marque. Je pourrais citer « Cuir Ottoman » et surtout « Eau Suave » dont j’ai eu au moins deux flacons, ainsi que « Le Cri de la Lumière » mais je reviens toujours et encore à « Ambre Russe » : « Elixir opulent, fatal comme l’âme slave. Cet élixir intense où la pureté de l’ambre gris est exaltée par les épices vibrantes, les effluves du thé russe et les fumées sacrées de l’encens, nous entraîne dans les fastes de la Russie des derniers tsars. Ambre Russe, sillage des passionnés ». Dès le départ pétillant de champagne et de vodka, on est happé par le côté atypique, baroque et résolument moderne de ce parfum et nous sommes entrainés sur un coeur de cuir plutôt bouleau, de cannelle, de thé noir, de bois de cade un peu fumé et de coriandre puis sur un fond délicatement ambré aux accents d’encens. Rond, contemporain, très addictif, « Ambre Russe » est vraiment resté mon coup de coeur du départ. J’aime beaucoup le porter encore aujourd’hui.

 

Ambre Russe Parfum d'Empire parfum - un parfum pour homme et femme 2003

 

Quand j’ai découvert la maison éponyme créée en 2012 par la modiste et designer australienne Naomi Goodsir, c’est plus pour l’ensemble des créations que j’ai eu un énorme coup de coeur. D’ailleurs sur les six parfums, j’en porte deux régulièrement et j’en ai eu un troisième ce qui n’est quand même vraiment pas mal. Pourtant, ça aurait pu mal se passer car tout a commencé par un rejet pour « Nuit de Bakélite » composé en 2017 par Isabelle Doyen. Ma première impression, loin d’être un coup de coeur, a été une désagréable surprise. Seulement voilà, je ne l’avais pas essayé sur peau. Ne comprenant pas le goût de certains perfumistas pour cette création, j’ai eu envie de le poser quand même sur ma peau et j’ai adoré son évolution. Je l’ai porté très rapidement après ça et j’ai opté aussi, dans les mois qui ont suivi, pour « Iris Cendré » et pour « Cuir Velours ». Je suis complètement sous le charme de la marque et je pense que je pourrais en porter toutes les créations. Mais revenons à « Nuit de Bakélite » : « Une fragrance obsédante, annonciatrice d'une femme dans toute sa séduction. Une tubéreuse verte dans un écrin végétal ». Le départ, il ne faut pas se mentir, est difficile, fantômatique, avec des notes très vertes de feuilles de tomate, d’angélique et de galbanum légèrement poudrées par la feuille de violette puis le coeur d’iris, de Karo karounde (dont j’ai déjà parlé) et de tubéreuse est absolument magnifique et le parfum se fait profond, cuiré avec des notes de fond de caïac, de davana, de labdanum, de styrax et de tabac. J’ai très envie de continuer les parfums de Naomi Goodsir que je porte et je louche sur « Or du Sérail » qui est pourtant hors de ma zone de confort, mais j’aime vraiment « Nuit de Bakélite » et je lui donnerai toujours la priorité.

 

 

 

Nuit de Bakélite Naomi Goodsir parfum - un parfum pour homme et femme 2017

 

 

La marque pour laquelle j’ai un engouement total que j’ai découvert vraiment ces dernières années, est, vous le savez, la maison britannique Beaufort fondée en 2015 par Leo Crabtree avec le concours des parfumeures Julie Marlowe, Julie Dunkley et Pia Long. Dans cet univers atypique, dark, très anglais, à la fois moderne et historique, chaque fragrance est singulière, parfois compliquée à porter mais j’adhère complètement et je crois que je ne me suis jamais décidé aussi rapidement pour un parfum que je l’ai fait pour « Fathom V » créé en 2016 par Julie Dunkley et Julie Marlowe : « Largement s'inspirant de ‘La Tempête“ (dans lequel Shakespeare évoque des images de temps violent, de naufrages et d'îles magiques), le thème principal de «Fathom V» est une phrase glanée dans «Chant d`Ariel» dans la pièce. «Forme Marine» ou “Sea-Change”, que maintenant nous comprenons comme «une transformation» ou une «métamorphose» est apparue pour la première fois dans la pièce et maintenant est utilisée couramment. Le changement perpétuel de l'état de la mer - dans un flux constant entre calme et nature - est point de départ pour la marque, exploré à travers l'utilisation de matières premières apparemment contradictoires dans des concentrations “surdosées”: le sel rencontre la terre, les herbes pétillantes se mélangent avec des mousses foncées, les notes claires de fleurs rencontrent des épices noires intenses. En contrastant le dessus et le dessous, la lumière et l'ombre, nous imaginons l'état changeant de la mer: son intensité - l'attrait de ses profondeurs sombres. Un parfum pour les intrépides qui remettent en question les idées préconçues sur ce que signifie vraiment «aquatique»… ». Ce chypre à la fois floral, épicé, poudré, floral et marin est une véritable révolution olfactive pour moi. Il s’ouvre avec des notes de baies de genévrier, de tangerine, de cassis, d’un accord feuilles vertes et de notes de terre avant de nous emmener sur un coeur fleuri et épicé de lys, de jasmin, d’ylang-ylang et de mimosa rehaussées de gingembre, de cumin, de poivre noir et même de thym. Le fond vétiver, patchouli et mousse de chêne associé à des notes de cèdre, de sel, d’encens et d’ambre. Le parfum est complexe, très étonnant avec une facette lilas mouillé si je puis dire. Je l’aime vraiment beaucoup. Je peux le porter toute l’année et il me plait toujours autant même si j’ai pu porter d’autres créations de la marque, toutes plus belles les unes et les autres. Aujourd’hui, je porte plusieurs Beaufort mais je reviens toujours à « Fathom V ».

 

Fathom V BeauFort London parfum - un parfum pour homme et femme 2016

 

Pour finir, je vais revenir, une fois encore que Mona di Orio qui nous a quitté trop tôt et qui, à travers deux collections, a su construire une oeuvre artistique et olfactive avec un beau fil conducteur. Je dois dire que j’aime toutes les créations de la parfumeure mais c’est vraiment avec « Musc », issu des Nombres d’Or, que j’ai mis un pied dans la marque et que j’ai commencé à ne plus savoir quel était le parfum que je préférais tant je lais ai aimés. « Musc » est poudré, facile, très inédit avec son côté ultra enveloppant et cosmétique. Je l’aime profondément. Il a quelque chose de complètement addictif mais c’est le cas de tous les parfums signés par Nathalie alias Mona. Pour moi, son talent est une évidence. J’ai dit souvent qu’elle avait du génie et je le pense profondément. Mais revenons à « Musc » : « Le meilleur des Muscs est saupoudré de la rosée de Néroli. Gentil, innocent et délicat. Essayez sur votre peau pour découvrir la beauté d'ingrédients de qualité ». Des muscs précieux, parfois recréés avec des matières naturelles végétales, un magnifique absolu de fève tonka et de fleur d’héliotrope et un néroli vraiment discret, tel est « Musc ». Dès la vaporisation, il semble poudrer ma peau, il m’enveloppe comme un cocon. Je crois que, même si aujourd’hui, je porte plus « Nuit Noire » et  « Cuir », je continuerai toujours de l’aimer. Je profite de cet article pour dire, encore une fois, que je trouve fort dommage que les associés hollandais de Nathalie di Orio, qui détiennent désormais la marque, ne facilitent pas plus son accès en France ni sa diffusion car, vraiment, elle mérite d’être sentie et surtout portée.

 

 

 

Musc Mona di Orio parfum - un parfum pour homme et femme

 

 

Je me suis limité à six marques indépendantes mais il y en a d’autres que j’aime vraiment beaucoup. Je pense, entre-autres à « Grandiflora » (Australie) ou encore « Olibere » (France). Qui sait, cela fera peut-être l’objet d’un troisième article… Et vous, quels sont les parfums qui vous ont fait entrer dans telle ou telle marque ?

 



22/11/2022
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