Mona di Orio, au-delà de la parfumerie
* Je réédite cet article de 2020 dans sa version originale avec toutes les maladresses qui étaient les miennes au début de mon blog. Presque 13 ans après la disparition tragique de Nathalie alias Mona, sa maison, gérée depuis les Pays Bas ferme ses portes. Je trouve cela vraiment très triste. Je voulais rendre un hommage appuyé à une créatrice de très grand talent dont les parfums m'accompagnent depuis de nombreuses années et dont les parents sont devenus des amis. C'est à eux que je pense car il est désespérant que les propriétaires de la marque n'aient pas su la faire perdurer. Conséquences de la pandémie ? Mauvaise gestion ? Je ne sais ni ne juge mais cela fait de la peine. Mona di Orio était une virtuose. J'espère qu'un jour quelqu'un trouvera le moyen de faire revivre son héritage.
C’est un peu sur le tard que j’ai découvert les parfums de Mona di Orio. Plus qu’une découverte, et, une fois la surprise provoquée par la singularité de ce que j’ai senti, je me suis dit que les deux collections qu’elle avait créé étaient plus que des parfums, elle avait construit une oeuvre artistique. Son univers ne ressemblait à rien d’autre et j’y ai adhéré immédiatement… Ça continue aujourd’hui à chaque fois que je porte l’une de ses fragrances. Nathalie di Orio, alias Mona a étudié la parfumerie avec Edmond Roudnitska (excusez du peu) et a su très vite imposer son propre style et sa personnalité dès sa première collection, celle des eaux de parfum dont, hélas, plusieurs ont disparu aujourd’hui. De « Nuit Noire », créé en hommage à Serge Lutens à « Oiro » en passant par « Lux », « Chamarré », « Jabu » ou encore « Amyitis », elle a su travaillé les matières premières avec une originalité et une signature qui lui était parfaitement propre. J’ai eu la chance de découvrir la totalité de ces parfums par une amie qui est propriétaire d’une parfumerie et qui possède encore les testeurs il y a un an ou deux et, vraiment, j’ai passé un moment extraordinaire.
Évidemment, j’ai eu un coup de coeur… C’était absolument inévitable ! Et ce fut « Carnation ». Dès lors, je me suis mis à la recherche d’un flacon comme le roi Arthur du Saint Graal et j’ai fini par trouver ! Il est si atypique que je ne serai pas capable de vous décrire les notes mais je peux vous donner mon impression. C’est indéniablement un fleuri mais il comporte tellement de facettes qu’il me déroute autant qu’il me séduit. Il est très enveloppant et ne ressemble à rien d’autre. Il a toujours le petit côté « cosmétiques » des parfums de Mona di Orio mais il est comme une seconde peau. Élégant mais atypiques, il me réjouit à chaque fois que je le porte. De part mon côté collectionneur, j’aurais tendance à ne pas trop le porter mais je ne le fais pas car j’éprouve beaucoup de plaisir à l’avoir autour de moi. Cet hiver, il m’a énormément accompagné.
Un peu plus tard, sont apparus « les Nombres d’Or ». Ils sont au nombre de huit : « Tubéreuses », « Musc », « Ambre », « Cuir », « Vétyver », « Oud » et « Rose Étoile de Hollande ». Ceux-là, j’ai eu la chance de pouvoir en porter plusieurs. Et ce furent « Vétyver », « Ambre » et évidemment « Musc » qui est celui que je me suis approprié et qui, de l’avis de mon entourage, est l’un de mes parfums signature. Ne vous fiez pas à l’apparente simplicité de leurs noms car leur originalité et leur unicité est totale. Chaque fragrance sort de sentiers battus et constitue un choc olfactif en soi.
Attention, je ne prétends pas que les parfums de Mona di Orio vont plaire à tout le monde. Ils sont autant de singularité que de complexité et, je crois vraiment que, lorsque je les ai senti, je n’ai jamais aussi bien compris ce que pouvait être, dans les années 2000, la dénomination « Parfumerie de Niche » qui est, il faut le dire, aujourd’hui, un peu mis à mal par la cascade de nouvelles marques et de sorties qui nous noient dans une multitude d’informations olfactives. En ce qui concerne, ces créations, je préfère, et je trouve, lorsque je sens « Amyitis » ou encore « Musc » ou « Carnation » que le terme « Parfumerie d’Auteurs » est beaucoup plus adapté. Nathalie est partie, trop tôt, trop vite, trop tragiquement, en décembre 2011 et je n’ai, hélas, jamais pu la rencontrer et lui dire combien j’aimais son travail mais sa maman Bernadette écrit, publie des photos, nous fait mieux connaitre tous les aspects de la personnalité très attachante de sa fille et je regrette vraiment de n’avoir pas pu la connaitre car je suis certain qu’au-delà de la créatrice pour laquelle j’ai beaucoup d’admiration, j’aurais été heureux d’échanger avec la personne humaine. Il existe quelques vidéos où « Mona » explique comment elle a créé ses parfums, on peut encore, si on cherche bien, en trouver certains et, vraiment, si, au détour de vos recherches, vous croisez un flacon, surtout, n’hésitez pas à tenter de découvrir le jus. Peut-être qu’il vous séduira autant qu’il ma fasciné. Pépites parmi les pépites, les parfums de Mona di Orio ont bien contribué à mon goût pour ce qui pourrait être considéré comme un 8ème art.
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