Passion Parfums

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Mona di Orio : Les Signatures

 

Que ce soient dans la collection signature des Eaux de Parfums ou dans celle des Nombres d’Or, les créations de Mona di Orio étaient et sont vraiment hors-norme. J’ai souvent parlé de « Carnation » que je porte encore même s’il n’a pas été réédité, de « Cuir » de « Musc » qui sont mes préférés dans la seconde collection ou encore de « Violette Fumée » mais, au cours de ces dernières années, je me suis vu offrir par Bernadette, la maman de Nathalie alias Mona, des parfums dont certains n’existent plus, j’en ai porté d’autres et je les connais presque tous. Je trouvais intéressant d’en faire une revue à nouveau. J’ai choisi mes préférés et je vais essayer de vous faire partager mes émotions, mes sensations dans un article un peu exhaustif mais qui vous donnera, je l’espère, une idée du goût que j’ai pour l’oeuvre olfactive construite par une créatrice de génie, hélas trop tôt disparue. Je remercie donc Bernadette di Orio et Antonio de la boutique parisienne Marie-Antoinette pour m’avoir permis de mettre, remettre mon nez, porter et aimer ces merveilles. Allez, je me lance pour décrire la première collection et je ferai un autre article sur les Nombres d’Or :

 

Flamboyant, atypique « très Mona », « Chamarré », créé en 2008, n’existe plus hélas et je ne l’avais senti que brièvement avant de vraiment le découvrir sur ma peau. Vraiment, il fait partie des ces bijoux de parfumerie qu’il faudrait rééditer tant il est beau et captivant. C’est un parfum avec un départ de lavande aldéhydée très fugace qui nous conduit sur un coeur poudré et floral de violette, de rose de de lys puis se pose sur un fond d’ambre et d’opoponax. « Chamarré » porte très bien son nom. Il fait partie de la toute première collection des Eaux de Parfums. Je dois dire que, lorsque je l’avais senti superficiellement, à l’Atelier Parfumé à Lyon, je l’avais bien aimé mais j’avais été surtout sous le charme de « Carnation ». Là, j’ai pu le porter, le laisser évoluer et danser sur ma peau. Je trouve que c’est l’une des plus belles créations de la marque. Je le trouve vraiment unique, singulier et ne ressemblant à rien d’autre. Il est inclassable, inédit et parfaitement fascinant. Je l’ai trouvé particulièrement beau dans son évolution et il demeurera l’un de mes préférés.

 

Chamarre Mona di Orio parfum - un parfum pour homme et femme

 

« Amyitis », également créé en 2008, a toujours été , à mon sens, l’un des plus beaux parfums mettant en avant le duo iris et violette que j’ai pu sentir dans ma vie. Après un départ de galbanum assez classique, le coeur se fait boisé et poudré avec ce duo de fleurs associé au cèdre et au bois de gaïac puis le parfum se pose sur le traditionnel (pour Mona) duo d’opoponax et d’ambre associé à la mousse de chêne et à une petite note de safran qui rehausse la violette comme dans un autre parfum aujourd’hui disparu, « Violaceum » créé par Daphné Bugey pour La Botanique, la collection de L’Artisan Parfumeur, qui est très différent mais dans le même esprit. « Amyitis » est l’un des premiers parfums disparus que j’ai porté. Il appartient à une famille des poudrés verts que j’aime particulièrement et qui a vraiment été important dans une période de ma vie surtout après que j’ai eu découvert « Heure Exquise » d’Annick Goutal. « Amyitis » est plus floral, plus translucide, moins poudré mais il a quand même un peu cette colonne vertébrale. Je l’ai porté il n’y a pas longtemps et je me suis fait plaisir car le flacon de voyage que j’ai le privilège de posséder est assez ancien et particulièrement bien conservé. Il a donc une tenue exceptionnelle.

 

Amyitis Mona di Orio perfume - a fragrance for women and men 2008

 

« Lux », créé en 2006, est l’un des premiers parfums de Mona di Orio et, merveille des merveilles, il a été réédité ! La marque le décrit ainsi : « Le parfum personnel de Mona et emblématique de la Maison Mona di Orio. Comme le peintre de la Renaissance Le Titien, Mona joue avec le contraste clair et sombre connu sous le nom de Claire-Obscure. En parfaite harmonie, les notes passent du clair au foncé. Comme l'éclat du champagne, les notes rayonnantes du citron sicilien remontent à la surface avec la douceur hespéridée du litsea cubeba et du petitgrain bigarade, issu de l'orange amère. Les notes de tête joyeuses s'installent dans une terre citronnée de vétiver et commencent à se transformer en une douceur boisée et crémeuse. Le bois de santal mythique de Mysore et le bois de cèdre épicé ombragent les bois et apportent une sensualité persistante. La chaleur réconfortante de Lux devient prononcée alors que les muscs précieux s'harmonisent avec l'ambre résineux, les notes douces et alcoolisées de la vanille Bourbon et du benjoin encens ». Après un départ très énergisant de citron sicilien et de petit grain de bigarade, un coeur de cèdre et de vétiver vient nous surprendre puis le fond de vanille bourbon et de benjoin du Siam pose une fragrance tout à fait bien décrite. Quand j’ai découvert « Lux », je n’avais pas remarqué qu’il pouvait se faire hespéridé, un peu musqué, presque animal et surtout baumé à la toute fin de son évolution. Je le porte avec un plaisir incroyable. Je suis très content que les détenteurs hollandais de la marque aient décidé de le rééditer. C’est un parfum d’une belle originalité et pourtant, il est extrêmement facile à porter et sa tenue est excellente sur ma peau.

 

Lux Mona di Orio parfum - un parfum pour homme et femme 2006

 

Mona avait créé « Nuit Noire » en 2006 en hommage à Serge Lutens et à son univers qu’elle admirait beaucoup. Ce parfum a également été réédité par la marque et je dois dire qu’il m’a beaucoup dérouté. « Un parfum plein de sensualité. Imaginons sentir les fruits et les épices du souk, les fleurs de nuit et les nuances de cuir artisanal. Une affaire étonnamment charnelle, l'énergie brute et la chaleur au départ s'élèvent des notes florales qui se heurtent aux bois, aux épices et au cuir, mais comme c'est le cas avec les amoureux, ce floriental sophistiqué s'assèche richement intime dans une séduction veloutée d’épices. La douceur florale miellée de la fleur d'oranger, de la tubéreuse intense et de la cardamome robuste et épicée se séduisent et se taquinent pour la dominance. La qualité de la fleur d'oranger et de la tubéreuse vibre d'une luxuriance mûre. Des notes plus vives de gingembre et d'orange arrivent sur le vent chaud de ce souk vibrant et apportent avec lui un accord intense d'encens, d'épices et de bois d'encens, de cannelle, de clou de girofle et de cèdre et de bois de santal. Des notes de musc animalier, de cuir réconfortant, de tonka douce vanillée et d'ambre résineux chaud se transforment en une ivresse crémeuse et veloutée. Ce voyage nocturne primal devient plus sombre et plus épicé ». Sophistiqué en diable, « Nuit Noire » s’ouvre sur une note très animale que je trouve presque dérangeante mais, conférée par la fleur d’oranger, associée à la cardamome, au gingembre et à l’orange amère. Le coeur de cannelle adoucit le parfum et se mêle au bois de santal et au clou de girofle. Le fond ambré, musqué et cuiré et arrondi par la fève tonka. Je pensais ne pas pouvoir porter ce parfume et j’avais tort. Sur ma peau, il quitte vite le côté goudronné d’un cuir trop dark pour s’éclairer d’épices et, honnêtement, il devient magique au fur et à mesure que je le porte. J’ai vraiment un coup de coeur pour ce parfum que je ne pensais ne pas aimer et je vais pouvoir très bien le porter.

 

Nuit Noire Mona di Orio parfum - un parfum pour homme et femme 2006

 

J’ai toujours un goût très prononcé pour la tubéreuse et c’est vrai que « Oiro », créé en 2006, est un vrai floral opulent avec un départ construit autour d’épices et d’un accord de pois de senteur adouci de mandarine puis la tubéreuse en coeur se fait amandée, florale et poudrée avec des notes d’héliotrope et d’ylang-ylang soutenu par le vétiver. Enfin le fond d’immortelle et d’ambre se pose sur les muscs et le bois de cèdre. Moi qui aime les grands floraux, je ne pouvais que me laisser porter par ce parfum qui est une explosion de tubéreuse et d’ylang-ylang à la manière de Mona di Orio. C’est un parfum opulent, envoûtant, original et qui ne ressemble absolument pas aux autres que j’ai pu porter. Je pense qu’il n’a pas été réédité car il a servi de base à la création de « Tubéreuse » dans les Nombres d’or. Je ne sais d’ailleurs pas lequel des deux je peux bien préférer. C’est un vrai talent de pouvoir inventer et réinventer un style issu d’une famille olfactive qui a déjà été tant explorée. Je dois dire que je suis complètement sous le charme. J’aime beaucoup ce parfum que je trouve très lumineux et qui contraste un peu avec le côté sombre des parfums signatures de la créatrice. En tout cas, j’ai été heureux de le découvrir et je le porte avec plaisir quand j’en ai l’occasion. Le printemps, me donne d’ailleurs envie de le ressortir.

 

Oiro Mona di Orio parfum - un parfum pour homme et femme 2006

 

Travaillé avec un départ de géranium bourbon, de bergamote et d’oeillet, un coeur d’ylang-ylang, de jasmin de violette et de bois précieux et un fond de styrax et d’ambre un peu musqué, « Carnation » avait été, pour moi, une véritable révélation. Je déteste l’oeillet en parfumerie et pourtant, c’est pourtant l’une des mes créations préférées de tous les temps. Il n’a pas non plus été réédité, je le regrette mais j’ai la chance d’avoir du stock. En tout cas, je peux le porter sans me priver et tout à loisir. C’est un parfum magnifiquement travaillé, ciselé, avec tout l’esprit de Mona di Orio. Je dois dire que je l’ai porté pas mal cet hiver et que je me suis fait plaisir. Il est moins sophistiqué qu’un « Nuit Noire », moins explosif qu’un « Chamarré » ou qu’un « Oiro » mais il me convient parfaitement. Je me souviens que quand je l’avais essayé, j’avais gardé son odeur sur mon écharpe des jours durant et que j’y revenais toujours. C’est un parfum que j’aime passionnément et vraiment, il fait partie de « mes » classiques. Je trouve qu’il résume bien tout l’art de Mona di Orio et son adresse à créer des choses complètement inédites et passionnantes comme autant d’oeuvres d’art. En tout cas, quelle merveille !

 

Carnation Mona di Orio parfum - un parfum pour homme et femme 2006

 

Dans cette très belle collection Signature, il y eu aussi un autre parfum, « Jabu », que je ne connais pas assez pour en faire une chronique mais, en ce qui concerne les autres, ils sont ou ont étés, tous plus réussis les uns que les autres. Encore une fois, merci à toutes celles et ceux qui m’ont fait découvrir l’univers si particulier de Mona di Orio et qui m’ont donné envie de porter ces parfums exceptionnels. Je ferai une suite à cette article consacrée aux Nombres d’Or, la seconde collection, un peu différente, et je publie, en annexe, une courte vidéo dans laquelle Mona raconte cette collection :

 

 



19/04/2022
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