Nouveautés août 2024
J’avais un peu de retard notamment dans les nouveautés distribuées dans les boutiques parisiennes et je me suis un peu remis à jour ce qui explique ce long article qui, je l’espère, vous plaira. J’ai fait des découvertes, les unes très intéressantes, les autres plus quelconques. Je vais essayer de vous donner mes impressions.
« Luce di Rosa », le nouvel opus de Acqua di Parma dans la collection signature, s’ouvre avec es notes de citron, de bergamote, de mandarine verte, de poivres roses et noir, de cardamome et de notes d’herbe coupée puis vient un coeur de rose de Bulgarie rehaussée par le géranium puis se pose sur un fond de bois de cèdre et de gaïac, de muscs et de vétiver. Je l’ai découvert en avant-première grâce à Elisabeth de la parfumerie Ici et Pas Ailleurs à Saint-Étienne et j’ai bien aimé. C’est une très jolie rose fraîche, un peu en clair obscur qui se termine par un côté très lumineux. J’avoue avoir bien aimé. Je n’accroche pas toujours avec la note de rose et c’est vrai que celle-ci est bien réussie mais je la trouve un peu hors budget. Les augmentations de prix chez Acqua di Parma sont assez conséquentes et je ne suis pas certain de franchir le pas pour une telle création que je trouve super jolie mais je ne suis pas prêt à dépenser la somme demander pour l’acquérir. Je n’accroche d’ailleurs pas toujours avec la marque même si je la trouve très élégante.
J’attendais beaucoup, malgré les critiques plutôt négatives des créations de Infiniment Coty mais, une fois encore, je rejoins Marion de la chaîne YouTube Des Paons Danse Cent Heures, je suis déçu par le manque de créativité voulu par la direction artistique de la marque qui avait pourtant tout mis de son côté en recrutant des parfumeurs tous plus talentueux les uns que les autres. Je voulais écrire une revue mais j’ai renoncé. Le seul parfum dont j’ai un peu envie de parler même si j’espérais autre chose est « Aristo Chypre » créé par Dora Baghriche dont j’aime généralement beaucoup la signature. « À peine le temps de s’éclipser qu’ils captent déjà toute l’attention. Voix, allure, parfum… Difficile de résister. On y devine un patchouli noble et profond, attendri par la sensualité presque liquoreuse d’une rose. À défaut de l’avoir, on lui prendra son sillage ». En le découvrant, je me disais quand même que pour une maison qui a inventé l’accord chypré dans les années 20, la maison Coty ne prenait pas beaucoup de risques. Le parfum est joli, facile à porter mais il ne me bouleverse absolument pas. C’est un chypre rose très très classique, peu facetté, assez synthétique et il ne m’a pas complètement convaincu. Le flacon est super beau mais la collection en général m’a laissé complètement sur ma faim.
« C'est l'ambiance profonde d'un lieu qui crée sa propre légende. La fumée bleue profonde des cigarettes, des cigares, de l'herbe... peu importe. Nous explorons d'autres paradis : les rires, les désirs et les plaisirs, encore et encore », tels sont les mots du formidable parfumeur Bertrand Duchaufour pour décrire « Café Tabac », sa nouvelle création pour Aedes de Venustas. J’ai pu découvrir ce parfum et je dois dire qu’il m’a laissé un peu dubitatif. La pyramide olfactive est un peu complexe et peut-être que j’ai eu du mal à trouver un fil conducteur. En effet, il s’ouvre avec des notes finalement assez rondes de bergamote, de pomme et de tamarin, un fruit sec que l’on trouve sur un arbre en Afrique de l’est et que je n’identifie pas du tout. Puis, après quelques minutes, vient ce coeur de tabac très profond, enrichi de notes de sauge, de cacao, de cire d’abeille, de datte, de mangue, de sucre brun, de cardamome, de davana, de clou de girofle et de figue associées à différents baumes qui se renforcent avec le fond de de ciste et de bois e cade très secs associés à la fève tonka, la mousse de chêne, le cèdre et l’ambre gris. J’ai trouvé « Café Tabac » profond, très complexe et je pense qu’il me faudra, pour réellement l’apprécier, le redécouvrir par temps plus froid. Je l’ai trouvé un peu déroutant et n’ai pas osé le poser sur peau. J’ai pourtant envie d’essayer.
Le dernier parfum de Stéphanie de Bruijn s’appelle tout simplement « Ève » et il annonce la couleur : c’est plutôt un féminin. « Eve, un parfum iconique de la Maison qui célèbre la féminité et l'élégance. un hommage à la féminité moderne, un irrésistible mélange de grâce, de force et d'esprit d'indépendance. La douceur de la Pomme et de la Bergamote se marie à merveille avec la gourmandise apportée par la fraise, la Vanille et le musc pour créer une impression féminine et sensuelle de marcher à travers un lit de roses ou un champ de jasmin. La composition s'ouvre sur des notes fraiches puis se développe autour d'un romantique bouquet de roses. Son accord en fond, finement vanillé, crémeux et soyeux, caresse la peau avec élégance Stéphanie de Bruijn vous donne une bonne raison de devenir addict à son nouveau jus ». C’est un floral fruité assez classic-chic et ne m’a peut-être pas tout à fait séduit car je le trouve quand même très ciblé. En effet, il m’évoque la jeune parisienne, traversant le Pont des Arts, souriante, pleine d’allant et c’est un personnage très éloigné de moi. « Ève » est dans l’air du temps et, il faut des parfums comme celui-ci. Un départ de bergamote, un coeur de pomme avec des notes de fraise et un fond de vanille musquée, il a tout pour rencontrer le succès. Je le trouve efficace, très moderne mais déjà classique. Il m’a moins plu que d’autres créations de la marque qui sont peut-être plus dans mes goûts mais j’ai bien aimé le découvrir.
J’ai aussi enfin découvert « Vanille des Afriques », la nouveauté de la très belle maison britannique Ormonde Jayne qui m’intriguait depuis que j’avais lu des articles à son sujet. Bon allez, on ne va pas se mentir, Linda Pilkinton a créé une vanille magnifique, ethnique, naturaliste et à vous réconcilier avec la note ! « La définition même du pedigree et de l'héritage avec son contenu précieux de beurre d'Orris et une abondance d'absolu de vanille malgache aphrodisiaque. Vanille des Afriques Intensivo, c'est la douceur d'un soir, le coucher du soleil, la brise chaude qui souffle sur la soie et le linge de maison. Son doux rayonnement vous apaise et vous détend - un niveau de confort et de contemplation tranquille ». Je l’ai essayée sur ma peau et, malgré la chaleur, je l’ai vraiment aimée alors que je ne suis pas vraiment un fan de cette matière première mais là, disons-le, c’est une merveille ! Le départ de bergamote, de coriandre, de graine de carotte et de poivre rose donne vraiment le ton et je me suis fait plaisir à aller jusqu’à ce coeur de beurre d’iris, de magnolia, de jasmin et d’osmanthus mi-cuiré, mi floral et à laisser la fragrance évoluer vers ce fond de vanille naturelle ambrée, musquée et soutenue par le vétiver et le cèdre. Le parfum est superbe mais il y a un bémol : son prix, 335 euros les 88 ml je trouve que c’est beaucoup. Certes le parfum est magnifique mais là, c’est prohibitif. C’est pourquoi, il ne figurera pas dans mon top 20 en décembre. Il sort de mes limites c’est dommage car quelle. Belle création !
C’est grâce à Anissa de la boutique parisienne Uni/vere Parfumerie que j’ai découvert « Paradisea », le dernier opus de Zeromolecole, une marque italienne dont le nez s’appelle Stefania Marzufero Boni et dont j’aime déjà la signature. Ce parfum-là, je l’ai trouvé à la fois super réussi et vraiment très réjouissant. « Inspirée par un voyage dans les pays tropicaux, Stefania décide de créer un parfum qui représente olfactivement l'idée d'être au cœur d'une forêt tropicale. L'humidité du climat, les écorces et les feuilles vertes se mêlent à la flore et à la faune du paysage équatorial. Paradisea ou "Oiseau de la Chance", avec son magnifique plumage, était considéré comme une divinité. Être simplement effleuré par son ombre était le présage d'une chance bienveillante ». Je crois que tout est dit ou presque. C’est une explosion de senteurs exotiques d’une finesse et d’un vrai réalisme. On sent la qualité des matières premières naturelles ou synthétiques telles le citron vert, la feuille de bananier, e mangue, de fruit de la passion, de fleur de frangipanier, d’ananas, de vanille de Madagasacar, de bois de santal, de bois gaïac parsemé de oud du Cambodge. C’est une merveille, n’ayons pas peur des mots. Il m’a énormément séduit et remplacera, dans l’avenir, mon cher « Bana Banana » de L’Artisan Parfumeur qui est discontinué. « Paradisea » est vraiment une pépite à découvrir absolument.
Créé par Caterina Catalani, qui semble être le nouveau parfumeur de la maison britannique Floris London, « Wilde » est la nouveauté de cette année et j’ai eu la chance de la découvrir chez Nose à Paris. « Partez à la rencontre de Oscar Wilde, écrivain, romancier, dramaturge et poète irlandais connu grâce à son œuvre la plus emblématique, Le Portrait de Dorian Gray, grâce à ce parfum. Cette fragrance capture la vivacité et la délicatesse des notes de pomme et feuilles de citronnier, mêlées à des notes florales de jasmin et d'œillet . En fond, l'huile de bois de santal et le benjoin apportent une sophistication et une profondeur subtile. Élégant et pourtant remarquablement présent ». Avec ce parfum, Caterina Catalani impose un style un peu plus contemporain à cette maison que j’aime beaucoup et j’ai été impressionné par sa signature. Le parfum s’ouvre sur des notes de bergamote, de feuille de citronnier et de pomme rehaussées de sel marin puis vient un coeur de jasmin, d’oeillet rehaussés de jasmin qui prend sa force dans un fond de benjoin, d’encens et de bois de santal. J’ai vraiment accroché et nul doute que Caterina Catalani sera, dans les années à venir, une parfumeuse avec laquelle il faudra compter. En tout cas, je vais surveiller de près son travail.
Fan de « Fracas » créé après la seconde guerre mondiale par Germaine Cellier pour la maison Robert Piguet, j’attendais beaucoup de « Fracas Eau Fraîche » composé par Calice Becker et je l’ai découvert avec vraiment beaucoup de plaisir. « Inspirée du parfum emblématique qui a révolutionné l'industrie en 1948, cette interprétation contemporaine apporte une nouvelle dimension à la légendaire collection Fracas. Fracas Eau Fraîche capture l’essence du charme de son prédécesseur tout en répondant aux goûts d’une nouvelle génération. Le parfum s'ouvre sur un éclat de notes d'agrumes vibrantes et piquantes, donnant immédiatement un ton vif et énergique. Au fur et à mesure de son évolution, un mélange ludique de fleurs douces, dont une interprétation délicate de tubéreuse et de jasmin, occupe le devant de la scène. Le résultat est un bouquet plus léger et plus effervescent qui danse sur la peau avec une exubérance juvénile ». Peut-être un peu moins « tubéreuse » que l’original, c’est un floral frais, même rafraîchissant que nous propose la marque. On retrouve l’envolée de bergamote et de mandarine, le coeur de tubéreuse, cette fois enveloppé de gardénia et de jasmin puis un fond de santal et de muscs blancs. Plus moderne, moins sophistiqué, cette déclinaison est vraiment réussie. En tout cas, moi, j’ai bien retrouvé l’esprit vintage voire un peu rétro que j’aime tellement dans « Fracas ». Calice Becker a vraiment réussi son pari. Il faut le mettre sur peau pour se sentir bien. C’est carton plein !
Des trois nouveautés de la maison anglaise Welton, je n’ai voulu sentir que « Imperial Leather » créé par Christian Provenzano car les autres m’ont semblé vraiment trop gourmands pour me plaire. « Imperial Leather, un très beau cuir mâtiné de oud. Le parfum s'ouvre sur des notes fusantes d'agrumes : bergamote, zeste de pamplemousse relevées par des baies roses. Son cœur fruité révèle un magnolia velouté contrasté par l’intensité de l’accord cuir oud. Le fond composé de patchouli, rappelant les sous-bois, de vétiver aux accents fumés, et d’ambre sublime tout en une vanille délicieuse ». Très honnêtement, je me suis ennuyé et c’est une déception car j’avais envie d’aimer ce parfum. Il s’ouvre avec des notes de bergamote, de pamplemousse, de safran, de baies roses, de romarin et de davana puis s’enrichit d’un coeur de cuir, de sucre brun, de framboise, de oud et de magnolia avant que vienne un fond de vétiver, de patchouli, d’ambre et de vanille. Alors l’ensemble se tient mais c’est senti, re-senti et rien ne m’a vraiment accroché dans son évolution. Je crois que je préférais les premiers parfums de la marque qui, finalement, étaient plus singuliers mais il en faut pour tous les goûts.
J’ai aimé la maison Theodoros Kalotinis mais j’étais un peu dubitatif quant à la nouveauté « Cherry Powder » et pourtant j’ai adoré. Je trouve que la note de cerise est difficile en parfumerie bien qu’elle soit très à la mode. Le jeune parfumeur grec en donne une interprétation très différente, à mille lieux des cerises très synthétiques et liquoreuses qui sont majoritaires sur le marché. « Cherry Powder » porte très bien son nom. « Cherry Powder, fruit d'une impulsion irrésistible, capture avec élégance l'essence délicate de la poudre pour bébé. Enfermé dans un flacon pour enflammer vos sens avec les couleurs vibrantes de l'amour, ce parfum dévoile une base luxueuse qui persiste sur votre peau, créant un canevas enchanteur pour son cœur crémeux et velouté. Plongez-vous dans la décadence d'une dégustation de macarons et de lait, suivie par l'éclatante explosion de cerises juteuses - chaque note aussi vive et exquise que la vie elle-même ». Un accord macaron et cerise et des notes de poudre de riz toutes en nuances, en subtilité et en élégance tel est ce parfum qui m’a vraiment beaucoup séduit. Sans doute pourrait-il devenir « ma » cerise. Il oscille entre l’odeur des poudres Caron et le côté fruité un peu amandé. Franchement, c’est une vraie réussite. Je suis sous le charme. En plus, j’ai un échantillon et je le porte en écrivant alors… Vraiment, c’est un coup de coeur.
« Zouzou, le nouveau parfum de Céline. Zouzou, une allure vive et gracile portée par les icônes des sixties, figures du cinéma et de la littérature. Parisenne éternelle qu’Hedi Slimane ne cesse de réinventer. Un accord baumé addictif aux accents caramel. Une composition ambrée au sillage poudré qui signe la collection de haute parfumerie Céline ». Comme toujours, la marque ne communique pas sur le parfumeur et peu sur les notes. Elle évoque le benjoin, la fève tonka, le labdanum, la vanilline et les muscs. Très franchement, je n’ai pas accroché comme avec les premiers. J’en ai un peu assez de toutes ces fragrances « dans l’air du temps » même dans les collections de haute parfumerie et de certaines marques de luxe. J’ai trouvé « Zouzou » très convenu, voire un peu trop mainstream même si ce n’est pas nécessairement un défaut. J’ai préféré largement les premiers parfums de la marque. Je les trouvais plus élégants que celui-ci. Le prochain peut-être… Wait & see.

« Ylop naît d’un façonnage amoureux. Ses effluves s’imaginent au toucher : c’est à même la peau que cette eau renverse nos sens. Jouant sur les échos entre la douceur veloutée d’un abricot et le sensuel du derme, ce parfum texturé prend les odeurs de la nature de la chair. Véritable capture du corps aimé mis en bouteille, Ylop propose une vision prismatique de nos histoires romantiques. Tantôt notes résonnant d'un seul corps, tantôt miroirs de millions d’autres peaux, Ylop oscille entre son inspiration - Poly - et ses multiples pulvérisations - polyamoureuses. De l’osmanthus au sésame noir, Ylop promet les caresses d’une peau chérie », telle est l’inspiration d’Amélie Bourgeois pour créer « Ylop », le nouvel opus de Sora Dora. Il s’ouvre avec des notes d’abricot, de thé et de pomme qui nous conduisent sur un coeur de romarin, d’amande et d’osmanthus puis sur un fond de sésame, de vanille et de vétiver qui viennent soutenir la fragrance. J’avoue que j’ai été complètement dérouté par ce parfum et que je suis parfaitement incapable de dire si je l’aime ou non. Il est étrange et, en même temps, facile à aborder, lumineux et charnel. Je l’ai posé sur ma peau et il garde pour moi son mystère. Je n’arrive pas à vous donner un avis. Il faut aller le découvrir.
Voilà pour les nouveautés découvertes en août. Il y en a pas mal et mon article est un peu long mais j’espère que cela vous donnera envie d’aller en découvrir certaines. En tout cas, je me suis vraiment fait plaisir à l’écrire car il y avait « du grain à moudre » et de quoi essayer. En tout cas, c’est une année riche. Mon top 20 sera difficile à élaborer en décembre.
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