Nouveautés Avril
Avril est toujours un mois de sorties et, comme chaque année, quelques marques, très attendues sur leurs nouveautés, l’ont choisi pour leur lancement. J’ai eu le privilège de découvrir, un peu avant la date, certaines de ces créations et je dois dire que je ne suis absolument pas déçu. C’est un plaisir de se dire que les parfumeurs ne sont jamais en manque d’inspiration alors, de beaux classiques en compositions clivantes, voire même déroutantes, je me suis fait plaisir grâce à tous ceux qui, à Lyon, font vivre la parfumerie, que ce soit dans les boutiques de marques, les grands magasins ou les endroits indépendants, plus confidentiels (ou non d’ailleurs) et je remercie chacun d’eux pour une collaboration qui me permet de tenir mon blog. Sans leur bienveillance et leur curiosité, je ne pourrais pas.
« La maison de parfums britannique Penhaligon's enrichit sa célèbre collection Portraits avec le lancement de Fortuitous Finley. À l'instar des autres portraits olfactifs de la série, ce parfum raconte l'histoire d'un personnage mystérieux issu d'un cercle aristocratique excentrique. Finley est l'amant énigmatique de Lady Blanche, et son parfum est empreint de secret, de séduction et de danger. Selon la mythologie de la Collection Portraits, Finley est l'amant insaisissable de Lady Blanche. Son parfum capture sa double nature : innocence et tentation, hasard et fatalité. C'est un parfum pour ceux qui aiment repousser les limites de l’interdit ». Le premier parfum des sorties d’avril que j’ai pu sentir est « Fortuitous Finley », le nouveau personnage de la « famille » des Portraits de Penhaligon’s créé par Caroline Dumur. Comme son flacon orné d’une tête de cheval peut l’indiquer, il s’agit de l’évocation d’un cuir de cavalier mais travaillé tout en douceur avec même une certaine rondeur.Le départ est épicé avec le poivre noir et la cardamome mais, très vite, le coeur de matcha, de pistache un peu salée et de violette se fait plus rond, entre notes légèrement poudrées et un peu vertes. Le fond de racine d’iris et de patchouli entoure un accord « cuir blanc ». Le résultat, il faut bien le dire, est du plus bel effet. J’ai découvert ce parfum avec quelques semaines d’avance et, vraiment, il m’a pas mal séduit. Je pense qu’il ne ressemble pas aux autres « membres » de cette « famille » aristocratique anglaise dont nous suivons la chronique depuis déjà quelques années. En tout cas, je suis assez séduit par cette composition à la fois réconfortante et originale. C’est une très belle réussite.

Quand j’ai découvert « Eve », la nouveauté de Stéphanie de Bruijn 2024, j’ignorais qu’allait sortir « Fantasia » et c’est grâce à une autre Stéphanie, qui lit et commente régulièrement ce blog, que j’ai découvert ce parfum. Il intègrera donc ma sélection de nouveautés d’avril 2025 et j’en parlerai avec quelques mois de retard. Il s’agit d’un floral et je dirai d’un grand floral. Je dois dire que je suis passablement sous le charme. Après un départ vraiment vif de bergamote d’Italie, de galbanum, de romarin, de menthe poivrée et de lavande, vient un coeur, plus rond, avec le gardénia qui s’entoure des notes solaire de l’ylang-ylang, la verdeur de la leur d’oranger et les effluves poudrés de la rose. Le fond de santal, de vanille et de musc blanc ne vient jamais alourdir la composition mais lui permet une très très belle tenue. Pour le flacon, Stéphanie de Bruijn a collaboré avec l’artiste Nicolas Ouchenir. J’avoue être très séduit par ce parfum. Il est d’une rare finesse et d’une élégance tout à fait comme on l’attend de cette si belle maison française. Vraiment, Stéphanie de Bruijn a su réinventer le floral solaire et estival en lui insufflant une fraîcheur et un côté vert que je trouve tout à fait adapté aux mois d’étés. Je pense que ce parfum aura sa place dans mon top 20 car, vraiment, c’est un coup de coeur. Une « fantaisie » peut être mais une réussite sûrement.

Que ce soit pour Nasomatto ou Orto Parisi, comme c’est le cas cette fois-ci, le lancement d’un parfum créé par le nez italien Alessandro Gualtieri est toujours un évènement car nous savons que nous serons surpris. Je dois dire que, cette fois encore, j’ai été dérouté. « Risvelium », le nouveau Orto Parisi était très attendu par les aficionados a même un peu tardé à venir. La marque en décrit ainsi l’inspiration : « Risvelium n'est pas un parfum de peau conventionnel. C'est une interprétation audacieuse et singulière, une signature olfactive comme seul Orto Parisi sait les créer. Ce parfum indescriptible est une expérience à vivre, une révélation qui éveille l'extraordinaire en chacun ». Comme je le disais, j’ai eu beaucoup de mal, en le découvrant avec Serge, Alain et Enzo à la parfumerie lyonnaise Le Paravent, à décortiquer une pyramide olfactive. Il faut dire que la marque ne divulgue pas grand-chose. Sur le site de la boutique, tous trois ont reconnu, en tête, des notes vertes, du citron et de la cannelle, en coeur de l’encens, du patchouli et des notes aquatiques et en fond, des bois ambrés et du cuir. Je l’ai essayé sur la peau, il m’a semblé aussi déceler quelque chose comme du pamplemousse… Enfin, nous ne serons pas tous d’accord. Sur un autre site, j’ai relevé un départ bergamote et pamplemousse, un coeur ananas et cassis et un fond bois ambrés et muscs. Tout est possible. Alessandro Gualtieri est un parfumeur « diabolique », il ne livre rien et nous surprend toujours. En tout cas, ce nouvel extrait de parfum est doté d’une évolution longue et surprenante, d’une tenue et d’un sillage imposants et d’une vrai singularité. On parle de parfumerie de niche très segmentante, clivante et, une fois encore Alessandro Gualtieri réussit son pari. Pour ma part, j’ai adoré l’envolée, douce amère, un peu minérale mais, au cours de l’évolution, je suis de moins en moins séduit. Le fond de bois ambrés et les notes froides, sans doute d’encens, ne me parlent pas. Il n’en demeure pas moins que « Risvelium » est une création notable à découvrir quand on aime une parfumerie un peu subversive et différente.

« Avec une énergie décuplée par le désir irrépressible de liberté, Eau Folle projette généreusement et en désordre toute la vivacité d’un bouquet d’aromates bienfaisants aux facettes épicées, vertes et herbacées. Toniques et stimulantes, les notes de tête montent en puissance avant de passer le relais à un socle de bois humides et diffusifs qui en prolongent la fraîcheur. Le tout dans une concentration jamais vue pour cette famille olfactive : 25% ! », tels sont les mots de Nicolas Chabaud, qui a remis la maison Le Galion, créée par le Prince Murat et dirigée très longtemps par le parfumeur Paul Vacher au goût du jour, de la toute nouvelle création de la marque au nom évocateur, « Eau Folle », créée, et c’est une première, par Julien Rasquinet. Au départ, les notes de basilic, de feuille de violette et d’absinthe apportent à ce parfum un fusant et déjà une complexité assez rare dans cette famille olfactive. Le coeur de gingembre, de lavandin, de romarin et de géranium est clairement très aromatique mais le fond de cèdre, de vétiver et de résine oliban stabilise la fragrance. Julien Rasquinet réussit le tour de force de vraiment réinterpréter le thème de la fougère en utilisant seulement une partie de l’idée originale et en l’adaptant avec un côté herbe coupée, très vert, et une fraîcheur faussement vintage qui nous entraine dans une élégance plus audacieuse que je ne l’aurais cru en lisant le descriptif. Pour moi, « Eau Folle », avec cette concentration exceptionnelle, s’éloigne de la famille des esprits Cologne et même des fougères. C’est un parfum hybride, entre tradition et modernité. Pour ma part, je ne sais pas si je porterais cette création mais je la trouve plus qu’intéressante. Elle me ramène un peu dans mes années collège en m’évoquant des parfums comme « Drakkar Noir » de Guy Laroche ou « Minotaure » de Paloma Picasso. J’aime beaucoup « Eau Folle », c’est un parfum vintage avec une touche de modernité. Enfin une fougère qui réjouit mon nez !
« Impadia évoque ce moment précieux de la journée où Paris devient tableau abstrait, symphonie colorée. Le ciel parisien se pare d’une nuance infinie de rose orangé, propre à révéler la beauté mêlée de la ville et de la nature. De l’éclat du matin à la douceur du soir, les premiers et les derniers rayons du soleil subliment les architectures de béton et les jardins parisiens. Une journée d'une splendeur impériale, où chaque allure rime avec élégance et majesté » tels sont les mots de David Benedek pour évoquer « Impadia », la nouveauté de la collection parisienne de BDK créée par Jordi Fernandez. À l’envolée, je sens très bien la mandarine, la bergamote et la poire, un peu moins l’olibanum et le gingembre car, très vite, un coeur de rose bulgare, parsemé de fleur d’oranger vient s’imposer. Enfin, le parfum se pose sur un socle vanillé, avec des notes de sanal, de baume du Pérou, d’akigalawood, de musc ainsi que de praline. L’ensemble me ait l’effet, il faut le dire, d’une rose confite, presque glacée au sucre comme les pâtes d’amande posées sur certains gâteaux. Je lui trouve d’ailleurs un côté alimentaire. Je n’ai pas vraiment accroché avec « Impadia ». Je l’ai trouvé peu original, peut-être même trop évident. En revanche, il sera idéal pour celles et ceux qui, sortit des parfums plus grands public et amateurs de rose, voudront accéder à une création un peu différente et relativement addictive.
Un départ de framboise, un coeur d’hédione et de rose et un fond construit, à grand renfort d’ethyl maltol autour d’un accord crème, pop corn, riz et vanilline, tel est « Kurky » le tout nouveau parfum de Francis Kurkdjian pour sa maison éponyme. « Kurky, le surnom affectueux de Francis Kurkdjian dans son enfance, incarne un désir insatiable de liberté et d’émerveillement. Ce parfum est une invitation à retrouver l’innocence et la joie des jours insouciants, où chaque instant était une découverte sucrée et lumineuse. Inspiré par les plaisirs simples et régressifs de l’enfance, Kurky célèbre la spontanéité, le rire et la gourmandise, tout en y apportant une touche de sophistication et de modernité. Dès les premières notes, la framboise éclatante apporte une fraîcheur fruitée et acidulée, comme une friandise que l’on croque avec délice. En cœur, la rose veloutée dévoile une élégance intemporelle, équilibrant la composition avec délicatesse. Puis, le fond révèle un mélange addictif et réconfortant de musc blanc et de vanille, sublimé par l’ethyl maltol et une surprenante touche de pop-corn caramélisé, qui laisse un sillage à la fois enveloppant et irrésistiblement gourmand. Kurky est un parfum vibrant, plein de vie et de malice, qui célèbre l’éternelle jeunesse du cœur ». Ai-je besoin de vous dire ce que j’en ai pensé ? Il m’a évoqué un paquet de bonbons crémeux et acidulés. Pour moi, tout dans ce parfum « sent » la synthèse. Je pense que c’est une volonté affirmée. Je ne perçois ni l’hédione ni la rose. Pour moi, seul l’ethyl maltol domine la formule. Vraiment, ce n’est pas mon truc. Je passe mon chemin mais je suis certain que ce parfum hyper acidulé et hyper sucré va plaire. C’est, je l’avoue, trop pour moi.

J’ai eu aussi l’occasion de découvrir « Buongiorno », la nouvelle Cologne d’Acqua di Parma et je l’ai trouvée intéressante. « Élaboré via un processus de co-distillation, où s’accordent les caractères distincts des essences de petitgrain et de basilic, Buongiorno offre une symphonie olfactive d’une fraîcheur vivifiante et d’une chaleur réconfortante. L’eau de parfum s’ouvre sur des notes de tête lumineuses et énergisantes, où se marie un mélange de notes d’agrumes, aromatiques et vertes. Le citron, la menthe verte et le romarin s’entremêlent dans la co-distillation unique de basilic et de petitgrain pour créer une première impression captivante et rafraîchissante. Au fur et à mesure que le parfum se dévoile, les notes de cœur révèlent un mariage gourmand de lavande et d’accord de feuilles de mandarine, ajoutant une touche d’élégance florale. Le parfum nous emmène ensuite vers des notes de fond profondes, où les feuilles de cèdre, l’accord d’ambre et l’accord de muscs blancs s’unissent pour offrir une base intense et puissante ». Frais mais pas commun, ce parfum s’ouvre sur des notes de citron, de petit grain, de basilic, de menthe verte et de plusieurs agrumes. Le coeur de feuilles de mandarines est très à propos pour prolonger cette sensation « verte » et le fond de muscs blancs, de cèdre et d’ambre lui donnent un côté très agréable et une durée longue. Le sillage sera modéré mais la tenue vraiment bonne sur ma peau. J’ai bien aimé « Buongiorno ». Il sort un peu de l’ordinaire et son côté aromatique et naturalise me plait pas mal.

« C'est une lumière blanche dans l'obscurité. Une clarté mystérieuse irradiant une clairière nocturne. La caresse de la lune sur un champ de pétales tubéreux et immaculés reflétant l'éclat de l'étoile tel un miroir. C'est une étoile, Aldebaran, l'une des plus brillantes du ciel ; la deuxième étoile de la constellation florale imaginée par le créateur Marc-Antoine Barrois et son complice, le parfumeur Quentin Bisch ». « Aldebaran » est donc une étoile… Mais « Aldebaran » est aussi le nom de la nouvelle création de Quentin Bisch pour le couturier de Marc-Antoine Barrois. Après « Tilia », un travail autour du tilleul et de l’héliotrope sorti l’an dernier qui a rencontré le succès que l’on sait, c’est la tubéreuse qui est à l’honneur. Vous connaissez mon goût pour cette fleur narcotique et, même si le secret était bien gardé, j’avais comme deviné que ce serait le prochain pari du tandem Quentin Bisch-Marc-Antoine Barrois et j’en attendais énormément. Le parfum est sorti et je n’ai pas du tout été déçu. Il est riche, facetté, un peu inédit quand même. Le départ d’absolu de tubéreuse est déjà ne surprise et nous emmène sur un coeur de paprika et de maté se mêle à un fond de fève tonka. Pour moi, il n’y a pas vraiment de pyramide, les notes s’en vont et s’en viennent lorsque l’on porte le parfum. C’est un clair-obscur, tantôt hyper lumineux, tantôt sombre et mystérieux. Quentin Bisch s’éloigne de plus en plus des fragrances abstraites des débuts de la marque pour accentuer encore le côté impressionniste, voire pointilliste d’une fragrance étonnante, très dense, très tenace et doté d’un sillage important mais peut-être moins prenant que les précédent car le parfum, en tout cas sur ma peau, revêt une certaine fraîcheur surtout au fond. Après des phases camphrées, herbacés, presque « champignon », le bouquet floral épicé qui entoure la tubéreuse se fait « translucide » (je ne trouve pas d’autre mot) et épuré. Les notes de fond de ce vrai floral très contemporain et pourtant plus naturaliste que les créations précédentes, me séduit complètement. Il faut que je porte un peu plus « Aldebaran » pour savoir si je pourrais me l’approprier mais ce qui est certain c’est qu’il fera partie de mon top 2025.

La deuxième nouveauté chez Acqua di Parma est une réinterprétation de la « Colonia » originale bien connue des amateurs de la marque qui s’appelle « Colonia Il Profumo » et s’éloigne un peu de l’inspiration de départ tout en en respectant les codes. « Une réinterprétation contemporaine de notre précieuse fragrance emblématique sous la forme d’une Eau de Parfum sophistiquée qui exalte le caractère vibrant et ensoleillé de nos agrumes signature grâce à un mélange raffiné d'ylang-ylang et de patchouli. Interprétation contemporaine et plus intense du tout premier parfum de la Maison, l'emblématique Colonia lancé en 1916, Colonia Il Profumo capture la vitalité d’une Italie baignée de soleil grâce à un mélange raffiné d'ylang-ylang et de patchouli, qui renforce et prolonge les notes d'agrumes de cette fragrance ». J’ai bien aimé cette version qui fait la part belle aux agrumes et aux fleurs et dont la tenue est assez impressionnante. Le départ de bergamote assez douce est contrebalancé par des notes plus amères du pamplemousse et du petit grain de bigarade ainsi que d’orange sanguine mais c’est le coeur qui m’a vraiment bien plu. Il se fait solaire avec l’ylang-ylang tout en restant vert aromatique avec le romarin et la feuille d’oranger. Le fond, qui est quand même présent, se fait très boisé et racinaire. Le patchouli et le vétiver soutiennent cette fragrance dont, je le répète, je suis étonné de la tenue. J’ai bien aimé « Colonia Il Profumo ». Je trouve que c’est une jolie réussite. Maintenant peut-être que le résultat est un peu trop classique pour que je m’y arrête. Je me dis qu’il faut que je l’essaye mieux.
Un extrait de parfum qui s’ouvre sur des notes d’amande, s’enrichit d’un coeur de son de blé, de fleur d’amandier et de vanille Bourbon puis qui se pose sur un fond de benjoin et de cèdre, ne pouvait que me séduire. Tel est la pyramide olfactive de « Chemin d’Amande » créé par Jérôme di Marino pour Une Nuit Nomade. « Chemin d'Amande est une invitation à la rêverie, un extrait de parfum qui transporte les sens dans un paysage ensoleillé du sud du Portugal, où les amandiers en fleurs embaument l'air. C'est un parfum doux et réconfortant, idéale pour les amoureux des parfums poudrés et amandés ». Je dois dire que, si le parfum n’est peut-être pas la plus originale des sorties de ce mois, il s’agit sans aucun doute de l’une des plus addictives, en tout cas pour moi. Je l’ai senti, essayé sur peau et je dois bien dire que je suis complètement accro aux notes de tête et de coeur. Je n’ai pas arrêté d’y revenir. En revanche, le fond un peu résineux et boisé me plait moins. C’est un extrait de parfum très concentré donc il se développe lentement. Je suis complètement sous le charme pendant longtemps mais je regrette un peu que le côté très amandé des notes de tête s’estompe, sur ma peau, un peu trop lorsqu’arrive le fond du parfum. Cela étant dit, il est très réussi, troublant et « confortable » à la fois. C’est, à mon sens, une réussite.
J’ai également découvert la nouveauté (en tout cas pour nous car celui-ci est sorti en 2024) de Headspace. Le premier est donc « Cèdre » créé par Julien Rasquinet et je crois que je n’avais jamais senti de boisé aussi solinote même s’il allie des cèdres de l’Atlas et de Virginie avec de la noix de muscade, de cumin, de vanille ainsi que de molécules d’amermor et de tobacarol. « Une volée de bois sec s’envole en volutes. Avivés par le chatoiement de la muscade et du cumin avant de rencontrer un headspace de flamme dans un crépitement ambré et vanillé. Un boisé moderne et sans fioriture qui met à l’honneur deux variété de cèdre : Atlas pour les facettes résineuses et cuirées et Virginie pour les facettes sèches et épicées ». Pour ma part, si je discerne très bien ce que la marque entend par « bois sec », j’ai un peu de mal à trouver d’autres notes que ces deux cèdres qui se répondent. Julien Rasquinet s’est un peu éloigné de ses compositions très sophistiqué pour créer, et je pense que c’est une volonté, quelque chose de très monolitique et linéaire qui ravira les amateurs de boisés. Je dois l’admettre, il est très éloigné de mes goûts et je n’ai pas vraiment accroché. Cela ne signifie pas que je ne sais pas reconnaitre qu’il est très bien fait et hyper qualitatif mais, simplement, je crois que je ne porte pas facilement les boisés. C’est ainsi.
« Transformer chaque jour en une nouvelle aventure. Donner du sens aux jours plutôt que de les compter. Mais avant de plonger dans l'action du quotidien, un rituel immuable s'impose : une halte au comptoir. Le percolateur gronde et libère un nuage de vapeur. Ce moment suspendu offre une parenthèse précieuse, un gobelet chaud entre les mains renfermant un nectar vert et onctueux » tels sont les mots de la marque Obvious pour décrire sa dernière création, « Milk & Matcha » qui s’ouvre sur des notes d’huile de gingembre, de coeur de clémentine et d’huile de mandarine. Je dois dire que je ne sens pas trop l’envolée et que je suis très vite dans le notes de coeur de matcha, d’absolu de fleur d’oranger et d’huile de maté puis dans un fond vanillé, certes très naturel, poudré par la fève tonka et l’huile de baume du Pérou. Ce parfum, créé par Maebh McCurtin est vraiment très réaliste. On dirait vraiment un matcha latte un peu sucré, très enveloppant et un rien addictif. Je le trouve réussi mais je dois dire que je ne sais pas si j’aimerais le porter… Je me demande si je ne préfèrerais pas le boire. Non, je plaisante mais vous avez compris mon ressenti. Je le trouve légèrement trop gourmand pour moi mais c’est virtuose d’avoir créé un parfum aussi réaliste autour du matcha. Je salue la performance !

Le mois d’avril compte, bien évidemment, des sorties attendues et j’ai fait de jolies découvertes. Je ne suis pas du tout déçu. J’ai beaucoup aimé « Fortuitous Finley » mais aussi « Aldebaran » que je trouve à la fois clivant et vraiment réussi. Je ne sais pas si je pourrais les porter mais j’ai aimé les découvrir. En tout cas, ils tiennent leurs promesses. Je suis un peu plus mesuré en ce qui concerne « Risvelium ». Si j’aime beaucoup l’envolée, je suis moins fan du fond. C’est aussi le cas pour « Chemin d’Amande » (même si globalement, je le trouve très joli) et pour « Milk & Matcha ». Cet article me prouve, une fois encore, comme s’il en était besoin, qu’il n’y a rien de plus subjectif que notre ressenti devant les découvertes parfumées.
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