Nouveautés février 2024
Comme chaque mois, je voudrais vous présenter les nouveautés que j’ai pu découvrir au fil de mes pérégrinations parfumées. Je dois dire que, si janvier a été un peu décevant, il n’en n’est pas de même pour février. En effet, entre sorties attendues et surprises, je dois dire que je me suis beaucoup plus amusé à faire des découvertes. J’ai d’ailleurs commencé à élaborer mon top 20 qui sortira en décembre. Je n’en suis, pour l’instant, qu’aux premiers balbutiements mais c’est assez encourageant car la créativité commence à être de mise. J’espère que cet article vous donnera envie de faire des découvertes également et, tout au moins d’aller sentir et peut-être vous faire des envies. Comme toujours, nous essayerons d’échanger sur le sujet. En attendant, voici mon ressenti sur ce que j’ai pu sentir ou essayer.
Je sais qu’il y aura un nouveau grand féminin chez Hermès dans la collection féminine et que c’est un chypre. En attendant ce lancement en septembre, je passe mon tour sur « H24 Herbes Vives » que j’ai déjà oublié mais j’ai découvert la nouvelle Hermessence créée par Christine Nagel. Il s’agit de « Oud Alezan », un accord de oud et de rose pas comme les autres dont l’idée est venue de la rencontre de la créatrice et d’un cheval. Je n’ai encore rien lu sur ce parfum mais je l’ai essayé et je dois bien dire qu’il m’a bluffé. Le oud est élégant, occidentalisé et il s’harmonise avec deux sortes de roses. La premières est très « pétale », florale et nette et la seconde, plus oxydée et vraiment très surprenante. Sur ma peau, il sen résulte un parfum qui dévoile une certaine originalité et presque une fraîcheur inattendue. La couleur alezane est un roux flamboyant qui peut même devenir plus foncé que l’acajou. On parle alors d’alezan brulé. Je la connais bien et je trouve que ce parfum l’illustre parfaitement. En général, je ne suis pas un fou de l’association oud et rose mais Christine Nagel me réconcilie avec ce type de créations car je la trouve d’un très grand chic. Je ne sais pas si je pourrais porter « Oud Alezan », il faut que je l’essaye un peu mieux mais, franchement, comme ça, je suis assez séduit.
« 312 Saint-Honoré célèbre l’ouverture de la première boutique de la Maison à Paris. 2 - Une création au sillage délicat et envoûtant où se mêlent baie rose, muscs blancs et fleur d’oranger. 3 - Boisé, musqué et floral. 4 - Inspiré des matières premières emblématiques qui constituent le lieu; le verre, le béton et la pierre blanche de Bourgogne » tels sont les mots de la marque pour décrire l’inspiration de « 312 Saint-Honoré » qui coïncide opportunément avec la première boutique parisienne BDK et qui a été composé par Alexandra Carlin. Le départ est très fusant avec le côté vert la racine d’angélique et poivré de la feuille de baie rose mais aussi l’extrait de baie en lui-même. Après ce départ qui nous accroche, le parfum évolue vers un coeur de fleur d’oranger, de fève tonka et d’iris puis un fond d’ambroxan, de muscs et de oud que je ne sens pas tant que ça. Il en résulte un parfum hyper facetté avec des étapes d’évolution assez différentes les unes des autres. Pour moi, « 312 Saint-Honoré » est un peu en rupture avec le côté impeccable et foisonnant voulu, pour ses parfums, par David Benedek. Il est plus stylisé, plus abstrait et résolument contemporain. Je pense qu’il veut reprendre les codes de la boutique mais je ne l’ai pas encore visitée alors je m’avance peut-être. En tout cas, même s’il est un peu plus atypique, c’est un parfum efficace qui, j’en suis sûr, rencontrera son public.

Un oud dans la collection Signature de Tom Ford cela ne m’a pas surpris mais je dois dire que « Oud Minérale » n’est pas vraiment proche de ce à quoi je m’attendais. Il a du sortir il y a déjà quelques temps mais je ne l’ai senti que récemment. « La chaleur du bois de Oud est rehaussée par la vague rafraîchissante du Poivre Rose tandis que le Sapin Baumier et l'Ambre Gris apportent l'équilibre parfait à ces notes à la fois terrestres et marines. Une explosion de bois épicés embrasse les muscs sensuels saisissant la peau pour une fusion d'éléments forts en contrastes ». Au premier abord, j’ai été assez séduit par l’association en tête de notes marines que je crains pourtant la plupart du temps avec le poivre rose légèrement épicé qui s’enrichit d’un coeur avec des accords oud et ambre gris et un fond de styrax et de sapin baumier. Honnêtement, je ne peux pas dire que je suis complètement conquis au bout du compte. Je l’ai posé sur ma peau et je trouve que l’évolution est peu convaincante. C’est un parfum très synthétique, très linéaire qui n’a pas vraiment su retenir mon attention. Je ne suis pas toujours très attiré par les parfums Tom Ford et, une fois de plus, « Oud Minérale » me laisse assez indifférent. C’est ainsi et je n’y peux rien. En revanche, il est suffisamment consensuel pour trouver son public et tant mieux car il en faut pour tous les goûts.
« Le cœur est en effet un puissant symbole de vie et d’amour. Le cœur est associé à l'amour, à la passion, à l'émotion et à la romance depuis des siècles, la flèche de Cupidon perçant le cœur étant une image bien connue dans l'art et la littérature. Le cœur est la source de nos émotions et de nos désirs les plus profonds, il est le lieu où réside notre moi le plus authentique. Âme du Cœur est l'amour, l'âme du cœur. Précieuse comme un rubis, explosive comme une bombe et audacieuse comme une épice. Sa lumière est votre cœur intérieur »… Les mots de Liquides Imaginaires pour expliquer l’inspiration de « Âme du Coeur » Créé par Louise Turner sont tout en programme et je dois dire que je suis très emballé par ce parfum que j’ai essayé sur ma peau et que je trouve, il faut le dire, vraiment très réussi. Il s’ouvre avec une envolée très complexe de mandarine, de cardamome, de résine d’élémi, de pamplemousse que je sens beaucoup, de poivres rose et noir, de cyprès, de gingembre et d’orange sanguine qui nous emmène sur un coeur de cacao, de pomme et de bois de gaïac puis se pose sur un fond de fève tonka, de vétiver, de cèdre et de vanille. Tout comme « La Beauté du Diable », le premier opus des Eaux de l’Âme, « «Âme du coeur » est vraiment une très belle création et je dois dire qu’il surprend, déroute, séduit… Sur ma peau, l’évolution est vraiment élégante et, en même temps, pas convenue du tout. Je trouve ce parfum vraiment incroyable. Oui, je pense qu’il sera dans mon top 20 2024 car, vraiment, c’est un coup de coeur. Je n’en n’attendais rien mais, vraiment, il y a quelque chose de très addictif dans cette composition.
Je l’ai découvert un peu avant sa sortie et j’avoue que j’ai bien aimé « Magic Mushrooms », le tout nouveau parfum de la maison polonaise Bohoboco. C’est un néo-chypré vert et terreux très bien réalisé qui est supposé évoquer un champignon un peu rêvé voire hallucinogène, n’ayons pas peur des mots. Il s’ouvre avec une note amère de pamplemousse et verte de cyprès adouci par la cardamome puis, après une courte évolution, le coeur, très sophistiqué est composé de cassis, de notes vertes, de clou de girofle qui donne quelque chose de très vif à la création, de davana, d’immortelle, de chanvre, de lavande, de thym et d’ylang-ylang qui entourent un accord champignon. Le résultat est un peu insaisissable et passablement élégant puis le fond, classique, mousse de chêne, patchouli et vétiver est rehaussé de notes marines. Je suis assez emballé par ce parfum. Je le trouve très original et, pourtant, relativement facile à porter. La marque explique l’inspiration de ce chypre plus que moderne : « Le parfum incarne la transformation, la magie spirituelle et la dimensionnalité, débordant d'ingrédients non conventionnels et énergiquement extraordinaires. La composition, fusionnée avec des notes de cyprès apaisants, de pamplemousse vivace et de cardamome curative, regorge de vie, ouvrant les portes de la perception. Le cœur de la composition bat sur un rythme excentrique de champignons magiques et de cassis, enveloppé d'herbes et de l'énergie secrète du davana, de l'ylang-ylang et du cannabis qui élève la conscience. Chaque essence est une clé permettant une proximité avec soi-même, où, à travers l’incroyable pouvoir du thym, de la lavande, du clou de girofle et de l’immortelle, la magie s’entremêle au quotidien. C'est un chemin qui mène à l'âme, où, sous l'ombre des notes de liqueur, de patchouli, de vétiver et de mousse, se cache la promesse de dimensions plus profondes de l'existence. Cette composition magique dévoile le paysage inexploré de l'âme, où la magie n'est pas seulement une promesse, mais un espace où chaque « maintenant » devient une éternité »… tout un programme.
Céline Ellena offre une fois de plus une pépite à la très traditionnelle maison Houbigant avec un nouvel opus de la collection Les Matières. Un floral fruité aquatique appelé tout simplement « Pétales de Magnolia ». J’ai envie de dire : « enfin un beau floral fruité ! » qui tombe à pic. C’est un bijou qui, je l’espère, rencontrera le succès qu’il mérite. Franchement, sur le papier, je n’étais pas sûr d’aimer mais quand je l’ai posé sur ma peau, je me suis fait plaisir même si je le considère quand même comme la quintessence d’une certaine féminité, actuelle, moderne, presque « pirate » ! « Une composition multifacette et puissante Pétales de Magnolia rappelle un printemps ensoleillé. Chaque feuille et chaque fleur respire un pur bonheur et est une ode à la douce caresse du vent sur le corps engourdi par l’hiver. Le magnolia est un symbole de fidélité et nous rappelle la force et la pureté des sentiments. Cela annonce la fin de l’hiver et le début du printemps. Pétales de Magnolia est un parfum printanier qui enchante les sens. Un parfum qui dégage une pure joie et qui nous réveille ! Pétales de Magnolia s'ouvre sur des notes douces et fruitées de poire asiatique et d'agrumes frais. Les fleurs de magnolia créent une note de cœur crémeuse et légèrement sucrée qui se termine par des notes chaudes et sensuelles de bois et de musc ». L’envolée de poire asiatique aussi appelée nashi se pare d’une facette pamplemousse et d’une autre menthe poivrée en touches puis vient un coeur aquatique de magnolia arrondi par la fleur de cocotier dont je n’identifie pas vraiment l’odeur et un versant abricot très tendre. Le parfum est soutenu en fond par des notes de santal et de fève tonka enveloppés de muscs blancs. Avec « Pétales de Magnolia », Houbigant continue la modernisation de la collection Les Matières initiée par « Pivoine Souveraine » l’an dernier. Encore une fois, les ingrédients naturels sont de belle qualité et la composition se fait originale. Pour moi, c’est carton plein.
« Embarquez pour un voyage olfactif sans précédent avec East. L'oud envoûtant se mêle à la framboise, au cuir et à l'ambrox pour créer un parfum d'une allure inégalée. ». Créé par Olivier Cresp pour sa marque Akro, « East » était tout d’abord une exclusivité pour Harrod’s et, ça y est, le parfum débarque sur le continent. La maison en explique ainsi l’inspiration : « L'un des endroits préférés d'Olivier est les Émirats arabes unis, un lieu de pouvoir et d'intrigues profondes, qui s'accompagne d'un ensemble de senteurs distinctes. Cette partie du monde est à jamais liée à l'odeur de l'oud, l'huile boisée riche et mystérieuse que l'on brûle dans toute cette région. En hommage aux Émirats arabes unis et à sa propre passion pour les voyages, Olivier a créé un nouveau parfum : East, un parfum inspiré des marchés de rue de Dubaï et des maisons accueillantes des Emirats. Un parfum qui vous transportera à tout moment ». Depuis quelques semaines, je me suis complètement plongé dans l’univers de la marque et je dois dire que, si les premières créations étaient particulièrement clivantes, les récentes me paraissent un peu plus faciles à aborder. « East » est un cuir-oud plutôt classique avec un départ de framboise et de fruits rouges, un coeur basé sur un accord cuir et un fond de oud et d’ambroxan. Élégant, facile à porter, « East » est, pour moi, sans doute un oud très « à l’occidental », facile à porter, toujours de très bon goût et… allez, j’ose le dire… impeccable ! C’est un joli parfum, très sage, peut-être un peu trop pour la marque. Je ne peux pas dire qu’il soit pour moi mais je ne doute absolument pas qu’il trouve son public car toutes les notes se mêlent avec chic et aucune faute de goût n’est possible avec ce parfum. Je dois dire que je le trouve presque pas assez addictif pour être dans le thème. Il me laisse une impression de « déjà senti », peut-être en moins joli mais pas assez pour qu’il soit un coup de coeur… J’ai senti d’autres créations à sortir dans la maison Akro qui m’ont beaucoup plus convaincu.
« Une vanille boisée intoxicante et nostalgique à la fois. Une note à part, présente dans tous les esprits et pourtant si souvent mal comprise, dont la douceur emplit l'âme de confort et de douceur tout en dérangeant presque par sa sensualité en filigrane ». « Vanilla en Bourbon » est, pour l’Europe, une nouveauté de la maison Scent of Woods mais il est, en réalité, sorti outre-Atlantique en 2022. La marque ne communique pas sur le parfumeur qui l’a réalisé mais je dois dire que je le trouve très réussi même s’il est vraiment ultra éloigné de mes goûts. Il s’ouvre sur une note de citron fusante associée à la cannelle et à la cardamome et j’avoue que j’aime beaucoup l’envolée. Puis vient un coeur de myrrhe épicée elle aussi qui me surprend et le parfum, après un long temps, se pose sur un fond de vanille, de résine Oliban et de gaïac. Pour ma part, je suis très fan des notes de tête mais j’ai un peu plus de mal avec le côté liquoreux des accords de coeur et de fond. C’est une très belle création. Le résultat est beau, très fin et élégant mais, pour moi, ce n’est pas un coup de coeur. Je me suis un peu remis aux orientaux mais celui-ci n’est pas tout à fait dans mes goûts, ce qui ne m’empêche pas de reconnaitre qu’il est très bien réalisé et qu’il peut avoir, pour les amateurs, un côté complètement addictif. Je suis assez fan de plusieurs créations de la marque mais j’ai du mal à en trouver une qui soit vraiment pour moi (hormis peut-être « Vétiver en Fleurs ») et je change tout le temps d’avis. Je dois aussi reconnaitre que j’ai un peu de mal, une fois n’est pas coutume, avec le flaconnage. Question de goût… En tout cas, l’arrivée en France de « Vanilla en Bourbon » est une bonne nouvelle pour les amateurs de vanilles boisées.
Depuis que j’ai découvert Meo Fusciuni, la maison du parfumeur italien Giuseppe Imprezzabile, je suis impressionné pas son style vraiment personnel. Voilà une marque qui peut vraiment se réclamer de la parfumerie de niche ! J’étais donc très curieux de découvrir sa toute dernière création dont le nom énigmatique est « Last Season ». Pour en expliquer l’inspiration, le parfumeur résume sa démarche par ces mots : « Last Season capture l’essence d’une chaude matinée d’août sur l’île moussue de Suède. Les notes aromatiques racontent l'arrivée parmi les roches sombres de la Baltique, où la nature se manifeste dans toute sa beauté ancestrale. Ici, immergé dans le calme d'un paysage verdoyant et terreux, vous vous aventurez au cœur de la nature, à l'écoute de ses parfums et à la découverte de son essence. Fermez les yeux et laissez-vous transporter par la symphonie sensorielle de Last Season. Ressentez la chaleur du soleil sur l'écorce des arbres, respirez le parfum des animaux qui veillent depuis leurs tanières et laissez-vous envelopper par les notes boisées, vertes et marines qui composent ce parfum unique ». J’avoue que mon imaginaire m’éloigne un peu de son inspiration. La création est inclassable, très sophistiquée et complexe avec un départ d’immortelle, de camomille, d’armoise, de laurier, de pin canadien, de galbanum d’algues (que l’on retrouve tout au long de l’évolution, de maté, de foin et de ciste. Il y a quelque chose de très animal et déroutant lorsqu’on le vaporise puis vient un coeur où l’on retrouve les algues et le labdanum associés au bois de santal, au patchouli, à la mousse de chêne, au tabac, aux muscs et au bois de bouleau puis un fond de myrrrhe, d’encens, de cuir, d’oud et de castoréum. Très franchement, ce parfum m’a vraiment bluffé. Je dois dire que je le trouve insaisissable. Parfois, il est très profond et particulièrement animal, à d’autres moments, c’est un cuir de Russie très sombre et, pendant d’autres temps, il se fait résineux et froid. Vous l’aurez compris, je ne pourrais absolument pas le porter mais je le trouve complètement fascinant et j’en admire l’originalité. Nul doute qu’il se retrouvera dans mon top 20 en décembre avec une mention spéciale pour la créativité.
Voilà, je m’en tiendrai là pour février. Je trouve que les sorties sont diverses, variées, intéressantes et je commence à m’enthousiasmer et à construire un top 20 que je modifierai toute l’année. En tout cas, j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir toutes ces nouveautés. Les parfumeurs ont rivalisé d’imagination pour nous offrir des parfums inattendus ou attendus… Enfin je ne sais pas. Peut-être me direz-vous si vous avez aussi des coups de coeur dans cette sélection.
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