Passion Parfums

Chaque mois, j’essaye d’explorer les nouveautés que j’ai l’occasion de croiser et je dois dire que c’est un travail que j’aime vraiment effectuer. Depuis le début de l’année, il y a eu pas mal de sorties. Elles me permettent de préparer, petit à petit, mon top 20 des parfums lancés de décembre à décembre. En ce mois de juin, j’ai fait quelques découvertes et je suis content de les partager avec vous. En tout cas, je vais essayer de vous donner mon ressenti d’une manière vraiment précise. Attention, mes avis n’ont en aucun cas valeur de critique. D’ailleurs, je suis trop subjectif pour détenir une quelconque vérité. Je me contente de vous dire, de vous exposer, ce que m’a inspiré chaque nouveauté. Aurai-je un coup de coeur ? Plusieurs ? Vous le saurez à la fin de cet article en lisant ma conclusion.

Le premier parfum que j’ai pu découvrir, je l’avais senti en avant-première dès mi-mai mais je n’en n’avait pas parlé pour ne pas trop dévoiler de choses sur lui. Il s’agit de « Aqua Media Cologne Forte » créé par Francis Kurkdjian pour sa marqué éponyme. Je suis très loin d’être un fan de la marque pas plus d’ailleurs que de la signature du parfumeur. Ce sont des choses qui arrivent, je n’ai pas forcément de feeling avec certains univers. C’est tout à fait personnel et ça n’engage que moi. Pourtant, lorsque j’ai su que la construction de ce parfum était chyprée, j’ai été content de le découvrir et de le poser sur ma peau. Il s’ouvre avec un accord de verveine que j’ai trouvé d’emblée très synthétique et une très jolie bergamote, douce et légèrement acidulée puis vient un coeur de fenouil avec sa cohorte de notes anisées renforcées par l’hédione, enfin, effectivement, le fond est musqué, boisé avec une association mousse et patchouli. Pour ma part, une fois encore, je me sens un peu dubitatif. Le départ ne m’a pas vraiment convaincu et l’évolution pas beaucoup plus. J’ai finalement trouvé le coeur assez banal et, dans cet esprit, je préfère « Fou d’Absinthe » de L’Artisan Parfumeur. J’ai essayé d’y aller sans à-priori mais, une fois encore, je n’adhère pas à la marque. Son univers olfactif me laisse somme toute indifférent. C’est ainsi.

 

 

 

« Considérée comme la « Reine des Fleurs », la pivoine symbolise la beauté et le coup de foudre. La légende raconte qu'Apollon tomba amoureux d'une belle nymphe appelée Paeonia ; quand Aphrodite, déesse de l'amour, les vit, elle devint jalouse et transforma Paeonia en une fleur aux mille pétales ». J’ai quand même une prédilection pour les parfums Houbigant et j’attendais depuis un certain temps de découvrir « Pivoine Souveraine ». Je dois dire que je me suis laissé porter par ce grand féminin, très floral mais tout en transparence et en légèreté. J’avais un peu peur du côté vintage de ce bouquet et bien pas du tout. La marque a opté pour un intemporel mais tirant plus sur le contemporain que sur les parfums d’antan. Dès le départ, les notes de poivre rose adoucies par une très belle qualité d’élémi et la rondeur de la clémentine me donnent envie d’aller plus loin et c’est ce que j’ai fait avec une arrivée sur un coeur floral de pivoine et de rose légèrement rehaussées de jasmin puis un fond tout doux de bois de santal, de thé et de musc. Certes, comme ça, sur le papier, ce parfum peut paraitre vraiment très féminin mais je l’ai essayé sur la peau et je pourrais tout à fait le porter. J’aime beaucoup sa délicatesse et son côté forcément indémodable. Pour moi, une fois de plus, Houbigant fait mouche et cette troisième référence de la collection des fleurs est une vraie réussite. J’ai plaisir à y mettre et y remettre mon nez.

 

 

 

Quand j’ai vu que Heeley sortait une nouvelle Cologne, je dois dire que j’étais très impatient de la découvrir et c’est chose faite. James Heeley en décrit ainsi l’inspiration : « L’essence d’un paysage rayonnant dans le bleu azur méditerranéen. Cette fusion de la Provence traditionnelle et l’esprit vibrant d’Orient de la ville de Marseille tresse un bouquet aromatique, lavande, romarin, sauge et herbes fraiches et s’étend sur un tapis d’ambre oriental, bois séché et mousse de chêne. Ce parfum a été inspiré par le photographe et fondateur du concept store Jogging à Marseille, Olivier Amsellem ». Le parfum s’ouvre sur une note très fraîche de basilic associée à des agrumes puis vient un coeur de sauge, de lavande et de romarin qui se termine sur un fond basé sur un accord ambre et une mousse de chêne très présente. Je dois dire que j’ai été un peu déçu. Certes cette esprit Cologne est impeccablement réalisé mais il m’a un peu laissé sur ma faim. J’aurais souhaité peut-être plus d’originalité et une signature plus prononcée. C’est une belle Cologne, classique, aromatique… très à la française si je veux être plus précis. Elle me plait beaucoup mais j’ai l’impression de l’avoir déjà sentie souvent. J’ai un peu regretté l’originalité à laquelle la marque nous avait habituée. Je trouve que « Cologne Officinale » est un peu moins « signée » si je puis m’exprimer ainsi.

 

 

 

Il y avait déjà quelques temps que j’entendais parler de « Dioriviera », la nouveauté de la collection privée de Christian Dior et j’ai eu la chance de le découvrir légèrement en avant-première. Cette sortie, qui a eu lieu le 5 juin, est un évènement car c’est la première création de Francis Kurkdjian qui est désormais le parfumeur maison de la marque en remplacement de François Demachy. Je n’ai pas encore beaucoup d’informations divulguées par la marque mais je peux déjà vous donner mes impressions. C’est une figue à la fois un peu verte, très fraîche et un peu juteuse. Pour moi, « Dioriviera » est une création vraiment très à propos avec l’arrivée de la chaleur et du soleil. Il est indéniablement un parfum d’été, presque solinote mais ne nous y trompons pas pas. Derrière la figue et la feuille de figuier se cachent des notes un peu crémeuses et aussi une rose très cachée mais tout de même bien présente. Pour moi, « Dioriviera » est une très jolie création, très « dans son époque » mais je reste un peu sur ma faim comme souvent avec le travail de Francis Kurkdjian. Je l’ai laissé évoluer pour essayer d’en saisir un peu les nuances or je le trouve, sur ma peau en tout cas, un peu trop linéaire. Cela semble la tendance avec les floraux fruités cet année. Ce n’est ni un coup de foudre ni une déception, « Dioriviera » est très joli, il va à l’essentiel, mais il ne me fait pas vraiment vibrer. C’est ainsi. En revanche, je lui prévois un succès très important car il est très joliment réalisé et facile à porter.

 

 

 

Il n’y avait pas eu de nouveauté dans la maison très qualitative et haut-savoyarde Les Indémodable depuis 2021 aussi avais-je vraiment hâte de découvrir « Patchouli Noisette » créé par Antoine Lie. « Cette création revisite un ingrédient mythique en parfumerie: le patchouli. Il est associé à un ingrédient exclusif, utilisé pour la première fois en parfumerie de luxe: l’extrait ultrasons de noisette IGP Piémont Italie, obtenu grâce à une technique d’extraction 100% verte et utilisant l’origine de noisette la plus qualitative au monde! Un accord qui associe les facettes sombres, parfois brutales du patchouli à la douceur incomparable des facettes pralinées de la noisette piémontaise ! ». Voilà qui est chose faite grâce à Benoît et Nicolas de la boutique Odorem à Lyon. J’avais un peu peur du côté torréfié et très rond de la noisette qui est souvent très synthétique en parfumerie mais je savais qu’avec cette marque les plus belles matières premières seraient utilisées dans cette composition que j’ai trouvée vraiment très intéressante. C’est un boisé qui fait la part belle au patchouli comme son nom l’indique et qui est construit avec une très haute concentration à la limite de l’extrait. D’ailleurs le sillage et la tenue sont vraiment très longs en tout cas sur ma peau. Je suis assez amateur des créations de la marque et du travail des parfumeurs aussi attendais-je beaucoup de cette composition. Il faut le dire, c’est une réussite, en tout cas de mon point de vue. On sent tout de suite, sur la peau, la qualité des matières premières et le parfum est suffisamment original pour devenir un classique pour les amateurs de patchouli dont je fais partie. Je ne m’exprime peut-être pas très bien et je ne veux pas me montrer trop emballé car je ne l’ai essayé qu’une fois mais, vraiment, c’est une belle nouveauté à découvrir.

Lorsqu’elle sort une nouvelle fragrance dans sa marque éponyme, Aerin Lauder tente toujours d’innover et fait appel à des parfumeurs de Givaudan sur lesquels elle ne communique pas et c’est dommage. C’est à nouveau le cas pour la déclinaison de cette année de « Mediterranean Honeysuckle Clementina ». Je l’ai découvert récemment et j’ai bien aimé. « Une évasion vers les eaux bleues et étincelantes de la Méditerranée avec Mediterranean Honeysuckle Clementina, le nouveau parfum signé Aerin. Partez à la découverte de fleurs luxuriantes, de plages scintillantes et d'eaux au bleu limpide avec cette fragrance aux notes addictives d'agrumes. Une association unique et rafraîchissante de clémentines de Corse, de bergamotes italiennes et d'orange amère. Les touches verdoyantes du bourgeon de cassis rayonnent avec les notes miellées des fleurs de chèvrefeuille pour évoluer vers l'intensité sensuelle, chaleureuse et soyeuse du jasmin sambac et de l'ambrox musqué ». J’avais été assez séduit par l’original « Mediterranean Honeysucle » et là, je trouve que la relecture, si on peut dire, est très réussie avec un départ de clémentine corse, d’orange amère et de bergamote finalement assez doux puis un coeur de jasmin sambac, de bourgeon de cassis et de fleurs de chèvrefeuille vraiment très délicates. Je trouve qu’une certaine fraîcheur s’en dégage. Le fond d’ambrox, de musc et de mousse apporte le côté un peu cocon et le parfum est, somme toute et pour moi, très agréable, original et facile à porter à la fois. C’est une bonne option pour l’été mais, pour moi, et sans que je sache vraiment pourquoi, il n’est pas tout à fait un coup de coeur.

 

 

 

 

« Une rencontre entre deux inconnus liés par de nouveaux sentiments et un simple désir de se connecter l’un à l’autre. Une interprétation olfactive évoquant le bleu de l’encre déposé sur la correspondance entre deux amoureux. Le messager, l’alliance entre un départ frais d’essence de bergamote et un fond de muscs vanillé enveloppé par un accord d’encre suave. Une note qui confère à cette eau de parfum un sillage magnétique ». C’est la nouveauté de Courrège qui, décidément, renait de ses cendres. Je dois dire qu’il m’a surpris alors que je trouvais les autres parfums de la marque très classique. « Le Messager » est une composition assez simple et pourtant, elle est très bien construite avec un départ de bergamote, un coeur qui met en avant un accord encre et un fond de muscs blancs. Sur moi, la fragrance est presque cuirée et même un peu gourmande. Je ne sens pas vraiment l’encre et je trouve que ce parfum, un peu chaud est vraiment original mais ne sort pas vraiment à point nommé. Je me demande s’il ne pourrait pas me plaire, voire même beaucoup me séduire mais il faudrait que je le redécouvre quand le temps sera moins chaud. En tout cas, je trouve le flacon très élégant et très Courrèges. J’aime beaucoup ce bleu encre. En tout cas, c’est une jolie trouvaille.

 

 

 

 

Lancer une Cologne inspirée de son premier parfum pour fêter les vingt ans de la marque, c’est l’idée qu’a eu Marc-Antoine Corticchiato avec « Eau de Gloire » Cologne. « Contrairement à ce que le public pourrait s’imaginer, une cologne peut être baroque, gorgée de matières précieuses. Avec Eau de Gloire Cologne, je voulais de la démesure dans l’éclat et l’amertume de mes agrumes. Fêter les 20 ans de Parfum d’Empire avec légèreté et optimisme valait bien ce faste ». À en juger par la pyramide olfactive mais aussi parce qu’elle dégage, cette version est assez différente de l’eau de parfum originale. En effet, l’envolée très agrumes d’orange amère, de bergamote et de mandarine se pare d’un coeur de néroli associé au laurier et à la myrte pour se poser sur un accord qui est supposé figurer le maquis Corse si cher au parfumeur. « Eau de Gloire » Cologne est vendue dans un flacon tube de 100 ml qui ravira les nostalgiques de la marque qui l’ont connu. Celui de cette édition limitée est gravé d’une carte tout comme la boite. Je trouve le rendu très joli. En tout cas, c’est une jolie découverte. Je ne suis pas très amateur de « Eau de Gloire » l’original mais cette déclinaison, même si elle s’avère éphémère, m’a assez séduit.

 

 

 

 

Voilà un mois de juin un peu moins riche que le précédent en sortie mais j’ai quand même découvert de belles choses. En tout cas, je me suis fait plaisir. C’est aussi pour cela que j’aime la parfumerie, pour être surpris. J’ai toujours une vraie curiosité. Je n’ai pas vraiment eu de coup de coeur dans cette sélection mais je suis content d’avoir senti, essayé, fait des trouvailles. Peut-être que vous allez aimer quelques unes de ces nouveautés. N’hésitez pas à me le dire.