Nouveautés mai
La rose, ça passe ou ça casse ! En découvrant « Cèdre », j’ai aussi pu mettre mon nez sur « Rose » qui est « la vraie » nouveauté 2025 de Headspace. Je dois dire que ce parfum m’a beaucoup plus emballé. « Dans une explosion camphrée et aromatique, menthe et basilic s’accordent à l’élégance austère de la poudre à canon. Une rose pleine de vie apparaît bientôt, virilisée par le géranium et facetté par le bourgeon de cassis. L’encens prolonge le contraste sur un lit de vétiver et de benjoin entre bois et ambre ». Quand j’ai lu la pyramide olfactive et la description, j’ai été un peu décalé par rapport à ce que je sentais y compris sur peau. En effet, le parfum s’ouvre sur des notes de basilic, de menthe que je ne sens pas et de bourgeon de cassis particulièrement « juteux » qui revêt presque, pour moi, un côté poire. Le coeur de rose, de géranium et d’estragon prend vite toute la place et se fait addictif et particulièrement beau et réussi. Je ne sens pas vraiment les notes d’encens, de vétiver et de benjoin qui composent le fond du parfum mais je dois dire que l’ensemble m’a énormément plu. Créé par Dominique Ropion, cette rose réinterprétée, m’a emmené dans la sophistication de parfums comme « Ce Soir Ou Jamais » de Goutal par exemple. J’ai beaucoup aimé cette « Rose ». J’ai envie de la mettre sur peau à nouveau pour peut-être y revenir.
Je connais bien le travail d’Isabelle Larignon pour sa marque éponyme car j’ai eu la chance de l’interviewer et de la rencontrer pour discuter de sa vision de la parfumerie. J’ai trouvé quelqu’un de très inspiré et qui a une approche assez originale de chaque création. Quand elle m’a parlé d’un parfum à la fois vert et fruité, je me suis mis à être impatient de le découvrir. Elle en décrit ainsi l’inspiration. « Mandi Rhubi est une ode à la joie. Ses fruits zestés sont le soleil sur la peau, sa verdeur est un appel de la nature… Parfum joyeux, Mandi Rhubi est une eau de vie qui infuse tel un Gin Tonic !C’est le génie de la fête, la sensualité des nuits d’été. C’est ce moment magique, intense parce qu’éphémère d’une danse verticale qui exprime un désir horizontal… » et je crois que tout est dit. « Mandi Rhubi » est, pour moi, une composition réjouissante, pétillante, originale mais facile à porter tout de même. Je me suis fait plaisir en le découvrant quelques semaines avant sa sortie. Il s’ouvre sur une envolée de bergamote, de citron vert, d’orange douce mais surtout de mandarine verte qui ressort vraiment très bien sur ma peau et me donne envie d’aller plus loin. Au coeur, je suis encore plus séduit avec une très belle note de galbanum, très verte, très fraîche et presque fusante, qui s’enrichit d’un côté cassis et élémi mais devient épicé par le poivre noir et la baie de genièvre qui confère vraiment un côté gin tonic adouci et acidulé par la rhubarbe qui matche parfaitement avec ma peau.. Le fond de cèdre de Virginie et de vétiver se fait, en tout cas pour moi, un peu oublier mais le côté vert se renforce avec une toute fin d’évolution très cyprès. Je vais le dire, « Mandi Rhubi » est vraiment un coup de coeur et je pourrais bien me l’approprier. Je suis certain qu’il sera très bien placé dans mon top 20 de cette année. Un grand merci à Nicolas de la parfumerie Odorem à Lyon pour me l’avoir fait découvrir. Vraiment, il commence à connaitre mes goûts !

« Histoire d’Orangers », créé par Marie Salamagne pour L’Artisan Parfumeur en 2017 est devenu un classique et je trouve que sortir en 2025, une version extrême est une très bonne idée. « Un floral ambré captivant où la fleur d'oranger s'intensifie. Bois précieux et notes poivrées créent un contraste saisissant de fraîcheur et chaleur ». Avec une ligne directrice autour de la fleur d’oranger très dense, du cèdre élégant et des baies roses qui viennent donner un côté épicé et aussi, je trouve, presque exotique à la fragrance, cette déclinaison a tout pour devenir un classique. Marie Salamagne explique : « Je me suis remémoré un voyage au Maroc et en particulier un coucher de soleil grandiose. Ce souvenir m’a inspirée la création d’Histoire d’Orangers Extrême ». Je trouve qu’il y a vraiment un côté carnet de voyage qui m’a vraiment frappé dès que je l’ai senti. Je voudrais remercier Soraya, qui gère le stand de la marque au Printemps à Lyon pour les merveilleux échanges qui m’ont conduit à découvrir ce parfum à côté duquel je serais peut-être un peu passé. C’est une bien jolie composition, très élégante, très réconfortante. J’ai beaucoup aimé même si, vous le savez, je ne suis pas vraiment très fan de la fleur d’oranger. L’Artisan Parfumeur ne prend pas de risque mais la réalisation est très belle et il fallait y penser.
Après avoir supprimé de leur catalogue la trilogie de tubéreuses, Histoires de Parfums revient vers cette fleur envoûtante avec une lecture peut-être plus facile mais toute aussi réussie et qualitative. « Tubéreuse Nuit Blanche » me réjouit ! « Plongez dans un univers de séduction et de mystère avec Tubéreuse Nuit Blanche, une fragrance qui captive les sens et éveille l'imagination. Ce parfum d'exception est une véritable ode à la tubéreuse, une fleur à la fois sensuelle et capricieuse, sublimée par des accords audacieux et des notes envoûtantes. Ce parfum est une invitation à la rêverie, un secret murmuré qui révèle une féminité audacieuse et envoûtante. Il incarne une diva moderne, insoumise et tentatrice, qui assume sa sensualité avec élégance et mystère ». Bien sûr, je suis au coeur de ce que j’aime et ce n’est pas un parfum difficile à aborder pour moi. Le départ est épicé, très rhubarbe et avec cette note prenante de résine d’élémi. Le coeur de tubéreuse et de fleur de tiaré, le jasmin et la giroflée, un peu oeillet se fondent dans un bouquet tout à fait élégant, presque tendre et romantique. Le fond de muscs blancs, de santal et de famille se fait assez crémeux et ça aurait pu me déranger mais non. Pour moi, « Tubéreuse Nuit Blanche » est un solaire de fin d’après-midi, chic et délicieusement surannée tout en gardant un twist moderne. Il pourrait être le parfum des personnages des romans de Fiztgerald . Je l’aime beaucoup et je pourrais tout à fait le porter.
J’avais déjà entendu parler de « Infusion de Rhubarbe » créé par Daniela Roche Andrier pour Prada il y a quelques temps mais je n’avais pas encore croisé sa route. « « Infusion de Rhubarbe Eau de Parfum capture la personnalité espiègle de la rhubarbe dans un parfum fruité et floral inattendu, rose et vert, sucré et acidulé. Légume par nature, néanmoins connue pour ses tons fruités, la rhubarbe bouscule nos attentes et vient se fixer sur une facette de notre personnalité à la fois effervescente et irrévérencieuse. Infusée de « l’Esprit d’Infusion » de Prada, la rhubarbe représente la quintessence de la contradiction au cœur de Prada, d’une fraîcheur incisive mais néanmoins subtile, délicate et addictive. Ce parfum de couleur rosée est présenté dans un luxueux flacon surmonté d’un bouchon en cuir Saffiano iconique rose vif : un clin d’œil ludique à son ingrédient vedette ». Après une très belle envolée de vert de bergamote, de mandarine verte et d’orange amère, apparait, sur ma peau, assez vite, un accord de rhubarbe très réaliste associé à un joli absolu de rose. En revanche, je ne sens pas du tout le fond d’ambrofix et de muscs. Je vais être honnête, j’ai adoré les premières minutes car je trouve qu’il y a quelque chose de très joli et addictif mais, comme souvent avec les Infusions de Prada, la tenue est quasiment inexistante sur ma peau et, très vite, j’ai été frustré par le côté volatile de « Infusion de Rhubarbe ». C’est dommage car, vu la hausse des prix, j’aurais aimé en profiter plus longtemps.
« Safran Secret est inspiré d'une aventure mystérieuse vécue par Thibaud Crivelli, au cours de laquelle il a découvert des champs de safran nappés d'une épaisse couche de brouillard. Cette composition enveloppante et sensuelle, aussi captivante qu'énigmatique, est construite autour d'un safran épicé, doux et réconfortant contrasté de notes boisées chaudes et intenses, au sillage persistant » créé par Gaël Montero, « Safran Secret » est le dernier opus de Maison Crivelli. Il s’agit d’un extrait de parfum et je n’étais pas très pressé de le découvrir car j’ai un peu de mal avec cette épice lorsqu’elle est omniprésente dans une composition. J’ai quand même eu envie d’aller l’essayer. Je n’ai pas osé le poser sur peau de prime abord mais, finalement, j’ai tenté. La tenue et le sillage sont très imposants. C’est un bois safrané, assez délicat et bien fait mais, je dois le dire, il s’éloigne vraiment de mes goûts. En tout cas, je l’ai trouvé très qualitatif, très dépaysant, un peu ethnique. Il a fini par me déranger mais, il faut le dire, c’est une impression toute personnelle car je n’adhère pas trop avec la note de safran. Je pense qu’il est très réussi et qu’il faut l’essayer car il prend énormément de place mais je crois vraiment qu’il plaira aux amateurs de ce type de créations.
« Élégantes. Libérées. Androgynes. Les muses d'Yves Saint Laurent étaient tout simplement uniques. Des silhouettes inspirantes : artistes, mannequins, actrices, amies et proches, à commencer par sa mère, qui incarne le style, l'esprit et l'idéal du couturier. Au cœur de chaque création d'Yves Saint Laurent se trouve l'inspiration qu'il a puisée auprès de ses muses. Leur énergie unique a enflammé l'imagination de Monsieur Saint Laurent et façonné ses créations. Plus que de simples inspirations, elles étaient l'incarnation vivante de sa vision. Une vision qui a libéré la silhouette, redéfini la beauté et, finalement, révolutionné toute une époque. Ses muses étaient l'incarnation du style YSL ». Créé par Marie Salamagne, « Muse » est le nouvel opus du Vestiaire des Parfums Yves Saint-Laurent. Après une envolée d’encens, de lavande et de sauge sclarée, le parfum évolue Ves un coeur d’iris très envahissant, enveloppé d’ambrette et d’un absolu de vanille bourbon. Le fond est une association de bois ambrés et d’un accord d’encre très réaliste. Je suis un peu mitigé. J’aime bien l’envolée mais je suis un peu plus mesuré sur l’évolution. Attention, je trouve ce parfum très réussi mais il est clivant. Je pense qu’il sera le plus segmentant de la collection et je ne pourrais pas le porter même si j’apprécie l’originalité et la complexité de la création.
Un nouvel opus dans la Gold Collection de Perris Monte-Carlo est toujours une bonne nouvelle. Chez nous, « Balsamir » était très attendu. La marque en décrit ainsi l’univers : « Au cœur d'un désert éternel, les résines parfumées nous murmurent leurs plus anciens secrets, un souffle profond qui devient poésie. Ainsi, la myrrhe, dans toute sa noblesse, fait écho aux jours perdus et aux histoires secrètes, un luxe invisible, une magie subtile, qui enveloppe et fascine, tel un rêve sans fin… [Notes de voyage] Balsamir est un parfum luxueux et enveloppant qui célèbre l'opulence de la myrrhe, des résines et des baumes de première qualité. Une composition orientale-ambrée raffinée et contemporaine, où la richesse de la myrrhe, de l'opoponax, du baume de Tolù et de la fève tonka se mêle à l'intensité profonde du bois de cèdre et du baume de sapin, laissant un sillage indélébile ». L’envolée de myrrhe de Somalie d’une qualité vraiment incroyable, de mandarine et de poivre rose est assez étonnante et inattendue dans le sens sophistiquée et je trouve que le coeur d’opoponax, de ciste labdanum et de davana vient lui apporter quelque chose de presque gourmand bien que résineux à la fois. Je suis un peu moins client du fond très boisé avec le sapin baumier, le baume de tolu et le cèdre de virginie qui lui apporte une force et une très belle longévité. Indéniablement, « Balsamir » n’est pas pour moi mais c’est un parfum réussi, très singulier et peut-être plus complexe que ceux proposés par la maison. Il est vrai que, dans cette collection, les parfums sont un peu moins une mise en valeur de la note et surtout de la matière première principale. Je le trouve vraiment réussi mais, il est vrai aussi qu’il s’éloigne un peu trop de mes goûts pour que je puisse le porter régulièrement.
« L’envolée du parfum s’ouvre sur la délicatesse de l’osmanthus, fleur précieuse aux notes abricotées et légèrement cuirées. Elle est rehaussée par un accord fruité subtil qui apporte éclat et modernité à l’ensemble. Au cœur, les bois précieux prennent le relais, mêlés à un patchouli raffiné. Cette alliance crée une structure olfactive élégante, chaleureuse et résolument contemporaine, tout en conservant une grande profondeur. Enfin, la base se fond dans une vanille douce et enveloppante, soutenue par un musc soyeux et un ambre délicat. Le sillage est sensuel, durable, et incarne parfaitement le style raffiné de Rosendo Mateu ». C’est chez Nose, à Paris, que m’a été présentée la maison de ce parfumeur talentueux et expérimenté. J’avais trouvé les créations très élégantes, un brin classiques et le dernier opus, « N°9 » confirme mon impression. Il s’ouvre avec un accord déjà floral, légèrement fruité par l’osmanthus qui lui donne quelque chose de plus rond. Le coeur est très patchouli et cuir mais toujours en subtilité et enfin, le parfum se pose sur un fond de muscs blancs et de vanille qui entourent un accord ambré et légèrement cuiré. Je pourrais le décrire comme un cuir fruité ce qui n’est pas banal. J’ai posé ce parfum sur ma peau et l’ai trouvé très intéressant. Voilà une création qui renouvelle un peu le style mais toujours en subtilité. Le parfumeur est virtuose et il le montre une fois de plus.

J’ai enfin réussi à sentir « Palais Bourbon » créé par Gaël Montero pour la collection des Graines Vagabondes de Memo qui est pourtant sorti il y a quelques mois : « Le Palais Bourbon, siège parisien de l'Assemblée Nationale, est fait pour des alliances inédites. Derrière son fronton majestueux, la persuasive vanille de Madagascar n'est pas seule à exercer son pouvoir, elle travaille avec l'ambre et l'oud qui développent leurs notes avec chaleur. Trois parties occupent les bancs, représentées par les épices, les bois et les baumes, et chacune apporte sa touche et son caractère à cette assemblée olfactive. Parfum de contraste et de coopération, Palais Bourbon séduit par l'unanimité des mains : celles qui tiennent volontiers le flacon et appliquent le parfum ». L’envolée d’essence de cardamome et de poivre noir se mêlent à la cannelle, à l’encens et au géranim puis vient, après quelques minutes, un coeur de baume du Pérou, de ciste, de fève tonka et de benjoin qui renforcent une vanille extrêmement présente. Enfin, le parfum se pose sur des notes de santal, de gaïac, de patchouli mais surtout de vétiver. J’ai essayé le parfum sur ma peau mais je ne peux pas dire que j’ai adhéré. Je le trouve vraiment très monolithique et le côté vanille épicée finit par me lasser alors que je me serais bien laissé convaincre par l’envolée. « Palais Bourbon » n’est pas un parfum pour moi, c’est clair.
Il y avait plusieurs semaines que j’entendais parler de la sortie de « Blanche Absolu », la nouveauté de Byredo. Je connaissais bien évidemment la version eau de parfum sortie en 2009 et réalisée par Jérôme Épinette qui est plutôt sage et j’attendais un peu cette réinterprétation avec curiosité. La marque en décrit ainsi l’inspiration : « Sublimant la signature olfactive de Blanche, l’Absolu de Parfum plonge plus profondément dans une étreinte réconfortante. La composition aldéhydique familière se fait plus marquée, accentuant l’intensité du musc pour former un cœur floral plus puissant, souligné par le poivre noir en tête et par de riches notes de bois ambré en fond. Un équilibre parfait entre pureté et intensité, un sanctuaire d’amour et d’intimité ». Dès l’envolée, à mon sens, les aldéhydes prennent le dessus sur le poivre noir et le néroli. J’ai, de même, un peu de mal à sentir le coeur construit autour d’un absolu de rose, de violette et de jasmin pour « sauter » directement à un fond cashmeran (peu présent), ambroxan (très développé) et muscs blancs abondants. Il en résulte un parfum « ultra-propre qui n’a pas vraiment su me séduire. Tout d’abord, il est très aldéhydé et très musqué ce qui lui confère quelque chose de synthétique et d’assez aseptisé qui, honnêtement, ne me fait pas très envie. Il trouvera, c’est certain, son public mais je préfère des compositions plus en accord avec mes goûts. Il est tout de même intéressant à essayer car son sillage et sa longévité m’ont semblé intéressants.
J’aime beaucoup le travail d’Olivier Cresp pour sa maison Akro dédiée aux addictions et j’attendais assez impatiemment de découvrir « Breathe », la nouveauté de ce début 2025. Il s’ouvre sur une envolée très aromatique de bergamote et de lavande puis se renforce d’un coeur basé sur un accord salé et aquatique, pas trop calone brute comme je pouvais le craindre, puis le parfums se pose sur des muscs blancs très propres. « Breathe, un parfum inspiré par l’addiction à la nature. Ce sont des paysages à perte de vue, un monde paisible, où la nature est le seul langage. C'est le sentiment de faire partie de quelque chose de plus grand et d'être transporté ailleurs. Breathe est l'incarnation parfaite du pouvoir de la nature : évasion, sérénité, splendeur et simplicité. C'est un parfum qui ressemble à une bouffée d'air frais, un retour au monde pur ». Ce parfum, que je trouve très réussi, m’a paru tout de même beaucoup plus sage que d’autres créations d’Olivier Cresp pour Akro mais cela ne veut pas dire que je ne le trouve pas très réussi. Il est élégant, très « valeur sûre ». C’est une interprétation qui respecte les codes de la fougère tout en évitant de faire « trop classique » voire vieillot. Franchement, j’ai bien aimé même si je sais qu’il n’est résolument pas pour moi.
« Une vibration épicée exotique. Lorsque le poivre rose et le safran s’ouvrent sur la note troublante de la rose Wardia à l’effet animal, associé à la profondeur du Oud, le tout subtilement renforcé par les accents boisés du patchouli, rond et généreux, sur un lit de muscs blancs ». C’est à Fabrice Pellegrin, dont j’aime beaucoup le travail, que la maison Roos & Ross a confié la création de « La Favorite » (à ne pas confondre avec la composition d’Aliénor Massenet pour Penhaligon’s qui porte exactement le même nom), la nouveauté de sa collection classique comme l’est, il faut le dire, ce parfum qui, après une envolée de poivre rose et de safran, fait la part belle à cette rose wardia très fruitée et à un accord oud qui nous emmène sur un fond de patchouli, de santal et de muscs assez doux. Très franchement, ce n’est pas une création au paroxysme de l’originalité même si la qualité de rose utilisée change, au moins un temps, un peu la fragrance des roses et ouds que nous avons l’habitude de sentir. Roos & Ross a voulu un parfum facile à porter, consensuel tout en restant qualitatif et ce n’est pas mois qui vais critiquer cela. En tout cas, « La Favorite » m’a semblé joli, bien fait et particulièrement facile à porter autant qu’à conseiller. Je n’ai pas été vraiment séduit mais c’est un beau parfum qui, je trouve, complète bien l’offre de la marque pour un prix relativement raisonnable.

C’est grâce à Marion de la chaîne YouTube Des Paons Danse Cent Heures que je suis allé sentir « Le Chant des Sirènes 27.1 », le tout nouveau parfum de Pierre Guillaume pour sa collection numéraire. Je n’avais pas vu qu’il était sorti et je me suis rendu à la boutique pour le découvrir. C’est une création qui, je crois, s’inscrit parfaitement dans la démarche et dans le style du parfumeur. Il intègre le thème minéral et la marque le décrit ainsi : « Ce parfum est une vague végétale qui s’élève, semblable à un chant à la surface de l’eau. Une facette fruitée s’installe avec délicatesse, légèrement herbacée. Portée par la douce amertume d’un accord de bois d’amandier, la criste marine aux réminiscences des embruns des côtes sauvages, vient infuser le santal. Sous l’effet de tension de ce sel végétal, ce bois d’ordinaire lacté retrouve une verticalité, un caractère vibrant teinté d’une subtile animalité ». Il s’ouvre sur la carambole, très acidulée, presque sucrée puis viennent des notes de feuille de palissandre, pour un côté légèrement vert, d’opopanax et de bois d’amandier qui confère au coeur quelque chose de doux mais de « solide » à la fois. Le fond de ciste et de santal se pare d’un accord marin qui n’est, heureusement pour moi, pas trop présent. Je ne sais quoi penser de cette composition. Par moment, je l’aime et à d’autres, je m’y habitue un peu trop. J’aime bien l’idée de ce thème minéral mais, pour moi, les notes synthétiques prennent peut-être un peu trop le pas, en toute fin d’évolution pour qu’il me plaise complètement même si, globalement, je le trouve très plaisant et agréable à porter.

« Ode aux pétales veloutés de la fleur, Dominique Ropion livre une interprétation boisée et charnelle de l'iris. Tout commence par un souffle de fraîcheur épicée, s'élevant comme la tige majestueuse de l'iris : le poivre rose et la feuille de curcuma électrisent la feuille de buchu aux accents aromatiques et herbacés. Contrebalancée par la verdeur craquante du galbanum et du lentisque, la précieuse concrète d'iris s'échauffe progressivement sur la peau et révèle des inflexions plus charnelles, à la fois crémeuses et poudrées. La sensualité s'épanouit doucement, portée aux nues par le sillage de Velvet Iris : un écrin tissé par les notes lactées du santal, la chaleur du labdanum, et les vibrations contemporaines de SaffianoTM, une molécule exclusive d'IFF conjuguant la puissance du cuir à la douceur du daim. Véritable velours de peau, Velvet Iris révèle au porté sa signature à la fois puissante et douce comme une caresse. Un sillage hypnotique, élégant et infiniment charnel », tels sont les mots de la marque Essential Parfums pour décrire sa nouveauté 2024, « Velvet Iris » créé donc par Dominique Ropion. Le parfum s’ouvre sur une note d’agathosma, une plante à fleurs originaire d’Afrique du sud que je ne connaissais pas dont je ne peux pas déterminer l’odeur. Elle est associée au poivre rose et au tamarin, qui donnent un côté assez fusant qui nous conduit sur un coeur vert « croquant » de galbanum, de lentisque et, bien évidemment, d’iris pour se poser sur un fond de ciste, de santal et de ce fameux cuir saffiano dont la maison parle dans sa présentation. J’attendais beaucoup de ce parfum et, finalement, je suis assez déçu. Si la tenue est au rendez-vous, en tout cas sur ma peau, je le trouve très convenu et, même si ce n’est pas listé, je sens en fond, une note de bois ambrée très prépondérante. Je ne suis pas certain que je pourrais le porter mais il est facile et nul doute qu’il rencontrera son public.

Le mois de mai a été riche en lancements comme les précédents d’ailleurs et je crois qu’il y en a un peu pour tous les goûts. Entre coups de coeur et déceptions, il y a une marge et elle est présente tout au long de mon article. J’ai un vrai coup de coeur pour « Mandi Rhubi » mais je pense que je lui consacrerai un article dans les prochaines semaines car, vraiment il m’a plu. C’est, une fragrance originale que j’aime beaucoup. En tout cas, il y en a pour tous les goûts et j’aimerai bien avoir vos retours.
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