Nouveautés mai 2024
En mai, il y a eu encore des sorties notables mais, finalement, beaucoup mois qu’en mars et en avril. J’ai découvert, senti, essayé des parfums et je vais essayer de vous donner mon ressenti de mon mieux. En tout cas, ce que j’ai pu découvrir constitue une sélection pour le moins éclectique. De parfum en parfum de choix en choix, les maisons parfois restent dans un certains classicisme que je peux trouver rassurant mais parfois, ils nous emmènent sur des terrains olfactifs inattendus, parfois plus difficiles à porter, ce qui peut-être aussi générateur de coups de coeur. Alors, en aurai-je eu un en ce mois de mai ? Rien n’est dit, tout est à essayer.
Ma première découverte est sortie en avril et il s’agit de « Berbera », le dernier opus de la maison Nissaba créé par Fabrice Pellegrin et Coralie Spicher. J’ai découvert toutes les compositions de la marque en même temps car je ne la connaissais pas et je me suis arrêté sur celle-ci que je trouve très réussi. L’un des parfumeurs en décrit ainsi l’inspiration : « Berbera ça m’inspire le voyage, ça m’inspire aussi le mystère. Et ce qui m’inspire le plus, c’est surtout cette verticalité qu’il y a dans ce parfum. Cette colonne vertébrale qui est faite autour de l’encens à tous les niveaux, en tête, en cœur, et en fonds. On a utilisé la même qualité d’encens mais extrait de façons différentes. La combinaison de ces trois encens fait la verticalité du jus, et le fil conducteur de ce parfum Cette combinaison qui est faite avec la myrrhe et l’opoponax vont apporter un effet balsamique a cet encens, lui donner de la profondeur et encore un peu plus de mystère. Illustrer cette corne de l’Afrique à travers des ingrédients, de magnifier ces ingrédients, pour moi c’était un terrain de jeu extraordinaire. Et j’espère que quand vous sentirez ce parfum, vous aurez autant de plaisir à ce que j’ai eu à le créer ». Il s’agit-là d’un parfum résineux et je le trouve assez clivant. Il s’ouvre avec des notes d’encens et d’élémi rehaussées d’épices telles le poivre noir et la noix de muscade puis vient un coeur de myrrhe très étonnant et conjugué avec un accord cuir puis un fond d’opoponax et d’ambre. L’encens est présent tout au long de l’évolution du parfum. Dit comme cela, « Berbera » n’est absolument pas pour moi. Il est ethnique, brut, très étonnant et je pense qu’il va plaire ou rebuter. Certes, c’est une invitation au voyage mais je ne suis pas certain de pouvoir le porter ni de pouvoir le sentir sur un temps prolongé. Je pense que c’est un parfum plaira peut-être plus aux jeunes générations car je le trouve assez en rupture avec ce qui avait été fait avant.
J’avais découvert « Mandarino di Sicilia », qui est la nouveauté de mai 2024 chez Acqua di Parma en avant-première mais j’attendais un peu pour en parler que le parfum sorte. « Blu Mediterraneo Mandarino di Sicilia est un parfum inspiré par les paysages ensoleillés de la Sicile, où l’architecture et la culture fusionnent avec la splendeur de la nature, incarnant l’Arte di Vivere italien comme un état d’esprit. Le parfum mélange des notes fraîches et vertes de mandarine avec un cœur d’agrumes italiens, créant une sensation vive et rafraîchissante ». Je suis toujours un peu dubitatif lorsque je découvre de nouvelles mandarines car j’aime tellement celle de Perris Monte Carlo que je trouve qu’elles soutiennent rarement la comparaison or cette création me plait quand même pas mal. Je ne suis pas un adepte des parfums hespéridés mais, parfois, au détour d’une découverte ou d’une autre, je peux être séduit. C’est plutôt le cas avec cette nouveauté qui m’a semblée très bien réussie. Le départ est très frais avec des notes de mandarine vertes presque acidulées, de bergamote, de citron et d’orange sanguine et l’impression s’accentue lorsque l’on arrive sur un très joli coeur de petit grain et de menthe verte mais c’est avec le fond boisé de patchouli et de cèdre auquel le parfumeur a ajouté, je pense y mettre un peu de douceur, des muscs blancs très enveloppants. Pour ma part, et même si j’ai aimé découvrir « Madarino di Sicilia » car il est, objectivement bien réussi, je n’ai pas eu de coup de coeur. Il faut dire que je ne suis pas spécialement attiré, comme je le précisais, par les parfums hespéridés. Je ne suis pas certain de les porter régulièrement à quelques exceptions près.
Il y a déjà un petit moment que « Le Figuier du Mas Saba », la nouveauté de La Petite Madeleine est sortie mais je ne l’avais pas encore découverte. Voilà qui est chose faite. Je ne parle pas souvent de cette maison qui est très confidentielle encore et j’ai tort car les parfums sont bien faits, la démarche est eco-responsable ce qui est toujours un plus, le flaconnage épuré à l’image des créations et j’aime beaucoup cette manière de me parfumer. Avec ce parfum, la marque explore une note qui est toujours un peu compliquée pour moi car je me situe entre attirance et répulsion. C’est Paul Guerlain, dont j’entends de plus en plus parler, qui a signé cette fragrance. Le départ est un peu amer avec une note de pamplemousse un peu amère et qui accroche tout de suite par son originalité. Ensuite vient un coeur basé sur un accord figue assez réaliste et un peu lacté qui ne me rappelle finalement pas vraiment les autres parfums dans lesquels cette note est travaillée en majeur car le fond est constitué essentiellement d’une très belle qualité de vétiver. Globalement, j’ai bien aimé le côté faussement solinote de la création car, quand on y prête un peu attention, on découvre plein de petites facettes toute en finesse, ce qui semble être la signature de Paul Guerlain. Je trouve que, déjà, toutes les créations qu’il a pu réaliser ont ce côté élégant et un peu naturaliste. Il y a un côté limpide que j’aime bien.
« L’Eau Pâle » est le nouvel opus de la toute récente collection Courrèges. J’ai eu l’occasion de le découvrir et je l’ai trouvé plutôt joli. « Récit d’un soir d’été, d’un retour de plage sous un ciel étoilé, de souvenirs délavés par l’écume de la nuit. Façonnée par le paysage olfactif d’une île méditerranéenne, cette fragrance éthérée distille la sève du benjoin dans un cœur aquarelle réhaussé par un zeste de citron et une pointe de lavandin. L’eau pâle ne tarit pas d’impressions superposées, la ténacité du costus lestant l’accord et lui procurant une singularité rémanente. Equilibre en demi-teintes, cette eau de parfum raconte l’évanescence d’un crépuscule opalin ». Contenu dans un très beau flacon qui, effectivement, évoque une eau tranquille mais aussi une porcelaine ou une opaline, ce parfum s’ouvre sur des notes de citron et de poivre rose qui demeurent assez douces puis vient un coeur de petit grain et de lavande adouci par des notes vanillées. Enfin, sur la peau, se développe un fond d’une grande délicatesse d’iris, de vétiver et de benjoin soutenu par l’ambroxan qui est un peu le fil conducteur de toute la collection mais qui, dans « L’Eau Pâle », sait se faire discret. Globalement, j’ai bien aimé la création mais je ne suis pas certain que je pourrais porter ce parfum régulièrement car il est peut-être un peu trop aromatique pour moi. En revanche, je trouve qu’il est réussi et qu’il est très sympa à découvrir.
Je n’ai jamais parlé du parfum « Le Musc et La Peau 4.1» version eau de parfum créé par Pierre Guillaume en 2016 pour la collection numéraire de sa marque éponyme même si je suis pleinement conscient qu’il s’agit-là d’un des bests de sa maison. Je le connais mais il ne m’a pas vraiment marqué aussi ai-je mis un certain temps à découvrir « Le Musc et La Peau » extrait de parfum qui a été lancé ce printemps. C’est maintenant chose faite. Le postulat est un parfum qui « sent nous mais en mieux ». « Sa Peau… et puis la peau : enveloppe sensorielle fragile, qui abrite notre humanité » tout un programme ! Tout comme l’eau de parfum, cette version extrait est un travail autour des muscs blancs st notamment du musc hypralone, une molécule très odorante à laquelle le parfumeur a adjoint un lait de romarin, des notes d’ylang-ylang, de cèdre, de santal et un accord d’ambre. Je suis parfois un peu anosmique aux muscs blancs et c’est assez le cas avec l’eau de parfum. J’espérais donc qu’il n’en serait pas de même avec cette version extrait mais, si je sens très bien le lait de romarin sur ma peau, et ça me plait beaucoup d’ailleurs, le parfum s’éteint de la même manière, en tout cas de ce que je peux en percevoir. Je ne dirai pas qu’il n’est pas réussi mais seulement que je ne suis pas la bonne personne pour en parler. J’avais très envie de l’aimer et je suis resté malheureusement sur ma faim. Je vous laisse donc vous faire votre propre opinion et j’espère que le parfum vous touchera plus que moi.

« Depuis que nous tombons amoureux, nous préparons des potions pour provoquer ce sentiment chez les autres. Nous les appelions des philtres. Ceux-ci, une fois bu, feraient tomber le destinataire follement amoureux du donateur. Telle était l’histoire de Tristan et Isolde et le sort réservé à Titania dans Le Songe d’une nuit d’été », tels sont les mots d’Hiram Green pour expliquer l’inspiration qui a été la sienne pour créer « Philtre », son tout nouveau parfum 100% naturel. Il s’ouvre sur une envolée de notes vertes et, apparemment, il a utilisé des tiges de fleurs et de clou de girofle puis vient un coeur de rose, d’oeillet et de jasmin. Je dois dire que, à ce stade de l’évolution, en tout cas sur ma peau, je sens des notes miellées à la fois rondes et épicées. Au bout d’un certain temps, le parfum se pose sur un fond de résines naturelles et de vanille. Je ne suis pas toujours attiré par le travail d’Hiram Green et les notes miellées pourraient un peu me déplaire pourtant il n’en n’est rien. Ce floral, épicé, poivré même, évolue très bien. Je le trouve très dense et je ne sais pas si je pourrais me l’approprier mais je dois dire qu’il me semble quand même très réussi et surtout complètement maîtrisé, ce qui n’est pas toujours le cas dans la marque. Je suis, en revanche, un peu déçu du changement de flacon. Je crois que je préférais la première version mais ce n’est qu’un détail.
Le dernier parfum de ma sélection n’est pas, à proprement parler, une nouveauté puisqu’il est né en 2022 mais je viens de le découvrir donc, pour moi, il est totalement inédit. Il s’agit de « Paradisi », créé par Euan McCall pour sa marque Jorum Studio. Il fait partie de la collection Mainline et je le trouve assez facile à porter finalement. « Avec une ouverture onctueuse de notes de fruits exotiques et presque indescriptibles et d'huiles d'agrumes augmentées, Paradisi présente une fraîcheur inédite et une étrange familiarité, bien que provenant d'un fruit que vous n'avez jamais connu auparavant. Le secret réside ici dans la collision entre des extraits spécifiques d'agrumes et des aldéhydes clés articulés autour d'une extraction particulière de baies, qui est ensuite enfouie dans la formule utilisée principalement pour ses secrets cachés sur ses propriétés aromatiques ». Le départ est résolument un duo d’agrumes et d’aldéhydes puis vient un coeur très étonnant qui s’avère être d’une grande fraîcheur puis, le parfum se fait plus naturaliste avec un très bel absolu de mousse d’arbres et un accord champignon puis, au fond, la création se fait plus classique avec des notes de cèdre très sèches et pourtant d’une jolie élégance car le patchouli, dont la qualité n’est pas à démontrer, l’équilibre pas mal. Je trouve qu’il a presque un côté terreux et pourtant je ne crois pas qu’il contienne de l’iris. Globalement, j’ai bien aimé « Paradisi ». Je le trouve très réussi et je pense que je pourrais le porter. Il a presque un côté chypre moderne. Je pourrais tout à fait le porter.
Le mois de main a été quand même assez calme en ce qui concerne les sorties ou tout au moins les nouveautés que j’ai eu l’occasion de découvrir. Je ne suis pas certain d’avoir vraiment eu un coup de coeur mais il y a quand même de belles créations à découvrir. J’espérais un peu que quelques lancements dont j’ai entendu parler se feraient ce mois-ci mais il n’en n’a rien été. Juin nous réservera sans doute quelques surprises, j’en ai découvert une ou deux en avant-première mais je n’en parlerai qu’une fois que les sorties en boutique seront faites. En attendant, j’espère que vous aurez senti l’un des parfums dont je vous ai parlé et que vous viendrez me dire ce que vous en avez pensé.
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