Nouveautés septembre 2024
Comme toujours, au mois de septembre, a été riche en sorties attendues. Plusieurs maisons très connues et d’autres moins, ont proposé leur nouvelle création. Je dois dire que, une fois encore, j’ai pris beaucoup de plaisir à aller tester ces nouveautés en boutique et, pour celles qui m’ont le plus séduit, à les essayer à tête et à peau reposée chez moi, tranquillement. J’ai fait, c’est vrai, encore de très belles découvertes et je vais essayer de restituer, comme chaque mois, mes impressions. J’espère que cela vous donnera envie. N’hésitez pas à échanger avec moi, je répondrai à tout le monde. Allez, partons à la découvertes des nouveaux parfums de septembre.
« The Dandy est un hommage aux nuits sans fin. Le whisky vintage du fût de chêne nage sur une fin fruitée de bergamote et de framboise. Une célébration mêlée d’épices », tels sont les mots de Penhaligon’s pour décrire le tout nouvel opus des British Tales créé par Fabrice Pellegrin. L’envolée est très originale avec un accord whisky mélangé à la bergamote et à des notes de framboise puis vient un coeur de cèdre et un fond de bois de chêne. « D’abord les notes de tête. Whisky on the rocks, servi depuis le fût. La framboise et la bergamote imposent leur rythme, font tourner les têtes. Puis viennent les notes de fond : ambrox, chêne, bois de cèdre et fumée. Puis-je vous resservir ? ». J’étais très en attente de « The Dandy » depuis que je savais qu’il allait sortir. Alors, on ne va pas se mentir, il plaira plutôt aux hommes par ce côté très boisés mais moi je suis un peu à contre-courant et je me demande s’il ne serait pas encore plus beau sur une peau féminine. C’est un parfum très original, un rien subversif. J’avais peur de la note de framboise mais elle s’intègre parfaitement dans la pyramide et Fabrice Pellegrin a su donner le ton de ce parfum très étonnant. J’aime aussi le fond avec un côté genièvre qui me plait beaucoup. De plus, il faut que je fasse une mention spéciale à l’étiquette du flacon iconique et à la boite de « The Dandy ». On se croirait dans l’Orient-Express des années trente. C’est comme s’il sortait d’un épisode de la série « Hercule Poirot » avec David Suchet ou encore comme s’il était posé sur la tablette d’Albert Fnney dans le film de Sidney Lumet. J’aime bien « The Dandy », il répond tout à fait à mes attentes, mais il est, comme je le pressentais, très boisé donc un peu éloigné de mes goûts alors je ne suis pas certain de pouvoir le porter pourtant il m’attire, je ne saurais dire pourquoi.
« Old Fashioned » est le nouveau parfum de la collection des liqueurs de By Kilian. Je ne peux pas dire que j’attendais grand-chose de cette réalisation de Sidonie Lancesseur mais j’ai bien aimé le découvrir. « Old Fashioned est un nouveau parfum d'héritage et de sophistication, avec des accords de whisky inspirés par la structure gustative complexe d'un single malt de 18 ans d’âge ». Il s’ouvre avec des notes de blé et de davana qui nous emmènent sur un coeur de cèdre et d’immortelle puis un fond de baume de tolu et de styrax. J’ai essayé ce parfum sur ma peau et je lui trouve une certaine élégance dans ce style liquoreux qui peut parfois dérouter. Si je veux être objectif, je le trouve très élégant et super bien réalisé avec ce qu’il faut d’originalité. Il est efficace, peut-être plus encore que « Angel’Share ». En tout cas, c’est un parfum qui s’inscrit tout à fait dans ce que les clients de la marque recherchent. En outre, je le trouve réussi. En le réessayant, je me suis rendu compte qu’il m’entêtait voire me dérangeait un peu et je n’ai, finalement, pas eu de coup de coeur. Il n’en demeure pas moins une jolie découverte.
Chez Guerlain, exit la collection Les Absolus d’Orient et entrée des Absolus Allegoria. Dans un nouveau flacon, on retrouve « Cuir Intense », « Oud Essentiel », « Patchouli Ardent », « Épices Exquises » et « Santal Intense » et la collection compte une nouveauté « Rose Amira » que j’avais découvert en avant-première cet été. « Rose Amira est un hommage nocturne à la reine des fleurs, senteur incontournable et icône de la parfumerie. Dans ce voyage au cœur d’un jardin persan, la rose dévoile son parfum le plus sensuel. Traversée par les volutes sacrées de l’encens et la chaleur du patchouli, la fleur majestueuse se révèle entre force et douceur dans un halo de muscs ». Delphine Jelk réinvente la rose orientale avec un très bel absolu et des notes de patchouli qui donne un petit côté profond que je trouve fort agréable. Delphine Jelk explique : « Rose Amira, c’est ma vision de la rose, somptueuse et sensuelle dans le secret de la nuit, une rose sur pied, tournée vers la lune, dans un sillage poétique et nocturne ». J’ai quand même bien aimé cette rose boisée, certes très consensuelle mais agréable à porter et facile à conseiller. Delphine Jelk a quand même mis l’accent sur les belles matières pour réaliser un parfum qui peut vite devenir une signature pour celles et ceux qui aiment ce type de parfum. Je ne dirai pas que c’est du « jamais senti » mais, franchement, c’est réussi et agréable. Parfois, je nous n’avons pas envie de plus.
« Un acronyme poétique et mystérieux. Une eau de parfum charnelle au sillage sensuellement lumineux, éclatant et généreux », tels sont les mots de Maison Francis Kurkdjian pour décrire l’inspiration de « APOM » (« A Part OF Me »), sa nouvelle eau de parfum qui est sortie en septembre. Le postulat de départ est de marier la lavande et la fleur d’oranger. L’idée est originale et séduisante. En général, je ne suis pas très passionné par les parfums de la marque mais l’idée me plaisait alors j’ai essayé cette nouveauté directement sur ma peau et, le moins que l’on puisse dire, c’est que la tenue est aux rendez-vous. Dès l’envolée, il y a une note solaire, ronde, un peu ylang-ylang ou fleur de frangipanier puis vient vraiment la dualité lavande et fleur d’oranger. Je dois dire que je n’ai pas tellement accroché finalement d’autant que la fin de l’évolution et les notes de fond très cèdre ne m’ont pas convaincu. En ce qui concerne la qualité, je n’ai rien à redire car elle est atomique. Je le sentais encore après la douche sur ma main. J’en était presque agacé. « APOM » est un parfum que je trouve vraiment qualitatif mais la création ne me parle pas. C’est ainsi. Je crois que je ne suis pas forcément très fan de la signature de Francis Kurkdjian. Cette nouveauté ne fait pas exception à la règle. Je passe donc mon tour. Ceci dit, je suis sûr qu’il rencontrera son public.
« Ce parfum monastique confesse l’atmosphère d’un jardin des simples. Au coeur d’un cloître imprégné d’encens, règne une Iris abbatiale. Les notes a cappella et aromatiques invoquent la renaissance Italienne », tels sont les mots d’Anaïs Biguine pour expliquer son inspiration qui l’a menée à créer « Erborista », le tout nouveau parfum de sa maison Chapel Factory dédiée, je le rappelle, à des compositions venues de la spiritualité sous toutes ses formes. Sur le papier, il y a vraiment de l’idée avec un départ de bergamote, de sauge et d’armoise qui rejoint un coeur de lavandin, de romarin mais aussi d’iris puis un fond d’encens, d’ambre et de cèdre. J’ai énormément d’attirance pour les univers d’Anaïs Biguine en général mais je ne peux pas dire que j’adhère tellement à Chapel Factori et Gri Gri. C’est ma sensiblité. Objectivement, « Erborista » est assez original pour un aromatique notamment grâce à la présence de l’iris. Ceci dit, il ne me touche pas. Je ne saurais dire pourquoi. Sur ma peau, il est très tenace, joli, facile à porter mais pas forcément inoubliable. Je lui préfère « Morris » sorti dans la collection Jardins d’Écrivains avant l’été et vraiment nettement.
Il y avait des lustres qu’une vraie nouveauté n’était pas entrée dans les collections permanentes de Jo Malone London aussi j’attendais beaucoup « Hinoki & Cedarwood » qui est lancé ce mois-ci dans les Cologne Intense. Il s’agit une fois encore d’un boisé. Décidément, cette famille olfactive semble avoir inspiré les parfumeurs cet automne. Cette fois, c’est au Japon que la marque nous emmène avec un parfum construit autour de ce bois sacré et utilisé dans plusieurs rituels à la fois religieux et de bien être. « Au cœur de la nature japonaise, la présence de l'arbre hinoki est perceptible à travers le rituel du bain de forêt. Suivez une fusion immersive de notes aromatiques nettes et d'intensité boisée avec un sillage puissant d'élégant bois de cèdre et d'hinoki. Intensément frais et unique ». Le départ est résolument frais et aromatique. J’identifie des aldéhydes puis vient un coeur original de bois d’hinoki très aromatique, frais et intense. Le cèdre, très boisé, très bien vu, soutient la fragrance et force m’est de constater que ce parfum, qui plaira peut-être un peu plus aux hommes, est très original et intéressant. Je regrette que la marque ne communique pas sur le nom du parfumeur car « Hinoki & Cedarwood » est très intéressant. Ce n’est pas forcément un parfum pour moi mais je l’ai trouvé très bien réalisé et singulier. Nous avons attendu beaucoup pour cette nouveauté mais ça valait la peine.
C’est Sonia Constant et Olivier Gillotin qui ont créé le nouveau flanker de Tom Ford, « Eau d’Ombré Leather ». Je n’avais pas trop envie d’en parler mais, finalement, j’’ai bien aimé. Je ne vais pas forcément développer mais je trouve que cette version est très jolie, facile à porter et très bien réalisée. La pyramide olfactive est assez simple. Les parfumeurs ont gardé la colonne vertébrale de l’original en y ajoutant des nuances, par exemple une envolée très épicée de cardamome, de gingembre et de coriandre qui nous emmène sur le coeur construit autour d’un accord cuir et de notes de vanilles. Il est peut-être un peu moins sec mais je le trouve plus délicat que dans la version parfum. J’ai assez aimé le développement jusqu’à un certain point. Le fond d’ambrofix est, à mon goût, un peu trop synthétique. « imaginée par Tom Ford, l'eau de toilette Eau D'Ombré Leather ne ressemble à aucune autre. C'est une composition intensément rayonnante, fusionnant l'ambre riche, la vanille, le cuir incandescent et des épices vivifiantes. On y retrouve des essences de gingembre frais, de coriandre et de cardamome qui enflamment une ouverture audacieuse, capturant l'aube d'un nouveau jour dans l'Ouest américain. Pour finir, une teinture de vanille attise un accord cuir incandescent – une flamme sensuelle ancrée dans un paysage d'ambre riche et de bois miellés. Inoubliable », telle est la description qu’en donne la marque. Pour moi, c’est un joli parfum mais il ne retient pas plus que ça mon attention si ce n’est que je le trouve plus facile à porter.
« Dilshad 17.1 » ou celui qui apporte le bonheur… Tel est le point de départ du nouveau parfum de Pierre Guillaume. « La complexité de la tubéreuse et sa voluptueuse étrangeté en font une beauté difficile à marier. Quand des accords machos de cuirs animalisés n’essaient pas de la faire taire, on l’entoure de faire-valoir. Le jasmin et la fleur d’oranger jouant des “seconds rôles diplomatiques” fréquents. C’est dans la pistache que Pierre Guillaume a trouvé un alter ego pouvant répondre coup pour coup à la Diva florale. L’amertume et les notes vertes qui résonnent naturellement en elles forment le lien cultivé par le parfumeur. Les fleurs de tubéreuse semblent infuser un bain de musc et de lait d’amande, délicate évocation de la technique de l’enfleurage ». C’est Marion de la chaîne YouTube Des Paons Danse Cent Heures qui a attiré mon attention sur cette création complexe, assez étonnante il faut le dire. Le départ de pistache iranienne est un peu difficile pour moi mais, très vite, la tubéreuse et le lait d’amande au coeur, vient adoucir ce côté un peu abrupte. Il faut attendre un moment assez long pour que les notes de fond d’opoponax et de muscs blancs viennent faire remplir leur fonction, celle de fixer une fragrance qui se fait élégante, moins synthétique que j’aurais pu le croire. Avec « Dilshad », Pierre Guillaume donne de la tubéreuse une interprétation inédite. Je remercie Marion car j’aurais pu passer à côté de ce parfum que je trouve, ma foi, très réussi. Je pourrais parfaitement le porter. Il oscille entre notes vertes et un peu salées et pistache torréfiée. La tubéreuse, dans tout cela, trouve aussi sa place. C’est une très jolie création. « Dilshad signifie “Celui qui apporte le bonheur” en Perse, clin d’œil à la pistache d’Iran »… tout est dit.
« Ambre Supermassive » est le nouvel opus de la maison Les Eaux Primordiales. Il a été composé par Arnaud Poulain et les créatrices de Studio Flair. « Notre nouvel extrait de parfum, Ambre Supermassive, est inspiré par la beauté mystique de l'ambre rouge, révélant la profondeur et la chaleur de cette pierre précieuse. Son parfum liquoreux, à la fois fruité et épicé, captive les sens et trouble l’esprit. Les effluves de vanille noire et de tabac traversent l’espace et le temps et laissent un sillage magnétique infini ». Après une envolée de pêche, e pomme, de cannelle, d’ananas mais aussi de sésame, vient un coeur rond de rose, d’héliotrope très amandé, de miel et de rhum rafraichi un peu par la cardamome. Jusque là, sur ma peau, le parfum est très joli, peut-être un peu trop suave pour mon goût mais il s’avère agréable. En revanche, le fond construit autour d’un accord ambré, avec des notes de tabac, de vanille noire et de muscs me dérange un peu par un côté très safrané. Attention, je ne dis pas que je ne le trouve pas réussi mais il n’entre pas vraiment dans mes goûts. Pour ce qui est des parfums ambrés, je les préfère déjà dans une dilution plus importante et, sans doute, un peu plus facettées. « Ambre Supermassive » porte très bien son nom. C’est un parfum très puissant, dense, presque épais et il n’est pas tout à fait ce que je pourrais porter facilement. Pour moi, il est peut-être aussi un peu « classique » malgré un départ assez original. Il ne m’a pas complètement séduit mais c’est un parfum, et ça se sent, très qualitatif, élégant et qui, j’en suis certain, trouvera son public.
« La scène se déroule dans un lieu mystérieux et confidentiel, au détour d’une rue tumultueuse. Là, à l’abri de la clameur, se dégage une chaleur lumineuse. Un bois de oud millénaire se consume, lentement. Les crépitements du bois et ses volutes parfumées confèrent à l’instant une authenticité ancestrale. Le moment est comme suspendu. Chaque chose est à sa place. Face à soi, une silhouette décrypte les esquisses laissées par le marc de café. Son art divinatoire porte un nom, la cafédomancie. D’une voix envoûtante, elle présage l’avenir, nous transportant dans un tourbillon vers un espace-temps autre, où des réalités alternatives s’entrechoquent. Les sens sont bouleversés, les mondes et le temps transcendés. Le rêve dépasse la réalité. Une scène entre mystique et sacré, imitant un jeu de clair-obscur », tels sont les mots de la maison Caron pour décrire « Oud Excelsa », le tout dernier parfum créé par Jean Jacques avant son départ vers d’autres horizons. Depuis « Secret de Oud », à la grande époque Alès, la marque n’avait pas proposé de création autour de cette matière première pourtant fort à la mode. Jean Jacques le décrit ainsi : « Oud Excelsa est un parfum boisé envoûtant et lumineux, où l’exceptionnelle essence de oud rencontre les effluves corsés du café ». Il s’agit-là d’un parfum complexe construit autour d’un oud vietnamien associé à un absolu de ciste, une essence de bois de bouleau, des notes de cèdre de l’Atlas et de papyrus indien. À cette construction boisé, le parfumeur a ajouté un extrait de café, de cardamome et de rose de Bulgarie. Vous le savez, je ne suis pas un fan de oud et n’était pas pressé de découvrir ce parfum pourtant j’y suis allé. Je l’ai même essayé sur la peau. Le départ est très « biquette » si j’ose dire mais, très vite, la dualité du oud et des ingrédients boisés avec le café créée une sorte d’équilibre. En toute fin d’évolution, sur ma peau, il ne reste plus que le oud, la rose et le café. Le parfum est assez élégant mais, une fois de plus, il n’est vraiment pas pour moi. Je vous laisse donc tester cette nouveauté si le coeur vous en dit mais je ne pourrais pas le porter même si je trouve que, artistiquement, il est intéressant.
La nouvelle création de la collection des eaux de parfum de Trudon a pour nom « Absolu ». Je l’ai essayée et je trouve qu’elle renoue avec une belle tradition de la parfumerie fine française. « Avec Absolu, la collection de parfums Trudon s’enrichit d’une neuvième senteur intense, capiteuse et addictive : l’absolu de fleur d’oranger, hommage direct à Louis XIV, son pouvoir et son adoration pour cette fleur aujourd’hui emblématique de la haute parfumerie ». Le parfum s’ouvre sur des notes de cardamome, de mandarine avec un versant un peu safrané. Le coeur d’iris, de fleur d’oranger est intensifié par des traces d’encens puis le parfum se pose sur un fond de bois de gaïac légèrement cireux et gourmand, de cèdre et de fève tonka. Globalement, j’ai trouvé que « Absolu » était très réussi. La marque ne communique pas sur le parfumeur qui a réalisé cette composition très bien construite. Je pense que c’est dommage car d’habitude, nous le savons presque toujours. En tout cas, il m’a plu même si je le trouve vraiment très classique, peut-être un peu trop. Je pense que Trudon voulait un ambré très élégant pour remplacer « Olim » que je trouvais peut-être plus moderne. Reste que « Absolu » a tout pour devenir un succès et c’est tout le mal que je luis souhaite car il est vraiment très qualitatif et bien réalisé.
« Dans les méandres luxuriants d’un jardin à la Française, trois hommes, intrigués par une senteur, se lancent à sa recherche. D’où vient ce parfum ? Les hommes se faufilent, se perdent dans son sillage vert et éclatant, mais persistent. La femme se fond dans la verdure, se cache parmi les buis. Seul le parfum et la vivacité des agrumes enveloppée d’un trio audacieux de Vétiver, demeurent. Quel est ce mystérieux parfum ? Ils débouchent dans une clairière où la femme abandonne le flacon de parfum sur un piedéstal. Un des hommes s’approche et s’empare du flacon. Le parfum est désormais le sien ». « Ex-Vétiver » est le nouvel opus imaginé par Romano Ricci pour sa marque Juliette Has a Gun. Je l’ai découvert en avant première et je dois dire qu’il ma bien plu. « Ce parfum est une overdose de Vétiver avec pas moins de 3 variétés différentes dans la formule : Vétiver d’Haïti, d’Inde et d’Indonésie. De plus, comme « Ex » en latin signifie « issu de », la traduction francaise d’Ex Vetiver serait donc « issu du vétiver » ! ». Romano Ricci joue sur l’androgynie avec ce parfum ambigu, terriblement séducteur qui casse les codes du vétiver masculin auquel on est habitué en parfumerie. Vraiment il peut séduire les femmes autant que les hommes et même si elles ne sont pas trop fan de cette matière. Après une envolée de bergamote et de citron très classique, vient un coeur de trois vétivers différents (Indonésie, Inde et Haïti) qui lui donne quelque chose de très facetté. Le fond d’ambroxan et de muscs blancs sera mon petit bémol. Je le trouve un peu synthétique et il donne quelque chose d’un peu moins qualitatif que le reste du développement. Il n’en reste pas moins que je suis assez séduit par « Ex Vétiver ». J’irai même jusqu’à dire qu’il s’avère, à ce jour l’un de mes Juliette préférés.
« Nouvelle incarnation de la gamme Hyper Courreges imaginée par Nicolas Di Felice, ‘Hyper Iris’ figure un élan végétal articulé autour de l’iris dont la vivacité évoque l’éclat savant du miroir. Eau d’éclat, reflet de rhizome d’iris, une eau de parfum androgyne nichée sur un accord poudré de feuilles de violette. Végétal et feutré, ce bouquet tire sa tonicité du bois cèdre repensant le parfum floral comme un élixir miroir qui reflète une personnalité haute en contrastes ». « Hyper Iris » est le nouvel opus de la collection Hyper de Courreges qui met en avant une matière première. L’exercice est un peu « casse-gueule ». En effet, cette matière première, autre reine de la parfumerie, est un peu utilisée, qu’elle soit naturelle ou synthétique, à toutes les sauces ces derniers mois et pas toujours de la plus belle manière qui soit. Très franchement, je trouve que, si les premiers parfums de cette collection sortaient un peu des sentiers battus, celui-ci est beaucoup plus ordinaire. C’est un iris vanillé et blindé d’ambroxan. Très franchement, il ne m’a pas plu. Je l’ai trouvé assez « déjà senti » et c’est vrai que, s’il s’avère facile à porter, il n’est pas forcément bien vu. Je trouve cela dommage. C’est vrai que la collection est assez réussie dans son ensemble mais un nouveau parfum s’avère finalement redondant.
Un nouveau parfum chez Perris Monte Carlo est toujours un évènement pour moi car j’ai un vrai attachement à la fois pour la marque et pour son fondateur qui est aussi l’un des créateurs Gian Luca Perris. Je ne sais pas si c’est lui qui a composé « Encens Sacré », que j’avais découvert en avant-première avant l’été et qui, comme toujours, met en avant la matière première dont il porte le nom. Il fait partie de la Black Collection qui est la plus développée et je l’ai trouvé très intéressant bien qu’il soit très éloigné de mes gouts. « Encens Sacré est né de la recherche d'un équilibre sublime entre deux nuances olfactives d'encens : l'essence extraite par distillation, avec une note douce, minérale, balsamique, et l'essence obtenue par distillation à haute température, offrant la véritable impression d'encens brûlé, rendant hommage à l'art ancien de la fumigation. Soutenant cette dualité, un cœur floral de Rose du Maroc et de Jasmin et une base chaleureuse d'Ambre, de Patchouli et de Bois de Santal ». L’encens utilisé, en tête et en coeur vient de Somalie et il est associé à un absolu de rose du Maroc et de jasmin puis le parfum se pose sur un fond d’ambre, de bois de santal et de patchouli. Boisé, parfois rond et fumé ce parfum est particulièrement délicatement travaillé. C’est une composition toute en facettes. Il faut que je le réessaye sur la peau mais j’ai le souvenir d’un parfum chaud et froid, bien sûr comme un résultat de fumigation. Il n’est pas pour moi mais je dois bien admettre que c’est une réussite. Pour une fois, je vais essayer de me montrer objectif et de le dire. « Encens Sacré » est l’un des plus beaux parfums autour de cette matière que je connaisse.
En général, je ne suis jamais vraiment pressé de découvrir une nouveauté de la maison Parfums de Marly mais « Palatine » a été l’exception qui confirme la règle peut-être parce que le duo lavandin et violette m’intriguait ou alors était-ce la personnalité truculente et controversée de la belle-soeur de Louis XIV dont il porte le nom. Julien Sprecher, fondateur de la marque explique : « La Princesse Palatine était une figure atypique, décalée. Sa personnalité a quelque chose de radicalement moderne qui me rappelle la liberté des jeunes femmes d’aujourd’hui, qui osent s’affirmer telles qu’elles sont ». Le créateur (la marque ne communique pas sur son nom hélas) revisite ici un thème cher à la parfumerie fine française en évitant soigneusement les écueils du « trop souvent senti ». En effet, le parfum s’ouvre sur un accord poire que je ne sens pas trop et qui est associé, comme souvent, à la bergamote et à la douceur de la mandarine. Au coeur, on retrouve une violette ni trop poudrée, ni trop « bonbon » mais plutôt associé à des fleurs blanches et à cette note singulière de lavandin. Le fond du parfum, très joli sur peau d’ailleurs est une association plus classique de santal et de muscs blancs. « Palatine revisite le pétale de violette, une note que l’on a tendance à percevoir comme traditionnelle, pour en faire l’héroïne d’une composition au contraire très contemporaine, inattendue. Un mélange de matières nobles et de technologie dernière génération, une déclaration à toutes celles qui n’ont pas peur d’embrasser leur singularité ». J’ai entendu que la marque voulait toucher une clientèle plutôt jeune mais je ne suis pas certain que ce parfum ne plaira plutôt à un public féminin plutôt classique chic. « Palatine » a un côté romantique, c’est certain et je dois dire tout de même que je l’ai trouvé, tout simplement, agréable à sentir. Pour moi, il est quand même féminin comme son ravissant flacon et je ne pourrais pas le porter mais, et c’est indéniable, il est mon préféré dans la marque.
C’est un peu au compte-goutte que je découvre The Estée Lauder Legacy Collection car, pour l’instant, je n’ai pu avoir sous le nez que des échantillons car elle n’est pas distribuée à Lyon. De ce que j’ai senti dont la direction artistique a été assurée par Frédéric Malle, ressort nettement « Private Collection Legacy » créé par Anne Flipo et qui n’a rien à voir avec l’original. « Un bouquet verdoyant d'où émane un pur raffinement : une symphonie de notes vertes, un accord unique d'estragon, de basilic et de galbanum, un mélange créatif entre le santal et le patchouli. Réinventé par Frédéric Malle, Private Collection Legacy permet à l'accord vert original de briller, en le soutenant avec la Rose et le Jasmin, mais de façon contemporaine. Un labyrinthe de vert flamboyant parsemé de couleurs. Audacieux et sans peur. Impressionnant et volontaire. À l'apogée de l'art, une opulence à lui-seul ». Quand je l’ai mis sur peau, j’ai été, comme on dit, en pays de connaissance car il est un peu tout ce que j’aime. La construction est nettement chyprée sans bergamote. L’envolée, très verte de basilic, d’estragon et de galbanum m’a séduit immédiatement. Le coeur est floral avec un très beau jasmin sambac et une rose légèrement fraîche puis le fond complète l’accord chypre vert avec le patchouli et la mousse de chêne adouci par les muscs et le patchouli. Dans la grande tradition de ce genre de parfums, cette création m’a, et vous comprendrez pourquoi il m’a plu, rappelé furieusement une autre composition d’Anne Flipo pour les Éditions de Parfums Frédéric Malle. Il s’agit bien sûr de « Synthetic Jungle » devenu « Synthétic Nature ». Je ne pouvais que tomber sous le charme.
C’est grâce à David de la boutique lyonnaise Blitz qui distribue État Libre d’Orange que j’ai découvert « Story of your Life », le nouveau parfum de la marque « Certains l’ont connu, d’autres ne l’ont pas encore vécu, tous l’attendent ou le cherchent. Il viendra. Le grand amour est un éternel recommencement ». En en découvrant l’évolution, je me suis rendu compte qu’il était peut-être un peu plus « classique » que les précédents même si je trouve la pyramide olfactive quelque peu bouleversée. Dès l’envolée, nous découvrons des notes de ciste, de davana et de benjoin et un côté ambré et résineux se fait sentir puis vient le coeur très étonnant de fleur d’oranger et de laurier qui se marient avec un accord brioche que je ne sens pas forcément mais qui semble très prégnant. Le fond, liquoreux, avec des notes de vanille et de rhum est soutenu par juste un peu de bois ambrés qui ne modifient pas l’équilibre. « Story of your Life » est, à mon sens, un très joli parfum ambré et baumé avec un côté un peu liquoreux. Avec cette composition, le parfumeur (la marque ne communique pas sur son nom) explore un univers un peu « dandy » assez éloigné des autres créations de la marque. Je le trouve réussi, un poil classique mais avec beaucoup de sophistication. Je ne pourrais pas porter ce parfum que je trouve, sur ma peau, un peu trop rond. Il n’en demeure pas moins très réussi et super joli.
« Deux syllabes qui claquent comme des baisers au vent : Tonka, un prénom plus qu'un nom, parce qu'intime. Un parfum qui rôde, enlace, rassure et dévoile l'envers des apparences. Le tonka est le fruit du Kumarù, l'autre nom du bois de gaïac, un bois sorcier, exotique et magique. Sa fève offre des notes d'amande, de friandises et de vanille gourmande, tandis que ses fleurs aux senteurs d'héliotropes éclosent au couchant pour révéler leur pouvoir enchanteur. Tonka est un élixir d'émotions, une ode à la beauté et à la douceur. Pour le rendre encore plus séduisant, quelques gouttes de Rose de mai délicate ont été ajoutées. Tonka est une invitation au voyage des sens ». Le nouvel opus de la collection Parfums Signatures est, vous l’aurez compris, un travail autour de la fève de tonka et il a été réalisé par Alberto Morillas. C’est une réussite à mon sens car il est à la fois gourmand, facetté et élégant ce qui n’est pas toujours facile. Les matières sont très belles et le parfum s’ouvre avec une infusion d’écorces d’orange douce du Brésil associée à une caramome indienne et à des notes d’amandes puis vient un coeur de rose un peu caché et de patchouli indonésien qui nous conduit sur un fond de vanille, de benjoin thaïlandais et de tonka du Pérou. Vraiment le parfum, au terme de sa longue évolution, apparait comme très élégant et même un peu addictif. J’ai beaucoup aimé. Je trouve que, globalement, cette collection est très réussie.
Voilà, je n’ai pas voulu revenir sur « Barénia » créé par Christine Nagel pour Hermès car j’en avais déjà parlé et je trouvais cet article bien assez long. J’espère que vous le lirez jusqu’au bout car les sorties de ce mois de septembres sont nombreuses et j’ai essayé de vous parler de tout ce que j’ai découvert sans exception. Pour ce qui est de « Barénia », vous l’avez compris, c’est un coup de coeur et vous le retrouverez probablement en bonne place dans mon top 20 en décembre. Pour le reste, j’ai bien aimé de nombreuses créations et notamment « The Dandy » chez Penhaligon’s qui m’a vraiment séduit. En tout cas, 2024 est une année riche en lancements et en très belles nouveautés. J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir, à sentir et même à porter certaines de ces créations. Dites-moi, en retour, ce qui vous a plu, si vous avez eu de réels coups de coeur. Septembre se termine et octobre sera peut-être moins foisonnant mais il y a des sorties attendues à venir. J’ai hâte !
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