Nouveautés septembre 2025
C’est la rentrée et, comme chaque année, les sorties, dont certaines très attendues, sont nombreuses. Je dois dire que j’ai eu la chance d’en découvrir quatre un peu avant tout le monde et que je brûlais de vous en parler. J’en ai enfin le droit ! Et puis, il y a les autres, celles que j’ai pu sentir et essayer tout au long de ce mois. Je dois dire que cette deuxième partie de 2025 démarre fort avec des parfums vraiment très signés dont certains, n’en doutons pas, seront bientôt emblématiques des marques qui les ont lancés. Je suis très attiré par certains, moins par d’autres mais beaucoup m’ont vraiment impressionné. Je vous emmène donc au coeur et au fond des nouveautés que j’ai pu découvrir.
Lors de mon séjour à Paris, j’ai pu découvrir « Crème Ébène » créé par Patricia de Nicolaï pour sa marque éponyme et je me suis trouvé en face d’un vrai parfum d’hiver, rond, profond, élégant et très contemporain avec quelque chose de gourmand lié à la note de datte que j’aime de plus en plus en parfumerie. Entre notes suaves et sombre, ce parfum m’a beaucoup impressionné. En plus, j’ai eu la chance de le porter car je me suis vu offrir des échantillons. « Crème Ébène est une fragrance envoûtante où la majestueuse force des bois précieux se mêle à la douceur addictive des notes crémeuses, soulignées par le cuir et les épices ». Le départ est résolument épicé avec des notes de cardamome, de safran ainsi que de cumin qui lui donne un petit côté animal puis vient ce coeur étonnant de deux cèdres bien distincts de l’Atlas et de Virginie associées à un accord datte hyper réaliste et tendant presque vers la châtaigne. Enfin, le parfum se pose sur un fond conçu autour d’une essence de papyrus naturel, de santal, de patchouli, de vanille et de muscs. Patricia de Nicolaï en évoque ainsi l’inspiration : « Crème Ébène est une étreinte soyeuse où les facettes crémeuses enlacent les bois épicés et où chaque note murmure des mots tendres de douceur ». Je n’aime pas trop dire cela car la séduction est différente pour chacun mais je trouve ce parfum très sensuel, très addictif et vraiment attirant entre un côté animal qui reste élégant et la douceur de la date. Vraiment, Patricia de Nicolaï m’épate à chaque fois. C’est une réussite, un véritable parfum pour séduire mais aussi pour se respirer soi-même.
Quand j’ai su qu’il y allait avoir un nouveau Parfum d’Empire, je me suis demandé ce que Marc-Antoine Corticchiato, qui est, non seulement un créateur dont j’aime le travail depuis toujours mais aussi une belle personne à rencontrer, ce qui n’et pas négligeable, je me suis demandé ce qu’il avait bien pu encore inventer. Après l’immortelle (qui est d’ailleurs présente très souvent dans ses créations, le vétiver et le oud, c’est au tour d’une vanille hyper qualitative d’être mise en avant dans un parfum rond, baumé très particulier qui tout simplement pour nom « Madagascar Le Baume Vanille ». « Un baume au cœur, qui distille les trésors de la végétation de Madagascar. Un baume à boire, fabuleux breuvage réinventé en sillage généreux. Un baume vanille, chair opulente d’une gousse longuement macérée dans le rhum, enrichie d’épices de la Grande Île ». Je dois dire que ce n’est pas une création pour moi car je la trouve vraiment très liquoreuse et vraiment axée sur une note de vanille qui n’est pas forcément mon truc mais quel chef-d’oeuvre ! Allez, pour une fois, je vais tenter de faire preuve d’objectivité et de ne pas trop me laisser envahir par mes goûts. « Madagascar Baume de Vanille » est vraiment d’une qualité indicible et il est bien agréable de découvrir un parfum à la fois tout à fait segmentant, constitué de belles matières et réalisé avec brio. Je ne sais que dire sinon que je suis vraiment content de l’avoir découvert en avant-première.
Parmi les nouveautés que j’ai eu la chance de découvrir en avant-première cet été, il a « Crush » créé par Olivier Cresp pour Akro et je dois dire que c’est une bombe olfactive, en tout cas, selon mes critères. Je n’avais jamais senti une rose aussi étonnante et le parfumeur renoue avec ce qui était l’esprit de la marque au début, c’est-à-dire des créations addictives mais clivantes d’une grande originalité. Le traitement de la rose avec ce départ d’amande très prononcé et de litchi pour un côté à la fois rond et frais nous emmène sur un coeur dans lequel la reine des fleurs est associée à un accord praliné puis sur un fond de vanille délicate et très bien travaillée. Olivier Cresp sait faire des gourmands et il montre une fois de plus. « Crush, le parfum inspiré par l'addiction aux macarons à la rose. Les macarons à la rose sont une explosion de textures et d'arômes qui ne demandent qu'à résonner, une symphonie de douceur prête à se déverser. La coque croquante cache un cœur fondant, prêt à enivrer les papilles de ses saveurs subtiles. Crush est un parfum qui vous permet d'oublier le temps et vous invite à la rêverie, vous offrant un moment de pure délicatesse ». Sur le papier, « Crush » n’est absolument pas pour moi et pourtant je me demande si je ne pourrais pas le porter. À mon sens, il fait partie des très très belles sorties de cette rentrée 2025. Je le trouve presque nacré, comme une dragée ou, pour rester dans le thème, comme le dessus lisse et brillant d’un macaron qui, lorsqu’on croque dedans, libère une rose fruitée, jamais écoeurante, terriblement bien rendue. Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé « Crush » et je suis content de l’avoir découvert un peu avant tout le monde. Les clients de Jovoy à Paris ont pu le sentir dès le 25 août avant qu’il ne gagne tous les points de vente. C’est une très belle composition à découvrir absolument.
J’ai aussi découvert un peu avant sa sortie « Barénia Intense », la nouvelle création de Christine Nagel pour Hermès. L’an dernier, j’avais beaucoup aimé l’original de ce parfum et j’attendais beaucoup de cette version que la marque décrit ainsi : « Barénia Intense reprend la trame chypre-fruitée de Barénia (2024) et en pousse chaque curseur : plus de pulpe au départ, un cœur floral blanchi par le lys papillon, un fond cuiré-boisé densifié. La signature évoque le cuir Barénia : souple, lumineux, sensuel, mais ici ourlé d’une profondeur plus affirmée ». L’envolée est un peu différente puisqu’elle s’appuie sur un accord fruité plus dense associé à un bourgeon de cassis travaillé un peu comme une liqueur. Le coeur est sensiblement le même puisqu’il met en avant un lys papillon lumineux déjà présent dans l’original mais qui se complète de notes de jasmin en traces qui lui donnent un côté un peu plus animal. Le fond, en revanche est quand même différent. Si on retrouve l’absolu de patchouli, il est vraiment rendu plus boisé avec l’akigalawood et le bois de chêne qui est enveloppé d’un accord cuir. Alors, globalement, j’ai bien aimé ce parfum mais, je le dis sans ambages, je préfère l’original que je trouve plus proche de mes goûts. De plus, l’un comme l’autre tiennent très bien donc les nuances apportées plairont plus ou moins selon les sensibilités. Le succès de « Barénia » a encouragé la marque et Christine Nagel à explorer des facettes un peu différentes. Je le comprends mais j’ai peut-être moins d’engouement que l’an dernier lorsque est sorti l’original. Cette nouvelle version est très belle et mérite d’être découverte mais je ne trouve pas qu’elle apporte grand-chose de plus si ce n’est cet accord cuir assez dense en fond.
Une troisième version de « Florabloom » a été créé par Delphine Jelk pour la collection Les Absolus Allegoria. Je l’ai découvert bien évidemment car j’avais bien aimé les deux principales interprétations de ce bouquet floral dominé par la tubéreuse. « Florabloom Absolu est un bouquet floral envoûtant au clair de lune. La tubéreuse se fait plus sensuelle et hypnotique, accompagnée d’un énigmatique accord Belle-de-Nuit. La profondeur chaleureuse du bois de santal et le raffinement boisé du patchouli subliment cette création puissante et addictive, inspirée par le fascinant spectacle des superfloraisons du désert à la tombée de la nuit ». J’ai trouvé que le parfum était vraiment différent malgré la présence d’un coeur de rose, d’ylang-ylang et de tubéreuse. Très vite le fond ambré se fait très présent et se renforce d’un encens travaillé certes finement mais qui ne me plait pas tellement. Je dois dire que cette nouvelle composition autour de l’idée de « Florabloom » me laisse totalement sur ma faim. Je n’ai pas adhéré. Je trouve que le côté très encens et santal qui composent les notes de fond, donnent un côté faussement ambré que je trouve un peu écoeurant. Je le regratte car cela dévore un peu le très beau coeur floral. À redécouvrir peut-être en hiver mais, pour l’instant, je l’ai trouvé assez entêtant.
Je n’avais pas du tout accroché avec le premier parfum lancé par Jonathan Blanc sur le thème de la crème brûlée aussi avais-je un peu négligé la sortie du seconde « Neige de Koh Samui » lancé il y a quelques semaines. J’ai eu l’occasion de l’essayer et je vais vous en parler de mon mieux. « Au cœur de cette création envoûtante, la mangue gorgée de soleil déploie toute sa gourmandise tropicale, caressée par la douceur veloutée du riz au lait de coco. Dès la première inspiration, un éclat fruité et lumineux séduit instantanément, tandis que la pastèque juteuse et la goyave suave se fondent dans un accord délicatement rafraîchissant. La noix de coco crémeuse apporte une rondeur sensuelle, évoquant la douceur d’une brise tiède sur l’île de Koh Samui. Chaque vaporisation dévoile un bouquet sensoriel dépaysant, rappelant la magie d’un dessert thaïlandais réinterprété avec raffinement. Neige de Koh Samui de Jonathan Blanc n’est pas seulement un parfum : c’est une invitation à voyager, à ressentir la chaleur du soleil sur votre peau et la fraîcheur de l’océan à l’horizon. Laissez-vous séduire par la poésie et l’exotisme de Neige de Koh Samui de Jonathan Blanc, une fragrance qui capture l’essence des vacances éternelles, alliant élégance lumineuse, fraîcheur délicate et sensualité discrète. Offrez-vous cette escapade olfactive et transformez chaque instant en souvenir précieux ». J’ai beaucoup aimé les notes de tête très tropicales avec un accord mangue, goyave, fruit de la passion mais aussi pastèque qui donne un effet transparent et juteux plutôt très réussi. Le coeur de pêche et de noix de coco m’a aussi pas mal séduit et s’harmonise assez bien avec un accord gourmand riz au lait et un fond de vanille avec de petites touches caramélisées. Il s’agit d’un parfum très gourmand, pas facile pour moi dans l’absolu et pourtant, je l’ai assez aimé. Son développement sur ma peau n’est pas too much et il se pare de jolies notes fruitées et florales avant de retrouver une base vanillée plutôt bien vue. Franchement, « Neige de Koh Samui » est vraiment un joli parfum, assez facile à porter, avec quelque chose d’un peu addictif. Pour mon goût, et même s’il s’éloigne de ma zone de confort, c’est une création très originale et agréable.
Il y a une autre nouveauté chez Acqua di Parma. Il s’agit d’un travail autour du jasmin qui porte le nom de « Gelsomino A Freddo ». Il s’ouvre avec des notes de citron, de poivre rose et d’armoise qui constituent une envolée assez originale. Le coeur de jasmin, de thé noir et d’iris est de toute beauté et il se pose délicatement sur un coeur de bois de gaïac légèrement doux, de patchouli et cypriol qui lui donne presque une facette cuir. « L'essence riche, profonde et chaleureuse du jasmin, extraite grâce à l'ancienne technique d'enfleurage à froid, rencontre les notes du thé noir et du bois de gaïac ». Je n’attendais rien de ce parfum et pourtant, je l’ai beaucoup aimé. Je trouve l’équilibre entre les notes un peu fraîches et vives du départ et le coeur tout à fait étonnant entre le côté très floral, un rien animal et presque boisé du thé est parfait. Lorsque j’ai vu le nom du parfum, littéralement « jasmin froid », j’ai été surpris et j’ai trouvé cela peu engageant. J’avais tort. Cette nouvelle création particulièrement bien travaillée, toute en finesse et en élégance apporte vraiment quelque chose à la collection. Pour moi, il s’agit de l’une des plus belles sorties de la marque depuis longtemps, en tout cas, cette fragrance est très originale et je lui trouve quelque chose de vraiment élégant tout en restant peut-être un peu segmentante.
Je n’attendais rien de « Alto Astral », le nouveau parfum créé par Jérôme Épinette pour Byredo. À quelques exceptions près, je ne suis pas très amateur de cette marque que je trouve un peu aseptisée et pas forcément passionnante. Pourtant, par acquis de conscience, je suis allé le sentir et même le poser sur ma peau. Honnêtement, je suis agréablement surpris. « Incarnation d’une énergie positive, Alto Astral Eau de Parfum tire son nom d’une expression brésilienne dynamique qui évoque un état d’esprit exalté. Alto astral décrit ces sensations de joie, d’optimisme et de bonnes ondes qui animent tout ce qui nous entoure et se propagent à travers la nature et la culture ». Si les matières premières ne sont pas forcément les plus facettées que je connaisse, l’idée des aldéhydes en tête associées à une eau de coco très transparente et nous emmenant sur un coeur absolument inédit d’encens, de jasmin et de muscs lactés puis sur un fond de bois de santal, de cashmeran et de notes ambrées et salées. Sur le papier, cela peut sembler très étrange et pourtant je trouve qu’il y a quelque chose qui retient l’attention dans ce parfum. Il est vraiment très original avec le mélange inédit ou presque des aldéhydes et des épices. Je ne sais pas si je pourrais le porter mais j’ai aimé l’étrangeté élégante de « Astro Astral ». Pour moi, il s’agit d’une jolie sortie Byredo. Il fait partie des parfums que j’aime sentir mais pas forcément porter… enfin il faut voir.
Je n’aime pas tellement l’original de « Angel’s Share » de Kilian donc je n’attendais rien de son flanker « Angel’s Share On The Rocks », créé par Benoît Lapouza pour la collection Les Liqueurs et finalement, j’ai trouvé le départ construit sur un mystérieux accord « on the rocks » qui rend pétillant et un peu orange amère le coeur d’essence de cognac et le fond de fève tonka. Je trouve qu’il y a un côté presque amer et pétillant à la fois comme dans un spritzz. J’ai bien aimé l ‘idée. « Kilian Hennessy revisite son héritage avec une pointe d’insolence, pour recréer la sensation d’un cognac servi sur glace. L’art de la transgression avec style, par Kilian. L’accord « On the Rocks » – signature exclusive de la Maison – insuffle une fraîcheur cristalline à cette liqueur précieuse. Eclats zestés de bergamote et de pamplemousse, aldéhydes fusants, pureté aquatique de la calone : une envolée saisissante qui dynamise les sens. Puis, l’intensité se déploie. L’essence de cognac distille lentement sa chaleur ambrée, accompagnée par l’absolu de fève tonka, qui prolonge le plaisir entre fraîcheur givrée et volupté enivrante ». Pour moi, le départ, vraiment très vif et presque effervescent rend la création beaucoup plus intéressante qu’un simple parfum liquoreux, presque « indigeste ». En tout cas, je l’ai préféré. Je ne suis pas certain de pouvoir porter « Angel’s Share On The Rocks » mais j’ai bien aimé le découvrir.
« Akatsuki Melba » est le nouveau parfum de la très récente marque française Fomowa, créé par Camille Leguay. « Un voyage olfactif où la douceur veloutée de la pêche Akatsuki du Japon rencontre la fraîcheur vibrante de la framboise givrée de Sibérie, sublimées par l’onctuosité réconfortante du caramel au beurre salé de Guérande. Nous avons revisité le mythique dessert Pêche Melba, transformant cette icône gourmande en une fragrance où chaque note évoque une bouchée exquise. Dès l’ouverture, la pêche pochée se dévoile, juteuse et dorée, enrichie par l’absolu d’osmanthus et les accents fruités du bourgeon de cassis. Le cœur, intense et glacé, fait vibrer une gelée de framboise givrée, équilibrant sa vivacité avec un coulis de caramel fleur de sel, créant un contraste irrésistible entre acidité et gourmandise. En fond, la chaleur enveloppante de la vanille Naturelle et de l’absolu de fève tonka apportent profondeur et sensualité, laissant sur la peau un sillage addictif et sophistiqué. Akatsuki Melba est une fusion parfaite entre luxure fruitée et délices sucrés, un parfum audacieux et élégant qui transcende les frontières du goût et de l’émotion ». Avec un accord de pêche pochée, un absolu d’osmanthus, un absolu de bourgeon de cassis, des notes de framboise et de caramel beurre salé, un absolu de fève tonka, de l’ambroxan et et vanille, ce parfum est complexe, gourmand mais jamais trop sucré. Il répond parfaitement à l’esprit des deux premiers parfums de la marque. Je ne sais pas si je pourrais le porter mais j’ai bien aimé le découvrir. Il a du sortir il y a quelques mois mais j’étais tout à fait passé à côté
« Je me suis inspirée de cette résine dorée de la Grèce antique, et j'ai voulu y apporter l'idée du fruit défendu, à travers cette note de figue confite » tels sont les mots d’Alexandra Carlin pour décrire « Les Larmes de Tiresias » qu’elle a créé pour Roos & Roos. J’ai eu la chance de découvrir ce parfum en avant-première cet été. Le départ est très épicé avec le poivre rose et la baie de genièvre et, après un petit temps d’évolution vient un coeur de lait, de figue, d’encens et de fleur d’oranger qui se pose sur des bois ambrés, enveloppés d’un accord cuir et de vanille. « L’interprétation contemporaine du mythe de Tirésias, homme transformé en femme suite à la rencontre des corps accouplés de deux serpents enlacés qu’il aurait frappé avec son bâton puis redevenu homme 7 années plus tard. Les larmes, métaphore du parfum, sève grecque qui parfume le monde… Un parfum associant des notes lactées, résineuses et boisées. Dominé par l'encens, l'accord de figue, le bois résineux et les notes de fond ambrées ». Curieusement, je trouve l’ensemble assez agréable alors que, sur le papier, ce parfum a tout pour me déplaire. Il est lacté sans excès et la figue revêt une certaine fraîcheur. Le fond n’est pas agressif mais plutôt rond et enveloppant. Je ne pense pas que je pourrais le porter mais il m’a assez plu à sentir. C’est une nouveauté qui, je pense, aura un certain succès. L’avenir dira si j’avais raison.
Je pense que la pêche a pas mal inspiré les marques et les parfumeurs cette année. C’est le cas de Maison Mataha qui a demandé au parfumeur Dominique Preyssas de créer une nouveauté pour 2025 autour de cette note pas si simple à réussir. Après un départ résolument pêche, un très beau coeur floral composé, entre-autres, de tubéreuse, de jasmin et de violette vient enrichir le parfum qui se pose sur un fond de vanille et de bois de santal parsemé de notes de muscs blancs très bien vues. « Offrez-vous une parenthèse fruitée avec Pêche Velours, un parfum solaire, tendre et infiniment réconfortant. Le soleil est haut, l’air est chaud, et sur une nappe froissée, une pêche fraîche attend d’être mordue. Pêche Velours, c’est ce moment-là. Celui où l’été s’installe sur la peau, sucré, tendre, lumineux. Dès les premières notes, une pêche juteuse et veloutée explose en bouche, fondante et gorgée de lumière. Elle évoque la pulpe encore tiède d’un fruit cueilli à la main, à l’ombre d’un arbre en plein mois d’août. Puis viennent les fleurs. Tubéreuse solaire, violette poudrée, jasmin délicat… un bouquet blanc qui danse doucement avec la chaleur, apportant une sensation de douceur aérienne, presque cotonneuse. Enfin, le parfum se dépose, s’apaise. Vanille douce, musc léger, santal soyeux… une base réconfortante qui fond sur la peau comme un souvenir doré. Le sillage est tendre, enveloppant, subtilement gourmand — comme la dernière bouchée d’un dessert d’été qu’on n’oublie pas. Pêche Velours n’est pas seulement un parfum C’est une sensation de lumière, une douceur qui colle à la peau, un instant d’évasion fruitée ». J’ai eu l’occasion de porter ce parfum une journée durant et, alors que je n’avais pas vraiment accroché avec les autres créations de la marque, je me suis fait plaisir. « Pêche Velours » est très réussi, très agréable à sentir autour de soi. En plus, la tenue est excellente, en tout cas sur moi, et c’est une bien agréable sensation.
Vous le savez, j’aime beaucoup la maison Nissaba et sa démarche de concentrer toutes les matières naturelles d’une même création sur un terroir donné. Cet été, j’ai découvert « Les Alpes » créé par Fabrice Pellegrin tout d’abord pour les parfumeries des deux Savoie et qui, aujourd’hui, arrive dans d’autres points de vente et ce parfum m’a impressionné. « Si je pouvais mettre cette expérience en bouteille, ce serait avec du foin, en clin d'œil aux Alpes. Il y a une douceur dans ce parfum, apportée par sa facette balsamique, mielleuse, avec une touche d'Orient. Une chaleur qui transperce le froid des hautes altitudes. Bien qu'humble, le foin est un trésor rare, son rendement est faible mais son impact profond » explique Fabrice Pellegrin et je comprends très bien son inspiration. De plus, je trouve qu’il a parfaitement réussi à la transcrire. Me départ de pin et de fenouil accroche le nez tout de suite puis vient un coeur très original de baie de genièvre, de ciste, de cardamome et de géranium qui se pose sur un fond de foin, de notes boisées et résineuse. Ce n’est pas une composition que je pourrais porter mais je l’ai trouvée absolument magnifique. Rarement, j’avais senti un parfum qui ressemble tant à son brief. Je ne suis pas un adepte des randonnées en montagne, bien loin de là, mais j’ai une parfaite compréhension de ce parfum. Je le trouve absolument magnifique. Il faut vraiment le découvrir.
J’ai découvert « Javanilla » créé par Margaux Le Paih Guérin pour Neil Jacquet avant l’été mais j’attendais sa sortie pour vous en parler. Elle en explique ainsi l’inspiration : « Javanilla est née du désir de faire une vanille unique, intense et raffinée, qui séduit par son caractère et sa présence ». C’est le troisième parfum de la marque et il s’agit d’une vanille très intéressante, un peu atypique et qualitative. Le départ de citron très vif et de cannelle plutôt ronde et épicée chaude nous emmène sur un très joli coeur d’ylang-ylang, de davana et de vanille que l’on retrouve en fond associée à des traces d’un extrait de rhum ambré, au patchouli et, bien sûr à une fève tonka poudrée et cuirée à la fois. La qualité de vanille est très belle et je trouve qu’elle est très bien mise en valeur dans cette création. Globalement, j’ai trouvé le parfum joli, assez singulier mais je ne peux pas dire que ce soit un coup de coeur. Tout cela est complètement subjectif car il y a quelque chose de souvent répulsif avec la note de vanille. C’est un peu « je l’aime, moi non plus ». Parfois, elle me séduit, parfois elle me repousse. Dans « Javanilla », je la trouve très belle, très qualitative et la création me plait mais, allez savoir pourquoi, je n’arrive pas à me dire que je vais poser le parfum sur ma peau. Si je suis objectif, c’est une très très belle création et si je suis mes goûts, je peux dire qu’il n’est pas pour moi. Je crois que c’est bien résumé.
Pour les 150 ans de la maison Penhaligon’s, le groupe espagnol Puig qui le détient a décidé de « mettre les petits plats dans les grands ». Après la sortie, avant l’été, de « Daphne Bouquet » c’est au tour d’un autre parfums d’arriver dans les British Tales. Composé par Paul Guerlain, « The Cut » est une fougère complètement revisitée qui sera le pendant du très classique « Sartorial ». « Un fougère tendance, taillé avec précision. D’abord, une touche de menthe se mêle au baume de sapin, habilement cousue avec cyprès et cèdre. La sauge sclarée défile sur Savile Row sous un tonnerre d’applaudissements de lavande ». Le parfumeur a mis l’accent sur un départ de menthe très fraiche, un coeur de sapin baumier et un fond de cyprès. Vous l’aurez compris, ce ne sont pas forcément mes notes et pourtant j’ai beaucoup aimé ce parfum. Il a quelque chose d’addictif. Les notes aromatiques sont arrondies et rendues fortes par le cèdre. La lavande, au coeur de l’accord fougère, est particulièrement discrète mais elle soutient les autres notes et leur donne cette originalité. De plus, la présentation et le flacon sont vraiment ultra chic. J’aime bien « The cut ». Je ne suis pas certain de pouvoir le porter mais il est particulièrement réussi et je suis très content de l’avoir découvert.
Avec la nouveauté de septembre, la maison Memo Paris renoue avec sa créatrice fétiche des débuts Aliénor Massenet. « Ce moment d’éclat qui vous saisit après la pluie, au cœur d’une rue vibrante de vie et de moments partagés. Avec ses notes florales et zestées évoquant les couleurs joyeuses de ses façades et de son marché aux fleurs, Portobello Road joue sur un équilibre délicat entre les senteurs de la nature – rose, feuilles vertes, sauge sclarée – et l’asphalte humide, grâce à un accord bitume inédit. Comme une promenade à travers la ville à son apogée ». Je ne suis pas très amateur des parfums de la marque non pas qu’ils ne soient pas réussis mais surtout parce qu’ils ne me ressemblent pas la plupart du temps. Je n’attendais donc rien de « Portobello Road » et pourtant je l’ai bien aimé. Il faut dire que c’est un floral vert et que je suis plus dans ce que j’aime. La composition est très luxueuse. En effet, elle s’ouvre avec une très belle mandarine associée à la feuille de myrte et à un accord vert qui nous emmène sur un très beau coeur de rose et de sauge sclarée. Le fond de vétiver de Madagascar et de patchouli prend un versant « pluie » réalisé sans doute par un accord de synthèse très réaliste. J’ai aimé ce parfum. Il est très contemporain et très urbain. Je pourrais parfaitement le porter. Je pense qu’il est l’un des Memo que je préfère à ce jour. Il appartient bien évidemment à la collection Fleurs Bohème et j’espère qu’il ne restera pas une exlu boutique.
« Lazulio capture l’éclat du lapis-lazuli, pierre semi-précieuse, dont les nuances bleutées rappellent la splendeur perçante de la plume de paon. La vivacité acidulée de la rhubarbe s'enveloppe des facettes baumées du benjoin, des notes vibrantes du vétiver et d'une touche de rose. Sur l’ovale emblématique, un plumage chatoyant se déploie, reflet éclatant de la parure de l’oiseau ». J’ai été très bien reçu à la boutique lyonnaise Diptyque. Je ne suis pas spécialement client et je ne m’y rend que rarement. Je voulais découvrir la toute dernière création de Quentin Bisch pour la collection des Essences, « Lazulio », inspiré à la fois de la plume de paon et du lapis-lazuli. J’avoue que j’ai été un peu dérouté par cette démarche artistique car je n’arrive pas à tisser un lien entre la composition et les la couleur bleue de la plume et de la pierre. Ce n’est pas très grave en soi mais j’aime bien comprendre. Quentin Bisch explique : « Lazulio exprime en un parfum la beauté saisissante de la plume de paon. J'ai voulu créer un contraste entre un accord éclatant de rhubarbe vive et acidulée et la caresse du benjoin aux facettes délicieusement enveloppantes. J'ai choisi la rose et le vétiver pour renforcer ce jeu de couleurs et de textures, imaginant le parfum d'un joyau porté par cet oiseau fabuleux » et j’avoue que c’est toujours un peu nébuleux pour moi mais j’ai trouvé le résultat joli. Au départ, il y a la rhubarbe que je trouve très présente et qui se renforce et perd un peu son coté acidulé avec le vétiver, le benjoin et des notes fleuries très bien vues. J’ai essayé « Lazulio » sur ma peau et il m’a laissé un peu sur ma faim. Je l’ai trouvé transparent comme j’aime mais sans doute moins original que je ne l’aurais cru.
« Chute en apesanteur dans un lit nuage. Reverb musquée et lascive dans un cocon de pétales. Mix irrésistible de lait d’amande, tonka et vanille sur draps de soie. Un bouquet lacté. Gourmand, enveloppant et suave ». À la demande de L’Orchestre Parfum, Pierre Guéros a créé un flanker de « Bouquet Encore » qu’il avait composé en 2020. J’ai eu une dose d’essai entre les mains et je peux d’hors et déjà vous en parler. « Bouquet Encore Latte » est assez différent de son original. Le départ de bergamote se charge d’une note de lait d’amande pour nous emmener sur un coeur de cèdre blanc, d’ylang-ylang, de jasmin sambac puis sur un fond de vanille et de tonka lactone. La marque évoque aussi un « lait de musc » que je ne connais pas aussi. L’ensemble ne m’a vraiment pas convaincu. Je trouve le parfum très sucré, très suave, presque écoeurant. La note lactonique est omniprésente et je dois dire qu’elle me soulève un peu le coeur. Vraiment le côté crémeux dans les parfums me plait rarement. Je ne saurais pas dire pourquoi car je bois du lait sans aucun problème. En tout cas, je n’ai pas vraiment aimé. C’est un parfum floral lacté que je trouve opulent et plutôt difficile à sentir en ce qui me concerne.
« Duende » est le nouvel opus de la collection Artefacts d’Anatole Lebreton. Il s’agit donc d’un extrait de parfum épicé, dense, boisé et animal. « En Andalousie, le duende est une notion intraduisible, qui désigne un état de transe dans lequel l’artiste de flamenco laisse s’exprimer sa part la plus sombre et vulnérable. C’est le paroxysme de l’expressivité et de la résonance avec le public, la créativité sincère dans tout son frémissement. Dans toute œuvre, il consiste à rejeter la perfection de la forme, à délaisser la technique dénuée d’aspérités, pour laisser libre cours à un état de grâce incontrôlable, dévastateur et authentique. C’est le oud, matière première sombre et animale, qu’Anatole a choisi pour exprimer le feu sacré du duende qui s’empare de l’artiste ». Au départ, je sens surtout une note de davana, presque liquoreuse, pimentée, étonnante qui me conduit sur un coeur de oud très travaillé, très ciselé, et associé au cacao et au clou de girofle puis le parfum se pose sur un fond cuiré, très animal de cypriol, de civette et de castoreum. Je dois dire que je le trouve vraiment très bien construit, très envoûtant mais il l’est peut-être un peu trop pour moi. Le côté liquoreux du départ, très rond, très enveloppant, et les notes de fond animales sont, heureusement contrebalancées par le piment et le clou de girofle. Je ne peux pas dire que j’adhère totalement et pourtant, en toute fin d’évolution, j’ai tendance à revenir le sentir. En tout cas, il est étonnant. Il faut le porter pour vraiment se faire une idée. Encore une fois, Anatole Lebreton sort des sentiers battus. Il déroute avec cette composition à la fois élégante et segmentante.
« Rose Star est un hommage aux deux symboles éternels de Christian Dior : son étoile fétiche et sa fleur emblématique, la rose. Son parfum déploie différentes facettes de la rose, imaginées comme les 5 branches de l'étoile protectrice de la Maison. Zestées et fruitées, les notes de tête de la fragrance se mêlent à une note de poivre Sichuan. Des accords miellés et musqués se révèlent ensuite, laissant place à un sillage intense et inattendu. Parfum allégorique, Rose Star est l’incarnation olfactive des passions originelles qui ont inspiré l'univers de Christian Dior. L'étoile du créateur-parfumeur se révèle aujourd'hui dans le parfum de cette rose destin, Rose Star ». J’avais découvert « Rose Star », le nouveau parfum composé par Francis Kurkdjian pour la Collection Dior Privée avant l’été. Je remercie d’ailleurs Violaine du stand de la marque au Printemps de Lyon qui est toujours prête à partager les nouveautés avec moi. J’avais dit que je ne spoilerai pas et que j’attendrai la sortie pour en parler et j’ai tenu parole. C’est une rose classique, facile à porter et « impeccable ». Elle s’ouvre avec des notes de poivre du Sichuan, de poire et de citron puis, très vite le coeur de rose, très aérien vient prendre toute la place avant de s’arrondir avec un fond miellé et des muscs blancs. Le résultat est très joli, très consensuel avec peut-être une petite inspiration « à la Goutal ». Pour moi, « Rose Star » (décidément, je n’arrive pas à me faire à ce nom), est la plus jolie création de Francis Kurdjian pour cette collection à ce jour mais il est vrai qu’elle est très facile. Parfois, ça fait du bien.
En attendant le nouveaux parfums de Pierre Guillaume qui sortira à l’occasion des 20 ans de la marque en octobre, j’ai pu découvrir un hors-série lancé cet été et qui porte le nom surprenant de « Kyphenzé » et dont la marque explique ainsi l’inspiration : « Une chaleur sèche, presque sacrée. Des pierres brûlantes, un soleil à son zénith, et dans l’air, une vibration d’herbes, d’agrumes embrasés et de résines anciennes. Kyphenzé naît de cette tension entre lumière crue et mystère enfoui : l’évocation d’un rituel oublié, entre Méditerranée antique et rêverie orientale. Il ne s’agit pas de reconstituer le passé, mais d’en exhumer l’aura, pour nourrir un geste contemporain — imposant, fascinant, lumineux ». Hespéridé et épicé avec des notes de sauge sclarée, je l’ai trouvé assez plaisant et surtout doté d’un sillage assez important et d’une excellente tenue. Plutôt que de décrypter la pyramide, je préfère citer la marque : « L’ouverture saisit : un accord d’agrumes tranchants, juteux, brillants — presque incandescents. La suite impose une verticalité inattendue : épices, sauges et liatrix sculptent la matière. En fond, une résine rare — la sandaraque — exhale un souffle doré, balsamique, minéral. Le parfum s’ancre, s’allonge, s’impose. Il ne se contente pas de passer, il règne ». Le parfum hespéridé, très agrume, se charge de notes aromatiques, épicées et résineuses. Bien sûr, ça a déjà été fait mais je l’ai trouvé assez joli sans pour autant faire montre d’une vraie originalité. Je pense qu’il s’agit d’une édition limitée comme « Staelios » dont je vous avais parlé il y a quelques mois mais il est disponible dans les boutiques de la marque pour l’instant donc je l’ai intégré à ces nouveautés de septembre. Il est un peu éloigné de mes goûts mais je reconnais qu’il n’est pas du tout inintéressant.
Je n’avais même pas remarqué qu’il y avait une nouvelle Cologne Intense chez Jo Malone. Vraiment je ne comprends pas le manque de communication de la marque. J’ai découvert par hasard que « Orange Marmelade » que j’aime beaucoup, avait intégré la collection permanente et je sais que je vais l’acquérir quand j’en aurai l’occasion car ce parfum (ex « Orange Peel ») a toujours été à mon goût. Bref, j’ai donc pu sentir et même essayer sur peau, grâce à Sarah de la boutique lyonnaise, « Amber Labdanum » qui, j’en suis sûr, pour peu que la marque communique un peu dessus, va très facilement trouver son public. « Gravissez les collines ensoleillées d’Andalousie, où les champs sauvages de ciste réchauffent la brise avec les notes ambrées du labdanum. Enrichi en vanille et en chêne torréfié, ce parfum doux laisse un sillage sensuel et riche. Puissant et évocateur ». C’est un ambré un peu cuiré, un peu encens aussi très classique et efficace. Je ne l’ai pas trouvé trop sophistiqué mais il faut dire qu’il va droit au but : un départ d’orange amère, un coeur de ciste labdanum et un accord ambré très net comme fond. Je sens aussi un peu de notes d’encens « diluées » dans la formule. Le parfum est joli, très facile à porter pour les amateurs d’ambrés un peu chauds et hivernaux. Il n’est manifestement pas pour moi mais je l’ai trouvé réussi et bien équilibré. C’est un Jo Malone intense qui renoue avec la tradition des premières créations de la collection. Il a du style et il reste sobre.
Décidément, C’est l’année Arquiste. Après « Tropical » voici « Nocturnality », le nouvel opus de la marque réalisé par Rodrigo Flores-Roux. Une création sombre et particulièrement clivante : « Un parfum de latex et de cuir façon oud. L'interprétation d'un parfumeur sur la vie nocturne baignée de néons, le monde du cuir et les comportements nocturnes bruts. Avec des notes de latex, de cuir néoprène, de cirage noir, d'hydrocarborésine et de styrax. Octobre 1996, New York. Dans les nuits baignées de néons du centre-ville de New York, un jeune parfumeur arpente la ville la nuit tombée, en quête d'inspiration. L'air humide est chargé d'odeurs d'alcool renversé, de fumée de cigarette et de sueur de corps évoluant dans des clubs underground. Il rencontre un homme qui flotte dans l'atmosphère tel un fantôme, son parfum mêlant néoprène, bottes de cuir et quelque chose d'indéfinissable. Attiré par les bas-fonds de la nuit – où désir et abandon se mêlent en un mélange enivrant – il s'imprègne de l'essence de la nuit. Mais ce faisant, il réalise qu'il ne se contente pas de capturer cette odeur sexuelle omniprésente, il s'y perd ». Le moins que l’on puisse dire est que ce parfum est original et terriblement animal. L’envolée est basée sur un accord latex et néoprène qui se charge d’essence de papyrus indien et de poivre noir de Malabar puis vient un coeur de fleurs animales, de pierre d’Afrique enveloppé d’un accord cirage pour chaussures noires (je ne fait que transcrire la pyramide indiquée par la marque) qui se pose sur un fond de patchouli indonésien, de styrax, de cèdre de l’Atlas ainsi que d’accords civette et castoreum. Certes, j’admire le travail artistique mais « Nocturnality » n’est absolument pas pour moi. Il est vraiment très animal et, je le dis, il me dérange un peu. Il n’en demeure pas mois que ce parfum est une prouesse et que je suis content de l’avoir découvert.
Dès que j’ai vu apparaitre un nouveau flacon sur les réseaux sociaux de Lorenzo Villoresi, j’ai eu envie de découvrir sa nouvelle création pour la collection Mare Nostrum de sa marque éponyme. Il faut dire que le créateur florentin ne sort pas un parfum tous les jours. Sa précédente création, « Atman Xaman », date déjà de 2018. C’est pour faire le pendant à « Aura Maris » qu’est né « Teti » : « Téti, déesse de la mer et nymphe des eaux du ghe, vierge à la beauté éternelle, joue avec les vagues écumantes et enchante tous ceux qui viennent se désaltérer aux sources d'eau douce. Sa chevelure est ornée de fleurs inédites, aux arômes frais et pétillants, tandis qu'elle chante au soleil matinal, entourée d'une nature resplendissante, riche en fruits de toutes les couleurs ». Ce qui m’a d’abord frappé est l’originalité de la composition. En effet, dès l’envolée, les notes florales et fruitées de pêche, de cassis, de framboise et de mûre viennent s’envelopper de notes citronnées et vertes. Le coeur de magnolia et de muguet se fondent dans un bouquet de fleurs blanches et de groseilles puis revient, en fond, la pêche, associée au mimosa et à la fleur d’oranger associées à des traces salées et très légèrement boisées. Franchement, j’ai trouvé ce parfum très beau. C’est une explosion de senteurs différentes, de multiples facettes pour un floral fruité particulièrement fin et délicat. Comme toujours Lorenzo Villoresi fait mouche, il entreprend de nous emmener dans un univers un peu onirique et pourtant il est facile de se plonger dedans. J’ai beaucoup aimé « Teti » mais je regrette un peu qu’il ne soit pas sorti au début de l’été. Il est absolument réjouissant et je l’aurais bien porté à la belle saison.
Le dernier parfum que j’ai découvert en septembre ne devait sortir que le mois prochain et, finalement, nous l’avons déjà à la boutique lyonnaise de la maison Pierre Guillaume Paris. C’est encore, si j’ose dire, un « hors-série » qui est lancé pour les 20 ans de la marque. J’ai retracé dans un autre article le parcours du parfumeur et de sa maison indépendante mais je n’avais pas pu parler de « Volupté Noire » que j’ai donc découvert il y a peu et que la marque décrit ainsi : « Volupté Noire est une interprétation olfactive de l’Ambroisie, la nourriture mythique des Dieux. Elle puise son inspiration dans les hauts plateaux de l’Atlas marocain, où l’on récolte un nectar floral puissant et animalisé : le miel d’Euphorbe. Une envolée lumineuse de Bergamote, Davana et Datte Medjoul rayonne en tête. Le cœur dévoile un bouquet de fleurs blanches, Tilleul, Acacia et Jasmin, mêlés aux tanins sucrés du Chêne Noir. Puissamment ambré et musqué, le miel d’euphorbe habille la composition d’une robe d’ombre laissant dans son sillage souverain, l’empreinte d’une caresse féline et florale ». Si je veux vraiment lui donner des qualificatif, je parlerai d’un parfum animal, avec un départ de bergamote et de davana très identifiable, un coeur de datte, de tilleul, d’acacia et de jasmin et un fond de chêne, d’ambre et de musc plutôt style musc tonkin. Je dirai aussi qu’il est doté d’une projection très importante, qu’il doit avoir une tenue vraiment longue et qu’il est « dans l’air du temps ». Je ne peux pas dire que j’ai totalement accroché. Il est vraiment trop imposant pour moi et les notes animales qui peuvent être sensuelles pour les uns, me rebutent un peu lorsqu’elles sont associées à un accord miellé et très rond. Il n’en reste pas moins que Pierre Guillaume a réalisé, avec « Volupté Noire », un parfum qui pourrait remporter très facilement un grand succès. Il est très tendance tout en conservant, il me semble, une identité très forte. Pour résumer, il n’est pas pour moi mais il serait intéressant pour les amateurs de parfums à sillage, d’aller le découvrir.
La rentrée a été foisonnante. J’ai découvert de très belles nouveautés. J’en ai même beaucoup aimées certaines comme « Portobello Road » ou « Teti » mais je ne suis pas certain d’avoir eu un vrai coup de coeur qui pourrait me conduire à porter l’un des parfums que j’ai pu sentir et essayer. L’avenir le dira. En tout cas, je serais très curieux d’avoir vos avis sur les unes ou les autres créations dont je parle. L’article est un peu long mais j’ai trouvé idiot de le scinder en deux. J’espère que vous aurez envie de le lire et d’échanger. N’hésitez pas à partager vos impressions avec moi. J’ai déjà découvert certaines nouveautés d’octobre mais chut, j’en parlerai plus tard.
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