Nouvelle balade dans les nouveautés du quatrième trimestre 2021
Les lancements continuent en ce quatrième trimestre 2021 et elles sont aussi diverses et variées que surprenantes ou convenues. Je n’ai de cesse que de faire des découvertes et je peux en rendre compte. Sélectif, collections privées, marques plus confidentielles ou maisons de niche, l’actualité est foisonnante et il y en a vraiment à la fois pour tous les goûts et pour tous les portes-monnaie. En cette période, certaines sorties arrivent à nous avec pas mal de retard et c’est peut-être pour ça que cette fin d’année est aussi riche. Je dois dire que je suis assez impressionné par le nombre de découvertes que j’ai pu faire en peu de temps. Je vais donc vous parler des sorties que j’ai pu sentir et, comme toujours, essayer de vous faire une revue de mes impressions qui n’a, comme toujours, pas du tout valeur de critique.
Le premier parfum que j’ai pu sentir est « Oud and Spices » sorti dans la collection Ingrédients d’Acqua di Parma. Je dois dire que je ne me suis pas vraiment penché sur les nouveautés de la marque depuis un certain temps car c’est un univers parfumé qui n’est pas forcément conforme à mes goûts mais j’ai eu l’occasion de le découvrir alors je peux en parler. La maison le présente ainsi : « Une combinaison artistique de deux sensations olfactives : le parfum opulent du Oud rehaussé par des notes d'agrumes vibrantes et lumineuses. Les notes puissantes et enveloppantes du Oud sont distillées et combinées aux tons chauds et épicés de la cannelle et du clou de Girofle, pour créer une découverte inoubliable » et je trouve que c’est assez bien résumé. Dès l’envolée, j’ai été surpris par un côté frais et fruité que je n’attendais pas avec des notes de bergamote très présentes, de framboise et de rose. Le coeur de cannelle, de poivre rose et de clou de girofle est tout à fait dans mes goûts et le fond de patchouli, de ciste labdanum très cuiré construit autour d’une délicate huile de bois d’agar (oud) ne m’a pas forcément dérangé alors que c’est une note qui me rebute parfois. Je pourrais porter « Oud & Spice » même s’il n’entre pas tout à fait dans ma zone de confort. Je regrette un peu que la marque ne communique pas sur le nom du parfumeur qui a composé cette fragrance car je la trouve belle et bien réussie dans le style.
« Pour rendre hommage à la singularité du velours rouge, le parfum Rouge Velours met en tension la fraîcheur d'une rose éclatante avec la puissance d'un patchouli velouté. La quintessence de la passion par Yves Saint Laurent » tels sont les mots de la marque pour décrire la nouveauté du Vestiaire des Parfums. Là encore, et je le regrette, la marque ne communique pas sur le nom du parfumeur qui a composé cette nouveauté construite autour d’une rose un peu poudrée qui s’ouvre sur un accord de thé blanc et des notes de poivre rose pour évoluer vers un coeur où la reine des fleurs est associée au jasmin et au beurre d’iris pour se poser sur un fond de vétiver et de patchouli adouci par les muscs blancs. C’est une construction presque chyprée sans bergamote et dans laquelle la mousse de chêne est remplacée par les muscs. Je dois dire que, si je ne suis pas un inconditionnel de la rose travaillée en majeur, je trouve que « Rouge Velours » est un très joli parfum, un peu opulent sans trop et, c’est vrai, un peu « velouté ». Il m’évoque assez une loge de théâtre où se mêlent odeurs de maquillage et fleurs offertes à l’artiste. Il a un petit côté vintage qui est loin de me déplaire et, à l’heure où je revois des films hollywoodien de l’âge d’or, je pense qu’il aurait pu, s’il avait existé être le parfum de Bette Davis ou de Katharine Hepburn même si cette dernières lui aurait sans doute préféré quelque chose d’encore plus androgyne. « Rouge Velours » a de la personnalité et je pense qu’il doit être très beau sur un homme même si, traditionnellement, en parfumerie, la rose est surtout destinée aux femmes ce qui est un peu absurde. En tout cas, j’ai aimé le découvrir.
« Un iris magnétique pour un jeu amoureux entre légèreté et sensualité La passion amoureuse est le plus excitant de tous les jeux. Entre sensualité et complicité, cette tension délicieuse inspire au parfumeur Jacques Cavallier Belletrud un parfum de peau à la fois romantique et espiègle. Tissée autour de l’iris pallida de Florence, sa composition exalte la dualité de cette fleur précieuse, emblématique de la séduction féminine. L’iris insinue ses accents de violette dans un bouquet solaire de rose et de jasmin sambac, puis déploie la puissance de ses notes poudrées dans la douceur miellée de la fleur d’acacia. Oscillant entre une séduction charnelle et une empreinte intimiste, Spell on You est une aura hypnotique, obsédante, comme un refrain qu’on ne parvient pas à oublier… » tels sont les mots de la marque pour décrire « Spell on You » le nouveau floral créé par Jacques Cavallier. Je suis assez client à la fois de l’iris et des fleuris et j’ai donc poussé la porte de la boutique lyonnaise pour aller le découvrir. Je dois dire d’ailleurs que l’accueil y est inégal mais j’ai eu la chance de tomber sur un vendeur passionné de parfumerie avec lequel j’avais déjà eu un excellent contact donc j’ai plutôt passé un bon moment d’échange. Pour ce qui est du parfum, je dois dire que, comme à chaque fois, je suis resté complètement sur ma faim. Le départ est directement floral et, effectivement, le coeur d’iris travaillé d’une manière très florale et poudrée avec la rose centifolia est très joli et se conjugue parfaitement avec d’autres fleurs blanches. La marque parle de fleur d’acacia que je connais mal et de jasmin sambac et le fond est, je vous le donne en mille, musqué ! Le flacon est magnifique et le jus se tient mais franchement de qui se moque Louis Vuitton ? 225 euros pour 100 ml d’un floral musqué comme il y en a des kyrielles sur le marché ! J’avoue que, si je ne râle pas souvent, là, j’ai vraiment l’impression que LVMH vend du rêve et pas du parfum. Je ne vois absolument pas ou est la justification d’un prix pareil. Certes l’iris pallida de Florence coûte cher mais il est utilisé dans des proportion bien supérieures dans d’autres compositions dont le prix est beaucoup plus « normal » donc ce n’est pas un argument. Une fois encore, je trouve que les parfums Vuitton sont très surcotés et je passe mon tour.
Créé par Delphine Jelk et Thierry Wasser, « Shalimar Vanilla Planifolia » sort cet automne. Cet énième flanker du best de Guerlain était déjà disponible sur le stand et j’ai pu le découvrir. La marque le décrit ainsi : « Clé de voûte du sillage révolutionnaire de Shalimar, la vanille inspire aujourd’hui une édition Millésime extraordinaire. Un hommage amoureux de Guerlain à l’une des essences les plus emblématiques et les plus luxueuses de sa palette. Jouée en surdose dans la composition, la teinture Maison de vanille de Madagascar dévoile toutes ses facettes et exalte le sillage de l’oriental iconique de la Maison. Entre hommage et innovation, Shalimar Millésime Vanilla Planifolia reprend les codes graphiques du flacon sur piédestal créé en 1925 par Raymond Guerlain. La célèbre étiquette « chauve-souris », côtoie une typographie aux lignes géométriques teintées d’Art Déco. Une cravate en cuir enserre le col : une évocation des notes olfactives de la teinture de vanille Planifolia qui signe cette composition inédite ». Si j’avais été très convaincu l’an dernier par « Shalimar Philtre de Parfum », je le suis beaucoup moins par cette déclinaison. En effet, avoir ajouré à l’original de la teinture et de l’extrait de vanille n’a pour effet, à mon sens, que de renforcer l’overdose constituée par la guelinade et donc ce mélange entre un départ de bergamote que je sens peu et une vanilline de synthèse qui est, au bout du compte, la seule chose que je sens. Je ne trouve pas que l’extrait et la teinture de vanille naturelle obtenue par macération de la matière première dans de l’alcool soit ce qui ressort lorsque je sens ce parfum. Au bout d’un moment, mon intolérance à la facette sucrée devient très nette et je suis presque dérangé car, au niveau de la tenue et du sillage, il n’y a rien à redire de ce flanker. Je suis un peu dubitatif sur toutes ces séries limitées inspirées de « Shalimar ». Il y en a beaucoup et peu me rappellent finalement une version vintage qui fut celle de mon enfance et que j’aime à retrouver. C’était le cas de « Philtre de Parfum » avec ce côté poudré et irisé, ça l’est moins avec celui-ci et sa vanille envahissante et persistante.
« Fleur de Peony » aurait du sortir en 2020 mais, avec ce qui c’est passé, cette nouvelle création d’Aerin Lauder vient juste d’arriver jusqu’à mon nez et sera prochainement distribuée sur les stands. Je vais donc considérer que c’est une sortie de cet automne. Tout d’abord, j’aime bien Aerin, je trouve que c’est une jolie marque et que les collections font la part belle à une élégance toute en douceur et en légèreté ou, à défaut, en simplicité. « Fleur de Peony » ne fait pas exception à la règle. Un départ de mandarine, de pamplemousse délicatement fruité par une très jolie note de litchi, un coeur de pivoine, de pétales de jasmin et de cyclamen qui constitue un très élégant bouquet floral et un fond construit autour d’un beau santal un peu brut du Sri Lanka, d’ambre et de muscs blancs confèrent à ce parfum une vraie identité et pourtant il reste difficile à porter. La responsable de stand me disait qu’il plairait autant aux hommes qu’aux femmes et je veux bien le croire. La marque le décrit ainsi : « Fleur de Peony apporte de la beauté à toute occasion. Le parfum commence, ensoleillé et plein de lumière, avec des notes fraîches d'agrumes de mandarine et de pamplemousse. Le litchi ajoute un éclat de succulence sucrée, associé aux riches pétales de jasmin et au cyclamen luxuriant, rosé et éthéré dans son caractère floral. Les notes finales de Santal du Sri Lanka, d'Ambre et de Musc ajoutent chaleur et éclat ». C’est un beau floral délicat comme j’aimerais en sentir plus souvent et je pense que c’est l’une des « nouveautés » que j’ai pu découvrir ces dernières semaines que je préfère. D’aucuns pourraient le trouver un peu quelconque mais je ne suis pas trop d’accord. Il faut se laisser le temps de l’essayer et de vivre avec. Il convaincra c’est sûr.
Créé par Philippe Paparella en cet été 2021 pour Memo, « Corfu » a été l’un des coups de coeur de mes découvertes de cet automne. Je le porte pendant que j’écris et vraiment, c’est un parfum solaire idéal. La marque le décrit comme ça : « Un parfum solaire, aussi vibrant qu’un ciel grec, qui laisse sur la peau un sillage chaleureux, comme le souvenir d’un plongeon dans la mer ionienne. Un chypre moderne avec une overdose de musc. S’ouvrant sur une rhubarbe acidulée, mêlée aux agrumes pétillants et le basilic aromatique, la fragrance évolue vers un bouquet doux et délicat, laissant sur la peau un musc sophistiqué facetté aux notes de bois de santal, d’ambre et cachemire, pour offrir un sillage crémeux ». Construite autour de la bergamote, l’envolée prend des accents de cassis, de citron, de pamplemousse et de basilique et nous emmène sur coeur de pêche, de în, de rose, de framboise et de géranium rehaussé de clou de girofle et le tout recrée presque l’odeur de la rhubarbe. Le fond ambré, et boisé est construit autour du patchouli et de la mousse. C’est indéniablement un chypre frais, à la fois floral et fruité comme je les aime. J’ai un gros coup de coeur pour « Corfu » et je le garde dans un coin de ma tête pour l’été prochain.
« Flam, petite ville portuaire pittoresque nichée dans la campagne norvégienne, entourée de cottages en briques rouges et de collines enneigés fait echo aux forces contradictoires. Ce duel entre chaud et froid, été et hiver, est perceptible grâce aux notes de jasmin sambac, bois de cachemire, aldéhyde, et tonka. Comme une balade dans les fjord, Flam surprend par son parfum qui évoque l'énergie magnétique des aurores boréales ainsi que la chaleur réconfortante d'une maison en bois. ». Nous avons étés particulièrement bien reçus à la boutique Memo de la rue Cambon et l’échange a été très stimulant. C’est une construction autour de la sauge sclarée et l’orange sanguine et la personne qui nous a, je le redis, merveilleusement bien reçus était emballée par cette nouvelle fragrance sortie en septembre 2021. Je dois dire que j’avais tellement été emballé par « Corfu » que je serais vraisemblablement passé complètement à côté si elle ne m’avait pas un peu influencé. C’est une dualité avec un départ vraiment orange amère et bergamote, un coeur aromatique de jasmin sambac et de sauge sclarée et il s’arrondit au fond avec la fève tonka soutenue par l’ambrette, le cashmeran et la vanille. Une écriture simple, limpide mais facettée. J’ai bien aimé « Flam » mais je dois l’admettre, j’étais tellement séduit par « Corfu » que je ne pouvais que les comparer ce qui était particulièrement injuste.
Une élégance discrète, douce, profonde, c’est ce qui se dégage, pour moi, de « Poudre de Musc », le tout dernier parfum créé par Patricia de Nicolaï pour sa maison Nicolaï Parfumeur créateur. Elle le décrit ainsi : « Poudre de Musc Intense est un bouquet de muscs sur un coeur floral rose-aubépine-fleur d’oranger habillé de bois de santal. Un cocktail d’aldéhydes bouscule le bruit sourd des muscs pour les rendre plus vibrants. Doux comme une caresse, enveloppant comme de la soie et au sillage envoûtant, Poudre de Musc Intense est une Eau de Parfum élégante et réconfortante ». Un départ très doux de mandarine et de petit grain avec une note de framboise, un coeur construit autour d’un absolu de fleur d’oranger avec des notes d’aubépine et d’oeillet enveloppés par la fraîcheur des aldéhydes. Le fond poudré par des notes de musc et lacté par le bois de santal en font un cocon réconfortant et vraiment très chic. J’ai beaucoup aimé ce parfum. Je le trouve particulièrement dans l’air du temps au bon sens du terme. Je ne sais pas si je pourrais le porter mais je pense que je le trouve réjouissant. J’aime beaucoup le travail très élégant de Patricia de Nicolaï d’ailleurs « Baïkal Leather » est devenu l’un de mes incontournables.
J’ai découvert, « Odisiaque n°6», le nouvel opus de Sous le Manteau créé par Nathalie Feisthauer et qui doit sortir très rapidement. La marque le décrit ainsi : « Basée sur la recette originale d'un philtre d'amour du 18ème siècle en France, la parfumeuse Nathalie Feisthauer l'a habillée de Bergamote de Calabre, Géranium d'Egypte, Elemi, Liatrix Absolute, Maté Absolute, Cascarille, Fève Tonka, Vétiver d'Haïti, Foin Absolute . Terme inventé, la contraction de "opiat aphrodisiaque". Relatif à l'état contemplatif et langoureux d'un monde qui se réveille lentement après une longue période d'inertie. "Je goûte l'heure odisiaque de ton retour ». Odisiaque puise son inspiration dans une formule aphrodisiaque écrite au XVIIIe siècle par Jean-Claude-Adrien Helvetius, grand médecin de Louis XV et de Marie Leczynska et membre de l'Académie royale des sciences. La particularité de cette formule tient à une toute nouvelle matière première : la cascarille. Cette écorce séchée aux notes épicées, reconnue depuis des siècles pour ses vertus thérapeutiques, dégage une agréable odeur musquée lorsqu'elle est brûlée. Peu revendiquée en parfumerie moderne, cette matière rare donne à notre philtre d'amour toute son originalité ». Dans son écrin vert, cette nouveauté m’a surtout fait l’impression d’un foin coupé, cuiré et épicé. Ça peut paraître antinomique mais non. « Odisiaque n°6 » est complètement cohérent. Je pense que, à l’instar de « Vapeurs Diablotines », il sera clivant et on va adhérer ou non. En ce qui me concerne, j’ai eu du mal à rentrer dedans même en le testant sur ma peau. Il ne me provoque pas grand chose même si je lui reconnais une certaine originalité. Il ne doit tout simplement pas faire partie des odeurs qui me touchent. C’est ainsi. J’en resterai dans la marque à « Poudre Impériale » qui est vraiment mon préféré.
La dernière nouveauté que j’ai pu découvrir est « Thé Matcha 26» le tout dernier parfum de la très belle maison Le Labo. Je dois dire que j’en attendais vraiment beaucoup car j’aime beaucoup le travail des parfumeurs qui ont collaboré à cette marque (je regrette d’ailleurs que la maison ne communique pas sur celui-ci car il aurait été intéressant de se savoir qui avait composé cette fragrance mais c’est ainsi. Si j’ai une info je la rajouterai) et j’ai une prédilection pour l’amertume du thé matcha que je ne sais pas vraiment préparer mais que j’aime beaucoup boire. Là, le départ m’a semblé être très orange douce voire petitgrain, ensuite on retrouve la dualité entre le matcha et un lait de figue presque épais et très doux qui m’a un peu dérangé. Le parfum se pose ensuite sur un très beau fond de vétiver. Finalement, après l’avoir essayé sur la peau, je l’ai trouvé vraiment très déroutant. J’aime bien l’ensemble mais, par moment, je suis un peu gêné par la note de figue que je trouve vraiment trop enveloppante et presque doucereuse. J’avais déjà eu d’ailleurs cette sensation avec « Thé Noir 29 ». Je pense que la marque souhaite forcément associer le thé à une note de figue pour créer une identité particulière et c’est vrai que c’est réussi mais vraiment ce n’est pas ce que je préfère. En revanche, j’ai redécouvert « Santal 33 » et moi qui ne suis pas fou de cette matière première, je l’ai adoré. C’est aussi ça Le Labo, une manière tellement étonnante de travailler la matière première principale qu’il ne faut jamais avoir d’idée préconçue. Il faut sentir, se laisser porter et apprécier. « Thé Matcha 26 » n’est pas pour moi mais il ravira les amateurs de figue et de notes vertes.
Il y aura, n’en doutons pas, d’autres nouveautés durant la fin de ce dernier trimestre 2021. J’ai entendu parler de deux nouveaux Ella K, d’un opus chez Liquides Imaginaires, d’un Tom Ford dont la sortie est repoussée et surtout de « Vétiver Java » chez Perris Monte Carlo que j’attends avec impatience et qui devrait être disponible autour du 18 octobre. Je viendrai bien évidemment vous parler de tout ça au fur et à mesure de mes pérégrinations parfumées.
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