Ojar, huiles ou eaux de parfums ?
Ojar n’est pas nécessairement une marque pour moi car les parfums sont tous plutôt orientaux mais je sais en reconnaitre à la fois la qualité et la beauté. J’avais été impressionné par les huiles parfumées et, lors de mon dernier séjour à Paris, j’ai pu mettre mon nez sur la toute nouvelle collection des eaux de parfum. Je remercie d’ailleurs chaleureusement Daria de la boutique Sens Unique pour ce partage car, instinctivement, je ne serais peut-être pas vraiment allé vers ces créations. Ojar est une toute jeune maison puisqu’elle a été fondée en 2021. Les parfums sont composés par Jordi Fernández, Dalia Izem, Nanako Ogi et Michel Girard. Je trouve que tout est particulièrement qualitatif, des jus (huiles ou eaux de parfums) aux flacons. J’ai choisi quatre eaux de parfums (qui existent je pense également en huile) qui m’ont particulièrement impressionné. J’espère que je vous donnerai envie de mettre votre nez sur cet univers assez magnifique il faut bien le dire.
Le premier parfum que dont j’ai choisi de vous parler est « Wood Whisper » créé en 2021 en huile et en 2022 en eau de parfum par Jordi Fernandez. Dès l’envolée, on entre dans un accord violette et rose un peu poudré, arrondi par la prune. Je ne peux pas vraiment dire que j’ai senti de notes de tête mais le coeur est opulent et particulièrement dense puis le bois de santal vient adoucir encore la fragrance ce qui se renforce avec un fond de cashmeran, de vanille, d’ambre gris et de musc. « Wood Whisper » est un vrai oriental boisé, franc et net. La marque le décrit ainsi : « Le parfum puissant et envoûtant du bois de santal, nuancé par des tons de prune mûre, de violette et d'ambre, adoucissant l'odeur boisée piquante avec des notes gourmandes - c'est exactement le "murmure d'un arbre" qui raconte à un voyageur aléatoire la paix et la joie, à propos du bonheur de la vie et chaleur du soleil, sur chaque matin et chaque soir, sur ce qui s'est passé et ce qui sera. Et qu'après vous il y aura un souvenir - un cuir boisé, plein d'ambre blanc et gris, de musc et de vanille ». Dans les deux versions, l’amplitude du sillage est impressionnante. Je dois dire que je ne l’assumerais pas facilement même si je lui trouve un côté addictif. J’irai peut-être plutôt vers la version alcoolique que je trouve plus facile d’abord si je devais me décider à le porter. Ceci dit, il est très éloigné de mes goûts et, sur la peau, il faut dire que, si beau soit-il, je ne suis pas certain de le supporter toute une journée.
Toujours composé par Jordi Fernandez, « Ciel d’Orage » n’est pas du tout pour moi mais il est tellement explosif que je ne peux qu’être impressionné. La marque le décrit ainsi : « Ciel d'Orage est le Oud fumé. C'est l'interprétation d'une robe noire élégante et pointue ou d’un smoking. Le parfumeur a utilisé beaucoup de matières nobles qui donnent une signature distinctive et statutaire à la fragrance ». Dès le départ, c’est une tornade avec des notes de safran, d’armoise et de pin puis le coeur de rose, de patchouli et de vétiver, hyper opulent, vient se poser sur la peau et le côté clivant du parfum est net. Le fond de bois de gaïac, de santal, de daim et de styrax enveloppent un oud animal mais pas inélégant. Il est un oriental moderne et parfait pour les amateurs. Il a, sur ma peau, un côté vraiment très fumé qui ne me déplait pas mais il faut bien dire, qu’une fois encore, c’est un parfum au fort tempérament qu’il faut vraiment assumer. Pour ma part, il demeure trop oriental, trop oud, trop envahissant mais, il faut le dire, je le trouve quand même vraiment réussi. Je me demande si quelques gouttes de l’huile ne pourraient pas, occasionnellement et contre toute attente, me plaire. Attention, c’est un parfum costaud, il ne conviendra qu’à des personnalités vraiment affirmées.
Créé par Dalia Izem, « Épine du Désert » avait été l’une de mes huiles parfumées et je l’aime beaucoup également en eau de parfum. « Ce parfum est une interprétation de la Rose du Désert, une combinaison d'huile de rose pure avec du safran et du cuir, belle par sa simplicité. Epine du Désert est un hommage au Mukhalat, un mélange traditionnel du Moyen-Orient de fleurs et d'épices, mais avec sa propre approche innovante. Nous entendons si souvent "s'arrêter et sentir les roses", dans le sens - ne vous précipitez pas, ne faites pas d'actes irréfléchis, profitez du moment et la décision viendra d'elle-même. Ce parfum est une solution idéale pour ceux qui ne veulent se précipiter nulle part, mais seulement profiter de la beauté, l'absorber, en faire partie ». Il s’agit évidemment d’une rose absolument épicée et pimentée qui n’a pas le côté un peu piquant et floral de l’oeillet que je n’aime pas mais qui est franchement boisée et poivrée. Le départ est nettement safran et piment puis le coeur de rose velouté et de jasmin vient calmer la fragrance qui se pose sur des notes de bois de santal. J’aime beaucoup le côté très boisé de cette rose et je trouve que, dans mon souvenir, l’huile était très facettée. La version eau de parfum l’est un peu moins mais elle n’en demeure pas moins vraiment belle. C’est une magnifique rose orientale et je dois dire que je lui trouve une certaine originalité. Son sillage est un peu moindre que les deux précédents ce qui ne me dérange pas du tout bien au contraire.
Je n’aime pas trop le oud mais je dois bien dire que la version eau de parfum de « Infusion Velours » créé par Jordi Fernandez me plait. Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais. Je ne l’avais pas remarqué en huile mais là, je dois bien dire que c’est une merveille de chic et de douceur avec toute la force du oud tout de même. Le oud apparait dès l’envolée avec des notes de cannelle, de poivre noir, de mûre et même de framboise puis le coeur est franchement encens et cannelle avant que le parfum ne se pose sur un fond de cèdre et de patchouli. Comme ça, il a tout pour ne pas me plaire et pourtant son côté soyeux me séduit complètement. Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais. « Oud juteux, intense mais éclatant, des résines en contre-accord de fruits rouges. Infusion Velours s'inspire du tissu velours. Opulent et riche, si on devait donner une couleur ce serait le violet. Un accord Oud de fruits rouges qui traduit à merveille ce parfum puissant et charnel » et je trouve que tout est dit dans cette évocation. Je me surprends à penser que je pourrais porter ce parfum alors qu’il est l’anti-thèse de ce que j’aime en général. Je dois dire que je me surprends encore et tant mieux.
Que ce soient les huiles ou les eaux de parfums, vraiment je dois dire que toutes les créations de Ojar sont impeccablement réalisées. J’ai adoré plonger mon nez dans cet univers qui n’est absolument pas supposé me plaire. Si vous êtes à la recherche de très beaux orientaux, il faut absolument mettre votre nez dans cette marque que je trouve vraiment très réussie. En tout cas, de mon point de vue, les huiles et les eaux de parfums sont assez différentes. Il faudrait vraiment tout essayer mais je n’en n’ai pas encore eu l’occasion. Il est probable que je vous reparlerai de Ojar.
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