Optico, un univers séduisant venu d'Italie
Je suis toujours content lorsque je découvre une marque que je trouve réjouissante. J’ai eu un vrai coup de coeur pour la maison italienne Optico Profumi lancée en 2016 et dont les créations sont signées par Nicola Bianchi. Le postulat est simple : une matière première représentative d’un pays mise en avant. Je dois dire que tous les parfums sont facilement identifiables et gardent un côté épuré tout en ayant vraiment une identité très marquée. Je remercie Nicolas et Benoît de la boutique lyonnaise Odorem pour m’avoir fait découvrir cette marque qu’ils ont glané lors du salon de Florence. J’ai beaucoup aimé et j’espère que, très bientôt, elle trouvera un écho et des points de vente en France. Pour l’instant, j’ai eu envie de vous parler des six parfums de la collection Optical Art que je trouve particulièrement réussis. Je n’ai pas réussi à en éliminer un alors je vais essayer d’être un peu plus synthétique que j’habitude pour que mon article ne soit pas trop long.
Nous avons commencé léger par « Italy » qui est une ode à la bergamote. Le parfum s’ouvre sur une très belle huile essentielle de bergamote de Calabre avec des notes d’orange amère de Sicile, de citron, de pamplemousse rose et de lavande de Provence, un coeur de fleur d’oranger, de rose blanche et de jasmin et fond d’ambre gris, de muscs blancs et de graine d’ambrette. Pour ma part, je sens surtout la bergamote et l’orange amère qui, au cours de l’évolution s’intensifient pour donner un parfum vraiment très pétillant et dense. Je trouve que la fraîcheur est idéale pour les étés que nous subissons depuis quelques années. Je dois dire que j’ai beaucoup aimé ce parfum car il y a un petit côté plus tenace que la moyenne et frais à la fois qui m’a vraiment surpris. « Italy » est une réussite, c’est indéniable.
Un départ sucré, un coeur de benjoin de Siam, de fève tonka et de graine d’ambrette et un fond de muscs blancs et de vanille très aromatique, tel est « Réunion ». J’ai trouvé ce parfum très équilibré. C’est une vanille très profonde, un peu gourmande mais sans excès, très naturelle, avec un côté invitation au voyage qui ne pouvait que me séduire. Je ne suis, en général, pas tellement attiré par les presque solinotes vanille mais il me faut bien admettre que « Réunion » est tellement équilibré que je pourrais tout à fait m’approprier. Là encore, on peut s’imaginer dans une île de l’hémisphère sud, au milieu de l’océan indien. J’ai adoré l’idée et je l’ai senti et re-senti. Je pense qu’il plaira autant aux amateurs de cette note gourmande qu’à ceux qui peuvent être un peu réfractaires à la vanilline de synthèse trop monolitique et sucrée que nous sentons trop souvent.
Je n’aime pas tellement les parfums boisés et pourtant, je pourrais tout à fait m’approprier « Gabon » qui est une effluve sombre mettant en valeur le bois d’ébène. L’envolée de bergamote et de safran peut être un peu difficile pour moi mais, curieusement, le coeur d’encens, de labdnanum, de papyrus, d’ébène, de oud, de cèdre et de santal, très profond et élégant a su me séduire et je trouve qu’il s’harmonise parfaitement avec un fond sombre de patchouli, de musc et d’ambre gris très facetté. J’ai vraiment aimé l’élégance un peu brute de ce parfum qui n’est pas vraiment animal ni froid mais, au contraire, chaud et sombre. Il diffuse une curieuse élégance racée et franche. Son évolution est un peu plus longue que celle des autres mais elle est particulièrement réussie. Vraiment, ce parfum, un peu fumé, me plait énormément.
J’ai été un peu moins attiré par « Costa Rica » car, il faut le dire, je ne suis pas tellement fan de la note de café en parfumerie. La note n’est pas trop envahissante et, de ce fait, l’équilibre est vraiment très bien respecté. Il s’ouvre sur une rose très discrète et un géranium délicat puis, le coeur de café, de cashmeran, de cèdre et de oud vient s’installer et se renforcer avec un fond d’ambre gris et de musc. Force m’est de reconnaitre qu’il y a vraiment, dans ce parfum, quelque chose d’original et d’élégant. La note de café qui pourrait être trop gourmande, ne prend pas trop de place. Je trouve qu’il s’agit plutôt d’un cocon boisé et réconfortant. Il n’est peut-être pas celui que je choisirai de prime abord mais je le trouve très chic et original. De ce fait, je dois bien me dire que je ne devrais jamais me faire d’idée préconçue en lisant la pyramide olfactive.
Les deux derniers sont vraiment mes préférés. Je vais commencer par « Sri Lanka » qui tourne, bien évidemment, autour du thé. Il s’ouvre avec des notes de bergamote, d’orange douce, de poivre rose, de badiane et de gingembre, se développe sur un coeur de thé vert, de cèdre, de vétiver et de bois de santal puis sur un fond de gousse de vanille, d’ambre, de fève tonka et de musc. J’aime beaucoup les parfums à dominante de thé surtout l’été et « Sri Lanka » est particulièrement facetté. Il évolue vers un fond riche et frais à la fois. Je le trouve pétillant et très facile d’accès. J’aime beaucoup le parfum en tant que tel mais c’est surtout lorsqu’il arrive sur les notes de fond sans perdre celles du coeur que je suis séduit. En tout cas, il fait partie de mes deux super coups de coeur dans la marque.
Quand on parle d’invitation au voyage, il me semble que « Malabar » en est la parfaite illustration. Après une envolée de mandarine, de coeur d’oeillet doux et une envoûtant cardamome, le coeur de fève tonka, de fruits secs, d’osmanthus et de fève tonka entourent un ylang-ylang vraiment lumineux et presque un peu vert, adouci par l’héliotrope et rendu plus vert par l’absinthe légèrement anisée. Le fond de vanille et d’ambre viennent renforcer un patchouli très finement travaillé. J’ai adoré ce parfum. Pour moi, il est vraiment parfait. Je pense qu’il m’a fait voyager dès que je l’ai senti. J’aime beaucoup ce travail autour de l’ylang-ylang, entre côté solaire et côté poudré. Je le trouve à la fois frais, enveloppant et particulièrement magique. Il m’a fait penser à la Polynésie et aux images d’un lagon bleu intense et de plages de sable ivoire. Vraiment, je pourrais le porter sans problème et je pense qu’il est utilisable toute l’année.
J’ai vraiment un coup de coeur pour cette maison italienne que je ne connaissais pas du tout. Le travail de Nicola Bianchi est comme une évidence. J’aime beaucoup la grande lisibilité des parfums qui gardent tout de même une certaine singularité. En tout cas, c’est un très bel univers. Je me sens séduit et j’espère vraiment qu’on pourra bientôt sentir et trouver ces parfums facilement en France.
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