Ormonde Jayne, une maison anglaise pas comme les autres
Je crois que j’ai vraiment un coup de coeur pour Ormonde Jayne depuis que je porte « Osmanthus ». À chaque fois que j’en ai l’occasion, j’essaye de nouveaux parfums des quatre collections de la marque. Je ne connais pas tout mais j’en ai testé bien assez pour en sélectionner quatre dont j’ai envie de parler. C’est une maison anglaise, très contemporaine et très qualitative qui se définit par ces mots : « La philosophie Ormonde Jayne se base sur la recherche du vrai luxe, c’est-à-dire de la qualité, de la beauté et de l'élégance. Ses fragrances sont unies par un principe extrêmement simple - parfums extraordinairement uniques créés avec des huiles essentielles exclusives jamais utilisées par des maîtres parfumeur. Les huiles essentielles pures et rares sont associées à des extraits botaniques sélectionnés afin d’assurer la qualité des ingrédients. C'est Linda (Pilkington), la créatrice, qui les recherche directement chez différents fournisseurs dans le monde entier, du Maroc à Madagascar, en choisissant les plus rares et intensément parfumées. Ormonde Jayne aime revivre l'âge d'or de la parfumerie, la période élégante pendant laquelle la création de parfums était un art raffiné et exclusif, quand les huiles essentielles étaient laissées au repos pendant des mois avant d'être filtrées et laissées en macération à nouveau avant d'être embouteillées. Les huiles essentielles des parfums Ormonde Jayne sont préparées artisanalement et laissées en macération dans le style de travail classique dans le laboratoire à Londres ». Il en résulte des créations belles, basées sur des matières premières d’une qualité exceptionnelle et dont j’ai vraiment envie de parler. La gamme est étendue et je vais essayer de ne me laisser guider que par mes émotions pour ne pas trop m’éparpiller. Je vous emmène donc à travers les quatre créations d’Ormonde Jayne qui, à ce jour, me touchent le plus.
Linda Pilkington
Je ne pouvais absolument pas ne pas commencer par « le mien ». J’ai nommé « Osmanthus », créé par Geza Schoen en 2006 pour la collection Signature. La marque le décrit ainsi : « Une petite fleur blanche originaire de la Chine. Osmanthus est un parfum frais, parfait pour l’été. Comme un jour de printemps délicieusement mordant passé sans soucis, Osmanthus est un parfum intense et frais. Ce bouquet parfait, créé en 2006, avec les notes d'agrumes du pomelo et de piment, s’ouvre sur un cœur d‘Osmanthus absolue, de nénuphar et de jasmin Sambac. Le tout sur un lit d'herbes douces d'Egypte. Avec son caractère mordant cette fragrance est idéale pour éclairer les chaudes journées d’été́ ». Après une envolée très tranchée de pomelo rehaussé de piment et d’armoise, la facette la plus abricotée de l’osmanthus associé à des notes de jasmin et de nénuphar constituent un coeur très élégant, à l’anglaise mais ce n’est pas fini. Le parfum se corse, il se fait cuiré et une autre facette de la petite fleur chinoise fait son apparition en s’associant au ciste, au vétiver et au bois de cèdre. Le parfum devient dense, prenant, d’un chic raffiné qui rappelle les dandys et les ladies des salons littéraires londonniens. Je ne sais pas pourquoi, ce parfum me rappelle « Howard’s End », le roman de Forsters. J’avais pré-sélectionné ce parfum sur le site de Jovoy avant un séjour à Paris et je suis allé l’essayer. Le coup de coeur a été immédiat et j’ai adoré le porter. Depuis, je l’ai adopté et je ne le regrette pas. Je peux le porter été comme hiver tant ses facettes sont multiples.
« La rose issue des champs de Qasmar possède une odeur divine. Elle est récoltée au printemps avant l’aube pour garantir sa fraicheur et ses préserver tous ses arômes. A cette odeur exquise ont été associés des goutes de cassis, une touche de litchi, de la prune et du patchouli, pour une création définition même de la perfection et de la finesse ». Dans la collection La Route de la Soie, « Indus », composé par Linda Pilkington est peut-être mon préféré et j’en suis le premier surpris car je n’aime généralement pas les floraux fruités mais celui-ci est vraiment l’un des plus réussi qu’il m’ait été donné de sentir avec son ouverture de litchi et cassis acidulé et rehaussé de noix de muscade, son coeur de rose très floral et son fond de prune et de patchouli. Construit comme un chypre, « Indus » est vraiment un parfum dans lequel les notes s’harmonisent avec une facilité déconcertante. Sur ma peau, il n’est pas forcément d’une élégance discrète à l’anglaise. Je le trouve plutôt exotique et dépaysant. Si je devais le rapprocher d’un cliché britannique, il serait un thé pris face à la mer d’une plage de Cornouailles ou sur une petite île pas très loin du rivage. J’aime beaucoup le côté satiné qu’il révèle à ma peau lorsque j’ai eu l’occasion de l’essayer. Je pense qu’il m’avait été conseillé et c’était judicieux car je pourrais parfaitement le porter.
Lorsque Linda Pilkington décrit son inspiration pour Montabaco Verano » qu’elle a créé en 2020 pour la collection The Four Corners of the Earth, elle emploie ces mots : « Montabaco Verano me ramène aux nuits chaudes et douces, aux mers azur, aux plages dorées et aux palmiers, aux lieux de bonheur et de romance ». Il est l’un des derniers que j’ai pu sentir et il me semble comme un cocktail pris dans une soirée de vacances. Après une envolée de baies de genièvre enrichie de bergamote, d’orange, de sauge, de cardamome et de pamplemousse, le coeur de magnolia et de thé se poudre un peu de rose et de violette et on retrouve le côté un peu suranné de l’élégance à la britannique puis le fond, comme souvent chez Ormonde Jayne, vient nous surprendre. Sur la touche, le cashmeran prend le pas mais sur ma peau, c’est la dualité entre l’ambre gris et la fève de tonka rehaussé d’une pointe de tabac blond qui se développe. « Montabaco Verano » est vraiment très complexe, très évolutif et je n’ai pas réussi encore à en faire le tour pour avoir vraiment une idée précise de ce qu’il m’évoque. Je dois bien le dire. Il est beau, très élégant mais un peu subversif, et provocant. Je lui trouve quelque chose de vraiment sensuel qui contraste avec le côté aquatique et poudré du coeur. Je ne saurais dire si je pourrais le porter ou non mais il est intrigant et mérite vraiment d’être découvert.
Créé oar Geza Schoen pour la collection Siganture en 2003, « Frangipani » est vraiment emblématique de la maison Ormonde Jayne et, s’il n’est pas mon préféré, je le trouve vraiment très significatif du style de la maison. Il est l’exemple même du style anglais un peu suranné mais avec un twist vraiment contemporain. Après l’envolée très classique de tilleul et de citron vert, le côté très solaire et exotique de la fleur de frangipanier associée à la prune, la tubéreuse, la rose et le nénuphar constituent un coeur éclatant et très élégant tout en gardant un côté un peu exotique. Le fond de muscs blancs, de cèdre et de vanille vient simplement soutenir et arrondir la fragrance décrite ainsi : « La reine des fleurs tropicales, avec un arôme vert, fruité et de talc. Présenté en 2003, charmant et élégant, Frangipani est le parfum exotique de la collection Ormonde Jayne. À partir d'une note de citron vert, cette fragrance montre son cœur floral de frangipanier, jasmin et orchidée. Avec ses grandes et élégantes pétales colorés, le frangipanier est la reine de toutes fleurs tropicales à laquelle Linda Pilkington a voulu rendre hommage en créant un parfum inoubliable tout en délicatesse ». La fondatrice de la marque a vraiment joué son rôle de directrice artistique comme pour « Osmanthus » et, bien qu’elle n’ait pas signé non plus « Frangipani », je reconnais son style derrière le talent du parfumeur avec lequel elle a travaillé. C’est un très beau parfum, très lumineux et réjouissant. Je ne dis pas que je ne pourrais pas le porter mais il faut bien dire que je suis encore plus en phase avec « Osmanthus » ou « Indus ».
Nous n’avons pas, en France, accès à toutes les créations de la marque mais celles que j’ai pu découvrir me donnent une idée très nette de l’esprit élégant, qualitatif et presque poétique que Linda Pilkgington a réussi à impulser depuis toutes ces années. En tout cas, je suis un grand amateur de la marque et je pense qu’Ormonde Jayne est loin de m’avoir livré tous ses secrets.
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