Passion Parfums

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Depuis que j’ai découvert les créations de Marc-Antoine Corticchiato, qui a grandi en Corse (ça a son importance car cette identité insulaire l’a souvent inspiré) pour sa marque Parfum d’Empire, créée en 2002 avec un premier parfum « Eau de Gloire » (2003), dédié à Napoléon 1er, je suis très attiré par l’univers à la fois baroque et moderne qu’il a su inventer. En dix ans, j’ai porté pas mal de ses fragrances et j’avoue qu’il m’est difficile d’en sélectionner seulement cinq pour réaliser cet article. J’ai donc décidé de parler de deux créations emblématiques de la marque, « Ambre Russe » et « Cuir Ottoman » et, pour les trois autres, de me laisser porter par mes goûts du moment.

L’esprit de la marque :

Dès son premier parfum, Marc-Antoine Corticchiato a pris comme postulat de rapprocher son travail de différents empires qui, au fil des siècles, on habité le monde voire même de personnages historiques. Outre « Eau de Gloire », je citerai également « Eau Suave » (2005), un beau chypré floral inspiré des îles des Antilles dont provenait la famille de l’impératrice Joséphine. Chaque parfum est donc relié à une culture où à une histoire et loin de moi l’idée d’être exhaustifs car je pourrais vite devenir didactique et ennuyeux.

J’ai donc choisi de vous parler de cinq parfums et de commencer par deux succès de la marque. Le premier est « Ambre Russe » lancé en 2003 car il est le premier que j’ai porté dans la marque et que j’ai une histoire avec lui. En effet, il y a quelques années, je traversais un hiver difficile et je cherchais, un peu pour me changer les idées, un nouveau parfum un peu stimulant. Je me suis donc laissé conseiller celui-ci et, après l’avoir essayé et vécu avec une journée, j’ai été séduit et je l’ai adopté. Il s’agit certes d’un parfum ambré mais il est travaillé d’une manière à la fois très moderne et totalement inédite. Les notes de départ, pour rappeler l’empire des tsars, sont la vodka et le champagne qui sont véritablement une invitation à la fête. Les notes de coeur rappellent comme un cuir de Russie à l’ancienne mais enrichi de notes de thé et d’épices et elles nos amènent sur le fond qui est résolument ambré. Pour décrire ce que je ressens quand je porte « Ambre Russe », je dirai que c’est mon parfum bonne humeur et que je le trouve tout à fait réjouissant. S’il a une facette très inédite, la note de fond est opulente et rassurante. Je l’ai énormément porté et je trouve que l’hiver, au creux des écharpes, il est idéal pour se donner de l’énergie.

 

 

 

 

Il est impossible d’évoquer Parfum d’Empire sans parler de « Cuir Ottoman » qui est, sans doute, le plus gros succès de la marque. Sorti en 2006, il est à mi-chemin entre un cuiré moderne et un oriental. Facile à porter sans jamais être consensuel, c’est une véritable réussite. Les notes de têtes sont, elles-même une surprise puisqu’elle ne sont absolument pas hespéridées mais que c’est l’iris et son côté poudré qui nous surprend avec une envolées de ciste et de jasmin. Très rapidement, elles viennent se mêler au cuir, à la vanille, au styrax et au benjoin et le côté baumé du parfum prend doute sa dimension. « Cuir Ottoman » est, aujourd’hui, considéré comme un classique par les amateurs de la parfumerie alternative et ce n’est que justice. Il est vraiment incroyable car je n’aurais jamais pensé qu’une création aussi originale puisse rencontrer un succès public aussi évident. Personnellement, je l’ai beaucoup porté et encore récemment et je ne m’en lasse absolument pas. Je trouve que l’on a toujours plaisir à le retrouver. Je l’avais mis un peu de côté pendant quelques temps et j’ai pris infiniment de plaisir à le ressortir.

 

Sorti uniquement en extrait, « Tabac Tabou » en 2015 a été pour moi, dès le début, un choc olfactif. Vous savez, il est typiquement ce genre de parfum qui, lorsque vous le sentez pour la première fois, vous fait vous dire « wahoo » ! Je n’avais jamais rien senti de tel. Je suis tombé sous le charme immédiatement. Dans ce parfum, Marc-Antoine Corticchiato, utilise deux des matières premières qui sont relativement récurrentes dans son travail. Il s’agit du cuir et de l’immortelle mariées ici avec une note à la fois sèche et opulente de tabac. « Tabac Tabou » me fait l’effet de l’odeur qui doit flotter dans les clubs anglais pleins de fauteuils en cuir mélangé à un tabac blond sensuel. J’aime beaucoup ces notes associées à celle, toujours cuivrée du narcisse et plus douce du miel. Je trouve que « Tabac Tabou » est comme une version moins épicées mais plus aboutie de « Fougère Bengale » lancé en 2007. Au départ, il devait être un millésime éphémère qui est sorti deux années de suite puis il a rejoint la collection permanente. Je ne suis pas le seul apparemment à avoir été impressionné par cette création car, en 2016, la Fragrance Foundation France lui a décerné le Fifi Award du meilleur parfum d’une marque de niche indépendante. À noter que Marc-Antoine Corticchiato avait l’avait déjà obtenu l’année précédente avec « Corsica Furiosa ».

 

 

En 2017, Marc-Antoine Corticchiato prend un tournant dans l’esprit de ses création en sortant « le Cri de la Lumière », un parfum chypré autour de la rose, de l’iris et de l’ambrette. Lorsque je l’ai senti la première fois, en avant-première, j’admets volontiers qu’il ne m’avait pas forcément fait envie. Connaissant bien l’univers de la maison, j’avais été un peu surpris par cette création si différente voire même un peu déçu au premier abord. Mais ça c’était avant de sentir ce qu’il dégageait une fois porté ! Du côté poudré de l’iris aux facettes de rose, de bois, de patchouli et d’ambrette, il nous enveloppe d’une douceur à la fois transparente et légère malgré une tenue parfaite et un sillage finalement opulent. « Le Cri de la Lumière » ne ressemble clairement à rien d’autre et il a une vraie personnalité. À la maison tout le monde le porte ou l’a porté. Cet hiver, je me le suis un peu approprié et j’ai recueilli pas mal de compliments et de question du genre « quel est ton parfum ? ». Pour résumer, je dirai que, si j’ai mis longtemps à l’apprivoiser, j’ai aujourd’hui vraiment beaucoup d’attachement à ce parfum que je considère comme, une fois encore, une véritable prouesse olfactive.

Je vais terminer par « Acqua di Scandola » sorti en 2019 dont, c’est vrai, j’ai déjà pas mal parlé mais il est un véritable coup de coeur et je ne pouvais pas écrire un article sur la marque sans l’évoquer à nouveau. Pour ceux qui n’ont pas lu mes autres articles sur le sujet, je rappelle que je l’ai découvert en avant-première et que je l’ai attendu des mois durant. Plus qu’un marin, je dirai qu’il est salin et nous entraine sur les côtes de la Corse si chère à son créateur. Entre notes d’agrumes, je pense de bergamote, d’algues et de sel, « Acqua di Scandola » a comme un avant goût de vacances et d’embruns tout en gardant le côté singulier des parfums de la marque. Pour moi, il est l’une des grandes réussites des parfums sortis l’an dernier. Et, si nous l’avons attendu près d’un an, ça en valait la peine. J’ai eu la chance de me le voir offrir en février et il va m’accompagner cet été.

 

 

 

J’aurais pu parler de nombre de belles créations de Marc-Antoine Corticchiato pour Parfum d’Empire mais je pense qu’il faudrait un second voire même un troisième article pour le faire. Il m’aurait aussi été facile de revenir sur « Eau Suave » que je porte et que j’aime particulièrement mais je l’ai déjà fait dans l’article sur les chyprés alors je m’en tiendrai là mais sachez que toutes les parfums de la marque sont à découvrir et voire même à aimer. J’ai eu envie d’écrire ces quelques lignes pour faire un petit coup de chapeau parce que je me sens très attiré par cette maison de parfums.