Parfums de septembre
Il fait frais voire même froid et j’ai un peu oublié les fleuris légers, les salins et autres hespéridés pour revenir à des chypres plus enveloppant, des floraux plus opulents et des épicés voire même quelques cuirs légers. Je vais essayer de vous révéler quels sont les parfums que je porte le plus en cette fin d’été. J’aime beaucoup pouvoir complètement changer mes habitudes parfumées et je me suis dit que j’avais envie de partager un peu mes goûts et, peut-être, susciter chez vous une envie de découvrir ou redécouvrir les parfums que je porte le plus en ce moment.
Ça commence mal car le tout premier est discontinué mais j’ai du stock depuis qu’il est ressorti l’an dernier en édition limité pour les 40 ans de Goutal Paris. Il s’agit, bien évidemment, de « Mon Parfum Chéri », créé originellement pas Camille Goutal et Isabelle Doyen en 2011, c’est un parfum chypré floral avec une note de prune très prononcée en tête et qui va nous suivre tout au fond de l’évolution, un coeur de violette et d’iris qui vient enrichir la fragrance avant qu’elle ne se pose sur un socle de patchouli, héliotrope et mousse de chêne. « Au commencement de cette fragrance, il y a une petite concrète ayant appartenu à Colette qui avait été offerte à Annick Goutal. Cette senteur boisée obsède Camille et lui rappelle les films hollywoodiens des années 40, le satin affriolant, la dentelle raffinée et… l’image de sa mère s’apprêtant à sortir. Comme un joli retour des choses, Camille rend hommage à sa mère avec Mon Parfum Chéri Par Camille, treize ans après qu’Annick Goutal lui a dédié Petite Chérie », c’est ainsi que la marque décrivait l’inspiration de ce parfum à l’époque où il est sorti. À la fois vraiment chypré, poudré et épicé, ce parfum est l’équilibre parfait sur ma peau. Pour moi, il est toute l’âme de la maison qui s’appelait encore Annick Goutal. C’est un parfum d’une élégance éternelle, jamais vintage mais toujours intemporel. Lorsque je n’en n’aurai plus, il laissera sa place à « Passion » mais je le regretterai quand même.
Le second parfum est également créé par Camille Goutal et Isabelle Doyen, comme quoi il n’y a jamais de hasard, et il s’agit bien évidemment de « La Couleur de la Nuit », lancé en 2020 pour leur marque 100% naturelle Voyages Imaginaires. J’ai un énorme coup de coeur pour la maison et pour ce parfum en particulier. « La Couleur de la Nuit est une promenade nocturne mystérieuse dans une métropole asiatique, illuminée par les lanternes rouges et les néons fluorescents. De la fragrance émane l’atmosphère sombre, humide et légèrement éclairée par les lumières scintillantes d'un film de Wong Kar-wai. La fraîcheur de la lavande transcendée par le géranium contraste l’effet sombre et envoûtant de la vanille et du fir balsam, provoquant ainsi un élégant clair-obscur ». Il s’ouvre comme un aromatique, avec des notes de lavande et de bergamote mais, rapidement on arrive sur un coeur de géranium travaillé de manière plutôt ronde et soutenue par des notes de sapin baumier, de patchouli et de vanille en fond. C’est un parfum totalement inédit, complexe, qui ne rentre dans aucune case ni dans aucune famille olfactive. Vraiment, je ne peux pas le classifier. Il ne ressemble à rien d’autre. La seule chose que je peux dire, c’est que son sillage est modéré, sa tenue excellente et, bien évidemment, l’effluve qu’il dégage addictive, en tout cas pour moi.
Une autre envie, en ce moment, fait partie des nouveautés que j’ai pu aimer vraiment cette année et qui est également vraiment un coup de coeur, voire un coup de foudre. Il s’agit, bien évidemment de « Abyssae », créé par Daphné Bugey pour la collection La Botanique de L’Artisan Parfumeur. J’aime énormément ce parfum complètement inédit et qui, une fois encore, ne ressemble à rien d’autre. La marque le décrit ainsi : « Plongez au coeur des abysses pour y découvrir de nouveaux trésors cachés. Abyssae révèle son pouvoir apaisant. Portée par le souffle relaxant de l’eucalyptus, se déploie dans son sillage la douceur d'une rose, ourlée de cashmeran, une note douce et boisée ». Le départ est déjà dingue et la marque communique uniquement sur la note principale qui est l’eucalyptus, le duo de rose en coeur et le fond de cashmeran. Je trouve ce parfum absolument envoûtant. Il m’a plu tout de suite et je me suis même permis de le porter déjà quelques fois en été par temps un peu moins chauds que la canicule. Je le trouve vraiment profond, génial et sa tenue est assez exceptionnelle. Je me suis vraiment attaché à ce parfum. Il fait partie de mes deux coups de coeur parmi les nouveautés de l’année que j’ai bien du mal à départager. Je le porte beaucoup et vraiment je me fais plaisir.
Je porte également le parfum suivant depuis déjà quelques années et il est signé (décidément !) Isabelle Doyen. Vous vous en doutez, il s’agit bien évidemment de « Nuit de Bakélite » que la parfumeure a créé pour la maison Naomi Goodsir en 2017. C’est un parfum assez incroyable. Je dois dire que je n’aime pas tellement l’envolée très verte, très « dure » mais, après quelques minutes, la fragrance prend sa place. « Une fragrance obsédante, annonciatrice d'une femme dans toute sa séduction. Une tubéreuse verte dans un écrin végétal ». L’envolée d’angélique, de feuille tomate et de violette et de galbanum est absolument verte, fusante et presque désagréable mais très vite, les notes d’iris et de tubéreuse associées en coeur au karo karoundé, une fleur poussant sur un arbuste d’Afrique du Sud donne au parfum une dimension très florale qui n’est également que de courte durée. Le fond de bois de gaïac, de cuir, de davana, de labdanum, de styrax et de tabac lui donne une profondeur tout à fait surprenante. Doté d’un sillage très envahissant et d’une tenue hors du commun, « Nuit de Bakélite » est une création vraiment originale. Avec ce parfum, l’appellation « niche » prend tout son sens car il est impossible de lui trouver un équivalent. La qualité des matières premières est au top et vraiment, après l’avoir, dans un premier temps, écarté, je me rends compte que j’adore le porter.
« Le caractère du Quartier Latin s’est forgé au contact des livres, des comptoirs et des humeurs nocturnes. Un parfum artiste, original que la fève tonka et l’ambre rendent encore plus habité » tels sont les mots de la maison Memo pour décrire « Quartier Latin » que je me suis approprié il y a quelques temps et dont je m’étais un peu lassé. Créé en 2012 par Aliénor Massenet, il est sans doute mon seul boisé vraiment franc. Il est construit autour d’un cèdre très poudré, d’une huile de santal australienne très sèche et travaillée d’une manière très boisée et non pas lactée ou crémeuse, le fond, construit sur un accord d’ambre relevé de clou de girofle est à nouveau poudré par la fève de tonka. Je le trouve très « papyrus ». Il m’évoque un peu l’odeur des boutiques des bouquinistes du sixième arrondissement de Paris. C’est un parfum profond, élégant, très particulier. Il est doté d’un sillage limité et d’une excellente tenue. Au départ, lorsque j’ai vraiment découvert la marque, j’étais un peu passé à côté de ce parfum et puis, en en parlant avec des lecteurs de mon blog, j’ai eu envie de l’essayer et je me suis décidé. Il m’a plu. Je ne sais pas si je le rachèterai mais, en ce moment, il est un peu ma marotte. Je le porte vraiment beaucoup. Il me permet d’aborder cette famille olfactive que je connais très mal.
Il y a d’autres parfums que je porte pas mal mais il me fallait me limiter pour ne pas être trop long, cela fera peut-être l’objet d’un second article quand nous nous serons enfoncés un peu plus dans l’automne. En tout cas, j’espère que vous allez vraiment être curieux et aller découvrir ces parfums. Peut-être même me ferez-vous un retour… qui sait.
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