Passion Parfums

« Une mère regarde sa fille et imagine tout ce qu'elle aimerait lui transmettre. Petite Chérie, est ce parfum d'amour infini entre une mère et sa fille. Camille avait 23 ans quand Annick Goutal le créa pour elle. Elle imagine une caresse de rose et de poire, dans un cocon de vanille et de muscs. Devenu une icône de la Maison, Petite Chérie est le parfum par excellence que l’on offre à celles qu’on aime ». « Petite Chérie » a vingt-cinq ans… Et bien il ne les fait pas ! Je n’arrive pas à en revenir. Ce parfum iconique qui existe en eau de parfum, en eau de toilette, en parfum sans alcool et qui est décliné en bougie parfumée, en lait pour le corps, en gel douche et en baume pour les mains fête cette année son anniversaire. Pour moi, cette fragrance, douce et pourtant un peu acidulée et gourmande est iconique non seulement de Goutal Paris (anciennement Annick Goutal) mais également de la parfumerie de niche et cela valait bien un article. Outre une belle histoire d’amour entre une mère et sa fille de 23 ans, l’envie de passer le relai peut-être, c’est une merveilleuse composition qu’ont réalisé Annick Goutal et Isabelle Doyen en 2018. Pour moi, « Petite Chérie » est « la » poire par excellence comme « Le Parfum de Thérèse » d’Edmond Roudnitska sorti après quarante ans de clandestinité aux Éditions de Parfum Frédéric Malle, est « la » prune. Je n’ai jamais porté cette fragrance à la fois fraîche et réjouissante mais je peux en parler car je ne perds jamais une occasion de la sentir et, pour l’anecdote, j’ai été un grand adepte du pain de savon qui reprenait son effluve et qui n’existe plus aujourd’hui. Je connais donc « Petite Chérie » du bout du doigt au bout du nez et je dois dire qu’il me réjouit la tête à chaque fois que j’ai l’occasion de le sentir. Pour moi, et je n’ai pas peur de le dire, c’est un chef-d’oeuvre de la parfumerie d’auteur qui fait fi de toutes les convenances, de toutes les modes et qui demeure, encore aujourd’hui à contre-courant. C’est une pièce maîtresse et dépit de son nom léger.

Annick et Camille Goutal

Quand j’ai senti « Petite Chérie » pour la première fois, ce qui m’a frappé c’est tout d’abord son envolée de poire juteuse mais pas trop, presque légèrement verte qui s’harmonise avec le velouté de la pêche et une note d’herbe coupée qui rappelle un peu le galbanum puis, quelques minutes plus tard, apparait le coeur plus suave de rose très délicate mais tout de même charnue, un peu comme Isabelle Doyen et Annick Goutal la travailleront un peu plus tard dans « Ce Soir Où Jamais ». LE fond est un modèle d’équilibre avec des notes de vanille et de muscs blancs très réconfortants, très cocon. Je dois dire que je suis complètement sous le charme en écrivant car j’ai une profusion d’échantillons et j’ai mis quelques gouttes sur ma main. Je trouve qu’Annick Goutal ne pouvait pas mieux exprimer l’amour pour sa fille qui était, à l’époque, une très jeune photographe talentueuse devenue parfumeuse non moins douée. J’aime quand Camille Goutal évoque ce parfum comme celui d’une jeune femme moderne, intemporelle, chic et pourtant un peu subversive. En le sentant, je retrouve aussi l’ambiance d’un Paris que j’ai bien connu et c’est comme si une jeune femme croisée sur le quai des Grands Augustin ou sur le Pont des Arts souriait à la vie. Pour moi, « Petite Chérie » c’est tout ça alors je voudrais lui souhaiter un très bon anniversaire et j’espère que ce parfum de rêve en fêtera beaucoup d’autres.