"Petite Chérie" et "L'Eau de Charlotte" ou les autres parfums intimes d'Annick Goutal
À la demande de plusieurs d’entre-vous, j’ai décidé de me replonger, une fois encore, dans l’univers délicieux de Goutal Paris. En effet, je n’avais pas voulu revenir une fois encore sur « Petite Chérie » car j’en parle souvent et on me l’a reproché. Je remercie également Katharine qui a attiré mon attention sur le fait que je n’avais pas évoqué dans les revues complètes, « L’Eau de Charlotte ». C’est un oubli mais surtout je pense que je ne l’avais pas réessayé en juin dernier quand je me suis replongé dans la marque. J’ai réparé ça car j’ai redécouvert ce parfum avec un plaisir absolu et je me disais que j’étais bien passé à côté surtout ces dernières années car je l’ai toujours aimée.
Je commencerai donc, à la demande générale, par « Petite Chérie » lancé en 1998 et composé par Annick Goutal pour les 20 ans de sa fille Camille. Toujours avec sa complice Isabelle Doyen, elle a imaginé un parfum très élégant, pétillant, cocon avec vraiment une beau développement, tout en délicatesse. Je trouve toute la signature de la maison est dans ce parfum pour lequel j’ai développé une addiction et que, paradoxalement, je n’arrive pas à porter. J’ai possédé le gel douche et le savon et j’adorais vraiment pourtant, et ce n’est pas faute de l’avoir essayé, je le trouve, pour le coup vraiment trop féminin pour moi. La marque le décrit ainsi : « Annick Goutal compose un parfum « sur-mesure » pour sa fille Camille, alors âgée de 20 ans. Pour capturer la magie de cet âge merveilleux, elle imagine une caresse de rose et de poire, dans un cocon de vanille et de muscs. Devenu une icône de la Maison, Petite Chérie est un parfum de transmission, un cadeau d’amour. Le parfum par excellence que l’on offre à celles qu’on aime ». L’ouverture de poire et de pêche est absolument réjouissante avec le côté très vert du galbanum qui a un côté herbe coupée, le coeur est une rose musquée mais pas « proprette », sophistiquée et très enveloppante comme un cocon réconfortant qui est complètement soutenu par le fond de vanille « à la Goutal » c’est à dire, fine, naturelle, aromatique et légèrement épicée. Vous l’aurez compris, j’adore « Petite Chérie ». Je trouve que c’est l’un des plus beaux féminins du marché et je suis dans les starting-blocks car le gel douche dont nous avions étés privés pendant des années va ressortir cet automne. Je suis sur les rangs !
« Charlotte est une jeune fille faussement sage. Son parfum est une gourmandise qui suscite l’envie tel un fruit rouge et réveille les souvenirs tendres et la douceur de l’enfance. Une ode mutine à la gaieté et à l'espièglerie à laquelle il est difficile de résister ». Je ne sais pas pourquoi mais quand j’ai redécouvert la totalité de l’univers Goutal, il y a un ou deux parfums dont je n’ai pas parlé. J’ai volontairement écarté « Le Temps des Rêves » car il n’est pas vraiment un coup de coeur et j’en avais parlé à sa sortie mais, en revanche il en est un que j’avais du oublier. Sorti en 1982 en même temps que « L’Eau de Camille » et un peu avant « L’Eau du Ciel » qui ont, hélas disparu, « L’Eau de Charlotte » est, il faut le dire, également une très belle réussite dans l’esprit très floral et un peu doux des précédents. Elle a, en plus, une petite note gourmande bien agréable et très fine que je trouve séduisante. Je n’avais pas du la réessayer en juin mais c’est à Dijon, sur les rayons des Galeries Lafayette, que j’ai trouvé un testeur lors d’un petit week-end en Bourgogne et j’ai eu envie d’y remettre mon nez. Je le rapprocherai un peu de « Petite Chérie » dans l’esprit mais tout en soulignant qu’il est vraiment très différent. Sa concentration eau de toilette est idéale pour mettre en avant toutes les petites facettes, fines, très élégantes et réjouissantes de ce parfum très jeune, très moderne et toujours dans l’air du temps envers et contre tout. Composé par Annick Goutal et Isabelle Doyen et inspirée de la nièce de la fondatrice de la maison, « L’Eau de Charlotte » est vraiment une réussite. Elle s’ouvre sur le côté très « croquant » du bourgeon de cassis puis se poudre d’un coeur de mimosa et se pose sur un fond de fève de cacao et de vanille très naturelle. C’est une explosion de petite notes qui se mêlent, s’entremêlent pour donner un parfum délicat et délicieux. Je ne suis pas du tout un fan des gourmands et pourtant, j’aime « L’Eau de Charlotte ». Je dirais même que je pourrais la porter car, si l’inspiration est clairement féminine, je lui trouve quelque chose de très andrognyne.
Voilà, je crois que mon tour d’horizon de Goutal Paris est assez complet. Je n’ai pas parlé des éphémères car je ne maîtrise pas trop le sujet et je ne suis pas revenu sur la collection des Oiseaux de Nuit devenue Les Parfums de Géraldine car je l’avais déjà fait et, de plus, je ne suis pas très client. Je ne les trouve pas « très Goutal » et beaucoup plus commerciaux. Je trouve qu’on sort de la parfumerie de niche qui demeure pourtant l’identité de la maison mais il fallait sans doute toucher une nouvelle clientèle. Je profite de cet article impromptu pour redire à quel point je suis vraiment impressionné à chaque fois, par la qualité des créations et la beauté de l’univers. Je vais aussi « vendre un peu la mèche », le flaconnage devrait être un peu modifié avant la fin de l’année et il est probable qu’au moins le flacon féminin se rapproche plus de l’original dont je suis très nostalgique mais chut… Je vous en dirai plus quand je serai sûr.
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