Passion Parfums

 

 

Parfumeur chez Symrise, Philippe Paparella-Paris a créé pas mal de parfums que je connais et pourtant je me rends compte que je ne lui ai jamais consacré de portrait. Il a notamment collaboré avec Aliénor Massenet pour des maisons comme Memo, Hermetica ou encore Floraïku et signé une bonne partie de la collection Spiritum dont je vous ai déjà parlé. Sa signature est très affirmée et je dois dire que j’ai bien aimé me replonger dans ses compositions afin d’en extraire trois pour tenter de vous emmener dans son ou plutôt ses univers. J’espère, comme toujours, que je vous donnerai envie d’aller, par vous-même, vous faire une idée, et que, si vous avez un coup de coeur, vous m’en ferez part. Allez, partons à la découverte des beaux parfums de Philippe Paparella-Paris.

La première création qui me vient à l’esprit est peut-être celle qui me plait le plus et que j’aurais envie de porter. Il m’est facile de vous parler de « Macomba » d’Hermetica lancé en 2022. « La dimension vivifiante de l'essence de maté, associée à des notes de green et à un combava, enveloppé d'essence de Vétiver, font de Macomba Eau de Parfum un parfum vibrant, végétal et vivifiant. Comme une bouffée d'air et de nature. Un bon coup de fouet pour la journée ». Pour être tout à fait honnête, il m’a fallu insister pour découvrir que, finalement, j’aimais cette composition car le départ m’avait un peu dérouté avec ses notes de combava (un petit agrume qui ressemble au citron vert), de mandarine, de graine de coriandre et de petit grain de citronnier que je trouve assez antinomiques, je ne saurais pas dire pourquoi. Le coeur de néroli, de cardamome est rendu très amer et presque croquant par la racine d’angélique et le fond, construit autour du maté, avec des notes boisée et racinaires de cèdre et de vétiver apporte ou plutôt renforce l’amertume qui me fait penser à un thé matcha préparé selon le rituel japonais. Tout comme cette boisson, il lm’a fallu apprivoiser « Macomba » et je ne le regrette pas car, peut-être à cause du côté sans alcool, un peu huileux, le parfum est une composition à découvrir sur la peau et sur la durée. Je le trouve à la fois vraiment réaliste et singulier. J’aime beaucoup ce parfum. Il revêt quelque chose de très addictif pour moi. Je cherche depuis longtemps un « style matcha » en parfumerie et mon coeur balance entre celui-ci et un autre qui est à sortir dans les mois à venir et que j’ai pu déjà découvrir mais je n’en dit pas plus.

 

 

 

« Sintra est une réminiscence de l’enfance avec sa note guimauve apportée par l’Absolue fleur d’Oranger, le Petitgrain, l’Absolue Vanille de Madagascar. À la fois moelleux et aérien, grâce à la présence de muscs, c’est un floriental très rond, à la douceur florale et fruitée. Gourmand tout en légèreté, résolument addictif ». Lancé en 2020 dans la collection Les Fleurs Bohèmes de Memo, « Sintra » est l’un des parfums de Philippe Paparella-Paris dont j’entends le plus parler. La colonne vertébrale est un départ de fleur d’oranger, un accord guimauve, un absolu de vanille et des muscs blancs mais on retrouve, dans ce parfum, des notes de bergamote, de fruits rouges, de petitgrain, de jasmin, de néroli, de lait, de cannelle, de rose, de caramel, de cèdre, le tout parsemé de notes baumées. Sur ma peau, la fleur d’oranger et le néroli ainsi qu’un côté très gourmand perdure. Je dois dire que « Sintra » me fait sortir de mes goûts habituels. Je ne suis pas un amateur de notes de guimauve pas plus que de fleur d’oranger. Je reconnais la qualité de ce parfum enveloppant et la singularité de l’association de notes mais j’admets que je ne suis pas tellement séduit par ce parfum dont je comprends tout à fait, toutefois, le succès. Il y a toujours quelque chose de régressif dans le côté fleur d’oranger un peu gourmande.

 

 

 

Je reconnais être vraiment très hermétique aux parfums de la maison Spiritum mais je m’y suis quand même replongé pour écrire mon article. J’ai beaucoup hésité mais, finalement, j’ai opté pour « 5 The Guardian Master » créé par Philippe Paparella-Paris en 2022. « Spiritum explore la numérologie à travers la collection Numerus. Derrière chaque parfum, se cache un numéro, chacun une signification symbolique et le pouvoir d'influencer notre personnalité, notre potentiel ou notre comportement. The guardian Master, inspiré du chiffre 5 représente Mercure, l'air et le feu. Des notes épicées crépitent autour de nous grâce à la puissance de la cardamome et du réglisse qui fondent avec la volupté de la vanille. Les effluves enivrants de fève de tonka résultent en un air de protection. La touche de cuir s'ajoute à ce sillage pour un garantir un bouclier à la force du nombre 5 ». Après un départ très épicé de curcuma, de cardamome et de poivres, vient un coeur de lavande, de miel, de réglisse et de tabac puis un fond ambré et cuiré poudré par la fève tonka et la vanille bourbon. Très franchement, sur le papier, ce parfum a tout pour me plaire et il réagit très bien sur ma peau. Le sillage et la tenue sont au top. Je le trouve assez joli et il est probable qu’il demeure pour l’instant l’un des rares parfums Spiritum que je pourrais éventuellement porter car il conserve une certaine élégance plus « terrestre » moins « ésotérique », en tout cas pour moi. Esthétiquement, il se développe très bien sur ma peau. Le porterais-je ? Je ne sais pas. Il n’est tout de même pas mon préféré dans la sélection mais l’idée mérite d’autres essais.

 

 

Curieusement, et je ne m’en souvenais plus, je possédais un échantillon de « Volcanic Flowers » créé par Philippe Paparella-Paris et Aliénor Massenet en 2020 pour Floraïku et j’ai pu l’essayer tout à loisirs pour écrire mon article. « Comme la forme d'un volcan, un parfum émerge d'un endroit secret. Profond, riche, présent. Les fleurs blanches, l'accord chocolat-café et l'huile de patchouli, tous entrelacés, sont représentés par un paysage de différentes couleurs superposées dans une nuit bleue ». On retrouve dans ce parfum des notes de jasmin, de muguet, de patchouli et un accord chocolat-café qui se pare de bergamote, de gingembre, de poivre, d’encens, de cardamome, de cèdre, de clou de girofle, de lavande, de noix de muscade et de bois de santal entouré d’un très bel accord cuir. Sur ma peau, il est à la fois présent et quand même aérien. J’avoue qu’il me plait beaucoup. Je lui trouve le côté addictif de beaucoup de parfums inspirés de la culture japonaise. C’est un clair obscur, épicé et cuiré avec un côté vraiment gingembre qui me plait. « Volcanic Flowers » ne ressemble vraiment à rien d’autre que j’ai pu essayer et cela me séduit. Il y a un bémol toutefois, voire même deux, tout d’abord, sa tenue sur moi est assez limitée et il faut dire que son prix est prohibitif. Certes, le flacon est luxueux et vraiment magique mais il ne faut pas quand même passer certaines limites. Les miennes sont, de toute manière, atteinte et je ne le réessayerai donc pas en vue d’un achat malheureusement.

 

 

 

Le travail de Philippe Paparella-Paris est passionnant tant olfactivement qu’artistiquement et il faut absolument le découvrir. Ses réalisations sont éclectiques et pourtant, on peut les identifier assez facilement et tirer des fils entre les unes et les autres. J’aime beaucoup le côté très avant-gardiste de ce que j’ai pu sentir. En revanche, les parfums que j’ai sélectionné ne sont pas faciles à porter. L’achat à l’aveugle est proscrit encore plus catégoriquement de d’habitude. Voilà, j’espère vous avoir donné envie et j’attends vos commentaires.