Passion Parfums

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Pierre Guillaume, ou un fourmillement d'idées olfactives

Je ne m’étais jamais vraiment penché sur Parfumerie Générale devenu Pierre Guillaume Paris, lancée en 2002 et portant le nom de son créateur. J’avais déjà senti un ou deux jus et je n’avais pas accroché de prime abord. C’est en redécouvrant « Poudre de Riz », il y a quelques temps dans sa ollection Noire que j’ai eu envie d’approfondir et je suis donc allé découvrir plusieurs références. Trois d’entre-elles parmi les premières créés par Pierre Guillaume ont retenu mon attention mais je me suis limité afin de ne pas saturer mon nez et pouvoir profiter pleinement de ce que je sentais. J’ai d’ailleurs conservé les touches assez longtemps et j’ai fait deux essais sur la peau qui m’ont convaincu. Pour moi, c’est encore une manière différente d’aborder la composition de parfums. Comme quoi, l’imagination est infinie.

 

Poudre de Riz Pierre Guillaume Paris parfum - un parfum pour femme 2012

 

 

 

Le premier parfum que j’ai redécouvert, car je le connaissais déjà est « Cozé 02 » lancé en 2002 et est considéré comme le tout premier parfum de la maison. J’avais entendu, en conférence, Pierre Guillaume dire qu’il avait voulu recréer l’odeur d’une cave à cigare et que c’est son inexpérience et le fait que la formule utilisée soit « bancale » (je le cite) qui a fait la singularité de cette fragrance. C’est un travail autour de trois note, le chanvre, les épices et le tabac blond. La première, la note de tête est associée à un poivre et donne une impression très agréable, le coeur est construit autour du tabac avec des notes de chocolat, de paprika et de café. Le fond de patchouli et de bois d’ébène associé à la vanille et au bois de santal a presque une facette chyprée. Mon impression est assez étonnante. Au premier abord, j’ai l’impression de retrouver des effluves que je connais et pourtant, en laissant le parfum se développer, je ne discerne pas l’odeur de la cave à cigare mais plutôt un parfum très tabac, à mi-chemin entre tradition à la française et modernité. J’aime bien « Cozé 02 » et je le trouve, en tout cas pour moi, somme toute, facile à porter. Il est tout à fait dans ma zone de confort. Quand je l’avais découvert la première fois, il m’avait semblé presque dans la lignée de parfums que j’aime et que j’ai porté mais, finalement, il a vraiment un twist différent qui vient peut-être de l’association du tabac avec le chocolat, le café et le paprika. C’est un joli parfum, un peu changeant et évolutif mais je pense qu’il conviendra surtout à celles et ceux qui aiment ce genre de senteurs profondes et sombres. Sa déclinaison, « Cozé Verdé 02.1 » avec un départ plus vert, m’a bien plu aussi mais j’ai peut-être été moins séduit sur le moment. À suivre.

 

 

Coze 02 Pierre Guillaume Paris perfume - a fragrance for women and men 2002

 

 
 

 

 

 

 

« Cuir Venenum  O3 », lancé en 2004 a particulièrement retenu mon attention et le mot qui me vient lorsque je le re-sens et que je veux en parler est « étonnant ». C’est un cuir sombre, profond, avec une facette animale et un twist fleur d’oranger vraiment peu senti. Je le trouve très profond et, franchement très original. Il ne ressemble à rien d’autre. Le départ est assez frais et, j’identifie bien une fleur d’oranger, qui est pourtant une note que je n’aime pas trop en général mais qui, s’ouvrant sur un coeur et un fond vraiment cuiré, musqué et résineux avec la myrrhe, tour à tour, sur ma peau s’arrondit, devient sec puis franchement sombre. Très franchement, c’est l’un des trois parfums que j’ai retenu et qui m’a le plus surpris. J’irai même plus loin, il m’a dérouté et séduit à la fois. Je trouve que « Cuir Venenum » porte très bien son nom car il est un peu comme un venin animal et addictif sur lequel je reviens sans cesse en écrivant. Je n’aime pas ce terme mais vraiment, il est envoûtant et j’irai même jusqu’à dire, passionnant. Au départ, je ne pensais pas être ni surpris ni emballé par ce parfum mais, si je ne suis pas certain de pouvoir l’assumer, j’aime beaucoup le sentir car il ne ressemble vraiment à aucun autre. Pierre Guillaume a su aller chercher un cuir contemporain, moderne, presque étrange et le restituer parfaitement. Je crois que je vais l’essayer autour de mon cou pour savoir si je le supporterai car je me méfie toujours de mes impressions et de mes emballements. « Cuir Venenum » s’adresse vraiment aux amateurs de parfums qui veulent se démarquer. Il ne plaira pas à tout le monde mais je crois qu’il a trouvé un public aux goûts très pointus et c’est aussi ça la parfumerie d’auteurs.

 

 

Cuir Venenum 03 Pierre Guillaume Paris perfume - a fragrance for women and  men 2004

 

 
 

 

 

 

 

Lancé en 2011, « Indochine 25 » est indéniablement mon coup de coeur. Il faut dire que je suis vraiment dans une période où je suis attiré par les parfums épicés. Sur son site, la marque le décrit ainsi : « ”1920 : une croisière sépia au fil du Mékong souverain, alternant les aurores évanescentes emmitouflées de brume et les jours glorieux ruisselants de soleil. Calmer l’allure, apprivoiser la moiteur et fermer les yeux. Au delà des deux rives, nos rêves d’Indochine…” A la fois doux, vanillé, résineux, poudré, lacté et épicé le Benjoin de Siam est une résine d’une grande richesse olfactive rarement utilisée comme thème central en Parfumerie. Usant et abusant de notes rares telles que le Poivre de Kampot, le Tanakha de Birmanie ou le Miel du Laos, Pierre Guillaume nous livre une orchestration lumineuse, soyeuse et aérée, ciselant avec justesse, chacune des facettes de la matière balsamique brute. D’un baume aux reflets sépia, Indochine s’empare de l’éclat du Platine… ». Miellé certes mais surtout épicé et très dense, c’est un parfum absolument magnifique il faut bien le dire. Sur le site de la marque, il est présenté comme épicé, gourmand, oriental mais pour moi, il est inclassable. Lorsque je le sens sur la touche puis sur ma peau, je n’identifie pas vraiment de note de tête. Je trouve qu’on rentre dans le vif du sujet avec le côté résineux du benjoin adouci par une note très subtile de miel et rehaussé d’épices. En outre, Pierre Guillaume a utilisé le Thanaka qui est une pâte cosmétique utilisée en Birmanie et produite à partir du bois de plusieurs arbres poussant dans ce pays. Je n’avais jamais senti une note pareille et je dois dire que je trouve qu’associée à celles que je connaissais, le résultat est étonnant. Pour moi, « Indochine 25 » est vraiment plein de charme et de profondeur. Il est vraiment original et il m’est difficile de le décrire. Il faut vraiment le sentir. Je suis loin de connaître toutes les créations de Pierre Guillaume mais, parmi celles que j’ai découvertes, si je suis charmé par « Poudre de Riz » dont je vous ai déjà parlé récemment, je dois dire que « Indochine 25 » serait celui que je choisirai. Il est vraiment très beau et se développe bien sur moi.

 

 

Indochine 25 Pierre Guillaume Paris perfume - a fragrance for women and men  2011

 

 
 

 

 

 

 

Je pense que quand on rentre dans l’univers olfactif d’un seul et même parfumeur et qu’il est aussi prolifique, il faut y aller par étapes et cet article est vraiment une prise de contact avec la marque et l’imaginaire de Pierre Guillaume. Petit à petit, il est probable que je découvrirai d’autres fragrances et que je vous en parlerai mais ces trois-là, surtout maintenant que nous rentrons dans l’hiver et même si « Cuir Venenum » garde une certaine fraîcheur, me semblaient une bonne entrée en matière. En tout cas, ce que j’ai senti me donne envie d’aller plus loin et je n’hésiterai pas à venir vous en parler si je suis séduit par d’autres parfums.

 



16/12/2020
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