Passion Parfums

J’avais déjà un peu évoqué « Poivre Noir », la nouvelle création de Christopher Sheldrake pour Serge Lutens que j’avais pu découvrir au salon du Palais Royal en juillet et j’ai vu qu’il sortait petit à petit en province dans tous les points de ventes habituels. J’ai donc pu le réessayer (je l’avais déjà porté) et je dois dire que j’ai eu envie de vous en parler à nouveau. La marque le décrit ainsi : « Poivré, grisant, élégant.... Poivre noir, pour retrouver le goût de soi ! » et je dois dire que je peux juste rajouter un peu mes impressions. En effet, la marque ne communique pas sur les notes comme à son habitude mais je peux en parler un peu étant donné que je l’ai pas mal porté. Il s’ouvre sur des notes très poivre noir, à la fois fraîches, épicées et presque acidulées. J’avoue avoir été un peu dérouté, à l’instar de Marion, de la chaîne YouTube Des Paons Danse Cent Heures qui aime beaucoup et connait très bien la marque et avec qui j’ai beaucoup échangé sur le sujet. En effet, il y a presque un côté épuré et simple peu familier aux amateurs de la marque. On pourrait parler de minimalisme mais ce serait un peu nier les émotions que le parfum, quand il se développe, peut provoquer. En effet, je le trouve beaucoup plus facetté qu’il n’y paraît. Quand je l’ai senti, je l’ai trouvé frais, presque austère et solinote mais ce serait bien méconnaitre le travail de Christopher Sheldrake. En effet, après cette note presque « stridente » et « dissonante » comme faite par une guitare électrique d’une manière presque pyrotechnique, le parfum s’arrondit et change. Il se fait épicé, terreux et boisé.

 

 

La qualité des ingrédients voulue par la marque confère à ce parfum quelque chose de très dense, de certes étonnant pour la marque mais il ne faut pas se fier au côté épuré, presque nu, du poivre. Il se développe sur la peau et se charge de bois précieux et de notes épicées plus « acides ». Il me semble sentir le clou de girofle et même la muscade. « Poivre Noir » vient combler un vide dans une parfumerie accessible à tous. En effet, les beaux parfums mettant cette note qui fait parfois plisser le nez mais se révèle addictive, tendent à disparaître et la marque devient, à contre-courant. On s’éloigne vraiment de la complexité voulue par la direction artistique pour revenir aux fondamentaux. « Poivre Noir » est un parfum direct, franc, très agréable à porter. Il complète vraiment une silhouette distinguée, presque dandy au masculin ou au féminin. Il aura peut-être plus de succès auprès des hommes mais je le crois vraiment très beau sur une peau féminine. Je ne sais pas si « Poivre Noir » est un coup de coeur d’autant que j’aurais plutôt aimé le porter au plus chaud de l’été, mais je le trouve intéressant, réussi, peut-être un peu plus facile à porter que d’autres créations de la marque et je trouve qu’un tel parfum manquait dans le paysage olfactif actuel.