Passion Parfums

J’ai toujours aimé les parfums épicés et je crois que ce coup de coeur vient de « l’Anarchiste » de Caron dont on avait offert un flacon à mon père. Il trainait chez mes parents et personne ne le portait alors j’ai demandé l’autorisation de me l’approprier et je ne l’ai jamais regretté. Ceux qui l’ont connu se souviennent sans doute de son flacon cuivré, en forme de flasque, et de ses accents boisés soutenus par le clou de girofle, le poivre et la cannelle. Ah les parfums épicés de la maison, il y en a eu d’autres et le premier fut sans doute « Poivre ». Je ne vais pas les détailler car ils ont été, il y a peu, arrêtés par la maison mais je voulais juste revenir sur ces deux-là car ils ont participé à mon goût pour cette tendance olfactive. Je ne vais pas non plus revenir sur « Noir Épices » que j’aime beaucoup car je l’ai fait abondamment dans déjà deux articles. Bon, j’arrête avec les parfums dont je ne vais pas parler dans cet article pour aller vers d’autres fragrances qui comptent poivre, cannelle, girofle, gingembre et autres substances qui « piquent » ou qui rendent le parfum plus profond.

 

 

 

Le premier parfum qui me vient est "Aziyadé" de "Parfums d’Empire » créé en 2008. Marc-Antoine Corticchiato nous invite au voyage. Intrigant, presque excentrique, c’est une combinaison entre fruits secs, Une promenade dans un orient romanesque, un désert de cinéma ou une Afrique du Nord à découvrir, pleine d'épices et de fruits secs ou confits, je sens un mélange de prune confite, de dates conjuguée avec nombre d’épices différentes telles le poivre, la cannelle, le gingembre et pourquoi pas le safran. C'est une symphonie de senteurs inhabituelles pour un parfum à porter et je trouve qu’il a un côté presque gourmand mais pas du tout sur un versant sucré. Le fond de vanille, d’encens et de tabac est pour le moins étonnant. J’admets volontiers que je ne l’aurai sans doute pas acheté après l’avoir uniquement senti dans le tube à essai prévu à cet effet. Cependant, sans l’avoir vraiment choisi, j’ai eu l'occasion d'essayer "Aziyadé" sur une longue durée et je dois dire qu'au début j'ai été très surpris, voire même dérouté, par ce parfum. Je me demandais comment il était perçu par les autres et par moi une fois porté. J'avoue que je n'ai pas été déçu. Son originalité m'a ravi ! Je n'ai eu que des compliments intrigués de mon entourage et je l'ai porté jusqu'à la dernière goutte. C'est une merveille surprenante et unique. Une vraie création inattendue. Je ne sais pas si je le porterai à nouveau car il est quand même un peu extravagant même pour moi mais j’ai plaisir à le sentir sur des amis qui le sont remarquablement approprié. Singulier et unique, il est loin d’être le parfum de tout le monde !

 

 

 

Mon coup de coeur récent va à « Tea for Two » créé par l’inventive Olivia Giabobetti pour l’Artisan Parfumeur, sorti en 2000, et que l’on a eu la bonne idée de m’offrir pour Noël. Il faut quand même que je précise que je suis un buveur de thé et que l’envolée de lapsang souchong très fumé du départ ne m’a absolument pas dérouté. Seulement voilà, il n’en reste pas là car les notes de coeur sont une explosions d’épices en tout genre emmenées par la cannelle, le gingembre et la badiane. Au thé très « dark » viennent s’ajouter toutes les senteurs d’un tchaï indien incongru pour évoluer vers des notes miellées mais jamais trop, vanillée travaillées d’une manière boisée ainsi qu’un fond de cuir et de tabac. C’est une concentration eau de toilette mais, très honnêtement, c’est suffisant. Sa tenue est excellente et son évolution absolument extraordinaire. Allez, je ne le cache pas, je connaissais déjà « Tea for Two » mais je suis enchanté de pouvoir le porter maintenant et nul doute que je le rachèterai lorsque mon flacon sera terminé. C’est un véritable coup de foudre, une belle surprise que l’on m’a fait pour la fin de l’année 2019. Il est si subtil que je crois que je vais pouvoir le porter tout au long de l’année. Il sera chic pour les soirées d’été et retrouvera tout son sens autour des pains d’épices de Noël en hiver. Vraiment, il est devenu l’un de mes parfums épicés pour un moment ! Je pense d’ailleurs que je vais le porter et le reporter ce pendant les soirées de ce printemps.

 

 

J’ai un faible pour cette famille de parfums aussi je voulais revenir sur une création que j’ai particulièrement aimée et qui se trouve être mon dernier achat. Il s’agit de "Mon Poivre" créé par Céline Ellena Nezen et lancé en 2017 par Fragonard. Il m'a toujours plu et j'ai décidé de me faire ce petit plaisir très abordable. Je n'avais pas porté un parfum de cette marque très grassoise depuis longtemps mais cette collection, sortie en partie en 2017, m'a toujours plu. J'ai hésité entre "Mon Lys", que j'aime beaucoup aussi et celui-ci mais je possède déjà plusieurs floraux donc j'ai décidé d'innover ! C'est un petit plaisir très abordable et je pense que je vais bien le porter en allant vers le printemps. « Mon Poivre » est, comme son nom l’indique, tout à fait « piquant », il titille les narines dès les notes de tête. Le poivre d’abord rose, arrondi par une note de coing et il évolue pour devenir noir, dense mais léger avec des notes d’angélique, de violette et de différents bois qui lui donnent toute sa profondeur. C’est une création très agréable, originale et qui associe, comme toujours chez Fragonard, simplicité, créativité et rapport qualité-prix imbattable. Certes, il est un peu plus onéreux que certaines fragrances de la marque mais il demeure tout de même plus que raisonnable. J’ai eu un petit coup de coeur printanier pour ce parfum. Vraiment je l’aime beaucoup, je ne regrette pas car il sera facile à porter, que son côté botanique et épicé est un peu hors-norme et que, tout simplement, j’aime beaucoup la composition.

 

 

 

Enfin je voulais revenir sur un parfum qui fait la part belle au poivre et à d’autres épices et que j’ai aimé passionnément et que j’ai déjà évoqué dans mon article sur l’immortelle. Il s’agit de « Sables » lancé en 1985 et créé par Isabelle Doyen avec la collaboration d’Annick Goutal. Lorsque je l’ai découvert, j’avoue que je n’avais jamais rien senti de pareil. Épicé, il l’est avec des notes de cannelle et d’un poivre délicat venue de l’Empire du Soleil Levant mais il est arrondi par l’ambre, l’immortelle et un thé noir très profond qui me fait penser à une tasse de Darjeeling venu d’Inde. J’ai adoré porter ce parfum complètement extravagant pour le jeune homme d’à peine vingt ans que j’étais (il faut dire que j’alternais avec feu « Cristobal pour Homme » de Balenciaga) mais je l’ai assumé et j’ai toujours un peu regretté de l’avoir laissé tomber. Je ne vais pas radoter et revenir sur sa facette immortelle qui est très présente mais que j’ai déjà décrite pour revenir sur la richesse de l’accord épices, thé et ambre qui le rendent complètement unique. C’était du grand Isabelle Doyen, vous savez, lorsqu’elle a complètement carte blanche et qu’elle invente une fragrance qui ne ressemble à rien d’autres et qui est un épicé aux accents orientaux qui porte très bien son nom car, il m’évoque, je ne sais pas pourquoi les dunes du désert. Hélas, « Sables » a été souvent reformulé depuis la disparition de Madame Goutal et, lorsque la maison a changé de nom et de packaging, il est ressorti en version eau de parfum (c’était une très dense eau de toilette jusqu’alors) et je dois dire que je brûle de l’essayer pour me faire une idée et pourquoi pas une envie… À suivre.

 

 

 

Il existe évidemment de nombreux parfums épicés mais j’ai décidé de choisir seulement les quatre que je préfère (et auquel j’ai pensé) afin de ne pas trop me perdre, de ne pas trop me disperser. J’espère que, si vous les découvrez, ils titilleront vos narines et que, pourquoi pas, ils vous plairont.