Portraits de Penhaligon's, comme un goût de "Downton Abbey"
J’ai envie de revenir sur une collection qui me plait vraiment beaucoup autant par son concept que par ses jus. Il s’agit des Portraits de Penhaligon’s. Chaque fragrance est présentée dans un coffret et le flacon est surmonté de la tête d’un animal et figure un membre d’une famille de la noblesse anglaise qui pourrait inspirer Julian Fellowes pour un nouveau « Downton Abbey ». La première fois que j’ai senti quelques uns de ces parfums, c’était au Bon Marché à Paris et il y avait une présentation avec des silhouette de chaque personnage grandeur nature. La démonstratrice était passionnante et nous entrainait dans cet univers comme un guide de musée pourrait le faire. C’est de la communication c’est vrai mais c’est une réussite. Nous sommes repartis avec des échantillons et un très joli foulard chacun. C’était un moment très sympa entre rêverie et découverte olfactive. J’avais eu un vrai coup de coeur pour deux des parfums et je ne savais pas, à l’époque, qu’ils avaient été composés par Daphné Bugey dont j’aime beaucoup le travail. Comme quoi, il n’y a jamais de hasard.
Le premier est « The Revenge of Lady Blanche ». La marque le décrit de cette manière : « Lady Blanche est la dévotion, le charme et les intentions criminelles - faits femme. Un charmant papillon mondain, mais qui peut piquer cruellement. Shakespeare pourtant avait eu l'amabilité de nous mettre en garde : L'Enfer même est moins furieux qu'une femme méprisée . En effet, une femme sait toujours. Lady Blanche aimerait oh, comme elle aimerait ! ne pas savoir. Car finalement voyez-vous, plus que les faits, le vrai crime est d'avoir eu l'inélégance de ne pas savoir les confiner à leur place dans l'obscurité, lumières éteintes. (À croiser à vos risques et périls). Sa Fragrance : Raffinée, délicate mais sans aucune fadeur. Voici une fragrance à l'éducation impeccable. Drapée d'une réserve souveraine, elle impose instantanément le respect assis et on prend note ! Des ingrédients nobles, une prouesse de maîtrise, le bon goût définitif. Du discernement. De l'esprit. Et si vous vous laissiez aller à la rêverie, amolli par le réconfort d'une tasse de thé, elle vous rappellera qu'il est une certaine tenue que seuls dominent les êtres de caractère. Exaltant, avec mesure ». Vous l’aurez compris, c’est un féminin mais j’avoue que je l’ai essayé et vraiment beaucoup aimé. On part avec une envolée d’iris, poudré, opulent, élégant, comme un peu de poudre de riz échappé de la coiffeuse de la dame pour aller vers une fleur de narcisse un peu amère et cuirée et une jacinthe en note de fond. On passe également au travers d’un bouquet de fleurs blanches que je ne suis pas parvenu à identifier. Daphné Bugey a réussi une création que je trouve vraiment exceptionnelle et dans une concentration qui est, à mon sens, toute proche de l’extrait. « The Revenge of Lady Blanche » est à l’image de la panthère qui orne son flacon, une fragrance faussement douce, et finalement à mi-chemin entre la séduction discrète et l’élégance irrésistible et surannée d’une délicieuse britannique du début du XXème siècle. Pour moi, ce parfum est sans doute l’un des plus beaux floraux actuellement sur le marché. Je suis vraiment emballé par cette création.
Le second j’ai eu l’occasion de l’essayer et même de le porter tout à loisir car je me suis vu offrir, sur le stand un petit vaporisateur plein de 15 ml, et il s’agit de « Much Ado About The Duke » que la marque présente ainsi : « Serait-ce toutes ces soirées passées au théâtre qui donnent au Duc son sourire ravissant, ravi, ravageur ? Toute sa personne pourtant baigne dans un subtil parfum d'intrigue. Délicieusement empressé, dandy décadent, jeune homme on ne peut plus charmant mais férocement ambivalent, c'est un gendre plus ambigu qu'idéal les coeurs flanchent partout sur son passage, mais pas forcément du côté qu'on pourrait croire. Son épouse consent à reconnaître que le théâtre n'est pas un lieu pour une Duchesse. En fait, parfois, elle aimerait bien ne pas être une Duchesse. Sa Fragrance : Sauf quand vos certitudes sont ébranlées. Car qui a des attentes est bien souvent déçu Quand le chaud souffle le froid, que la nuit et le jour se confondent. Quand les notes florales ne révèlent que leur caractère puissant et vivifiant. Quand le cuir n'est que douceur et velouté. Et aussi étourdissante soit-elle, aussi décadente et douloureusement chic, souvenons-nous que la transgression (au même titre que le progrès et la modernité) est vieille comme le monde, éternelle comme l'Antique, aussi universelle que l'Homme lui-même ». Je ne porte que très rarement des parfums à dominante de rose mais alors « Much Ado About the Duke » pourrait être l’exception qui confirme la règle ! C’est une rose poivrée, avec une des notes de tête très épicées (tout ce que j’aime), un coeur de rose finalement très moderne rehaussé d’une pointe de gin « à l’anglaise » et soutenu par des notes de fond de bois précieux, ébène, gaiac et cèdre. Attention ce n’est pas un boisé. Il est très complexe et, sur ma peau, il tient durant des heures. Son sillage est très suffisant. C’est un exemple à la fois de créativité et de qualité. J’ai adoré porter ce parfum et il est bien probable que j’y reviendrai mais il y a un hic ! Depuis, j’ai fait deux autres découvertes qui m’éloignent encore plus de ma zone de confort et qui me plaisent énormément.
Je parle évidemment de « Roaring Radcliff » également créé par Daphné Bugey et de « Changing Constance », créé par Juliette Karagueuzoglou que je viens d’essayer et que j’ai également beaucoup. Le choix est donc cornélien et il faut qu’il soit réfléchi car le budget est tout de même dans une fourchette haute. Il ne faut donc pas se tromper.
J’ai cité ces parfums car ils sont ceux qui me correspondent le plus mais toute la collection des portraits est une merveilleuse réussite. Je vous engage à aller les découvrir si vous en avez l’opportunité, rien que pour le plaisir de l’olfaction et le bonheur de se plonger dans un univers d’une très grande qualité. Personnellement je suis séduit et dès qu’un nouveau personnage vient rejoindre la « famille », je me dépêche d’aller le "saluer" !
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