Première approche des Potions & Remedies de Penhaligon's
Article enrichi
« Récupérées du laboratoire en pleine nuit... Les formules oubliées de William Penhaligon. Les échantillons originaux de brillance botanique. Maintenant, quel remède tester en premier ? » Des formules oubliées et réinventés, des parfums différents, une nouvelle collection chez Penhaligon’s, voilà ce que j’ai eu la chance de découvrir en avant-première. J’ai eu la chance de pouvoir mettre mon nez dans ces « Potions & Remedies » contenus dans de très beaux flacons et de très belles boites ornées d’un sceau. Parfois, j’ai eu l’impression d’un côté vintage et à d’autres moments, sur les mêmes parfums, le twist moderne est une vraie surprise à chaque fois. Je vais essayer de vous décrire ce six parfums dont celui que je viens de sentir récemment et qui n’était pas dans la boutique parisienne de la rue des Francs-Bourgeois et que j’ai pu trouver ensuite. Ils ont, curieusement, étés créés ou recréés par des parfumeurs français bien connus.
Créé par Juliette Karagueuzoglou, « A Balm of Calm » est le plus aromatique et des parfums de la collection. Je pense qu’il plaira davantage aux hommes qu’aux femmes. La structure en est très classique avec un départ de lavande et de sauge sclarée adouci par des notes de cardamome, un coeur de géranium et enveloppé d’un absolu de rhum puis un fond de santal, de chêne et de vétiver. Pour moi, ce parfum revêt un peu le côté barber shop des anciennes références de la marque qui n’on plus cours aujourd’hui tels « English Fern » mais avec un côté très moderne, très contemporain conféré par le côté cardamome et aussi les accents de rhum. Sur la peau, la « colonne vertébrale » fougère ressort assez bien mais je lui trouve quelque chose de très herboriste, de très botanique. Somme toute, « A Balm of Calm » m’a semblé le plus classique de ce que j’ai pu sentir lors de cette première approche. Néanmoins, je le trouve vraiment très réussi. Il est chic et facile à s’approprier. Aucune faute de goût n’est possible. Je pense qu’il trouvera facilement sa clientèle d’autant que les matières sont et que l’ensemble m’a paru très luxueux.
J’ai beaucoup aimé « Liquid Love » que j’ai trouvé vraiment étonnant et, pour le coup, ultra moderne. C’est un épicé très bien construit avec un départ gingembre, curcuma et poivre rose un peu pep’s qui nous conduit sur un coeur de d’absolu de rose de Bulgarie avec des notes de noisette verte et de piment et un fond de cashmeran et de bois de santal enveloppé de muscs blancs. J’ai trouvé ce parfum vraiment d’une grande élégance. Il m’a plu tout de suite. Il ne faut pas se laisser influencer par les notes très épicées. Il est certes, un peu « piquant » mais je le trouve très cocon et très enveloppant. Je ne peux le rapprocher d’aucun parfum supprimé de la marque. Il est très transparent, très bien équilibré. Le bois de cachemire, qui est une molécule de synthèse très intéressante en fond, arrive à donner quelque chose de doux et presque suave à une composition qui aurait pu être tranchante, presque trop contemporaine. Il la rend intemporelle et particulièrement agréable à porter. Peut-être plaira-t-elle plus aux femmes mais je n’en suis pas certain car je pourrais la porter sans aucun problème.
« A Kiss of Bliss », créé par Caroline Dumur, est peut-être le parfum de la collection que je préfère mais je n’en suis pas encore certain. Je dois vraiment l'essayer. Il faut dire qu’il est tout à fait dans mes goûts. C’est un chypre classique avec, une fois encore un côté très moderne. Après une envolée de bergamote et de rose qui comporte aussi le côté vert du trèfle, le coeur d’héliotrope et de jasmin est twisté par des notes de matcha un peu amères qui donnent vraiment quelque chose d’à la fois chic et inattendu. Le fond est basé sur l’accord chypré du patchouli et de la mousse de chêne enrichi de muscs blancs qui fixent la fragrance. C’est un parfum à l’ancienne revisité. Un intemporel élégant, avec jusque ce qu’il faut d’originalité. Je le trouve parfaitement androgyne malgré un côté floral très prononcé et très appuyé durant le développement. Ressort aussi quelque chose de soyeux ou de velouté, je ne sais pas encore trop comment le décrire. Il n’y avait plus beaucoup de chyprés chez Penhaligon’s depuis quelques années et celui-ci est particulièrement identifiable.
Je ne peux pas dire que, sur le papier, « Eau de Audacity », signé Dominique Ropion, m’aurait attiré mais je dois bien admettre que je le trouve très élégant et un peu surprenant dans son top note avec une fleur d’oranger très présente et épicée de poivre noir, un peu arrondi par l’élémi puis un coeur de rose, de safran et d’encens qui nous conduit sur un fond construit autour d’un accord ambré renforcé de notes de vanilles et de cuir. Je pense que ce parfum est celui que j’ai le moins aimé lorsque je les ai découverts car il m’a semblé un peu trop classique et vintage. Il faudra que je le mette sur ma peau avant d’avoir un avis définitif mais, pour le moment, et même s’il est très qualitatif, je le trouve beaucoup trop encens pour mon goût. Il revêt même un truc un peu spirituel. Je crois que je l’aimerais davantage comme parfum d’ambiance. Il est réussi mais vraiment il sort complètement de mes goûts. Il n’en demeure pas moins qu’il est à sentir tout comme les autres.
Je n’avais pas senti « Vra Vra Vroom » lors de ma première découverte mais c’est un oubli réparé. Je ne le regrette pas car j’ai beaucoup aimé cette création, pour le coup, très contemporaine imaginée par Quentin Bisch. Après une envolée de bergamote, de mandarine et d’abricot avec une pointe de sauge sclarée, le coeur de magnolia, d’osmanthus et de rose, entre notes florales et cuirées, prend toute sa place et le parfum se pose sur un fond ambré et résolument cuir. J’aime beaucoup ce parfum, encore une fois très androgyne, mais je ne suis pas du tout certain que je pourrais le porter car il m’a semblé vraiment proche de créations que je me suis déjà approprié mais peut-être dans une version plus « sèche ». C’est un cuir tout en élégance et en paradoxe. J’adore la note d’osmanthus mais, associée à la rose, elle me déstabilise un peu. Il n’en reste pas moins que « Vra Vra Vroom » est une réussite. Là encore, il me faudra le réessayer pour vous donner une idée plus précise de la manière dont je le reçois.
Globalement, j’ai trouvé la collection très belle. Elle est de la même force que les Trade Routes mais l’esprit me convient mieux même si je pense la qualité semble identique. Je dois dire que je suis assez emballé. J’ai hâte qu’ils soient mis en vente vraiment et surtout que les testeurs soient faciles d'accès afin que je puisse me faire une idée plus précise. Je reviendrai alors vous présenter plus précisément mon ou mes coups de coeur.
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