Première Note, en toute simplicité
Qu’est-ce que Première Note ? Il s’agit d’une marque française née en 2015 et dont les parfums ont étés composés par Mélanie Leroux, Karine Dubreuil-Sereni, Jérôme di Marino et Maïa Lernout. Son fondateur, Hervé Josserand décrit ainsi sa démarche : « Notre ambition en créant Première Note était de revenir aux valeurs essentielles de la Haute Parfumerie : des matières premières simples et nobles, des fragrances chics et intemporelles, des flacons luxueux et sobres. Notre objectif est de répondre à une demande de plus en plus marquée pour une catégorie de parfums de niche accessibles. Nous avons créé des parfums très qualitatifs, esthétiques et accessibles pour une large clientèle qui aime des créations authentiques et exclusives ». Il en résulte 17 créations réparties en deux collections Les Jardins Magiques et les Élixirs Orientaux. J’avais découvert la marque il y a déjà quelques années au Printemps Haussmann mais c’est surtout depuis son arrivée à Lyon à la boutique Parfums et Papilles, dans le 8ème arrondissement, que j’ai pu redécouvrir chaque création. Je remercie d’ailleurs Cathy pour sa collaboration et pour m’avoir accompagné dans cette démarche avec son goût et sa passion. J’ai choisi quatre parfums qui m’ont particulièrement séduit mais les deux collections sont vraiment très belles et méritent d’être découvertes.
Créé en 2018 pour la collection Jardins magiques, « Pera Malta » est sans doute le plus naturaliste et le plus atypique des parfums de cette série. La marque le décrit ainsi : « Une ballade entre poiriers, freesia et magnolia. Une eau de parfum juteuse, délicate et enveloppante. Le croquant de la poire, sa rondeur suave, la fraîcheur de ses feuilles, les senteurs gorgées du soleil méditerranéen… Plongez au cœur de ce jardin suspendu ». C’est un vrai floral fruité, bien construit avec une envolée fraîche et douce à la fois sans doute de bergamote, un coeur de freesia, de poire et de magnolia et un fond de muscs blancs. Je trouve l’évolution très belle entre notes vraiment pétillantes, suaves, aquatiques et florales. C’est un parfum parfaitement lisible, assez original et qui pourrait être vraiment un classique s’il était plus diffusé car il s’avère à la fois élégant, réconfortant, rafraîchissant et plein d’énergie. J’étais un peu passé à côté quand j’ai découvert la marque. C’est une création toute en simplicité, épurée et vraiment très agréable à trouver et à retrouver. Il n’est pas tout à fait mon coup de coeur mais je l’ai quand même bien aimé et je le réessayerai volontiers.
Avec « Lys Toscana » créé par Mélanie Leroux, je confirme vraiment mon coup de coeur car vraiment, lorsque je l’avait redécouvert il y a quelques mois, il m’avait séduit. Pour moi, il surpasse même « Mimosa Austral » dont je vous reparlerai sans doute dans quelques temps. Il s’ouvre sur une très belle bergamote d’Italie pour nous conduire sur un coeur très chic et frais de fleur d’oranger tunisienne qui domine un bouquet floral qui reproduit la facette fraîche du lys qui n’est pas forcément évidente au premier abord. Je le trouve à la fois minéral et floral. En tout cas, j’ai à nouveau eu une attirance pour ce parfum que la marque décrit ainsi : « Un accord floral inspiré d’une promenade dans la campagne toscane. Envoûtant et subtilement sensuel. Dans la vapeur de la campagne toscane, le lys règne dans ces espaces où eau, pierre et fleurs s’entremêlent. Errer dans ces recoins, c’est chercher la pépite plantée incarnée ici par le lys. La note est suave et douce. Florale, blanche et intense, elle se découvre subtilement sensuelle ». Ce floral frais et net me plait, il pourrait bien m’accompagner cet été.
Avec la collection Élixirs Orientaux, j’ai été surpris car mon attirance va vers deux parfums qui, sur le papier, avaient tout pour me déplaire. Et pourtant… Le premier, « Tasman Santal » créé par Jérôme di Marino en 2017 est décrit par ces mots : « Un accord enveloppant autour d’un santal épicé, chaud et intense inspiré par la savane australienne. Aux confins de l’Australie les forêts de bois de santal aux tonalités douces, onctueuses et lactées fascinent. La note dégage une odeur de velouté, chaleureuse, voire légèrement animale, juste envoûtante ». C’est vrai que c’est une invitation au voyage et, curieusement, le côté très crémeux du santal ne me dérange absolument pas car il est complètement contrebalancé par la douceur fraîche d’une très belle bergamote en tête et un coeur de benjoin résineux et particulièrement bien pensé. Linéaire, très épuré, ce parfum va à l’essentiel et cela lui donne un chic assez étonnant. En général, la facette lactée du santal me rebute et là, à l’instar de « Santal 33 » que l’on peu trouver dans la collection classique de la marque Le Labo, il me réconcilie parfaitement avec cette note. Je ne sais pas si je suis prêt à le porter mais j’ai beaucoup aimé le redécouvrir.
Mon choix de cette sélection le plus improbable est sans aucun conteste « Himalayan Oud » créé en 2015 par Jérôme di Marino pour cette collection Élixirs Orientaux. « Au cœur des mystères de l’Orient. L’oud précieux de l’Himalaya, nimbé de notes épicées et d’encens. Au loin résonne l’écho d’un gong Tibétain accompagné de cuivres graves, lents. Forêts, pinèdes et prairies se succèdent au pied de la « demeure des neiges », l’Himalaya. Dans un sillage de fauve et d’encens, le bois d’oud dévoile ici tous les mystères de l’Orient. Dominantes, ses facettes puissantes et animales percutent ». En général, je n’aime pas la note de oud du tout surtout quand elle est animale mais la qualité de la matière première utilisée n’est sans doute pas pour rien dans mon ressenti. En effet, le parfumeur a enveloppé cette très belle qualité de oud de l’Himalaya de notes épicées de safran et de cumin qui lui donnent une certaine fraîcheur et une grande élégance. Je trouve que « Himalayan Oud » allie le côté très « ethnique » que j’aime vraiment en parfumerie avec une finesse tout à fait inédite. Très franchement, et contre toute attente, je pourrais parfaitement le porter.
Il ne faut jamais dire jamais. En effet, si j’ai complètement adhéré à la collection des Jardins Magiques, j’étais un peu plus réticent à celle des Élixirs orientaux mais je dois bien dire que les parfums de cette sélection qui m’ont le plus séduit étaient ceux qui auraient du ne pas me plaire sur le papier, en tout cas si je lisais la pyramide olfactive. Contrairement à mon habitude, je me suis laissé porter par le santal et le oud alors que ce sont, en principe, des matières premières qui me rebutent un peu. En tout cas, la qualité des créations et la simplicité de la démarche a su m’appeler et je remettrai, à l’avenir, plus facilement mon nez dans les créations de Première Note.
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