Premières nouveautés découvertes en octobre 2022
Je me suis évidemment rendu en parfumerie afin de découvrir les dernières sorties. Je pense que je vais continuer à publier un article par moi sur ce que j’ai pu sentir voire même porter et qui vient de sortir. Je trouve que cela fait des articles moins longs et plus faciles à lire. Je vais également donner mon avis, mon ressenti, qu’il soit positif ou négatif car je me suis souvent entendu dire que j’étais trop consensuel. Octobre a été plutôt riche en nouveautés en tout cas chez nous à Lyon. Je ne fais pas de différence entre les marques de niches et les parfums vendus dans le circuit sélectif sur lesquels j’ai pu mettre mon nez (même si, dans cette catégorie, j’ai fait quelques impasses) et je dois dire que, sans avoir eu de réel coup de coeur, j’ai beaucoup aimé certains des parfums que j’ai pu découvrir. Je vous emmène donc avec moi afin de partager avec vous mes émotions et mon ressenti.
Le premier parfum que j’ai senti, je l’avais en fait découvert cet été et il s’agit de « Vétiver Bourbon » créé par Marc-Antoine Corticchiato pour sa marque Parfum d’Empire et j’avoue qu’il m’a pas mal déstabilisé. Pour la seconde fois, après « Immortelle Corse », le parfumeur délaisse les compositions baroques et sophistiquées qu’il invente depuis dix-neuf ans pour inventer une ode à une matière première. Vous l’aurez compris, il s’agit-là du vétiver. Rien d’original, rien d’inattendu mais seulement une interprétation de cette matière emblématique. Le créateur explique ainsi son inspiration : « Même si je les respecte, je n’ai jamais été fan des vétivers policés et bourgeois comme ceux de Carven et Guerlain. J’ai voulu restituer la noblesse naturelle et sauvage de la plante ». Alors entre dépoussiérage et naturalisme, il a utilisé deux variétés de vétiver puisqu’il a adjoint celui d’Haïti plus fumé à la matière phare. Il a aussi voulu un départ d’angélique un peu vert et un fond construit autour de la graine d’ambrette. Très franchement, je n’ai pas forcément adhéré ce qui est assez rare chez Parfum d’Empire. Certes c’est un beau parfum mais il lui manque ce je-ne-sais-quoi d’un peu dingue que j’aime dans le travail de Marc-Antoine Corticchiato.
« Une combinaison artistique de deux sensations olfactives : le parfum infini et raffiné du Magnolia rehaussé par des notes vibrantes et lumineuses d'agrumes. La fragrance transparente et florale de cette fleur puissante est composée de notes de têtes telles que la Bergamote de Calabre, l'Orange, et le Citron, qui apportent de vifs rayons de soleil au charme fascinant et frais du Magnolia ». Une construction chyprée avec un coeur de magnolia ou tout du moins une interprétation de cette fleur aux accents aquatiques, il fallait y penser. Telle est « Magnolia Infinita » que j’ai découvert très récemment et qui est la dernière création lancée par Acqua di Parma. Je ne suis pas complètement séduit par la marque mais j’admets qu’il y a quelques belles réalisations comme celle-ci. Après un top note de bergamote de Calabre très douce, d’orange et de citron très fugace, le coeur de jasmin sambac, de magnolia, de rose et d’ylang-ylang s’installe, soutenu par un fond de muscs et de patchouli. Je l’ai vraiment bien aimé. C’est une construction olfactive qui me convient très bien et que je pourrais porter sans aucun doute. Je me suis attelé à l’essayer et, malgré quelques restes d’un petit rhume, je me suis rendu compte que l’évolution, sans être vraiment originale, était bien agréable. Je trouve que c’est une belle nouveauté à découvrir.
Dans l’article où je spoilais les nouveautés que j’avais senti en avant-première, j’avais dit que j’aimais beaucoup « Ambre Safrano » créé par Julien Rasquinet et d’abord sorti en exclusivité chez Harrod’s et qui vient d’arriver sur le continent. « Sensuelle et intense, la nouvelle exclusivité BDK (pour Harrods) est une création où l'ambre est au centre de l'écriture olfactive. Ambre Safrano explore les facettes orientales de cette matière emblématique de la parfumerie. Mêlé au safran, au daim et aux bois, le parfum dévoile la chaleur brûlante de l’Orient. Les nuances dorées du safran révèlent une douceur cuirée, gourmande et veloutée. C'est en réunissant la vanille à la sensualité des bois de santal et de chêne qu'Ambre Safrano nous invite a un voyage olfactif lointain et enivrant ». Avec une envolée de prune (il n’y a pas de hasard), enveloppée de safran et de poivre noir, un coeur de rose, de cuir et d’encens et un fond de chêne, de santal et de vanille, ce parfum singulier, étonnant, profond, est particulièrement séduisant. C’est un oriental (même s’il semblerait qu’on ne peut plus employer ce terme) et j’en porte peu pourtant je pourrais m’approprier cette fragrance très élégante et très profonde. La tenue est exceptionnelle et le sillage un peu opulent pour moi mais il faut voir. On ne peut pas tout porter mais je dois bien admettre que je pourrais le faire. Vraiment, c’est une vraie réussite à mon sens et je suis content que sa diffusion soit un peu plus large.
Et si on parlait de tubéreuse. J’ai découvert, « Tableau Parisien » la nouveauté de la maison 100% naturelle Ormaie et je dois dire qu’il m’a bien plu. Il reprend les codes des parfums à l’ancienne si j’ose dire en offrant un parfum de tubéreuse très vintage. La marque en décrit ainsi l’inspiration : « Tableau Parisien est une fleur blanche unique, sensuelle et épicée. Une fragrance qui évoque une certaine élégance parisienne bercée par une pointe de nonchalance ». Dès l’envolée, je trouve qu’il y a quelque chose déjà senti certes mais très agréable avec des notes de petitgrain, de gingembre, de basilic et de mandarine qui apporte une certaine douceur puis, le coeur épicé de tubéreuse, de rose et d’héliotrope vient s’ajouter au côté frais et j’ai eu l’impression d’un bouquet de fleurs blanches fraîches sur la peau ce qui est loin d’être désagréable. Le fond de tabac est arrondi légèrement par la vanille et le benjoin et un peu poudré par la fève tonka. Globalement, j’ai bien aimé « Tableau Parisien » et je trouve que, pour du 100% naturel, la tenue est très correcte. Un seul bémol toutefois. Son prix est vraiment élevé et il ne sera pas facilement accessible. C’est un peu dommage car, vraiment, il peut vraiment prendre le relai de parfums que l’on aimait et qui sont désormais discontinués.
Maison Violet n’avait, jusqu’alors, pas vraiment proposé de vrai boisé et c’est désormais chose faite avec la nouvelle création de Nathalie Lorson. « Abîme est le parfum magnétique par excellence. À la fois sombre et caractériel, son accord épicé/boisé attire comme un chant de sirène. D’une puissance sans égal, son sillage marquera durablement votre passage et procurera une attraction exceptionnelle ». Comme toujours, c’est plus une impression de qualité que de réelle originalité qui se dégage de cette création avec une très belle ouverture de piment et de poivre noir, un coeur de palo santo et de résine d’élémi et un fond d’encens, de cèdre et de bois de santal. Sur ma peau, je sens, curieusement beaucoup le duo piment et bois de santal qui, c’est vrai, n’est pas forcément très courant. En revanche, je ne sens pas vraiment le côté très « chamanique » et facetté du palo santo que j’aime beaucoup dans d’autres parfums mais il n’en reste pas moins que « Abîme » est vraiment un beau boisé, très agréable et facile à porter. J’en profite pour me dire que l’on ne parle pas forcément beaucoup de Maison Violet. Les créations que la marque propose ne plairont pas forcément à tout le monde mais force m’est de constaté qu’elles sont toujours d’une très belle qualité et je trouve qu’elles ont bien su trouver leur place dans ce qu’est aujourd’hui la parfumerie de niche.
« Une Cologne aquatique très originale avec un cocktail de notes de tête d'agrumes rafraîchissantes et énergisantes, reposant sur un cœur marin longue durée. Le résultat est contemporain, presque unisexe, tout à fait unique pour un parfum féminin. Une ode à la fluidité des genres » tels sont les mots livrés par la maison Juliette Has A Gun pour décrire "Ego Stratis", le nouvel opus de la marque composé par Romano Ricci. La marque parle d’un départ de bergamote, de mandarine et de citron puis d’un coeur de calone pour l’impression marine, de néroli et de myrtille puis d’un fond de cèdre, d’ambroxan et de muscs. Très honnêtement, j’ai détesté ce parfum. Je le trouve conforme à tout ce qui sort pour l’été dans le sélectif avec quelque chose en moins. Le côté ultra synthétique et l’overdose de calone supposé donner une note marine au coeur m’est assez insupportable. Je ne comprends vraiment pas l’intérêt d’un énième parfum de cette sorte. Comme souvent, la marque cède à une certaine facilité. Je dois bien avouer que j’en ai un peu assez de ces maisons de « fausse niche » qui ne proposent plus rien d’intéressant depuis des années. Certes, Juliette Has A Gun n’est pas la plus originale mais alors là, vraiment, je ne peux rien trouver de positif. Le parfum n’est pas original, il n’en ressort rien de qualitatif et il est même désagréable à mon nez. Il est rare que je sois aussi négatif mais vraiment je ne vois pas quoi dire d’autre.
Une note de cassis, un accord figue et une profusion de bergamote, un coeur de géranium, de rose et de jasmin et un fond de cashmeran, de vétiver et de muscs, tel est la très fraîche et très élégante nouvelle création lancée pour la collection Le Vestiaire des Parfums d’Yves Saint-Laurent. Il a pour nom « Lavallière » ce qui m’évoque les tenues de concours en équitation mais aussi l’élégance des dandies du XIXème siècle. La marque le « raconte » ainsi : « la texture soyeuse de l'accessoire est évoquée dans les notes crémeuses et délicates de la figue. Le parfum floral vert est complété par du cassis juteux et de la rose romantique et radieuse, encapsulant des éléments masculins et féminins pour créer un parfum unisexe séduisant. Tout comme un lavallière , ce parfum est la touche finale parfaite à n'importe quelle tenue, vous laissant à votre plus grande confiance. Lavallière Eau de Parfum est un parfum floral vert et ambré unisexe, où la figue crémeuse se combine avec le cassis juteux enroulé autour des pétales de rose ». Je trouve que c’est assez bien vu. Très franchement, la création est très belle et j’ai adoré le développement frais et élégant sur ma peau. Je pourrais tout à fait le porter et je remercie Stéphanie du stand Yves Saint-Laurent du Printemps à Lyon de me l’avoir fait découvrir. Il y a quelque chose de vraiment très chouettes dans la dualité rose et figue (décidément mes goûts évoluent) et je trouve que la singularité réside là. J’ai vraiment beaucoup aimé ce parfum sur la peau. Un petit bémol toutefois, sa tenue est, sur moi, très limitée. Il n’en reste pas moins que c’est un beau parfum à découvrir.
« Ode à la douceur, l'eau de senteur Cabriole évoque l'âge des premiers émerveillements, et dévoile le cœur d'enfant d'Hermès. Une eau délicieuse, une invitation à s'amuser en toute liberté. Créée par Christine Nagel, l'Eau de senteur Cabriole associe la tendresse veloutée de l'osmanthus et la fraîcheur délicate du Chèvrefeuille à l'élégance noble du Bois de Santal ». Je ne suis pas très amateur de parfums pour enfants mais je dois dire que, dans l’esprit Hermès, je trouve que la réalisation sans alcool de Christine Nagel est très jolie avec un délicat départ de chèvrefeuille, un coeur légèrement fruité et cuiré d’osmanthus et un fond tout doux de bois de santal. « Cabriole », à l’instar de « Chat Perché » chez Goutal, est un vrai parfum avec une construction agréable. Il ne tombe pourtant pas dans l’écueil de l’éternelle fleur d’oranger. Je ne sais pas s’il rencontrera du succès auprès de nos chères têtes blondes (je plaisante) mais j’ai bien aimé le découvrir. La tenue est évidemment très limitée mais vraiment je l’aime bien. Je trouve que c’est une jolie et charmante création.
J’ai eu l’occasion de découvrir en avant-première « Encens Roi », le tout nouvel opus de Histoires de Parfums. Il est désormais sorti et je peux donc en parler. Je l’ai, somme toute trouvé très encens, comme son nom l’indique. Il s’ouvre sur des notes où cette résine est associée à la douceur de la camomille puis, au coeur, le safran et le piment prennent le pas sur une note de cèdre un peu poudrée. Lorsqu’il évolue, le parfum se pose sur le socle cuiré de ciste labdanum et de oud arrondi par la vanille et un accord chocolat blanc. La marque le décrit ainsi : « Puisant à la fois dans l’historique et le légendaire liés à cette résine-mère, Encens Roi s’origine dans la matière et s’étoffe d’un registre olfactif proche de l’allégorie faisant dialoguer la clarté sans pareille de l’Oliban avec la gourmandise addictive du Cacao Blanc sur une trame ascétique et royale d’Oud et de Safran ». Je dois dire que je n’ai pas spécialement accroché. La prépondérance de l’encens dans un parfum à porter n’est pas forcément ce que je préfère mais j’admets qu’il est impeccablement réalisé. Je trouve que, une fois de plus, la marque a bien réussi à aller au bout de son inspiration. C’est un parfum chaud et froid, clair et obscur. Il est à découvrir mais, je dois l’admettre, il est un peu trop éloigné de mes goûts.
Avec « Kologne », Calice Becker revisite pour Kilian le parfum hespéridé et j’avoue que j’en attendais pas mal car la concentration eau de parfum est toujours un peu périlleuse dans ce genre de création. Souvent, les notes boisées dans le fond sont un peu « forcées » et cassent un peu la légèreté et l’élégance des agrumes. Je suis allé découvrir attentivement cette création et je l’ai laissée évoluer. La tenue est, effectivement, très correcte et le côté frais perdure. « Kologne, Shield of protection, bouclier de protection revisite un classique pour faire la fête. Avec des notes d'agrumes lumineuses, le bouclier de protection Kologne, Shield of protection est une touche de fraîcheur. Le parfum s'ouvre sur des notes rafraîchissantes de mandarine verte, d'orange amère et de menthe menant à un cœur de romarin et de néroli. Un sillage boisé se construit autour du cèdre, du cashmeran et d'un accord « sève » unique de notes végétales. Créé comme un bouclier de protection, c'est un parfum à vaporiser autour de soi comme une aura de pureté et de vitalité ». Très honnêtement, j’ai trouvé la composition plutôt belle mais elle ne m’a absolument pas surpris et je trouve le prix très élevé. Certes, la tenue est au rendez-vous mais je trouve que cela se justifie difficilement. La dualité entre les agrumes et les aldéhydes est très agréable mais sans plus. Je dirais que je l’ai bien aimé mais qu’il ne m’a pas fait une impression très durable.
« Un souvenir d’Inde, où persistent les effluves de jasmin sambac, à la fois riche et aérien, et ceux plus crémeux du bois de santal, a guidé la composition de Madurai. Un parfum où vibrent aussi les notes d’agrumes et le curcuma, comme l’étal d’un marché multicolore » tels sont les mots de la marque pour décrire « Madurai », le tout nouvel opus de la maison Memo créé par Gaël Montero dont je ne connais pas le travail. J’avoue que je suis un peu déçu car l’inspiration me donnait très envie. Ce parfum s’ouvre sur des notes de curcuma, de bergamote, de sauge sclarée et nous emmène sur un coeur de jasmin égyptien, d’absolu de pêche, de tagète et de tubéreuse puis se pose sur un accord suède et de santal australien. Là encore, la description me plaisait mais je suis resté sur ma faim. J’ai trouvé que « Madurai » était un petit floral fruité comme il y en avait beaucoup. Je n’ai pas vraiment accroché et je ne me suis pas projeté sur l’idée de le porter. Je ne remets pas en cause la qualité de la création et des matières premières mais je suis en train de complètement passer à côté de cette nouveauté tant attendue. Je dois dire que j’ai un peu été déçu, globalement, par les sorties de la marque ces dernières années. C’est ainsi, ça me correspond moins.
Il y aura d’autres découvertes mais je ne veux pas faire d’article trop long donc, j’ai décidé de scinder mon tour des nouveautés du mois d’octobre en deux. Globalement, je n’ai pas eu de réel coup de coeur même si j’ai objectivement senti de belles choses. Seulement voilà, le ressenti face au parfum est toujours subjectif et je n’ai pas eu d’émotions particulières face à ces créations somme toutes, pour la plupart, qualitatives. Peut-être que sur la fin du moi, j’aurai plus « l’effet whaou ». Qui sait ?
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