Promenade dans mes doses d'essai
Il y avait un certain temps que je n’avais pas joué les cobayes et j’ai décidé de me plonger dans mes échantillons. Exceptionnellement, j’ai essayé trois parfums, en ai réessayé trois et je vais donner mes impressions sur tous. J’ai choisi des parfums très différents les uns des autres. Je ne vais pas rallonger l’introduction car vous aurez de quoi lire. Alors coups de coeur ? Déceptions ? Voilà la réponse :
Depuis que j’ai remis mon nez dans quelques créations de la marque Jul et Mad, j’avais envie de remettre sur ma peau « Terrasse à Saint-Germain » que j’avais beaucoup aimé. C’est donc par cette création de Dorothée Piot sorti en 2012 dans la collection classique que je commencerai. Il revêt dès l’envolée de pamplemousse, de mandarine et de rhubarbe quelque chose de très « pep’s » qui m’accroche facilement puis vient sur ma peau, un coeur de rose, de freesia et surtout de lotus très aqueux. Au bout d’un temps finalement assez rapide, le parfum se pose sur un fond santal pas trop crémeux, patchouli et muscs blancs très propres. « Un parfum aussi élégant que sophistiqué. Dès la première note, une fraîcheur verte et pétillante de pamplemousse et de rhubarbe éveille les sens, rapidement soutenue par un accord floral et subtil de frésia, de fleurs de lotus et de rose, apportant au parfum une sensualité inouïe, tout en douceur. La puissance du musc ne se fait pas attendre et vient s'accorder au précieux santal et à l'envoûtant patchouli en une parfaite symbiose » tels sont les mots de la marque pour décrire ce parfum qui m’évoque plutôt l’été. Il me plait beaucoup et j’en comprends parfaitement l’inspiration. En tout cas, je pourrais le porter sans aucun problème. Un seul bémol toutefois, malgré la qualité du parfum, la tenue sur ma peau est assez limitée. Il n’est donc qu’un demi-coup de coeur mais il n’en reste pas moins une très belle création.
J’étais un peu passé à côté de « Rose Ardoise » créé en 2022 par Céline Perdriel pour Atelier Materi aussi, comme j’en entendais pas mal parler, j’ai remis mon nez dedans. La créatrice le décrit ainsi : « L'interprétation d'une rose urbaine et contemporaine qui éclot au milieu d'un sol en béton. Un parfum qui brouille les pistes entre féminin et masculin » et je trouve que c’est assez bien résumé. Comme presque toujours dans la marque, j’ai beaucoup aimé l’ouverture de noix de muscade et de poivre noir qui rend le coeur de deux roses différentes assez joli avec une note de sauge qui l’adoucit mais je suis moins fan du fond du parfum. L’ambroxan prend le pas sur le cuir et le vétiver annoncé par la marque. L’ensemble est assez épicé et un peu minéral avec un côté ambré mais, pour ma part, et sur ma peau, il a un côté à la fois plat et métallique qui ne me convainc pas complètement. Je ne suis pas très amateur de l’évolution et j’avoue que c’est un peu une déception car l’envolée me laissait espérer un total coup de coeur. Il m’a fallu me rendre à l’évidence, « Rose Ardoise » n’est pas pour moi et pas vraiment pour ma peau. Il n’en demeure pas moins que l’idée m’a plue et que ce parfum m’a donné envie d’essayer des roses plus épicées et poivrées.
Je dois dire que j’attendais vraiment beaucoup de « Fumoir » lancé par Arte Profumi en 2013. Sur le papier, il avait tout pour me plaire. Un départ de tabac, de rose et de cumin, un coeur de bouleau et de poivre noir et un fond cuir et ambre. La marque le décrit ainsi : « Discours d'hommes, dans des salles réservées, revêtues de bois, de cuir et de velours, parmi des nuages de fumées » et il est vrai que la note de tabac en tête pourrait m’évoquer cela même si je trouve le parfum vraiment très mixte. Je ne peux pas dire que je ne l’ai pas aimé car il est impeccablement construit et il dégage quelque chose d’à la fois élégant et très luxueux. C’est un cuir de Russie avec un côté dark, goudronné et même animal avec un twist cumin et tabac. Finalement et après l’avoir essayé à deux reprises, je dirai qu’il est très classique voire vintage. Je ne dirais pas qu’il ne m’a pas plu bien au contraire. C’est une très belle création mais j’ai déjà senti, voire même porté ce genre de parfum et il ne m’a pas vraiment surpris. Bien évidemment, il entre dans mes goûts même si l’hiver que nous vivons ne s’y prête pas vraiment mais je trouve qu’il manque un peu de la fantaisie que j’espérais trouver.
« Être enlacé par les volutes d’un parfum mystérieux avant même de voir les tiges volubiles du Chèvrefeuille grimpant qui s’enroulent tout du long d’un treillage. Se sentir irrésistiblement attiré par ces fleurs qui libèrent la fraîcheur de notes citronnées. Dans les profondeurs des corolles, recueillir quelques gouttes de nectar fruité et la rosée suave de pétales de Jasmin et de Fleur d’Oranger », tels sont les mots de Domaine Privé pour décrire « Chèvrefeuille » que j’avais très envie de tester. Il s’ouvre sur des notes de mandarine et de citron vert très douces enveloppées d’une jacinthe un peu suave puis le coeur, très floral avec un bouquet de chèvrefeuille, de jasmin et de fleur d’oranger rendu encore plus profond par une note de prune fraîche que j’aime beaucoup. Le fond est baumé et construit autour du benjoin et des muscs blancs. L’ensemble est un très beau parfum d’été très agréable, un peu addictif, comme une brume rafraîchissante et élégante vers laquelle je reviens sans cesse. J’aime la dualité entre le côté très floral du chèvrefeuille qui est dominant et de la prune ronde et profonde. Vraiment, c’est un joli parfum que je pourrais tout à fait porter. Il m’a beaucoup plu et je pense porter l’échantillon en entier en le gardant dans un coin de ma tête.
Lancé en 2019, « Purple Leather » est l’un des fleurons de la marque Roos & Roos et j’avais envie de l’essayer. Le départ est absolument magnifique avec une douce bergamote rehaussée de cardamome et de cannelle puis le coeur s’avère être un accord cuir avec des notes de safran et de cyprès. Jusque-là, j’ai beaucoup aimé le parfum mais c’est le fond qui m’a dérangé. L’alliance d’un santal crémeux associé aux notes animales du oud et camphrées du patchouli m’a vraiment dérangé. La marque le décrit ainsi : « La cardamome ouvre la fragrance par sa fraicheur, illuminée par la bergamote et réchauffée par la cannelle. L’idée forte du parfum, le cuir, s’annonce en majesté avec le safran et le cyprès. Puis le Oud, associé au patchouli, au cèdre et au santal prolonge la chaleur enveloppante ». C’est un parfum lisible, très facile à comprendre mais je dois dire que les notes de fond, si bien travaillées soient-elles, ont, pour moi, un côté vraiment difficile. Je n’ai pas aimé ce parfum mais il n’en demeure pas moins très qualitatif et mon avis n’a rien d’une critique, il ne traduit que mon ressenti face à cette composition.
« Claude Marchal forme pour l'occasion un duo de choc avec Bertrand Duchaufour et nous livre un chypre aux échos "cuirés". Parfum de sillage, il poudre délicatement sur la peau et renoue avec la grande tradition des chypres avec une petite patine "à la Duchaufour" de fruits confits, et un fond.... d'une rare complexité pour un 10/10 en tenue » tels sont les mots de la fan pour décrire « Chypre Palatin » créé pour MDCI en 2012 et que j’avais très envie de réessayer. La qualité est tout à fait flagrante et je dois dire que dès l’envolée, je suis séduit par ce chypré foisonnant et classique à la fois. Alors bien sûr, c’est un parfum qui semble fait pour moi. Il me semble d’ailleurs que je l’avais déjà évoqué. Après une envolée à la fois verte avec des notes de galbanum et d’aldéhydes associées à la lavande, la clémentine, la jacinthe un peu amère, le thym et la facette cuirée du ciste, le coeur de prune fleuri de gardénia, de jasmin, de rose et d’un iris légèrement poudré me charme et me donne envie d’y revenir. Le fond est tout aussi complexe avec des notes baumées qui viennent jouer avec la mousse de chêne et l’immortelle mais aussi avec le styrax, la vanille et le benjoin puis un accord castoreum. Je dois dire que j’aime la complexité un peu à l’ancienne de ce parfum. On est très loin des formules épurées qui me plaisent souvent. Là, on pourrait fumer une cigarette avec Marlene Dietrich ou parler avec Colette. Ce parfum est une véritable merveille il faut bien le dire. Je peux très bien parler de coup de coeur et je le porterai vraiment facilement notamment lors d’une soirée un peu habillée.
Il est toujours passionnant d’essayer des parfums qui, sur le papiers peuvent nous plaire et de découvrir que l’on en aime certains mais pas d’autres. J’ai fait des tentatives ciblées. Je me suis fait très plaisir et j’ai fait de très belles découvertes. J’espère vous avoir donné envie en tout cas.
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