Promenade dans mes doses d'essai
Je n’avais pas encore découvert les parfums de la maison Olibanum dont j’entends pourtant parler depuis un certain temps aussi ai-je décidé de m’y mettre et d’essayer « Maté », lancé en 2022 et qui me semblait l’un des plus en accord avec mes goûts. La marque le décrit par ces mots : « Un maté effusif associé au fruité de la figue et à une menthe aquatique. Dans la vraie vie, un coup de zen à porter contre les coups du sort. Ou admirer la nature depuis le sommet d’une montagne. Le détail. Qui tue ! L’accord ambré qui apporte un toucher doux et une langueur interminable sur peau ». Je dois dire qu’il m’a beaucoup plu de part son équilibre et son apparente simplicité. En effet, dès le départ, la dualité entre la figue et la menthe m’intrigue et j’ai envie que le parfum se développe sur ma peau. La note de maté vient en coeur, unique, intense et enveloppante puis le parfum se calme et se pose sur un très joli fond d’encens, pour une fois vraiment chaud. Je ne suis pas forcément très attiré par cette résine Oliban qui semble, depuis quelques temps, vraiment rencontrer son public parmi les amateurs de parfums. Pour résumer, je dirais que « Maté » n’est pas un coup de coeur car je suis encore une fois, dans une impression de répulsion et d’attirance. Il n’en demeure pas moins assez original et très déroutant.
J’avais eu, quand je l’ai découvert il y a quelques semaines, une impression plutôt négative de la collaboration entre « Acne Studios » et les Éditions de Parfums Frédéric Malle mais j’ai eu, depuis, des retours qui m’ont donné envie de l’essayer un peu plus précisément. Donc merci Marion de la chaîne YouTube Des Paons Danse Cent Heures et Anne de la parfumerie lyonnaise La Mûre Favorite de l’avoir influencé. Il est vrai que, finalement, le parfum composé par Suzy Le Helley que je ne trouvais vraiment pas qualitatif sur touche, m’a fait une toute autre impression. « Une large pointe d’aldéhydes ; des éléments de rose et de violette enrichis d’une trace de fleur d’oranger. Des accords de vanille et de pêche, se mêlant à une généreuse dose de santal, une touche d’encens et un océan de muscs. Entre confort pratique et sophistication néoclassique, ceci est notre portrait d’Acne Studios ». Le départ d’aldéhydes et de rose, le coeur de pêche et le fond de santal et de vanille ne me surprennent toujours pas tellement mais, en toute fin d’évolution, les muscs lui donnent un accent inattendu. J’ai trouve que le parfum se faisait plus velouté, presqu’un peu animal et qu’il revêtait un côté seconde peau plutôt intéressant. Je ne crois pas que je pourrais le porter mais il est beaucoup mieux réussi que je pouvais le penser.
Je ne parle pas très souvent de Bastille et pourtant j’avais porté l’un des parfums de la marque et hésité sur un autre. Celui-ci est« Un Deux Trois Soleil » que je n’avais jamais porté et qui a été lancé en 2020 et créé par Domitille Michalon-Bertier. « La chaleur rayonnante d'une après-midi d'enfance, un goûter gourmand chipé en douce. L'overdose d'amande et de vanille twistée par la sensualité de l'encens vous feront voyager en enfance. Un parfum espiègle, que vous aurez sur le bout de la langue ». Vous allez penser que je radote pour vous conseiller encore un parfum solaire mais celui-ci (aussi), je l’aime bien. Il s’ouvre avec une très belle envolée de bergamote, de poivre rose et de pamplemousse mais c’est surtout le coeur d’amande amère e d’héliotrope qui me séduit lorsqu’il se renforce avec un fond de fève tonka, de benjoin et de vanille. C’est un parfum joyeux, réjouissant, solaire et extrêmement facile à porter. J’ai vraiment aimé le sentir autour de moi pendant plusieurs heures. J’avais une idée un peu négative de la longévité des parfums Bastille mais « Un Deux Trois Soleil » m’a fait changer d’avis car il reste très persistant au cours de la journée. Il n’est peut-être pas le parfum solaire de ma vie mais je le trouve impeccablement réalisé.
Le dernier parfum, vous en connaissez tous l’original. Je le considère comme le chef-d’oeuvre de Jean-Paul Guerlain et je ne l’avais pas senti depuis… au moins tant d’années ! Je ne sais pas pourquoi j’ai eu envie de remettre mon nez sur la version de eau de parfum de « Jardins de Bagatelle ». Dans mon souvenir, la version de 1983 était un grand fleuri, un peu la quintessence d’une certaine élégance féminine or le parfum a été reformulé en 2021, j’imagine par Thierry Wasser et (ou) Delphine Jelk. En général, je ne suis pas fou, c’est le moins que l’on puisse dire, des parfums très revisités chez Guerlain mais je dois dire que j’ai pris du plaisir à laisser évoluer cette version de « Jardins de Bagatelle ». J’ai eu presque l’impression qu’il s’agissait d’un nouveau parfum, moins floral, plus chypré et surtout beaucoup moins imposant. La marque le décrit avec ces mots : « Essence lumineuse et aérienne, Jardins de Bagatelle est un parfum pétillant. Le cœur est un véritable bouquet de fleurs blanches (néroli, jasmin, gardénia) célébrant la joie de vivre. En fond se dégagent la vénéneuse fleur de tubéreuse et des notes boisées ». Bien sûr, je retrouve le départ un peu doux et pétillant de bergamote, le coeur de fleurs blanches , le néroli, je jasmin, le gardénia mais aussi, il me semble, le jasmin qui sont enveloppés d’une tubéreuse finement travaillée, jamais entêtante et particulièrement bien vue. Le parfum, assez vite, se pose sur un fond un peu boisé mais surtout vraiment mousse de chêne qui m’a frappé. Je l’ai soudain trouvé moins opulent, plus accessible à un public mixte. Je pourrais parfaitement le porter. Sans doute a-t-il été revu et corrigé mais je trouve que, pour une fois, ce n’est pas mal je trouve. Un bémol toutefois, il est vendu dans le récent flacon dit coeur inversé que je trouve grossier et tout sauf chic. L’énorme cabochon en plastique, je m’en passerais bien… mais bon, on ne peut pas tout avoir.
Voilà, je suis parti dans tous les sens pour ces essais du moins de mai et j’espère que ma sélection vous donnera envie d’y mettre votre nez. Si la version actuelle de « Jardins de Bagatelle » m’a surpris, si « Un Deux Trois Soleil » m’a ravi, si « Acne Studio » m’a dérouté, c’est « Maté » de Olibanum qui a vraiment remporté mes suffrages. Je ne suis pas certain de pouvoir le porter mais je le trouve particulièrement bien réussi. Globalement, j’ai bien aimé les quatre essais que j’ai fait et j’espère vous donner envie… de les découvrir au moins !
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