Promenade dans mes doses d'essai
Comme chaque moi, je vous propose cette rubrique qui, je le sais, vous plait bien. Il s’agit d’un compte-rendu de mes derniers essais. J’en ai sélectionné quatre mais je n’en n’ai pas effectué beaucoup plus car, il faut le dire, j’ai pas mal bougé et n’ai pas trop eu le temps de m’y mettre comme à certaines périodes. Ceci dit, j’ai eu des surprises, bonnes et mauvaises, comme toujours. Allez, je ne bavarde pas plus, je vous emmène avec moi dans cette petite promenade parfumée.
« Aux premiers frimas hivernaux, je me peins en vert; verte est la chanson du bûcheron sur la falaise ». Découvert grâce à Fabien de Yuuminoki que je ne remercierai jamais assez de son talent pour dénicher des parfums peu connus mais qui valent vraiment le coup, « Migration de l’Arbre », créé en 2018 par Euan McCall pour la marque franco-japonaise Senyoko est plus qu’un parfum, c’est une respiration. Je m’explique, il se fond avec la peau tellement facilement, tellement parfaitement que je peux en ressentir chaque note dominante et les dissocier. Je pense que la concentration extrait de parfum y est pour beaucoup mais il faut noter la qualité de la composition et des matières premières qui ne sont pas du tout négligeables. « Migration de L'Arbre raconte l'amitié entre un oiseau et un arbre. Ce parfum est une méditation sur les relations entre la terre et les animaux, l'espace et le temps; la sérénité et la loyauté, la promesse et l’éternité ». Complexe, pas forcément dans ma « zone de confort », ce parfum est une merveille d’inventivité, de tenue et de chic. Après une envolée de sauge sclarée, de bois de genévrier, de pamplemousse et de yuzu que j’ai un peu de mal à saisi vient la résine d’elemi et les notes de lentisques adoucies et fumées à la fois par un coeur de bois de gaïac, de magnolia pour le côté un peu floral et fruité, de grenade et d’osmanthus qui donne un léger versant cuiré. Le fond, à la fois boisé, salin et animal est une vraie ode à l’ambre gris rehaussé de tabac, de notes d’algues, de vétiver, de patchouli, de sapin baumier, de cèdre et de chêne. J’avais beaucoup aimé la marque, il faut bien le dire mais c’est vrai que je n’avais peut-être pas retenu « Migration de l’Arbre » dans mes préférés. C’est chose faite. C’est un coup de coeur.

Quand, en 2018, Cécile Zarokian signe « Remember Me » pour la marque Jovoy, elle me provoque l’envie d’un parfum de la maison. J’aime vraiment bien cette composition qui, c’est vrai, est complètement dans mes goûts avec un départ de cardamome, de citron et de bergamote, un coeur magnifique de fleur de frangipanier, de thé et de gingembre puis un fond délicatement vanillé soutenu par un cèdre très sec qui s’adoucit au fur et à mesure de l’évolution. « Imaginez des volutes de fleurs de frangipaniers qui viennent vous chatouiller le nez tout en dégustant un thé très épicé enrichit de lait et d'une montagnes de sucre. Mon tout fait un très grand floral gourmand, véritable signature originale qui fait de vous une personne mémorable ». Je ne sais pas vraiment si j’avais repéré ce parfum lorsque j’ai découvert la marque mais là, en le réessayant, je me dis que, vraiment, je pourrais porter « Remember Me ». Pour moi, la marque est assez sage et je ne m’y suis pas complètement retrouvé même si je trouve l’ensemble des créations impeccable mais il va falloir vraiment que j’approfondisse la question car « Remember Me » est un petit bijou. C’est un modèle d’équilibre. En tout cas, il me va comme un gant ce qui n’est déjà pas si mal.

J’aime beaucoup, vous le savez, le travail de Nathalie Feisthauer et, disons-le, depuis le debut de la marque, « Murmure des Dieux », lancé en 2016, fait partie de mes préférés. Voilà un floral comme je les aime. Je me suis fait un plaisir infini à le porter à nouveau ce que je n’avais pas fait depuis très longtemps. Heureusement, je possédais plusieurs doses d’essai car j’ai pu, sur deux jours, l’essayer et le réessayer. « Murmure des dieux capture un moment de bonheur et de sérénité. Travaillé autour de la précieuse absolue frangipanier, le parfum incarne un souvenir heureux à Bali, et met en avant cette fleur solaire et sacrée. Associée aux muscs réconfortants et à la vanille sensuelle, « Murmure des Dieux » est un Feel good parfumé » explique la créatrice. Décidément le froid me donne des envies de parfums solaires ! Dès les premières notes de tête de bergamote et d’ylang-ylang, je suis séduit sans aucun doute puis le coeur de fleur de frangipanier et d’élémi puis le fond vanillé et ambré avec des notes de benjoin et de muscs blancs. Vraiment, je suis pile dans mes goûts et quel plaisir ! Vraiment, Nathalie Feisthauer réinvente le style pour rendre ce parfum encore plus agréable à porter. Il n’est pas le plus clivant de la marque mais, vraiment, il est magnifiquement réalisé et il me correspond tout à fait. Je ne sais pas s’il sera « mon » Une Nuit Nomade mais, vraiment, j’ai pris du plaisir à le réessayer.

J’ai voulu réessayer mon coup de coeur dans la marque. Il a été lancé en 2021 et il s’appelle « Dark Vinyl Musk ». Le directeur artistique de la marque l’évoque ainsi : « Dark Vinyl Musk de la ligne de parfums Bohoboco est la quintessence de la vie - l'odeur jazzy du vinyle noir et le parfum du musc enveloppant se combinent pour créer une métaphore des moments beaux et difficiles, des hauts et des bas qui nous construisent. Le parfum contient de l'encens hypnotique et des notes balsamiques enveloppantes qui nous protègent et nous emmènent vers des moments spéciaux et excitants. Des notes de cuir intenses montrent le côté sombre du monde, et le parfum magnétisant de la rose montre son côté lumineux. Cette composition symbolise l'expérience et l'espoir que le changement est inscrit dans notre vie, et qu'au final, on renaît toujours en tant que nouveau vous - un nouveau jour arrive et une nouvelle année - le début de quelque chose d'inconnu et d'excitant - comme l'hypnose tourbillonnante de la vie ». Ce sont peut-être des mots un peu poétiques et abstraits pour décrire l’impression qu’il provoque mais je crois que je comprends ce qu’il veut exprimer. Pour moi, le parfum est une parfaite osmoses entres notes naturelles de violette et de rose en tête qui donnent un côté poudré et synthétiques en coeur avec une molécule à la fois verte et presque ambrée. L’évolution est assez longue mais le fond très cuiré et ambré avec un côté labdanum est du plus bel effet sur ma peau. Je trouve qu’il porte très bien son nom. « Dark Vinyl Musk » est à la fois clair, obscur, très stylisé et parfaitement contemporain. Il matche très bien sur ma peau et je pourrais tout à fait me l’approprier mais une chose me bloque : son sillage que je trouve vraiment énorme. Je pense qu’il arriverait peut-être à être difficile à supporter à la fin de la journée d’autant que la concentration extrait lui assure une longévité infinie.

Voilà, globalement, j’ai aimé les quatre parfums que j’ai pu essayer. En tout cas, ce sont de belles créations assez peu consensuelles et toujours hyper bien réalisées. En tout cas, j’espère que je vous donnerai envie de les sentir, de les essayer et, pourquoi pas, de les porter. N’hésitez pas à me faire un retour. Je serai content d’échanger sur le sujet.
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