Promenade dans mes doses d'essai
Ce mois-ci, j’ai eu envie de tester un parfum que je connais depuis longtemps et trois autres qui me sont assez étrangers. J’ai fouillé dans mes échantillons pour pouvoir vous proposer une sélection que j’ai eu plaisir à porter et à essayer. Ceci dit, ai-je eu un coup de coeur ou suis-je resté insensible aux parfum que j’ai choisi pour débuter cet automne. J’ai trouvé que, malgré tout, le maître mot est vraiment élégance. Chaque composition présente un intérêt et, je le redis, mon ressenti n’a rien à voir avec une critique, ce n’est que ça. Je trouve que la critique de parfums est une chose bien trop tranchée et difficile pour que je m’y essaye. Mes amis sont uniquement subjectifs. J’espère qu’ils vous apporteront quelque chose et vous donneront envie de tester ces parfums.
J’étais, à sa sortie en 2021, un peu passé à côté de « Orphéon » créé par le regretté Olivier Pescheux pour Diptyque. C’est une eau de parfum oscillant entre des notes de baie de genièvre, de jasmin, de fève de tonka et de cèdre. « Au cœur de cette composition, la chaleur de la fève tonka, la profondeur du cèdre, la richesse du jasmin et la vivacité des baies de genièvre. L’eau de parfum Orphéon est un hommage. Le portrait olfactif d’un bar mythique où les fondateurs de Diptyque aimaient à se retrouver. Entre les volutes de tabac, la poudre des fards, les bois patinés ». C’est lors d’un séjour à Dijon que mon amie Nathalie, de la boutique Les Ateliers du Parfumeur, m’a proposé de l’essayer vraiment et il est vrai que j’ai trouvé la composition assez inédite et plutôt étonnante. La construction pourrait être celle d’un néo-chypré mais, finalement, il tend aussi vers la fougère. Je ne saurais pas le définir. Reste qu’il est très agréable à porter et que son côté androgyne et élégant me semble bien agréable. Olivier Pescheux avait, en effet, réussi assez bien à innover tout en respectant les codes très « herboristes » de la collection classique de Diptyque. Le sillage et la tenue sont bons et, globalement, j’ai bien aimé « Orphéon ».
J’aime la tubéreuse. C’est un fait. J’avais sans doute déjà essayé « Carnal Flower » créé en 2005 par Dominique Ropion pour les Éditions de Parfums Frédéric Malle mais peut-être que je ne l’avais pas porté sur une période plus longue. Alors Qu’est-ce que « Carnal Flower » ? Sans doute l’une des plus emblématiques tubéreuses du marché actuel. « Une première impression d'innocence et de fraîcheur de fleuriste se dissipe pour laisser place à une tubéreuse plus lascive : ces notes sombres et épicées s'abandonnent tour à tour à celles d'un confort lacté, rehaussées de musc blanc, pour faire ressortir l'aura de sensualité persistante de la tubéreuse ». Il faut le dire, c’est un beau parfum. L’envolée d’eucalyptus, de bergamote et de melon me réjouit déjà et je continue d’avoir du plaisir en sentant danser sur ma peau, le coeur de jasmin et d’ylang-ylang comme en cascade. Le fond de tubéreuse, de muscs et de noix de coco est également de toute beauté. Dominique Ropion a voulu écarter un temps le côté un peu animal ou même narcotique de la tubéreuse pour révéler son côté dominant dans un bouquet uniquement floral avec des accents verts. J’aime beaucoup ce travail. Est-ce un coup de coeur ? Je suis un peu tangent. Je l’aime mais, sur ma peau, « Carnal Flower » est un peu éphémère bizarrement. Je ne pense pas que je pourrais le porter régulièrement. Il n’en reste pas moins, et je pèse mes mots qui n’engagent que moi, un chef-d’oeuvre des Éditions de Parfums Frédéric Malle.
Je ne connais pas vraiment les parfums Lorga mais l’une d’entre-vous m’a (à ma demande), envoyé un échantillon de « Nectar Cacheté » lancé en 2021 car j’en entendais beaucoup parler mais ne l’avais jamais senti. « Un accord mystérieux aux effluves liquoreux et vapeurs sucrées, c’est l’univers envoutant de Nectar Cacheté. Nimbés dans un velours de vanille et de dattes, le jasmin s’exprime aux côtés d’autres matières nobles comme l’iris, le miel, le tabac, le santal, pour un cocktail intimement addictif ». Le mot qui me vient en premier est « qualitatif ». Le départ de datte et de fruits confits est hyper réaliste et le coeur de jasmin miellé et safrané n’est pas sans rappeler l’univers de Serge Lutens. Le fond de tabac, de vanille et de cuir lui donne une force peu commune et un sillage très imposant. Après, est-ce que je l’ai aimé ou non… Je m’interroge. Il est certain que c’est un beau parfum, très construit, très bien réalisé mais, je l’admets bien volontiers. Pour moi, « Nectar Cacheté » s’adresse aux amateurs d’orientaux très ronds, très gourmands mais quand même dotés d’un solide caractère. Dans le style, il est vraiment bien fait mais je n’adhère pas vraiment. Si je le trouve réussi et très luxueux, il n’est indéniablement pas pour moi. Je lui préfèrerai un « Farah » de Brécourt, plus facile à porter et moins envahissant. Après tout n’est qu’une question de goût.
J’avais senti, chez Sens Unique, à Paris, « Warszawa » créé en 2016 par Antoine Lie pour Pure Distance et je l’avais beaucoup aimé mais, étant donné que les parfums de cette marque sont, en ce qui me concerne, totalement hors budget, je ne l’avais pas essayé vraiment. Je remercie Lou de la parfumerie Sens Unique pour m’avoir offert plusieurs échantillons. Je me suis donc résolu de le porter un peu longuement et il est vrai qu’il est absolument magnifique. La qualité des matières est incroyable et la composition se fait très belle sur ma peau. « Puredistance Warshawa a été créé par Antoine Lie à Paris. Inspiré de l'élégance des polonaises et par la riche histoire de Varsovie. Warshawa évoque le chic des belles années de la parfumerie et de la mode. Chaleureux et avec beaucoup de caractère, cette nouvelle fragrance vous fera rayonner ! ». Après un départ vert et doux amer de galbanum, de violette et de pamplemousse, le coeur de genêt, très rare en parfumerie, est poudré et floral avec des notes de jasmin et d’iris. Le fond de patchouli, de styrax et de vétiver lui assure une certaine force mais le sillage est limitée et la tenue, au moins sur moi, est assez limitée. J’ai beaucoup aimé ce parfum mais il est hors de mes moyens. Ceci dit, je pense que j’aime bien les floraux de cette marque que je trouve vraiment ultra réussis. « Warszawa » ne fait pas exception à la règle
Pour conclure, je dirai que je n’ai pas vraiment de coup de coeur total même si j’ai bien aimé les quatre parfums que j’ai essayé pour vous en parler. Aucun ne m’a dérangé. J’ai pris du plaisir à les porter. Je sais que vous aimez bien cette rubrique. Je suis toujours aussi content de la préparer pour vous. Chacun y trouve donc son compte ! C’est parfait..
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